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jeudi 1 mai 2008

BIRMANIE : les liens entre la réalité politique et la situation socio-économique

La Confédération syndicale internationale vient de publier un rapport accablant sur la Birmanie montrant que les sanctions limitées demandées par l'Union européenne et la communauté internationale contre le régime coupable d'atrocités sont insuffisantes.

Ce rapport argumente en faveur d'une extension de ces sanctions au secteur financier, au pétrole et au gaz, principales causes du maintien des militaires au pouvoir.

Il est clair que les sanctions prises à l'encontre de la junte ne sont pas suffisantes et que la junte, se fiche des Résolutions de l'ONU et du Parlement Européen :
Pour preuve, alors que la Communauté Internationale demande sans relâche ( exige même) depuis des mois, la libération de Aung San Suu Kyi, toujours assignée à résidence, aujourd'hui même, le Général Thein Sein, en visite à Bangkok, vient de déclarer que la junte n'a pas l'intention de libérer Aung San Suu Kyi.

Et alors que le parlement Européen, dans sa résolution du 24 avril, demande à la junte de relâcher tous les prisonniers politiques, non seulement la junte n'en relâche aucun mais, au contraire, elle
accélère le rythme des arrestations puisque 70 activistes ont été arrêtés ces trois derniers jours.

L'originalité de ce rapport c'est qu'il aborde l’aspect économique et social du pays, car « C’est l’économie birmane et son capitalisme d’Etat, basé sur l’exportation de ressources naturelles, qui permet à la junte militaire de se maintenir au pouvoir »


Il explore les liens entre la réalité politique et la situation socioé-conomique



  • Introduction du Rapport de la Confédération syndicale internationale sur la Birmanie


En septembre 2007, la population birmane s’est mobilisée dans le cadre de l’action de contestation sociale et politique la plus importante à avoir vu le jour dans le pays depuis 1988.

Des milliers de moines et de citoyens ordinaires sont descendus dans les rues pour protester contre la misère écrasante et la dictature militaire répressive au pouvoir. La vague de répression qui s’ensuivit fit la une aux quatre coins du monde.

Au moins 110 personnes auraient été tuées et des milliers d’autres blessées par les balles en caoutchouc, gaz lacrymogène, bâtons de bambou et matraques employées par les forces de l’ordre.

Cela n’a pourtant pas empêché les entreprises, et en particulier les entreprises étrangères, de poursuivre leurs affaires pratiquement partout dans le pays.

Les généraux responsables de la violence ont pu continuer à se remplir les poches grâce aux investisseurs étrangers.

Alors même que des rapports faisaient état de morts en garde à vue, de torture, de disparitions et d’autres mauvais traitements, de privation de nourriture, d’eau et de traitement médical aux détenus, plusieurs grandes entreprises multinationales et certains gouvernements comme la Chine, l’Inde et la Thaïlande, notamment, ont continué à injecter des investissements étrangers dans les caisses du régime.

Les deux dernières décennies ont vu la majorité de la population birmane s’appauvrir, tandis que les généraux au pouvoir et leur entourage ont détourné des sommes d’argent considérables vers leurs propres caisses.

Cette situation risque de se poursuivre aussi longtemps que les généraux continueront à mettre le grappin sur de nouvelles sources de richesses, y compris de plantureuses réserves de pétrole et de gaz, tout en continuant à afficher la plus grande indifférence pour la misère dans laquelle vit la majorité de la population civile du pays.

La Birmanie était naguère considérée comme un pays au potentiel économique sous-exploité et dont le régime dictatorial était continuellement au bord de la banqueroute.

Pourtant, à l’heure actuelle, le pays est de plus en plus considéré comme une dictature à «pétrodollars ».

Il pourrait en résulter une répression accrue du mouvement démocratique national, des minorités ethniques et de la population en général.

Il pourrait en résulter une répression accrue du mouvement démocratique, des différentes composantes ethniques et de la population du pays en général.

Lorsque des nouvelles paraissent concernant la Birmanie, les principaux thèmes couverts sont la démocratie, les droits humains et la géopolitique.

Il est très rare que des informations soient diffusées dans les grands médias concernant la situation économique et sociale du pays.

Ces questions sont pourtant intimement liées et méritent beaucoup plus d’attention.

C’est l’économie birmane et son capitalisme d’Etat, basé sur l’exportation de ressources naturelles, qui permet à la junte militaire de se maintenir au pouvoir.

La répression et l’absence de démocratie engendrent que les manifestations et les soulèvements populaires sont le seul moyen pour le peuple birman d’exprimer son mécontentement.

La pauvreté compte parmi les principales causes du mécontentement populaire. Le soulèvement de 1988, qui s’est soldé par le massacre de 3.000 personnes par les forces armées, trouvait son origine dans la dévaluation de la devise nationale, le kyat, et les pénuries alimentaires qui en résultèrent.

Les événements de septembre 2007, auxquels a été attribué le surnom de « révolution safran », d’après la couleur safran de la robe portée par les moines bouddhistes qui y ont participé en masse, ont été déclenchés par la multiplication par deux des prix des carburants, qui s’est répercutée sur le coût du transport et des denrées de base.

Ce rapport explore les liens entre la réalité politique et la situation socio-économique du pays. Il tente de mettre en évidence la façon dont les dirigeants birmans accaparent les gains économiques du pays, alors que la population vit dans une misère accablante.

Le rapport met en lumière comment les pays voisins de la Birmanie poursuivent de plus en plus souvent des agendas économiques et politiques basés sur une collaboration et un soutien sans vergogne en faveur de la junte militaire birmane.

Enfin, le document préconise l’adoption de nouvelles sanctions à l’encontre de la junte militaire et en faveur du désinvestissement vis-à-vis de la Birmanie.

Il serait opportun que les pays voisins revoient leur politique à l’égard des dirigeants non élus de la Birmanie, y compris la cessation de toutes relations commerciales avec ces derniers.

Toutefois, devant l’improbabilité d’une telle démarche, cette analyse appelle à l’imposition de sanctions financières par des pays tiers.


Plan de ce rapport :
  • Introduction
  • La situation économique et sociale en Birmanie
  • Le développement vu à travers les yeux du peuple birman
  • La Birmanie comparée à la Thaïlande: Ce qui aurait pu advenir du développement”
  • Les nouvelles richesses qui consolident le pouvoir de la junte
  • Renforcement des intérêts étrangers
  • Thaïlande
  • Chine
  • Inde
  • La démocratie et les libertés en Birmanie passent une fois de plus par la carotte et le bâton
  • Des sanctions intensifiées, plus sophistiquées constituent la seule solution
  • La voie vers l’avenir
  • Conclusions


TELECHARGER au format PDF : le Rapport de La Confédération syndicale internationale

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