-Pour info : (Depuis le mois d'avril 08) Mes résumés, analyses, traductions, remarques,  et réflexions personnelles sont en bleu. Les articles, dépêches, rapports, résolutions ou citations sont en noir

jeudi 14 février 2008

BIRMANIE : La Répression se poursuit






















Du 12 au 16 octobre 2007


  • Une vidéo trouvée sur le site de Aung San Suu Kyi : ICI
ou lien direct Youtube : LA







INFO : Si vous avez manqué l'émission "Sagesses bouddhistes" du 14 octobre, sur le soutien de la communauté bouddhiste au peuple Birman; vous pouvez la voir LA



Remarques préalables :

Assurée du soutien de la Chine et de la Russie, la junte birmane peut poursuivre sa politique répressive sans craindre une condamnation de l'ONU. Les intérêts de ses partenaires asiatiques, et notamment de Singapour, protègent aussi la Birmanie de sanctions financières internationales




Vous trouverez dans ce message :

-Nombre de victimes (suite)
Du 12 au 15 octobre
- Articles et Reportages (suite)
Du 12 octobre au 15 octobre
- Soutiens du sangha (=communauté Bouddhiste) (suite)
- Une Biographie de Aung San Suu Kyi
- Le pays des Pagodes (suite)




Nombre de victimes (suite) et arrestations:

12 octobre
  • Les témoignages continuent:

- Un prisonnier dit avoir vu mourir de nombreux détenus dont un jeune moine : " je n'ai rien pu faire alors qu'il était en train de mourir à côté de moi, nous avons demandé de l'aide aux gardes de sécurité, mais ils n'ont rien fait jusqu'à ce qu'ils viennent pour emporter son cadavre"...


-Un autre moine s'est retrouvé lui aussi dans une petite salle dans laquelle ils étaient très nombreux, il dit qu'il était difficile de respirer tellement ils étaient serrés.
Autres témoignages dans les messages précédant : voir plan détaillé ICI


13 octobre:

  • Être prisonnier en Birmanie, c'est la torture ou la mort :

Le régime militaire birman a affirmé que sur 2.171 personnes, dont 533 moines, arrêtées après les manifestations, 1.215 avaient été libérées.

Des diplomates occidentaux en poste à Rangoun sont convaincus que ces chiffres sont minimisés. Avant le déclenchement de la révolte, il y avait déjà plus de 1.100 prisonniers politiques en Birmanie, selon l'ONU.

Peu d'informations filtrent sur les "suspects" appréhendés ces dernières semaines mais l'Association d'assistance aux prisonniers politiques birmans (AAPP), basée en Thaïlande, a annoncé mercredi qu'un membre du parti de l'opposante Aung San Suu Kyi était mort sous la torture lors d'un interrogatoire près de Mandalay, la deuxième ville du pays.

Dans tous ses communiqués, Amnesty International rappelle les terribles conditions de détention en Birmanie et les risques permanents de mauvais traitements.

"Cela comprend des punitions corporelles et l'utilisation de chaînes et d'autres entraves, combinée à l'isolement dans des cellules sombres", explique Catherine Baber, directrice d'Amnesty pour l'Asie-Pacifique. (AFP)


  • Arrestation d'un ancien leader étudiant
En dépit des pressions internationales appelant à la négociation avec l’opposition, la junte ne desserre pas son étau. Quatre dissidents ont été arrêtés d’après Amnesty, qui craint qu’ils soient victimes de tortures. Parmi eux Htay Kywe, figure de la dissidence birmane et chef de file du soulèvement de 1988, après une traque de deux mois.
Le dissident était recherché par la junte depuis le début de la contestation, qui a démarré à la mi-août à la suite de la hausse brutale des prix des carburants avant de prendre un tour plus politique.

14 octobre

Nouvelles arrestations :


Trois des interpellés ont été identifiés


  • six dissidents arrêtés depuis samedi:

Six dissidents ont été arrêtés depuis samedi par les autorités birmanes au cours de raids distincts menés à Rangoun, a affirmé dimanche Amnesty International.
L'organisation de défense des droits de l'Homme basée à Londres avait fait état la veille de quatre arrestations. "Amnesty International est très préoccupé pour la sécurité des six personnes lesquelles sont à la merci de tortures et de mauvais traitements", indique-t-elle dans un communiqué.

Trois des interpellés ont été identifiés (Voir photo ci dessus) selon un porte-parole d'Amnesty à Bangkok: Htay Kywe, Mi Mi, une mère de deux enfants âgée de 35 ans, et Aung Thu, un militant de 43 ans. Htay Kywe et Mi Mi avaient mené les premières manifestations du mois d'aôut contre le régime militaire à la suite d'une forte hausse des prix des carburants.
Les trois autres personnes n'ont pas encore été identifiées, selon le porte-parole, mais deux d'entre elles feraient partie du groupe des "Etudiants Génération 88", une référence au soulèvement contre le régime militaire de 1988 écrasé dans le sang. Source : 20minutes


15 octobre :





  • Les journalistes occidentaux rusent pour protéger leurs témoins:
De nombreux témoignages ont été communiqués, mais nous aurions dû en obtenir beaucoup plus, mais les gens ont peur de témoigner, ils ont peur pour leur vie .

