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dimanche 2 mars 2008

TOTAL en BIRMANIE



La présence de Total au Myanmar soulève de nombreuses controverses.

TOTAL doit-il OUI ou NON se retirer de la Birmanie? les avis sont partagés.

Plan de ce message
1- Les arguments et articles CONTRE la présence de TOTAL en Birmanie
ensuite
2-Les arguments et articles POUR la présence de TOTAL en Birmanie ( avec ou sans conditions..)






En 1996, Madame Aung San Suu Kyi, la figure emblématique de l’opposition birmane à la dictature militaire, déclarait que Total : « est le premier soutien du régime militaire birman ».



CONTRE la présence de TOTAL en BIRMANIE


  • Pour Olivier De Schutter, de la Fédération internationale des ligues des droits de l’homme (FIDH), "Total collabore directement avec le régime"
Entretien de septembre 2007 :

Que pensez-vous de l’appel de Nicolas Sarkozy qui demande à Total de ne plus investir en Birmanie ?

C’est un appel bienvenu, mais qui arrive bien tard pour être crédible, histoire de se donner bonne conscience à bon marché. Il ressemble à un aveu.

Total est complice des violations des droits de l’homme commises dans ce pays depuis le 9 juillet 1992, date de sa décision d’investir dans le pipeline de Yadana.

A l’époque, le Slorc [parti unique au pouvoir, ndlr] refuse le résultat des élections, les militants de la NLD [Ligue nationale pour la démocratie] sont harcelés et/ou contraints à l’exil, et Aung San Suu Kyi, prix Nobel de la paix en 1991, assignée à résidence.

L’appel ne doit pas dédouaner la France de ses responsabilités. Elle est - jusqu’à présent - le pays qui a le plus freiné le renforcement de sanctions européennes à l’égard de la junte.

Sanctions pour l’instant encore cosmétiques, inefficaces, parce qu’elles épargnent les secteurs stratégiques : pétrole, gaz ou bois de teck.

Le boycott est-il efficace contre les dictatures ?

Cela appelle une appréciation au cas par cas.

Dans l’exemple de la Birmanie, qui n’est pas une économie de marché où l’on pourrait investir en marge de l’Etat, il n’est pas possible à des investisseurs étrangers de travailler dans ces secteurs stratégiques sans en passer par l’Etat, en l’occurrence la Myanmar Investment Commission, dont la majorité des membres sont militaires.

Ils doivent aussi opérer par la création d’une joint-venture avec une entreprise d’Etat telle que la Moge (Myanmar Oil and Gas Enterprise), qui a 15 % de la filiale de Total, la Total Myanmar Exploration and Production. Cela équivaut à une collaboration directe avec le régime et contribue au financement de la répression. La preuve : bien que le deal soit secret, les estimations les plus basses évoquent 200 millions de dollars [141 millions d’euros] par an de royalties payées par Total…

Boycotter, n’est-ce pas punir la population ?

Non, car elle ne voit pas la couleur de l’argent. Les revenus de 75 % de la population birmane proviennent de l’agriculture. Et l’Etat prédateur dépense 45 à 50 % de son budget dans les dépenses militaires, contre moins de 3 % réservées à la santé et l’éducation ! L’immense majorité des citoyens ordinaires de Birmanie n’est pas affectée par les rares sanctions qui ont été imposées à ce jour. Elle l’est en revanche quand Total, pour la construction du gazoduc, a entraîné le déplacement de villages et a aggravé le recours au travail forcé et les violations des droits de l’homme dans la zone de Yadana.

source : liberation


  • A plein gaz avec les généraux. Voici Total en Birmanie !

par Guglielmo Ragozzino (10 octobre 2007)

Des clauses politiques (avec des centaines de millions de dollars) dans le contrat entre l’entreprise française et les généraux de Rangoon pour l’exploitation du gisement de Yadana. Et derrière l’entreprise il y a tout le poids de la France.

Total soutient jouer en Birmanie un rôle important dans un processus de réconciliation nationale, capable d’entraîner Aung San Suu Kyi d’un côté et la junte militaire au pouvoir de l’autre. Total soutient aussi que le gaz birman compte pour très peu dans son budget global, moins d’1 %. Ne le croyez pas, Total ne dit pas la vérité.

Il ne la dit pas sur le premier point. En effet, il s’est engagé par contrat avec les militaires à ne pas se mêler d’arguments étrangers à l’extraction et au transport du gaz : il en résulte que le contrat est révocable unilatéralement par la partie birmane au cas où la société française serait "volontairement impliquée dans des activités politiques préjudiciables pour le gouvernement de l’Union de Myanmar".

