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lundi 3 mars 2008

Birmanie actualité (suite)


Mise à jour au 5 mars
Photo : Rue de Rangoon Birmanie

Du 3 au 5 mars



  • Rubrique "Actualité Birmanie" du 29 février au 3 mars c'est ICI
La suite :

5 mars
  • Des moines de Mandalay lancent une campagne d'affichage pour un "non" au référendum
Des moines bouddhistes de Mandalay en Birmanie supérieure ont lundi lancé une campagne d’affichage pour un « non » au référendum du gouvernement, ont indiqué certaines sources proche de la campagne. (...)
Lire l'article de Irrawady traduit en Français par sophie : ICI


4 mars
  • Des voleurs auraient tué 5 personnes dans une maison située tout près de celle de Aung San Suu Kyi
Selon AFP, Une famille et leur employée de maison ont été retrouvées criblées de balles dans leur maison ( d'où les tirs entendus dans article ci dessous) c'est un pistolet de 9mm qui a été utilisé. les victimes seraient: une mère, le père et ses deux filles - propriétaire d'un restaurant japonais.
- source en anglais (traduction perso.) AFP

Remarque perso. : Etrange que des voleurs puissent s'introduire dans une maison et tirer sur 5 personnes sans être arrêtés alors que ça se passe dans la rue la plus surveillée de Birmanie, celle de la résidence surveillée de Aung San Suu Kyi

  • Selon un autre communiqué de l'AFP
les cinq personnes ont été tuées d’une façon qui ressemblait à une exécution, d’une balle dans la tête.

« Environ 1 000 lakhs ( 1 000 $) ont été volés dans leur maison », a déclaré un officiel sous couvert de l’anonymat.

Ceci s’est passé près de la guesthouse d’état près de la maison d’Aung San Suu Kyi. Cette maison a été utilisée pour faciliter les récents entretiens entre Daw Aung San Suu Kyi et l’officier militaire de liaison. C’est également cette guesthouse qui a servi pour sa rencontre avec Ibrahim Gambari lors de sa dernière visite.

3 mars

  • Ban Ki-moon au Conseil des droits de l'homme : « votre pouvoir tient à la crédibilité et non à la force »
3 mars 2008 –
A l'occasion de l'ouverture de la 7ème session du Conseil des droits de l'homme, le Secrétaire général a déclaré aux membres de l'organisme situé à Genève que :
son pouvoir réside dans la persuasion et la coopération, plus que dans la coercition et l'imposition de mesures obligatoires.

"Aucun pays, fût-il puissant, ne devrait échapper à un examen minutieux de son bilan, de ses engagements et de ses actions en matière de droits de l'homme »
(...)

  • L'émissaire de l'ONU attendu jeudi
L'émissaire de l'ONU pour le Myanmar,rahim Gambarai, est attendu jeudi dans l'ex-Birmanie pour une troisième visite depuis la répression en septembre des manifestations pour la démocratie dans ce pays dirigé par une junte militaire.

L'émissaire "espère rester aussi longtemps que possible et consulter un vaste échantillon de représentants de la société birmane, y compris de tous les groupes qu'il n'avait pas pu rencontrer lors de sa dernière visite", a dit Michèle Montas, la porte-parole de l'ONU.

Les Nations Unies cherchent à obtenir la libération de la leader de l'opposition Aung San Suu Kyi, assignée à résidence à son domicile de Rangoon, et d'autres détenus politiques.

source: lejdd

  • Les dégâts de "Rambo" en Birmanie.
Par Sylvie Kauffmann
En diplomatie culturelle, expression suprême du soft power, il peut aussi y avoir une option hard. Le concert donné par l'Orchestre philharmonique de New York devant un parterre de Nord-Coréens triés sur le volet le 26 février à Pyongyang relève, par exemple, du soft power. Rambo en Birmanie, en revanche, c'est du hard power. A 2,59 morts à la minute, selon les calculs d'un spectateur qui a dénombré 236 morts dans le film, on n'est plus dans l'approche graduée.