Dilemme médiatique. Comment protéger les habitants de Rangoon de la junte militaire au pouvoir, tout en leur demandant de témoigner pour la télé française ? Hugues Huet, reporter de France 3 rentré vendredi de Birmanie, a eu maintes fois l'occasion de se poser la question, en deux semaines de travail sur le terrain. « Ce qui est paradoxal, c'est que l'on ressent chez les personnes rencontrées à la fois une grande peur et une grande envie de parler aux médias. » Pour ne pas nuire à leurs témoins, les journalistes ont usé de mille discrétions. « Nous retrouvions nos témoins dans des jardins privatifs ou des voitures, parce que les appartements, même privés, sont soumis à des contrôles sur les allées et venues. Nous filmions soit en contre-jour, soit en gros plan sur les mains. » Plus sûre que le floutage post-interview, cette précaution est essentielle, car la junte pouvait saisir le matériel à tout instant. Quant à la peine encourue en Birmanie pour avoir parlé à un journaliste occidental, elle s'élève à dix, voire vingt ans de prison. (20minutes.fr)


A ce jour, environ un millier de personnes seraient encore incarcérés








Articles et Reportages (suite) -Mise à jour au 16 octobre



12 octobre :

  • Incroyable défi à une dictature militaire: Une équipe de journalistes s'est immiscée au milieu des manifestants.
Lire le Reportage effectué du 27 au 29 septembre: ICI


  • Décès du Premier ministre birman: "Birmanie : mort d'un tyran"


Le Premier ministre Soe Win est mort vendredi d'une leucémie. Ce général était opposé à toute ouverture démocratique et avait participé à plusieurs opérations meurtrières contre l'opposition.
Il était considéré comme un dur du régime militaire et avait fait de l célèbre opposante birmane Aung San Suu Kyi sa principale cible. Le généra Soe Win, Premier ministre de Birmanie, est décédé vendredi d’un cancer
Lire l'article : liberation

  • Birmanie, heure par heure (suite) ICI
12 octobre:
11H15 - Paris La France "attend plus que des condamnations" de la junte birmane, après l'adoption par le Conseil de sécurité de l'ONU d'une déclaration non contraignante "déplorant" la récente répression en Birmanie, déclare la secrétaire d'Etat aux Droits de l'Homme, Rama Yade.

15H00 - Rangoun Le Premier ministre birman Soe Win, considéré comme partisan d'une ligne dure du régime militaire, est décédé des suites d'une longue maladie, annonce les médias officiels.

16h30 - Paris La député européenne Marielle de Sarnez, vice-présidente de l'UDF-Mouvement démocrate (MoDem), approuve l'idée d'envoyer en Birmanie une délégation de parlementaires français, indiquant qu'elle s'y joindrait.

16h30 - Rangoun Le gouvernement birman déclare "regretter" que le Conseil de sécurité de l'ONU ait "déploré" dans une déclaration, la récente répression contre des manifestants pacifiques en Birmanie, a rapporté la télévision d'Etat.

17H15 - Miami La Maison Blanche demande à l'émissaire de l'ONU Ibrahim Gambari de se rendre directement en Birmanie sans s'arrêter au préalable dans d'autres capitales asiatiques comme prévu.

  • Le comble :
le gouvernement birman a déclaré vendredi «regretter» que le Conseil de sécurité de l'ONU ait «déploré» dans une déclaration, la récente répression contre des manifestants pacifiques en Birmanie. «La situation dans l'Union du Myanmar n'a pas menacé la paix et la sécurité au niveau régional et international», estiment les autorités birmanes.



  • Le gouvernement suivra sa propre «feuille de route» ICI

La télévision birmane a indiqué que le régime continuerait à suivre sa propre «feuille de route» annoncée en 2003 en vue de l'établissement d'une «démocratie disciplinée» en Birmanie. «Le gouvernement appliquera sans faiblir la feuille de route en sept points en coopérant avec la population, conformément à la volonté de la population» a-t-elle ajouté.

En août, alors que couvait la crise liée à des augmentations massives de prix en Birmanie, la régime avait mis un terme à plus d'une décennie de pourparlers constitutionnels au sein d'une Convention nationale, processus entièrement contrôlé par lui et qui constituait la première étape de sa «feuille de route». La Ligue nationale pour la démocratie (LND) de Mme Suu Kyi, assignée à résidence depuis 2003, avait boycotté la Convention censée aboutir à un référendum sur une nouvelle Constitution et à des élections, dont les dates n'ont pas été fixées.



13 octobre :



Faut-il boycotter la Birmanie ? Poser la question déchire la communauté internationale institutions, ONG comme universitaires. L’Organisation internationale du travail (OIT) peut en témoigner. «On est allé aussi loin que possible, comme jamais dans notre histoire, résume Kari Tapiola, l’un des directeurs exécutifs de l’OIT, appelant depuis 2000 Etats comme entreprises à réexaminer leurs relations avec la Birmanie.»


  • La junte birmane mobilise ses partisans: Lire article en entier ICI
Plusieurs dizaines de milliers de personnes se rassemblaient samedi matin à Rangoun pour participer à un rassemblement organisé par le gouvernement en soutien à son projet constitutionnel, selon des témoins.

Des manifestations similaires pro-junte ont été organisées ces dernières semaines dans d'autres endroits du pays mais il s'agit de la première à Rangoun, la plus grande ville du pays, depuis l'écrasement par les militaires fin septembre du mouvement de protestation populaire.
La députée européenne Marielle de Sarnez, vice-présidente de l'UDF-Mouvement démocrate (MoDem), et le député PS Julien Dray ont approuvé vendredi l'idée d'envoyer en Birmanie une délégation de parlementaires français, indiquant qu'ils s'y joindraient.
"Il y a quelque chose de très menaçant, c'est que le silence est retombé sur le peuple birman", a déclaré Mme de Sarnez à l'AFP.



  • La junte birmane s’organise un rassemblement de soutien




Plusieurs dizaines de milliers de personnes, dont une partie rémunérée par l’Etat, ont assisté samedi à un meeting dans un stade de Rangoun.