Mais il n’est pas vrai non plus que le gaz birman vaille très peu pour Total. La preuve a contrario est que s’il en était ainsi, afin d’éviter la réprobations assez répandue en Europe et aux USA, pas seulement de la part du peuple non violent mais aussi de celle des importants fonds éthiques, le Conseil d’Administration aurait abandonné la partie depuis longtemps. Mais ce sont les 540 000 actionnaires (France 36 %, reste d’Europe 41 %, USA 21 %) qui veulent des dividendes chauds.

Le fait est que le gaz birman a une force convaincante, à travers Total, sur les choix du gouvernement français et par conséquent sur ceux de l’Union européenne. Mais pour mieux s’attaquer à cet argument, il peut être utile de rappeler le poids de Total dans l’industrie pétrolifère, les modalités de sa présence dans l’aire birmane et, enfin, sa connexion avec le pouvoir politique en France.

Total est actuellement (les données, collectées par le magazine Fortune, en témoignent depuis nombre de décennies) le dixième, pour les ventes, parmi les multinationales de la planète et le sixième dans le secteur du gaz et du pétrole ; avec ses 168 milliards de dollars facturés (y compris la chimie), il est dépassé par Exxon avec 347 milliards, Shell avec 319, Chevron avec 200, Conoco avec 172. Deux entreprises chinoises suivent : Sinopec avec 132 milliards de dollars, China national petroleum avec 111 ; il y a ensuite ENI avec 109 et à la dixième place Pemex avec 97. Les Français poursuivent donc trois entreprises américaines, une britannique et une hollandaise, comme Royal Dutch Shell a désormais décidé de l’être. Ils sont à leur tour poursuivis par la Chine, l’Italie et le Mexique.

Les entreprises essayent d’arriver les premières sur le peu de gaz et de pétrole restés, en participant à des appels d’offre et en signant des accords avec les gouvernements des pays producteurs et s’accordent ensuite pour partager la lourde charge du « développement » : culture des hydrocarbures, transport par des pipelines et par bateau, équipement des terminaux et pour le raffinage.

En Birmanie Total est arrivée le premier, au sens où il a gagné l’appel d’offre international lancé par le régime en 1988. Après quoi, quatre ans plus tard, voila Total engagé dans l’exploitation et le développement du gisement de gaz Yadana avec Moge (Myanmar Oil and Gas Enterprise). Peu après, un consortium s’est formé pour la gestion du gaz, avec Total comme chef d’ouvrage avec 31%, Unocal avec 28%, Ptt-ep, une compagnie thaïlandaise, avec 26% et Moge avec 15%.

La régie électrique thaïlandaise s’engage à acheter tout le gaz et les associés le lui livrent par un gazoduc du consortium de 60 kilomètres. A remarquer que la demande d’achat chinoise de Unocal, repoussée par le gouvernement USA au mépris de toute liberté de marché déclarée, est sûrement liée au gaz birman qui est mis sur le marché par un autre gazoduc, construit par SAIPEM-ENI (Voir l’article de Francesco Martone dans Il Manifesto du 30 septembre).

La gestion de Total dans les activités birmanes – gisements et pipelines – est critiquée à cause des droits humains piétinés (travail de mineurs, travail forcé, déportation de personnes et de populations, négation de droits syndicaux) et à cause du soutien appuyé, concrétisé aussi pas 450 millions de dollars par an, offert à la junte, en plus du soutien qui a permis à la junte d’être réadmise dans les milieux de la finance et de l’économie de marché.

Un troisième aspect important est le lien fort entre le pouvoir français et Total. Total naît comme nom commercial des essences mises en vente par la CFP, Compagnie Française des Pétroles. Cette société, née dans les années vingt pour extraire et vendre le pétrole irakien de Kirkuk, sur invitation du gouvernement mais en tant que société privée, a subi ensuite une transformation. Le gouvernement a choisi de mettre à la porte les actionnaires étrangers et de consacrer à la France le pétrole produit.

Plus tard, dans le deuxième après-guerre, par volonté de de Gaulle, deux autres entreprises publiques étaient mises aux côtés de la CFP avec la tâche de trouver du pétrole pour tous les consommateurs français. Unies, elles devaient donner naissance à ELF. Ensuite, le nom Total devenait celui d’une entreprise, qui effaçait CFP et, après la fusion avec la société belge PETROFINA, fusionnait avec ELF. A ce point, restaient face à face trois groupes dirigeants, qui au cours de leur histoire s’étaient liés par des rapports de compromis avec des régimes très discutables, et le gouvernement français avec pas mal de comptes à régler.

