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lundi 18 février 2008

Birmanie: le chaos ?

Mahn Sha (photo The Irrawaddy)



Remarque :
-L'article du courrier international, ci après, a été écrit peu de temps avant l'assassinat du dirigeant karen Pado Mahn Sha, secrétaire général de l'Union nationale karen (KNU).
-Il est intéressant de lire ou de relire cette article, à la lumière des événements récents
( l'Article est du 30 janvier et Mahn Sha a été assassiné le 14 février... )



La junte joue la carte du chaos ethnique

Un cauchemar comme l’Irak ??

Les Birmans s’interrogent pour savoir si le régime militaire va finir par tomber et à quel moment. Si cela se produit, on peut se demander si la Birmanie peut devenir un cauchemar comme l’Irak ou se retrouver morcelée comme la Yougoslavie, du fait de sa grande diversité ethnique. [Le pays est composé entre autres de 68 % de Birmans, 9 % de Shans, 7 % de Karens, 4 % de Rakhines, 3 % de Chinois, 2 % d’Indiens, 2 % de Mons et 1% de Kachins.]

Jusqu’à présent, la réponse des chefs des minorités ethniques a été un non franc et massif à un scénario anarchique. Mais cela n’a pas empêché quelques “experts birmans” et ministres de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est [ASEAN] d’évoquer avec prudence la crainte que le pays ne connaisse une situation similaire à celle de l’Irak.

Il est incontestable qu’en 1948, après s’être affranchie de la tutelle britannique, la Birmanie a sombré dans la guerre civile. Mais aujourd’hui, près de soixante ans plus tard, la menace d’une insurrection est si faible qu’elle peut quasiment être reléguée dans les pages des livres d’histoire.

Plusieurs groupes ethniques armés, auparavant réputés pour leur puissance, ont signé des accords de cessez-le-feu avec la junte birmane. Le porte-parole de l’Organisation pour l’indépendance des Kachins (KIO) a qualifié d’irréaliste l’idée d’un morcellement du pays. “Je ne sais pas de quoi parlent les experts. Nous voulons tous la paix, l’autonomie et des droits égaux. Si nous les obtenons, il n’y aura pas de problèmes entre nous”, affirme Tu Ja, membre du comité directeur de la KIO. Fondée en 1961, la KIO est le principal des 17 groupes ethniques à avoir signé un accord de cessez-le-feu avec la Tatmadaw (junte militaire) en 1993. Elle participe aujourd’hui à la Convention nationale contrôlée par la junte.

Créer un climat paranoïaque pour rester au pouvoir

Un commentaire du secrétaire général de l’Union nationale karen (KNU), Mahn Sha, (assassiné le 14 février) témoigne également de la position modérée des groupes ethniques. :

“Le point de vue des experts est dénué de fondement et s’aligne totalement sur le discours de la junte. Le conflit en Birmanie n’est pas une lutte entre ethnies. Nous luttons simplement contre les dirigeants militaires, pas contre l’armée”,
explique-t-il.

La KNU n’a jamais signé d’accord de cessez-le-feu avec le régime birman.

Aye Tha Aung, président de la Ligue de l’Arakan pour la démocratie, estime que l’idée propagée par le régime selon laquelle le pays n’a pas pu instaurer la démocratie à cause de la diversité de ses minorités ethniques est une excuse facile. “Le combat pour la démocratie est aussi un combat pour les droits des ethnies”, confie-t-il.

Cependant, la structure rigide de l’appareil dirigeant –dominé par la prééminence des militaires birmans et l’intransigeance du régime – nourrit les aspirations indépendantistes des groupes ethniques et ne peut qu’encourager les mouvements séparatistes.

Les chefs des groupes ethniques ne souhaitent pas une armée de 400 000 hommes, ni imposer un changement de régime, mais privilégier le dialogue et les concessions. De fait, l’anarchie et le chaos sont des théories que le régime livre en pâture au peuple dans les journaux placés sous son contrôle. Les dirigeants militaires entendent créer ainsi un climat paranoïaque pour rester au pouvoir. Il ne fait aucun doute que la démocratie, la paix et la prospérité – ou une éventuelle union fédérale de Birmanie – contribueront à stabiliser le pays.

* L’auteur utilise l’ancien nom du pays en signe d’opposition au régime.

Aung Zaw

The Irrawaddy

Courrier international N° 999 24 au 30 janvier 2008


*Article également publié sur Karuna, avant l'assassinat de Pado Mahn Sha




  • Un homme bon ne devrait jamais mourir

" (...) Mahn Sha est mort cet après-midi. Il a été tué. "
(...) Au début, je ne le croyais pas (...) Mahn Sha était aimé de la plupart des gens (..) J'ai couru jusqu'au téléphone (..) et j'ai appelé le bureau de Mahn Sha, mais le numéro était occupé.(..) J'ai appelé un ami, et il m'a dit que c'est vrai: Il a été tué vers 4:30 heures par deux hommes armés à son domicile situé à Mae Sot, dans la province de Tak, à la frontière entre la thaïlande et la Birmanie (...)

J'ai commencé à pleurer. J'ai pleuré pendant des heures.
Ce n'était pas le moment pour un grand dirigeant comme Mahn Sha, Secrétaire général de l'Union Nationale karen, de mourir (..) C'est une grande perte pour la nation Karen, pour sa famille pour le peuple (...)

Mahn Sha n'était pas seulement un bon leader KNU, il était également un bon leader pour la démocratie d'autres groupes d'activistes. (...)
Mahn Sha savait parler et il a toujours été calme (...) généreux (...) humble (....)


(Mon anglais n'étant pas très bon, il ne s'agit que d'un extrait)
Source : the irrawaddy




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