100.000 manifestants pro-junte réunis samedi pour conspuer les puissances occidentales et les médias étrangers accusés d'avoir fomenté les manifestations de l’opposition. La riposte des militaires au mois de défilés anti-gouvernementaux a été savamment orchestrée. Dès vendredi soir, des bus étaient garés aux abords de Rangoun pour convoyer les "manifestants" dont beaucoup de fonctionnaires et de miliciens favorables à la junte, vers le stade.
Mais pas seulement. Pour remplir les gradins, les autorités ont eu recourt à la contrainte. "Chaque usine de la zone industrielle devait envoyer au moins 50 personnes", a témoigné un résidant. Des responsables locaux ont déclaré avoir reçu l'ordre de trouver des participants rémunérés parfois 0,80 dollar (0,56 euro). Les autorités ont aussi profité de ce meeting pour vanter leur projet constitutionnel en vue de l'établissement d'une "démocratie disciplinée" en Birmanie.
source : lefigaro





Selon des habitants, la junte avait savamment orchestré l'événément et des bus étaient garés dès vendredi soir aux abords de la ville pour convoyer les "manifestants". "Chaque usine de la zone industrielle devait envoyer au moins 50 personnes", a témoigné cet autre résidant. Le rassemblement avait été annoncé vendredi soir par la télévision d'Etat. lemonde



  • Agir avant l'oubli

"Il est très important d'en parler, d'agir pour éviter l'oubli", a-t-elle indiqué. "C'est pourquoi je suis prête à me rendre en Birmanie avec une délégation de parlementaires. L'Europe et la France ont évidemment un message à faire passer sur les droits de l'Homme".

"Il faut éviter la chape de plomb qui est en train de tomber en Birmanie", a pour sa part estimé M. Dray.

Jeudi, plusieurs intellectuels et écrivains avaient appelé à "envoyer au plus vite" une délégation parlementaire en Birmanie, dans un point de vue publié à la une du Monde. Source : lemonde


  • Birmanie, heure par heure: (nouvelobs)

06h45 - Rangoun Plusieurs dizaines de milliers de personnes se rassemblent à Rangoun pour participer à un rassemblement organisé par le gouvernement en soutien à son projet constitutionnel, selon des témoins.

09h30 - Rangoun Les autorités avancent un chiffre de 100.000 personnes qui participent à des manifestations de soutien au régime parmi lesquelles beaucoup de fonctionnaires et de miliciens favorables à la junte de l'Union Solidarity and Development Association (USDA).

10h35 - Paris L'organisation Reporters sans frontières (RSF) juge "insuffisante" la déclaration du Conseil de sécurité l'ONU sur la Birmanie, où, selon elle, 13 journalistes et artistes sont toujours détenus.
"La déclaration du Conseil de sécurité de l'ONU, qui 'déplore' la répression, est louable mais elle n'est pas suffisante (...) L'adoption d'une résolution non contraignante, qui ne condamne pas la violence de la junte envers les manifestants, laisse libre cours à la poursuite de la répression", affirme un communiqué publié conjointement par RSF et l'Association birmane des médias.

12h55 - Bangkok Un responsable du mouvement pour la démocratie, Htay Kywe, et trois autres dissidents (Mi Mi, une mère de deux enfants âgée de 35 ans, Aung Thu, un homme de 43 ans, et une autre personne non identifiée) ont été arrêtés par les autorités birmanes, a annoncé samedi Amnesty International.


14 octobre




  • La junte militaire birmane ne manque pas de fournisseurs d'armes:

Si les Etats-Unis et l'Union européenne ont imposé un embargo sur la fourniture d'armes à la Birmanie, pour les autres grands marchands d'armes du monde, la junte militaire est un client comme un autre.

L'Inde, la démocratie la plus peuplée du monde, et la Corée du Nord, la dictature la plus répressive d'Asie, fournissent ainsi des armes à la junte et aucune n'a donné signe de vouloir arrêter après la répression menée le mois dernier contre les manifestants pro-démocratie.

Comme pour les autres principaux fournisseurs de la Birmanie -la Russie, la Chine, la Serbie et l'Ukraine-, de telles ventes, peuvent certes être largement critiquées car elles aident le régime à se maintenir au pouvoir, mais elles ne violent pas clairement les lois, traités et accords internationaux.

"Ensemble, ces pays peuvent fournir tout ce que la Birmanie peut vouloir, et ils ont plus ou moins fait cela ces 15 dernières années", explique Siemon Wezeman, chercheur au "Projet de transfert d'armes" de l'Institut international de recherche sur la paix de Stockholm (SIPRI).

La plupart des transferts d'armes vers la Birmanie sont légaux et certains sont même signalés aux Nations unies. Mais d'autres transactions sont moins claires, les pays plus sensibles à l'opinion de la communauté internationale essayant apparemment de dissimuler leurs activités. Selon des spécialistes, cela concerne l'Inde, mais aussi Israël et Singapour. Le gouvernement israélien a démenti toute vente d'armes.

Les seules restrictions sur les ventes d'équipement militaire à la Birmanie sont auto-imposées. Les embargos les plus stricts sont maintenus par les Etats-Unis et l'Union européenne, alors que plusieurs autres nations, comme la Corée du Sud, se montrent moins radicales.
source : web.ifrance


  • Si je ne lutte pas, qui va le faire?