En tout cas, le pouvoir de la multinationale Total restait très fort et grandissant vis-à-vis de la diplomatie et du gouvernement central français, dans un enchevêtrement qui est aussi exemplaire du pouvoir des multinationales et du fait qu’elles ne dépendent que d’elles-mêmes, de leurs plus importants actionnaires auxquels offrir des dividendes et des avantages et de la finance internationale, à attirer par un franc mépris pour toute forme de coûteux humanitarisme.

La preuve de l’emprise de Total sur le gouvernement français revient de temps à autre. Un cas est celui de 2004 chez Asem, une assemblée internationale entre l’Union européenne et les pays asiatiques. Il fallait insérer dix nouveaux pays européens d’un côté et le Laos, le Cambodge et la Birmanie de l’autre. Jacques Chirac s’opposa aux Européens qui doutaient de la démocratie de la junte birmane en disant que la France participerait en tout cas, même seule, à la prochaine réunion de l’Asem.

Article original, il manifesto
Publié en français sur le site de Bella Ciao, 7 octobre 2007.
Traduction de l’italien par Karl&Rosa.
Source: mondialisation


  • Action Birmanie

Pour ceux qui pensent que le Boycott est utile, voici la Liste des produits et marques du groupe TotalFinaElf

Beauté Parfumerie
* Yves Saint Laurent Parfums
* Van Cleef & Arpels
* Roger & Gallet
* Yves Rocher
* Oscar de la Renta
* Krizia
* Fendi

Emballage
* Polystyrène
* Polypropylène
* Polyéthylène : films d'emballage, emballage alimentaire, bouteilles et objets en plastique moulé
* Chlorure de vinyle monomère : matière première pour la production de PVC
* Chlorure de polyvinyle pour emballages, tubes et bouteilles
* adhésifs

Entretien de la maison
* Mapa
* Spontex
* Polymères fonctionnels pour détergents
* Produits soufrés pour odorisants
* Polypropylène pour produits d'hygiène
* Soude caustique pour produits d'entretien

Lire la SUITE de cette liste : action Birmanie


  • L'Action Pétrole ou Birmanie :

Lancée le 10 mai 1999 lors d'une conférence de presse à l'International Press Center à Bruxelles, l'Action Pétrole ou Birmanie est une plateforme regroupant de nombreuses associations et particuliers et qui appelle au boycott de l'un des principaux soutien financier du régime militaire de Yangoon: le groupe pétrolier TOTAL FINA.

L'action relaye la demande des démocrates birmans eux-mêmes exprimée par Mme Aung San Suu Kyi:

"Je voudrais en appeler à ceux qui sont prêts à utiliser leurs talents pour promouvoir la liberté intellectuelle et les idéaux humanitaires, afin que, sur le principe, ils prennent position contre les entreprises qui font des affaires avec le régime militaire birman".

Ainsi, Madame Aung San Suu Kyi a déclaré en 1996 : "les investisseurs ne devraient pas s'implanter car tout l'argent va à une élite. Je tiens à mentionner la firme française TOTAL qui est devenue le plus fort soutien du système militaire birman. Ce n'est pas le moment d'investir ici."

Cette action a donc pris la forme d'un Appel à la Consommation Responsable dont le texte a été signé par les différentes organisations membres. La liste de ses signataires s'allonge encore aujord'hui

Pour signer l'Appel: ICI


  • PÉTROLE : ARRÊTONS D'ALIMENTER LA JUNTE BIRMANE : avaaz

Rappel : avaaz a lancé une compagne contre la présence de Total et Chevron en Birmanie :


Les deux groupes pétroliers Total et Chevron versent chaque année des millions de dollars à la junte militaire birmane grâce à leurs exploitations gazières en Birmanie. Cet argent permet d'armer le régime birman et de maintenir la dictature. En tant que consommateurs, nous avons la capacité et la responsabilité de réagir - utilisons notre pouvoir pour mettre fin à cette situation choquante.

C'est pourquoi nous lançons un appel à boycotter Total et Chevron, ainsi que leurs filiales. Nous pouvons ainsi pousser ces géants mondiaux à oeuvrer pour la transition démocratique en Birmanie ou bien à se retirer complètement du pays. Le moment est venu pour les sociétés transnationales de faire face au pouvoir de la démocratie mondiale!