Ce n'est d'ailleurs pas la seule différence entre Lorin Maazel, le chef d'orchestre prodige, et Sylvester Stallone, l'acteur-réalisateur aux muscles d'acier. La tournée coréenne du Philharmonique a fait l'objet de longues et minutieuses négociations ; l'irruption du quatrième Rambo sur les petits écrans birmans résulte, elle, d'une invasion sauvage et parfaitement illégale puisque la diffusion du film, sorti aux Etats-Unis fin janvier et dans certains pays d'Asie début février, a été interdite par les autorités birmanes.
On les comprend. Dans ce film, le quatrième du genre, l'ancien combattant du Vietnam, John Rambo, coule des jours paisibles à faire le commerce de serpents dans le nord de la Thaïlande lorsque des travailleurs humanitaires chrétiens lui demandent de les aider à passer en Birmanie par le fleuve frontalier. Un certain nombre de rebondissements à forte densité d'hémoglobine conduisent notre héros à affronter l'armée, sadique et corrompue, de la dictature birmane. Il vainc, avec l'aide de quelques mercenaires et l'appui précieux des rebelles karen, minorité ethnique chrétienne persécutée par les mêmes militaires sadiques et corrompus.

A peine sorti en salles, le DVD piraté était déjà en vente, pour 80 bahts (2 euros), sur les étals des marchés de Chiang Mai et d'autres villes thaïlandaises proches de la frontière. Des copies d'assez médiocre qualité, mais qu'importe ; dans les foyers de Rangoun où elles n'ont pas tardé à atterrir, on n'allait pas faire la fine bouche. Aux puristes d'attendre, s'ils en ont la patience, la sortie du film en Chine puisque les Chinois piratent tellement mieux.

A 60 ans, Stallone, qui a aussi écrit le scénario, a voulu servir une noble cause, mais le résultat semble avoir dépassé ses espérances. "Les gens disent, ce n'est pas un Rambo, c'est plein de Rambo qu'il nous faut !", raconte le Pr Win Min, universitaire birman exilé à Chiang Mai. Le problème, c'est que certains y croient. Et que, par ricochet, la popularité du film alimente la paranoïa des généraux birmans qui, oublieux de l'Irak, continuent de prêter aux Etats-Unis les plus noirs desseins.

L'impact de Rambo sur une population désespérée et des dirigeants isolés inquiète les experts les plus sérieux - le Pr David Steinberg, par exemple, de l'université de Georgetown à Washington, qui s'en est alarmé dans un article publié dans la presse asiatique. Dénonçant cette simplification à outrance de "relations ethniques et politiques complexes et historiques", David Steinberg voit dans Rambo une "version à peine modernisée du concept du XIXe siècle du fardeau de l'homme blanc : sauver les indigènes du joug d'autres méchants indigènes". Il relève que le fantasme de l'intervention extérieure se répand dans les blogs birmans et redoute que "le film ne soit interprété à Naypyidaw, la capitale, comme le signe avant-coureur d'une nouvelle aventure américaine".

En souriant de sa naïveté passée, Win Min se souvient que, déjà, lors de la révolte étudiante de 1988 à laquelle il participa avant d'être arrêté, "on croyait que les Américains allaient venir nous aider". Personne ne vint et la répression fut terrible : 3 000 morts. Aujourd'hui, près de six mois après le grand mouvement des moines, lui aussi réprimé, il est difficile de dire d'où peut venir l'espoir. Après avoir patiemment joué le jeu, s'être laissée extraire de sa résidence surveillée pour des séances d'entretiens, au bon vouloir des généraux, puis ramener dans sa maison prison sans aucun résultat, Aung San Suu Kyi, l'icône de l'opposition et Prix Nobel de la paix, a fini par conclure à un simulacre de dialogue. "Espérez le meilleur mais préparez-vous au pire", a-t-elle averti ses partisans, le 30 janvier.

Source : lemonde

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