Par Catherine WIENER, envoyée spéciale à Rangoun


Lwin, 45 ans, est un des opposants de la première heure à la junte birmane. Jeté en prison à plusieurs reprises au cours des vingt dernières années, battu et torturé, il se cache aujourd'hui, tout en participant activement à la résistance. Il n'a pas l'intention d'abandonner son combat, et le raconte:

Il paraît si calme, comme si plus rien ne pouvait l'atteindre. Lwin, 45 ans, est sorti en janvier dernier d'une de ces terribles prisons birmanes. Il est un des activistes politiques qui tentent depuis plus de vingt ans de lutter contre la junte. Un de ses hommes que les militaires rêvent de réduire au silence. Mais Lwin n'est pas homme à se laisser faire.

Après plus de vingt ans passés dans les geôles des alentours de Rangoun, le farouche opposant était dans les rues de la capitale la semaine dernière, aux côtés des milliers de moines. "En première ligne", assure-t-il. Il raconte, d'une voix posée, sans jamais s'enflammer, qu'il a filmé toutes les manifestations. Mais depuis il se terre, change régulièrement d'abri. "Ils veulent mes images." Ils veulent surtout le renvoyer en prison.

La première fois, c'était le 21 février 1989. Quelques mois plus tôt, il avait participé au rassemblement de 1988, qui a coûté la vie à des milliers de personnes. "J'étais un simple marchand de textile, se souvient-il. Mais après, j'ai tout abandonné, mon travail, ma vie d'avant." Lwin est entré dans la "résistance", en intégrant l'ABSDF (All Burma student democratic front). Sa fonction: diffuser des informations à l'étranger, importer des appareils de communication, et permettre aux gens de traverser clandestinement la frontière.

Ligoté, suspendu au plafond pendant trois jours

A l'époque, Lwin est interrogé pendant vingt-cinq jours par les services de renseignements birmans. Il est ligoté, suspendu au plafond par les poignets. "Ils m'ont laissé comme ça pendant trois jours. Ils me frappaient, mais je disais que je ne savais rien." Il finit par s'évanouir. A son réveil, Lwin est emmené dans une pièce. "Ils ont pris des photos de moi devant un arsenal militaire. Ils voulaient me faire passer pour un terroriste."

Le résistant a eu le droit à un procès: deux minutes pour le condamner à vingt ans. Il est envoyé à la fameuse prison d'Insein, puis celle de Tharawaddy. En 1990, après l'annonce des résultats des élections qui donnent vainqueur le parti d'Aung San Suu Kyi, les prisonniers se révoltent. "Mais les gardiens nous frappaient à la gorge avec leurs chaussures, nous coinçaient la tête dans des sacs qui avaient servi à transporter des piments et des oignons."

En 1997, après une réduction de peine (le gouvernement avait décidé en 1993 de réduire de moitié les condamnations), l'opposant politique retrouve enfin sa famille. Mais Lwin refuse de s'enfuir loin et aide encore des Birmans à passer à l'étranger, en Thaïlande surtout. Le 3 février 1998, il est de nouveau arrêté. Encore une fois, pas le droit d'obtenir l'aide d'un avocat. "On était 23 accusés, le procès a duré trente minutes." Le 10 avril 1998, Lwin retourne en prison, dort par terre, mange du riz mélangé à des pierres, du poisson complètement pourri. De cette époque, il garde une cicatrice sur la joue droite. Un coup de poing d'un soldat.

Trop de blessés, trop de morts

La semaine dernière, Lwin a enfin eu un espoir. Tant de bonzes dans la rue... Mais aujourd'hui il ne sait plus. Trop de blessés, trop de morts. Il est un des rares à savoir où les moines de Rangoun se cachent. Mais il ne sait pas lui non plus le nombre exact de victimes. Selon ses informations, une liste serait tenue par les moines eux-mêmes. Sur cette feuille qu'il dit avoir lu en début de semaine, près de 1 400 bonzes auraient été arrêtés, envoyés dans un stade de la capitale transformé en prison. Et 45 seraient morts ou disparus. "A Rangoun, nous sommes sûrs qu'il y en a eu au moins 18." Le 29 septembre, il raconte qu'un bonze a été retrouvé dans la rivière, tué à coups de fusil.

"Beaucoup de moines qui se cachent sont vieux et malades, s'inquiète-t-il. On ne sait pas comment leur apporter des médicaments, ni même de la nourriture." En l'absence de leader politique officiel et puissant parmi les opposants, Lwin cherche des solutions, envoie à l'étranger toutes les photos de moines blessés qu'il détient. Des preuves précieuses. Il n'a pas l'intention d'abandonner. "Si moi je ne lutte pas, qui va le faire ?"


  • Birmanie, une révolte pour rien? ICI

La communauté internationale peine à se mettre d'accord sur des sanctions contre la Birmanie. En l'absence de pressions sérieuses, la junte militaire reprend la main. Le vent de révolte, mené par les moines, est finalement passé sans causer trop de dégâts pour les généraux au pouvoir, qui continuent leur répression.


C'est à nous maintenant, de faire en sorte que la révolte n'ait pas eu lieu pour rien !



  • Birmanie, heure par heure (nouvelobs)


6h50 - Bangkok De nombreux touristes annulent leur voyage vers la Birmanie, répondant à des appels au boycottage. La compagnie aérienne nationale thaïlandaise n'assure plus que 2 vols par jour vers Rangoun.

10h30 - Rangoun La junte militaire assoupli le couvre-feu, ramené à quatre heures par jour entre 23h et 3h, et rétabli l'accès à Internet.

14h55 - Rangoun Alors que l'émissaire des Nations unies se rendait en Asie pour s'entretenir avec les dirigeants des pays proches, la junte militaire birmane critique une nouvelle fois les interventions de la communauté internationale par l'intermédiaire du journal officiel "Lumière nouvelle du Myanmar".