  • CRIME CONTRE L'HUMANITÉ : L’enquête « Total Birmanie » rouverte : lesoir.be


Aung Maw Zin, réfugié birman en Belgique, est un des plaignants. (Le Soir)


Au mois d'octobre 2007 : Le parquet fédéral de Belgique avait annoncé, la réouverture d'une enquête pour crimes contre l'humanité qui vise les activités du groupe pétrolier français Total en Birmanie. La plainte avait été déposée en 2002, par des réfugiés birmans, en vertu de la loi de compétence universelle, qui permet de juger, en Belgique, les responsables de crimes contre l'humanité commis ailleurs dans le monde. En 2005, la Cour de cassation belge avait stoppé la procédure, contestant les droits des plaignants à la mener.

Les plaignants veulent faire entendre devant la justice Thierry Desmarest, le président de la firme, et l'ancien responsable des activités du groupe pétrolier en Birmanie, Hervé Madeo, pour complicité de torture et travail forcé sur le chantier d'un pipeline, construit en 1998.
Une précédente enquête avait été stoppé par la Cour de cassation en 2005, suite à un vice de procédure. L'instruction lancée lundi émane du ministère de la défense, et une audience est prévue dans la dernière semaine d'octobre, qui fixera un éventuel renvoi devant un tribunal.


  • Mise à jour au 5 mars 2008 : Lire sur ce blog : La justice belge a mis fin mercredi 5 mars aux poursuites intentées par des réfugiés birmans contre le géant pétrolier français Total, qu’ils accusaient de crimes contre l’humanité : ICI


  • La Birmanie, TOTAL et les droits de l’Homme : Enquête (ancienne) de FIDH

Il s’agissait alors pour la FIDH de faire le point sur toutes ces allégations, d’enquêter sur les violations des droits de l’Homme liées au chantier, ainsi que de fournir au public français (jusqu’à aujourd’hui, l’essentiel des rapports publiés émane de groupes anglo-saxons) et à l’opinion publique internationale un rapport sur la situation exacte du chantier du groupe français TOTAL.

TOTAL est en effet l’opérateur du projet et celui des partenaires financiers qui y dispose du nombre de parts le plus important. Il est à ce titre plus que tout autre responsable de la mise en œuvre du projet.

Force est alors de constater le bilan accablant de l’enquête, et l’insuffisance manifeste des réponses de TOTAL et d’UNOCAL aux interrogations suscitées par le projet. Il ressort en effet que le projet de Yadana est condamnable à plus d’un titre :

* Alors que les dirigeants de TOTAL et d’UNOCAL affirment ne pas vouloir jouer de rôle politique, mais se limiter à un rôle économique, il apparaît que c’est là une volonté illusoire :

- du fait du soutien moral implicite qu’apporte un tel projet à un régime militaire particulièrement brutal et condamné internationalement.

- du fait du soutien économique qu’il constitue à court, moyen et long terme, à une junte qui était exsangue financièrement, et dont la majorité des dépenses est consacrée aux achats d’armements. - du fait des apparents accords d’ordre militaire qui existent entre TOTAL (et ses consultants en sécurité) et l’armée birmane pour combattre les groupes ethniques rebelles.

* Les violations de droits de l’Homme liées au chantier sont avérées : déplacements forcés de population, travail forcé, torture, viols, extorsions financières... L’essentiel de ces violations est commis par les membres de l’armée birmane, le Tatmadaw, chargée de garantir la sécurité du chantier. S’il est peu probable que TOTAL ait recours directement au travail forcé, il est clair néanmoins qu’il le tolère, et en tire des bénéfices. Le chantier est la cause, à tout le moins médiate, de violations massives de droits de l’Homme. (...)


CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS

Il apparaît donc que le projet de gazoduc en Birmanie est néfaste et malvenu à maints égards, moralement et politiquement en particulier, et qu’il constitue en outre l’occasion de violations graves, répétées et avérées des droits de l’Homme contre des populations parmi les plus vulnérables et qui n’ont pas de moyens (légaux, financiers,...) de s’y opposer. Que la plupart de ces violations soient commises essentiellement par le partenaire birman de TOTAL, le SLORC, ne saurait en aucune façon constituer une réponse acceptable et suffisante de la part du groupe français, et en aucun cas l’exonérer de toute responsabilité dans les exactions qui ont lieu. Les faits montrent que sans le gazoduc, tout ou partie de ces violations n’auraient pas lieu ; le déni de responsabilité de la part de TOTAL et d’UNOCAL est donc manifestement insuffisant.