16h20 - Paris On apprend que l'Union Européenne devrait réclamer lundi, lors de son conseil mensuel, que la junte mette fin à "toute répression violente et intimidation" contre le mouvement démocratique et appeler à la libération des prisonniers politiques.

16h25 - Paris Le gouvernement birman en exil appelle, dans une lettre communiquée à l'AFP, l'Union européenne, dont le conseil se réunit lundi pour donner son feu vert à de nouvelles sanctions contre la Birmanie, au "gel ou à l'abandon" de toute activité liée au pétrole et au gaz.

18h40 - Bangkok L'émissaire de l'ONU pour la Birmanie, Ibrahim Gambari, est arrivé dimanche à Bangkok, première étape d'une tournée de deux semaines en Asie, apprend-on sur place.


15 octobre:

  • L'émissaire de l'ONU pour la Birmanie, Ibrahim Gambari, a appelé ce jour le régime militaire à mettre fin immédiatement aux arrestations d'opposants.

Dans des déclarations à la presse à Bangkok, Ibrahim Gambari a qualifié «d'extrêmement troublantes» les informations sur la poursuite d'arrestations, d'interrogatoires et d'actes d'intimidation.

«Ces actions doivent s'arrêter sur le champ», a-t-il déclaré, parce qu'elles «vont à l'encontre» de l'esprit de dialogue entre les Nations unies et la Birmanie. (Source : 20minutes.fr)

  • Birmanie, heure par heure ( source: nouvelobs)

1h30 - Londres Le Premier ministre britannique Gordon Brown assure dans un communiqué que Londres demandera de nouvelles sanctions de l'UE contre la Birmanie avant la réunion des ministres des Affaires étrangères de l'Union européenne à Luxembourg.

7h45 – Bangkok L'émissaire de l'ONU pour la Birmanie, Ibrahim Gambari, appelle le régime militaire à mettre fin immédiatement aux arrestations d'opposants.
18h20 - Luxembourg L'UE approuve le principe de nouvelles sanctions contre la Birmanie, incluant un embargo sur bois et métaux birmans, même si elles pourraient être modifiées en fonction des résultats de la mission de l'envoyé spécial de l'ONU Ibrahim Gambari.

21h15 - Washington Le président George W. Bush réclame une "pression internationale énorme" sur la Birmanie pour obtenir que la junte accepte une transition vers la démocratie.


  • Des rubis rouges de sang:
La junte militaire en Birmanie avait annoncé jeudi qu'elle organiserait en novembre une nouvelle vente aux enchères de gemmes et de jade en dépit des appels internationaux au boycottage des pierres précieuses en provenance de ce pays. Le quotidien officiel birman New Light of Myanmar a précisé que la vente se déroulerait du 7 au 19 novembre.

D'abord le joaillier Cartier, filiale du groupe suisse Richemont, puis Bulgari, le plus célèbre bijoutier italien, ont demandé après cette annonce à leurs fournisseurs de certifier l'origine de leurs pierres afin d'écarter un achat en provenance de Birmanie. (Source: lematin)








  • Le rubis : L'or Rouge de la Birmanie .

Qui dit "Rubis" pense "Birmanie".
La pierre et le pays sont liés.
Historiquement, culturellement, humainement.
Lire l'article en entier : ICI


  • Birmanie, la pauvreté au milieu des rubis:

La Birmanie est célèbre à juste titre pour ces riches gisements de pierres précieuses, qui incluent les rubis, les saphirs et le jade. La ville de Mogok, située à l’extrémité Est de la division Mandalay, sur la frontière de l’état de Shan, a été le centre de l’extraction de rubis et de saphirs pendant huit cent ans...
Lire l'article en entier : anusati




16 octobre:


Rien ne devrait changer rapidement en Birmanie, puisque que :

  • En dépit des pressions internationales, la junte birmane n'envisage aucun changement politique.

Le régime militaire en Birmanie a affirmé, mardi 16 octobre, n'avoir aucune raison de "changer de direction" en dépit de toutes les actions internationales entreprises ou envisagées pour faire cesser la répression contre des opposants."Nous allons continuer. Il n'y a pas de raison de changer de direction", assure le quotidien officiel New Light of Myanmar, contrôlé par la junte, ajoutant : "Nous écarterons tous les obstacles qui seraient devant nous."

Le journal réaffirme qu'il n'y a pas de prisonniers politiques en Birmanie. "En réalité, il n'y a personne en prison pour des motifs politiques. S'y trouvent seulement ceux contre qui une action a été entreprise pour violation des lois existantes", affirme-t-il.
Lire l'article en entier : lemonde


  • «Les sanctions ne peuvent pas fonctionner» Un article de Renaud Egreteau, pour liberation

Hier, un Conseil des ministres européen a décidé de durcir les sanction contre la Birmanie notamment sur les importations de bois et de pierre précieuses. Auteur d’une thèse l’Inde, la Chine et l’enjeu birman : la rivalité sino-indienne en Birmanie et ses limites depuis 1988, Renaud Egreteau est docteur de l’Institut d’études politiques de Paris, post-doctorant rattaché au Ceri-Sciences-Po.

Pourquoi la question du boycott vis-à-vis de la Birmanie divise-t-elle ?

Cette question divise en effet la plupart des observateurs, y compris les rares universitaires qui travaillent sur la Birmanie. La situation interne du pays polarise leurs perceptions depuis près de vingt ans et les premières prises de position d’Aung San Suu Kyi, prix Nobel de la paix et icône du combat démocratique, contre les investissements étrangers en Birmanie ou la venue de touristes et de leurs devises. Toutefois, depuis son assignation à résidence en 2003, il est difficile de savoir si elle a gardé les mêmes convictions.

Est-ce que le boycott a marché et pourrait marcher avec la Birmanie ?

L’appel au boycott a fonctionné dans les années 90, comme le prouve le retrait de Birmanie de grandes multinationales occidentales ou japonaises (PepsiCo, Heineken, Nippon Oil ou Triumph), la junte perdant ainsi de nombreuses rentes financières. Mais l’émergence de la Chine et de l’Inde, sans parler de la Thaïlande, a changé la donne, puisqu’elles refusent le principe des sanctions économiques. Le ministre indien du Pétrole était d’ailleurs en Birmanie fin septembre, en plein cœur de la répression, afin d’y signer trois nouveaux contrats. A l’inverse de l’Afrique du Sud du temps de l’apartheid, les sanctions internationales ne peuvent donc pas fonctionner si les trois pays les plus influents autour de la Birmanie ne l’appliquent pas.

Faut-il appeler à un boycott des JO de 2008 à Pékin pour faire pression sur la Chine ?

C’est de l’illusion. Quelle chancellerie occidentale osera prendre le risque de boycotter un événement planétaire aux répercussions économiques si phénoménales que les Jeux olympiques ? Nous ne sommes plus au temps de la guerre froide et du boycott des JO de Moscou, en 1980, ou de Los Angeles, en 1984. La Birmanie n’est pas, aux yeux des puissances occidentales, un enjeu imposant une telle mesure, qui reste de portée symbolique. De même, l’influence de Pékin est, certes, primordiale mais il ne faut pas croire que les Chinois peuvent manipuler les généraux birmans comme des pantins. Ils pourront se replier sur eux-mêmes comme ils l’ont déjà fait.

Vous n’êtes donc pas favorable aux sanctions qui iraient jusqu’au boycott ?

Les sanctions économiques montrent aujourd’hui leurs limites. Sanctionner est efficace lorsqu’il y a matière à sanctionner et lorsque la cible s’y montre sensible. Ce n’est plus le cas en Birmanie. Face à un régime isolationniste et paranoïaque, c’est peut-être l’inverse du boycott qu’il faudrait tenter : quelle serait la réaction des généraux birmans, si xénophobes, si la communauté internationale se décidait à investir massivement dans l’économie, le social, la culture, l’éducation et l’humanitaire ?

  • Birmanie, heure par heure (nouvelobs):

3h05 - Tokyo Le Japon décide d'annuler des projets d'une valeur de 552 millions de yens (3,4 millions d'euros) en Birmanie pour protester contre la mort le mois dernier d'un journaliste japonais lors d'une manifestation à Rangoun







Soutiens du sangha (communauté Bouddhiste) suite:
Mise à jour au 15 octobre





Biographie de Aung San Suu Kyi:






Daw Aung San Suu Kyi, née le 19 juin 1945 à Rangoun en Birmanie (appelée aussi Myanmar), est la figure emblématique de l'opposition birmane à la dictature militaire. Elle s’est fait connaître du grand public en recevant le prix Nobel de la paix en 1991 pour ses actions non violentes. Elle est secrétaire générale de la Ligue nationale pour la démocratie (LND), opposée à la dictature en place. Elle ne peut exercer son activité politique car elle est actuellement emprisonnée par la junte militaire au pouvoir.

Lors des interviews qu'il lui a été possible de donner durant toutes les années où elle a été emprisonnée, elle a toujours mis en avant la force que lui donne sa pratique bouddhiste et sa détermination de lutter d'abord intérieurement, notamment contre la peur dans des conditions où sa vie est constamment en danger.

Aung San Suu Kyi est la fille du leader de la libération birmane, le général Aung San. C’est lui qui a négocié l’indépendance de la Birmanie en 1947. Il est assassiné par des rivaux la même année. Sa fille Aung San Suu Kyi a seulement deux ans lors de la mort de son père. Elle vit avec sa mère et ses deux frères à Rangoun (appelée parfois Rangoon ou Yangon), la capitale du pays. Aung San Lin, l’un des frères de Suu Kyi, est mort accidentellement alors qu’elle avait huit ans.

Sa mère, Daw Khin Kyi, commence à s'engager dans les milieux sociaux et publics, gagne peu à peu une certaine importance dans le paysage politique du gouvernement des années 50 et 60 puis est nommée ambassadrice de la Birmanie en 1960 à Delhi, en Inde. Suu Kyi étudie à l’École anglaise catholique de Birmanie puis rejoint sa mère en Inde afin de terminer ses études secondaires au College Lady Shri Ram à New Delhi en 1964.

Suu Kyi déménage ensuite en Grande-Bretagne, où elle suit un cursus de philosophie, politique et économie au St. Hugh’s College d'Oxford de 1964 à 1967.

En 1972, elle se marie à Michael Aris, rencontré à Oxford alors qu’il étudiait les civilisations tibétaines. En 1973, Suu Kyi donne naissance à son premier enfant, Alexander, à Londres. En 1977, elle a un second enfant, Kim, né à Oxford. Suu Kyi vit alors entre le Royaume-Uni et le Bhoutan, pays où habite son mari, car il fait à cette époque une étude sur l’Himalaya et le Tibet

Lors des interviews qu'il lui a été possible de donner durant toutes les années où elle a été emprisonnée, elle a toujours mis en avant la force que lui donne sa pratique bouddhiste et sa détermination de lutter d'abord intérieurement, notamment contre la peur dans des conditions où sa vie est constamment en danger.

Débuts politiques

Âgée de 24 ans, la jeune étudiante déménage pour New York en 1969, entame un second cycle d'études supérieures et devient secrétaire-assistante du Comité des questions administratives et budgétaires des Nations unies.