Ce d’autant que le soutien à la junte n’est pas uniquement moral et politique ; le chantier de Yadana constitue en outre un puissant support financier et économique au SLORC, et a donc pour effet, de fait, de perpétuer un régime illégal, illégitime et condamné internationalement. Enfin, TOTAL pourrait d’autant moins esquiver sa responsabilité dans la perpétuation de ce régime qu’il lui fournirait une aide d’ordre militaire, ce qui entrerait par ailleurs directement en contradiction avec les propres affirmations de ses dirigeants : "TOTAL n’est pas un acteur politique" [ Entretien FIDH, 24.09.1996.] .

En conclusion, la FIDH :

1. condamne avec la plus grande vigueur les pratiques répressives du régime militaire en place en Birmanie et les violations flagrantes et systématiques dont il se rend coupable ; dénonce en particulier l’institution par les autorités birmanes du travail forcé dans des conditions autorisant la qualification de cette pratique en tant que crime contre l’humanité.

2. appelle TOTAL et ses partenaires à geler leurs investissements en Birmanie jusqu’à formation d’un gouvernement civil, dans la mesure où : des violations massives de droits de l’Homme ont lieu du fait du chantier ; le projet Yadana constitue un soutien manifeste et multiforme à un régime illégal et illégitime ; ni les représentants démocratiquement élus, ni les représentants des populations indigènes concernées n’ont été consultés sur le bien-fondé du projet.

3. demande à tous les gouvernements concernés, et au premier chef la Thaïlande, de subordonner leurs relations économiques avec la Birmanie à la condition d’une amélioration effective de la situation des droits de l’Homme dans ce pays.

4. prend acte de la réponse verbale positive de TOTAL quant au principe de l’organisation d’une mission d’enquête indépendante sur place et appelle TOTAL à mettre tous les moyens en œuvre pour que cette requête soit satisfaite dans les plus brefs délais, en particulier pour que le SLORC y donne son accord.

5. demande que soient rendus publics tous les documents pouvant être utiles à une évaluation complète de la situation sur le site du chantier, et en particulier les images satellite dont disposent TOTAL et ses partenaires.


Lire le rapport en entier : fidh



  • En Birmanie, la responsabilité de Total est entière

Depuis la réception à l’Elysée du Premier ministre du gouvernement birman en exil, le 26 septembre, la direction de Total se répand dans les medias pour y asséner "ses" vérités, qui sont parfois fort éloignées de la réalité.

Mieux, ou pire, Christophe de Margerie, patron de Total, a réitéré, le 16 octobre devant les membres de la Commission des affaires étrangères de l’Assemblée nationale, les mêmes contre-vérités qu’il avait infligées aux lecteurs du Monde le 6 octobre précédent.

M. de Margerie répète qu’en cas de retrait de Birmanie, Total serait immédiatement remplacé par des compagnies chinoises, indiennes, sud-coréennes ou japonaises. Il s’avère que la réalité est autre.

En effet, depuis que le pétrolier américain Chevron a racheté en 2005 Unocal, le partenaire historique de Total dans le projet Yadana, les Américains cherchent à se retirer du guêpier birman et n’y parviennent pas. Pour une raison soigneusement occultée par les porte-parole de Total. D’abord, si Chinois, Indiens, etc sont avides de gaz birman, c’est pour approvisionner leurs propres marchés fortement demandeurs d’énergie. Or, le gisement de Yadana ne peut qu’approvisionner que la seule Thailande, par le gazoduc existant.

D’autre part, le contrat liant Total, Unocal et le thailandais PTT à la Moge, l’émanation pétrolière de la junte birmane, prévoit des clauses de sortie du consortium assez léonines, si aucun des partenaires ne souhaite reprendre la part du partant, ce qui est le cas. En fait, un départ de Total de Birmanie coûterait cher et cela, le pétrolier le refuse.

M. De Margerie prétend, en le répétant, que l’opposition démocratique birmane n’a jamais demandé le départ de Total. Pourtant, les démocrates birmans n’ont jamais varié. Dès la signature du contrat Yadana, en 1992, ils ont demandé à Total de renoncer à son projet. Lors de la pose du tronçon terrestre du gazoduc entre 1995 et 1998, ils ont dit et répété au pétrolier de stopper sa collaboration avec un régime illégal, qui, associant étroitement Total aux militaires, en faisait le complice obligatoire de travail forcé et autres graves violations des droits de l’Homme.

Depuis la mise en service du gazoduc, en 2000, les démocrates birmans ne cessent de réclamer l’interruption de la perfusion financière que représente pour la junte l’exportation du gaz de Yadana. Pour eux, Total est le principal artisan du passage de la junte du statut de narcodictaure à celui de gazodictature, sans que les généraux birmans aient en quoi que ce soit modifié leur comportement ubuesque, ou songé à consacrer même une infime portion de la manne gazière –plus de 3 milliards de dollars en sept ans- à la santé, à l’éducation d’une population désormais guettée par la famine.

Toutes ces évidences n’empêchent pas M. Lassalle, responsable de la communication de Total, d’affirmer, comme il vient de le faire sur l’antenne de Public-Sénat, le 10 novembre, que le pétrolier a soigneusement choisi ses sous-traitants pour qu’il n’y ait aucun risque de travail forcé sur son chantier birman.

Il oublie sans doute que le principal sous-traitant -en effectifs- est l’armée birmane, qui, partout où elle opère, recourt systématiquement à ces pratiques d’un autre âge. C’est d’ailleurs en idemnisant en 2006 huit victimes de ces mauvais traitements que Total a mis fin à une procédure instruite contre lui au tribunal de Nanterre pour crime de séquestration, la qualification en droit français du travail forcé.

source : Rue89


  • Total doit-il quitter la Birmanie ?

(...)
Le cœur du sujet, finalement, c’est de se demander si on peut parler de développement durable en l’absence de démocratie. Car les deux sont intimement liés. Pour que le développement durable puisse fonctionner, il faut impulser et favoriser les mécanismes de démocratie.

Aujourd’hui le Groupe Total a une position de force vis-à-vis de la junte militaire qu’il pourrait utiliser comme un tremplin vers la démocratie et pour faire pression sur le régime. Selon Bernard Butori, coordinateur Unsa-Total, financièrement, la Compagnie ne courrait aucun danger si elle devait se retirer de Birmanie. Myanmar ne représente qu’1% de la production mondiale de pétrole de Total. Mais alors pourquoi ne le fait-elle pas ?

Alors qu’à l’inverse, des sanctions économiques sur les hydrocarbures, ou le retrait de Total affaiblirait définitivement la junte.

Au contraire le Groupe se "déresponsabilise" totalement et ne cesse de se parer d’arguments tels que :

"C’est au niveau de l’Etat qu’il faut agir. C’est un régime intolérable. Toutes les pressions, les sanctions concertées au niveau des instances internationales doivent être intensifiées."

"Il est vrai que l’exploitation pétrolière ou minière dégage des revenus importants pour les Etats hôtes et que la transparence dans l’ usage de ces revenus est d’autant moins assurée que le système politique local ne favorise pas un réel débat et des contrôles efficaces sur leur emploi.

Mais à supposer que la chose soit possible, ce n’est pas à une compagnie pétrolière que de prétendre dicter à un Etat le " bon usage " de ses revenus ; seules des organisations internationales peuvent légitimement introduire ce type de " conditionnalité " dans leurs interventions."

"Le Groupe s’est toujours tenu, conformément à ses principes, dans une attitude de stricte neutralité vis-à-vis du pouvoir"

Lire l'article en entier : cdurable.info


  • TOTAL dans le piège Birman

Christophe de Margerie, le tonitruant PDG de Total, peut encore claironner « Total ne se retirera pas de Birmanie » (Le Monde 6/10) , cette martiale annonce fait en réalité figure de combat d’arrière-garde, voire de baroud d’honneur. Son partenaire historique dans le projet Yadana, l’américain UNOCAL, absorbé par Chevron, ne fait désormais plus mystère de sa volonté de se retirer au plus vite du guêpier birman. De Margerie, toujours dans son interview au Monde, n’a pu nier l’évidence : le gazoduc Yadana est bien la moneyline, la perfusion indispensable à la survie financière de la junte birmane. La perspective d’avoir à supporter seul ce fardeau est d’autant moins tenable que Total va bientôt se trouver confronté à un nouveau défi.

Des experts planchent actuellement sur la mise en place d’un compte séquestre destiné à gérer les revenus du gaz birman. Même si une décision en ce sens du conseil de sécurité de l’ONU n’est pas envisageable à court terme, cette seule éventualité ne tardera pas à mettre les généraux birmans dans l’embarras, suscitant des réactions imprévisibles.

Déjà, l’accueil médiatisé par Sarkozy à l’Elysée du Dr Sein Win , le premier ministre du gouvernement birman en exil (cf. Bakchich N° 49) a valu aux expatriés de Total en Birmanie d’inquiétantes surprises. Leurs interlocuteurs birmans, qui avaient toujours considéré leurs amis français comme d’indéfectibles alliés, ont murmuré le mot trahison, et ont fait allusion au traitement réservé à cette catégorie d’individus sans honneur. Les responsables de la junte sont en effet tombés de haut. Jusqu’à cette fâcheuse réception à l’Élysée, leur susceptibilité avait été ménagée au-delà du raisonnable. Les gens de Total leur avaient répété sans jamais être démentis que la diplomatie française, à l’ONU, comme au sein de l’Union Européenne, oeuvrait sans relâche à la protection de leurs intérêts communs, une sorte de bouclier total.

La faiblesse de la position birmane de M. de Margerie est encore soulignée (toujours dans le Monde du 6/10) par quelques grossières contre-vérités. Il prétend que Mme Aung San Suu Kyi ne réclamerait plus le retrait de Total, mais si l’icône de la démocratie était revenue sur sa déclaration de 1996 (Total est le plus fort soutien du régime) nul doute que les communiquants du pétrolier l’auraient largement fait savoir. Pas très élégant de faire parler une recluse condamnée au silence…
Source : bakchich.info



POUR la présence de TOTAL en Birmanie


  • Total ne se retirera pas de Birmanie, dit Christophe de Margerie

Dans un entretien au "Monde", Christophe de Margerie, directeur général de Total, précise que ni les autorités françaises ni l'opposition birmane n'ont demandé à son groupe de se retirer de Birmanie. Il explique qu'avant de se lancer dans un nouveau projet gazier en Iran, Total tiendra "compte du contexte politique et de la crise nucléaire". Total exploite le champ gazier de Yadana, en Birmanie, depuis dix ans. Nicolas Sarkozy vous a demandé de geler tout nouvel investissement dans ce pays. Que comptez-vous faire ? Nous avons entendu le message du chef de l'Etat, qui s'adressait clairement à nous. Il a cité Total en nous demandant d'être vigilants. C'est du bon sens.






  • Les défis de Christophe de Margerie à la tête de Total

Lire cet article : lexpansion



  • La Birmanie Cachée : Un avis en faveur de la présence de Total en Birmanie

Chevron et Total exploitent en Birmanie un gisement offshore qui produit, annuellement, 630 millions de pieds cubes de gaz. En France, les critiques portant sur Total sont nombreuses et souvent sans appel. Le 16 Octobre C. de Margerie, Directeur Général de Total, a été auditionné par la Commission des Affaires Etrangères au sujet de la présence de son Groupe en Birmanie. Voici un extrait de sa déposition:

« Abordant la situation de la Birmanie, il a précisé que des investissements avaient été faits, depuis longtemps déjà, dans un projet de production de gaz naturel principalement demandé par la Thaïlande qui manquait de gaz et d’hydrocarbures. Dans ce programme, Total est l’opérateur et se trouve associé à plusieurs partenaires : la société américaine Chevron, la compagnie thaïlandaise PTTEP et la compagnie nationale birmane. Il a indiqué que, conformément aux contrats, 85 % de la production étaient destinés à la Thaïlande et 15 % à la Birmanie, tout en regrettant que la part birmane ne soit pas plus élevée. Bien avant les évènements survenus récemment, Total, après l’avoir évoqué notamment avec la Prix Nobel de la Paix à Rangoon, avait pris la décision de ne pas procéder à de nouveaux investissements afin de ne pas créer de provocations. Actuellement les seules dépenses mises en œuvre sont destinées à maintenir le niveau de production et à entretenir les équipements existants dans le cadre du projet Yadana, pour les maintenir au meilleur niveau de qualité opérationnelle, notamment pour éviter tout risque d’accident ou de pollution ».


Pour ce qui est de la Société Chevron aux Etats-Unis les critiques sont rares et les articles de Presse soulignent le plus souvent le rôle positif d’un Groupe étranger produisant en Birmanie.
« Je pense que la Birmanie régresserait encore plus vite vers le Moyen-âge si toutes les compagnies étrangères quittaient le pays » dit un membre du Peterson Institute.



  • TOTAL s'explique sur sa présence en Birmanie :

(...) Partout où le Groupe est présent, il a pour objectif de réaliser des projets économiques rentables dans le respect des lois locales et internationales applicables, et en conformité avec son propre Code de Conduite. Total n’a pas attendu d’être associé depuis 2002 à l’initiative lancée par le Secrétaire Général de l’ONU, le Global Compact (Pacte Mondial), pour se comporter en citoyen du monde, et l’entreprise souhaite contribuer au développement économique et social et à la protection de l’environnement dans tous les pays où elle se trouve.

Diverses accusations ont été portées contre Total, mettant en cause la légitimité de sa présence au Myanmar et ses manières d’agir. Le site offre un historique de cette présence et décrit les différentes actions menées sur place. Son ambition n’est pas tant de répondre à des critiques injustes que de replacer le débat sur son véritable terrain : une entreprise multinationale responsable peut-elle contribuer de manière positive à l’évolution économique et sociale d'un pays soumis à de fortes tensions internes ?





  • Position de la France : POUR, mais..

Selon Rama Yade, secrétaire d'Etat aux Droits de l'homme, la France ne demande pas le retrait du groupe pétrolier de Birmanie. Total affirme qu'il n'investit plus dans ce pays.

Un retrait de Total ne changerait pas la donne en Birmanie. La secrétaire d’Etat française aux Droits de l’Homme Rama Yade a défendu jeudi le fait que la France ne demandait pas un retrait du groupe pétrolier de Birmanie, tout en confirmant son intention de s’entretenir avec la direction de l’entreprise.

«Imaginez que Total sorte de Birmanie, qu’est-ce que ça change?», s’est-elle demandée lors d’un entretien avec la radio RTL. «Le fait que Total soit présent en Birmanie n’a jamais empêché l’Union européenne de proposer et de rendre effectives ses propres sanctions», a-t-elle ajouté. Le groupe pétrolier a affirmé jeudi qu’il n’investissait plus en Birmanie depuis dix ans environ.
Mercredi, Nicolas Sarkozy avait appelé les sociétés françaises privées, notamment Total, à «faire preuve de la plus grande retenue s’agissant des investissements en Birmanie», et à demandé «qu’il n’y en ait pas de nouveaux», après avoir reçu le «Premier ministre» de l’opposition birmane en exil, Sein Win.

Total n’est pas «irremplaçable»

Contacté quelques heures plus tôt par Libération, après le début de la répression, Jean-François Lassalle -directeur des relations extérieures à l’exploration et la production du groupe- affirmait qu’«il est difficile de condamner la répression en cours car Total n’est pas une autorité morale ou politique. Simplement, nous espérons que des solutions conformes aux droits de l’homme seront trouvées, que des discussions et des négociations» interviendront pour qu’«aucune violence n’ait lieu», a déclaré Lassalle. Qui tient à préciser que Total n’est pas «irremplaçable» en Birmanie. Si le groupe s’en va, «un autre prendra notre place».

Total ajoute qu’elle n’a pas de «contacts avec la junte» mais seulement avec «les autorités de tutelle, les ambassades».

«Nous faisons tout ce qui est en notre pouvoir» pour aider les «populations locales». La multinationale rappelle qu’elle a développé des programmes sociaux-économiques à cet effet.

Interrogé sur la radio RMC jeudi matin, Sein Win a accusé Total de bénéficier, au moins indirectement en Birmanie, des services d’une main d’œuvre forcée fournie par la junte militaire au pouvoir. «Bien sûr Total peut toujours dire qu’il n’utilise pas de main d’œuvre forcée. Mais l’armée le fait puisqu’elle protège l’entreprise Total», a dit Sein Win. «Lorsque vous avez un pipeline ou un gazoduc qui doit être protégé, qu’il faut mettre en place une infrastructure, c’est l’armée qui va venir sur place pour des raisons de sécurité», a-t-il ajouté. «Selon nos informations, les militaires utilisent le travail forcé. Bien sûr Total dit le contraire, mais il y a forcément quelque chose de ce genre», a-t-il dit.

Présent depuis 1992

Le pétrolier français est présent en Birmanie depuis 1992, sur le champ gazier de Yadana (sud), où il a produit en 2006 17,4 millions de m3 de gaz par jour, qui alimentent des centrales électriques en Thaïlande. Total «a investi massivement sur le projet de Yadana il y a une dizaine d’années, mais n’a pas prévu d’autres investissements depuis», a souligné la porte-parole. «Une filiale du groupe reste présente dans le pays, employant environ 270 personnes», a-t-elle ajouté. Selon elle, la filiale de Total est surtout implantée dans le sud du pays mais aussi à Rangoun.

source : liberation

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1 commentaire:

Anonyme a dit…

Ne devrait-on pas ficher les gros actionnaires de total et autres sociétés de même acabit comme on fiche les pédophiles ?