Plus tard, en 1988, Aung San Suu Kyi retourne vivre en Birmanie afin de s’occuper de sa mère vieillissante. Cette année-là, le général Ne Win, leader du parti socialiste au pouvoir perd peu à peu le contrôle du pays. Des manifestations éclatent dans tout le pays afin d’obtenir plus de démocratie, elles sont violemment réprimées par l’armée. Une nouvelle junte militaire prend le pouvoir. Fortement influencée par la philosophie non violente du Mahatma Gandhi, Suu Kyi entre petit à petit en politique afin de travailler pour la démocratisation du pays. Elle participe à la création de la Ligue Nationale pour la Démocratie (LND) le 27 septembre 1988, qui promeut des réformes politiques en Birmanie. Suu Kyi est ensuite présidente de la LND et devient un symbole du désir populaire pour la liberté politique.

Elle est arrêtée le 20 juillet 1989, le gouvernement militaire lui propose la liberté à condition qu’elle quitte le pays, ce qu’elle refuse. Elle est mise plus tard en liberté « surveillée ».

Détention en Birmanie:

En 1990, la junte militaire, sous la pression populaire, met en place des élections générales, qui sont gagnées très largement par le parti de Suu Kyi, la LND. Alors qu’elle doit occuper le poste de premier ministre, la junte militaire refuse le scrutin et annule le résultat des élections, malgré la réprobation internationale. Suu Kyi reçoit cette année-là le prix Sakharov et le prix Rafto, puis le prix Nobel de la paix l’année suivante. Elle reçoit la somme de 1,3 million de dollars qu’elle utilise pour établir un système de santé et d’éducation pour le peuple de Birmanie.

Elle est libérée de sa détention surveillée en juillet 1995, cependant il est clair que si elle quittait le pays afin de rendre visite à sa famille au Royaume-Uni, elle se verrait refuser le droit de revenir en Birmanie. En 1997, son mari Michael Aris est atteint du cancer de la prostate, le gouvernement birman lui refuse nénamoins le visa d’entrée pour visiter sa femme. La junte militaire essaie clairement de faire partir Suu Kyi afin de s’en « débarrasser ». Suu Kyi ne reverra jamais son mari qui meurt en 1999. De plus elle reste séparée de ses enfants, qui vivent toujours au Royaume-Uni.

Elle se voit refuser le droit de rencontrer les membres de son parti plusieurs fois. En septembre 2000, elle est mise une fois de plus en maison d’arrêt. Le 6 mai 2002, après une négociation secrète entre les Nations unies et la junte militaire, elle est libérée. Suu Kyi a alors déclaré : « C’est une nouvelle ère pour le pays ».

Cependant le 30 mai 2003, elle est attaquée dans le village de Depayin par un groupe paramilitaire payé par la junte au pouvoir. Beaucoup de ses supporters sont tués ou blessés durant cette embuscade. Suu Kyi réussit à s’échapper grâce à son chauffeur Ko Kyaw Soe Lin, mais elle est arrêtée un peu plus tard. Elle est alors à nouveau emprisonnée à la prison de Insein à Yangon. Elle est ensuite transférée en maison d’arrêt en septembre 2003 à cause de ses problèmes de santé et d’une hystérectomie.

En mars 2004, Razali Ismail, un envoyé spécial des Nations unies peut rencontrer Aung San Suu Kyi, Ismail démissionne de son poste l’année suivante en partie parce qu’il s’est vu refuser l’entrée en Birmanie par la suite.

Le 28 novembre 2005, sans surprise, la junte militaire birmane prolonge de six mois l’assignation à résidence de la chef de l’opposition. Une prolongation prise en vertu de la loi de 1975 de la protection de l’État (Article 10b) visant à « protéger l’État d’éléments destructeurs » qui permet à l’État d’emprisonner quelqu’un pendant cinq ans sans jugement. Le 20 mai 2006, Ibrahim Gambari, un autre envoyé spécial des Nations unies peut rencontrer Suu Kyi, la première visite étrangère depuis 2004.

Le 27 mai 2006, l'assignation à résidence de Aung San Suu Kyi est prolongée d'un an ce qui provoque l’appel de Kofi Annan, le secrétaire général des Nations unies, à Than Shwe le dirigeant de la junte militaire. Le 9 juin 2006, selon un représentant des Nations unies pour un gouvernement de coalition nationale pour l'union de la Birmanie, Suu Kyi est hospitalisée suite à de sévères diarrhées. La junte militaire dénie l'information.

Le 19 juin 2006, Suu Kyi passe son soixante et unième anniversaire en maison d'arrêt, sa ligne téléphonique est coupée, son courrier filtré et elle n'a pas accès aux soins médicaux qu'elle désire. Des manifestations sont organisées devant les ambassades birmanes.

Le 14 mai 2007, un appel est lancé par une cinquantaine d'anciens dirigeants du monde entier pour la libération d'Aung San Suu Kyi. Son assignation à résidence actuelle expire le dimanche 27 mai.

Le 25 mai 2007, une nouvelle fois, le régime militaire birman prolonge d'un an son assignation à résidence.

Le 22 septembre 2007, l'opposante birmane assignée à résidence depuis 2003, est exceptionnellement sortie brièvement en pleurs de sa maison à Rangoun pour saluer des moines bouddhistes qui manifestent contre la junte militaire, pour la cinquième journée consécutive.

Soutien international :

Aung San Suu Kyi dispose d’un soutien assez important au Royaume-Uni et aux États-Unis, via la campagne pour une Birmanie libre (Free Burma Campaign).

En 2001, le groupe rock irlandais U2 a créé la chanson « Walk On », qui a été écrite et dédiée à Aung San Suu Kyi. « Walk On » est interdite en Birmanie. D’autres artistes comme Coldplay, R.E.M., Jane Birkin, Jim Carrey ou Damien Rice ont publiquement supporté Suu Kyi.

Elle a reçu le prix « Free your mind » (Libère ton esprit) par les MTV Europe Music Awards en 2003.

Le 17 juin 2005, plusieurs protestations ont eu lieu devant les ambassades birmanes partout dans le monde à l’occasion du soixantième anniversaire de Suu Kyi.

Plusieurs tentatives de pressions diplomatiques ont eu lieu de la part des États-Unis, des Nations unies et de plusieurs pays afin de libérer Suu Kyi.

Un film a été tourné par John Boorman sur la vie de Suu Kyi en 1995 : Beyond Rangoon (Au-delà de Rangoun).

Suu Kyi reçoit une assistance de l’association International IDEA depuis qu’elle est emprisonnée.

Le magazine américain New Statesman a élu en 2006 Suu Kyi « Hero of our time » (héros de notre temps). La même année, elle est classée comme la 47e femme la plus puissante au monde par le magazine Forbes.

L’université belge Vrije Universiteit Brussel (Université Libre de Bruxelles) lui a offert le titre de docteur honoris causa.

Le 14 mai 2007, une lettre signée par une cinquantaine d'anciens dirigeants du monde entier (Bill Clinton, Jimmy Carter, Jacques Delors) appelle la Birmanie à libérer Aung San Suu Kyi.

Source de cette biographie : ICI

Son site : ICI


On ajoutera que récemment, elle est sortie en pleurs de sa maison à Rangoon pour saluer des moines qui manifestaient contre la junte militaire.

Alors qu'il pleuvait, les moines sont restés devant la résidence de l'opposante pendant une quinzaine de minutes, récitant notamment la prière suivante: «Faisons en sorte d'être totalement libérés de tout danger, de toute douleur, de la pauvreté et que la paix soit dans nos coeurs et dans nos esprits.»





Le pays des pagodes (suite)


Début de cette rubrique : Lire ICI

  • Devenir Bonze :

Connaître et respecter les 227 règles disciplinaires du code monastique permet de devenir moine, "pongyi". Ce choix ne peut être fait qu'à l'âge de 20 ans avec l'accord de ses parents. Lorsque le novice a réussi son examen, ses cheveux et sa barbe sont rasés et il doit promettre d'observer les voeux de pauvreté et de chasteté et de n'avoir recours qu'aux triple joyau : Bouddha, la loi de Bouddha,"dharma" et la communauté des moines, "sangha".

Les bonzes doivent respecter 10 préceptes( dont sept correspondent aux sept péchés capitaux de la Bible). Pour faciliter leur approche du nirvana, ils pratiquent le yoga. Ils n'ont pas le droit d'utiliser des parfums, de danser, de chanter de posséder de l'argent, de dormir sur un lit confortable, d'approcher les femmes.

Malgré tout, dans les zones rurales, le monastère fait office d'école et permet aux enfants d'apprendre des rudiments d'enseignement sur l'alphabet birman, les cinqs commandements bouddhiques (ne pas tuer, ne pas voler, ne pas commetre d'adultère, ne pas mentir, ne pas boire de boissons alcoolisées) et les formules utilisées lors des prières en pâli (langue ancienne de l'Inde) à la pagode.

L'ordination des bonzes demande beaucoup de temps et d'argent. Il faut recevoir convenablement les invités à la cérémonie, louer ou acheter un costume pour les futurs moines, acheter ce dont ils auront besoin durant leur vie monastique et faire un don généreux au monastère qui va les accueillir et prendre en charge leur éducation.

L'engagement n'est pas définitif. A tout moment le moine peut quitter la communauté mais peut également y revenir plus tard. Il existe d'ailleurs deux types d'ordination : "Upasampada" et "shinbyu".

Shinbyu serait pour un bouddhiste ce qu'est la communion solennelle pour un catholique. Cette cérémonie a lieu vers l'âge de 9-12 ans. Cette ordination leur donne le statut de novices. Ces petits bonzes n'ont que 10 règles à observer (dont celle d'aller, tous les matins pieds nus, mendier leur nourriture et de ne rien manger de solide l'après-midi). Cette retraite ne durera pour eux que de 9 à 21 jours.

La population monastique birmane est d'environ 300 000 bonzes.


  • Les huits nécessités du bonze :

La règle bouddhique prescrit "huit nécessités" que prennent en charge la population active en plus des besoins quotidiens. Toutes ces fournitures sont renouvellées lors des diverses fêtes du calendrier bouddhique.

Le bol à aumônes, "thabeit" : il est porté autour du cou quand les moines vont mendier leur nourriture.

Le rasoir : il sert à la tonsure.

L'éventail : les moines s'en servent symboliquement pour dissimuler leur visage du monde exterieur pour ne pas être troublés par son agitation.

L'aiguille à coudre : elle permet d'entretenir la robe monastique, "thingan".

Les trois pièces de la robe : elles sont prescrites par le canon pâli. "Antaravasaka", le vêtement intérieur, est serré sur les reins par une ceinture et couvre les jambes. "Uttarâsangha", le vêtement mis par-dessus, est utilisé pour les activités ordinaires. il est porté sur l'épaule gauche au monastère et sur les deux épaules à l'exterieur. "Sanghâti", le vêtement en patchwork, est un grand manteau porté pour la quête oul voyage.

Les anciennes prescriptions indiennes, par esprit de dépouillement, proposaient aux moines de ramasser des haillons dans la poussière et de les teindre. Les terres mélangées ont donné cette couleur marron-rouge de l'habit d'aujourd'hui.
source : ICI

Aucun commentaire: