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jeudi 14 février 2008

Aider la Birmanie








du 21 au 30 octobre 2007 (message publié initialement sur mon autre blog sous le titre : Birmanie : AGIR, SOUTENIR, ECOUTER , LIRE...)


1) AGIR :







  • Appel du Conseil Mondial du Sangha (= de la communauté bouddhiste)

Le conseil Mondial du Sangha et l’Organisation Internationale des Moines Bouddhistes ont appelé les Nations Unies à prendre des mesures immédiates afin de contraindre le gouvernement birman à se maîtriser ainsi qu’à mettre fin aux assassinats, tortures et détentions de moines innocents et de manifestants civils.

Le Conseil a également appelé les Nations Unies à s’assurer que les personnes détenues étaient traitées humainement et en accord avec les lois internationales. Un communiqué de presse provenant du Secrétaire Général (section anglaise) du Conseil du Sangha, Vén. Bellanwila Wimalaratana Thera explique : Nous vous avons envoyé cette lettre d’appel dans le but d’exprimer notre inquiétude, notre ferme condamnation ainsi que notre mécontentement concernant les incidents malheureux ayant cours au Myanmar, un important pays bouddhiste. En premier lieu, nous exprimons notre sympathie à tous les concernés et nous partageons la peine et la souffrance endurées par d’innocents moines bouddhistes aux côtés des masses civiles.

Les moines bouddhistes qui sont intervenus sur le devant de la scène pour porter la voix des épreuves continuelles du peuple, au travers de protestations pacifiques menées afin d’inciter le Gouvernement à prendre des mesures pour soulager la souffrance du peuple. Nous sommes horrifiés d’entendre à travers les médias internationaux, la manière sévère, brutale et inhumaine dont les dirigeants continuent à écraser et supprimer ces manifestants non-armés, en usant de leur puissance militaire.

Source : The Buddhist Channel



  • MERCREDI 24 OCTOBRE 2007 : JOURNEE DE MOBILISATION INTERNATIONALE pour LES 12 ANS D'ASSIGNATION A RESIDENCE D'AUNG SAN SUU KYI.





La communauté birmane de France, Info Birmanie, la FIDH, la Ligue des droits de l’Homme, l’Alliance des femmes, Europe solidaires et la LCR organisent un rassemblement le mercredi 24 octobre 2007, devant le siège de Total, de 15h00 à 16h00, 1 rue du général Leclerc 92047 Paris La Défense

La journée internationale pour la Birmanie coïncide avec la journée mondiale des Nations unies. Les manifestations organisées dans 12 villes de tous les continents, auront pour objectif de demander la libération immédiate d’Aung San Suu Kyi – prix Nobel de la paix, leader de la Ligue Nationale pour la Démocratie, vainqueur des dernières élections démocratiques du pays en 1990. Celle que l’on surnomme la dame de Rangoun entamera le 24 octobre sa douzième année d’assignation à résidence. De plus, les manifestants exigeront le soutien accru de l’ONU aux démocrates birmans.

Dans un entretien accordé au Monde en juillet 1996, Aung San Suu Kyi n’hésitait pas à qualifier Total de « plus fort soutien du système militaire birman ».


  • Appel à manifester mercredi 24 octobre devant les ambassades de Chine

Des organisations des droits de l'homme ont appelé à manifester mercredi devant les ambassades de Chine de douze villes afin de protester contre l'assignation à résidence par la junte militaire au pouvoir en Birmanie d'Aung San Suu Kyi, figure de proue de l'opposition.
Des manifestations sont prévues devant les ambassades de Chine de Londres, Paris, Berlin, Dublin, Vienne, Sydney, Washington, Toronto, New York, Brasilia, Bangkok et Cape Town. Les participants sont invités à porter des masques à l'effigie de l'opposante birmane.


L'appel, lancé par une coalition d'organisations des droits de l'homme telles Amnesty International et Burma Campaign, vise à faire pression sur la Chine, fidèle alliée de la junte birmane, pour qu'elle soutienne des sanctions contre le régime.

La campagne est destinée à "marquer les 12 ans de détention d'Aung San Suu Kyi", selon les organisateurs.
Le monde : lire ICI



  • Une marche pour la Paix le 17 novembre à PARIS

Une Grande Marche silencieuse pour la Paix et pour soutenir la Birmanie aura lieu à Paris, le 17 novembre 2007.






2)SOUTENIR :



  • Birmanie : Campagne : Menace pour la Paix

Signer la pétition ICI




  • Un mois après la répression de la révolte des bonzes, RTL consacre; mardi 30 octobre; une journée spéciale à la Birmanie avec une série de reportages réalisés dans la clandestinité à Rangoon et en province, par Rémi Sulmont, grand reporter au service politique étrangère de RTL.
En savoir plus sur ce programme : ICI



- PETITIONS:

  • Free Burma Action center : ICI

Nombreuses pétitions répertoriées : 14 à ce jour.


  • Pétition : Birmanie le Monde est avec toi

Les rues de Birmanie paraissent calmes... mais, derrière cet apparent retour à la normale, des milliers de Birmans sont chaque jour maltraités et torturés. Pourtant les forces s'organisent, et l'opinion mondiale fait partout entendre sa réprobation : les gouvernements s'efforcent d'amener les généraux au dialogue.

Nous avons envoyé des dizaines de milliers de messages aux ministres des affaires étrangères d'Europe et d'Asie, nous avons réuni des fonds pour des groupes birmans de défense de la démocratie, nous avons publié notre campagne dans des journaux internationaux. Nous avons remis notre pétition au Royaume Uni, un membre-clé du Conseil de Sécurité de l'ONU, qui a condamné le Birmanie pour la première fois.

Nous souhaitons à présent que notre pétition atteigne 1 million de signatures pour la remettre au Conseil de Sécurité et lui demander d'être le médiateur des discussions. Vous pouvez signer cette pétition et en parler autour de vous. Le combat est loin d'être terminé : avec votre aide, la population birmane peut gagner.

Au président chinois Hu Jintao et aux membres du Conseil de sécurité de l’ONU : Nous soutenons les citoyens birmans manifestant pacifiquement. Nous vous demandons de vous opposer à la répression violente envers les manifestants, et nous sommes en faveur de la réconciliation et de la démocratie en Birmanie. Nous vous tiendrons responsables de toute nouvelle effusion de sang.

Signer la Pétition : avaaz.org




- Quand le monde virtuel soutien la Birmanie :

  • Mandala-Bouddha sur "second Life" : ICI



On m'informe par mail que :

Pour la toute première fois, le Mandala de sable du Buddha de médecine construit chaque année à Paris, sera diffusé en simultané sur Second Life.

Dans le Bouddhisme tibétain, le Mandala est une oeuvre éphémère construite par des moines tibétains pour promouvoir la paix et la guérison.

Cet événement inédit manifeste la solidarité avec les nonnes, les moines et le peuple birmans qui subissent la répression de la junte au pouvoir en Birmanie.

Unfrozenmind et Community Chest ont collaboré avec le MindScience Institute pour diffuser le Mandala en simultané sur Second Life afin de donner une dimension mondiale à cette rencontre interactive pour la promotion de la paix et de la solidarité.

En savoir plus : ICI









  • Six femmes Prix Nobel de la Paix ont exhorté le monde à maintenir la pression sur la junte du Myanmar pour que la liberté et la démocratie soient rétablies dans le pays.

"Il ne faut pas laisser le régime birman continuer de perpétrer ses violations flagrantes des droits de l'homme. La détention d'Aung San Suu Kyi est la manifestation la plus visible de la brutalité du régime, mais ce n'est que le pointe émergée de l'iceberg", disent les six Prix Nobel dans une lettre publiée mercredi par le journal Guardian.

La lettre est signée par Jody Williams, Shirin Ebadi, Wangari Maathai, Rigoberta Menchu Tum, Betty Williams et Mairead Corrigan Maguire. Elle précise que l'ancienne secrétaire d'Etat américaine Madeleine Albright y a apporté son soutien.
source : lexpress.fr





"La force d’une brute ne parviendra jamais à soumettre le désir humain basique de liberté"
  • Une nouvelle intervention du Dalaï Lama : Washigton Post, 21 octobre 2007







Washington, USA —
Les milliers de personnes qui ont défilé dans les villes d’Europe de l’Est ces dernières décennies, cette inébranlable détermination des gens dans mon pays au Tibet et les récentes manifestations en Birmanie sont un puissant rappel de cette vérité.

La liberté est la source même de la créativité et du développement humain. Elle n’est pas suffisante, comme le prétend le système communiste, à fournir de la nourriture aux gens, un foyer et des habits. Si nous avons ces choses mais manquons de l’air précieux de la liberté pour subvenir à notre profonde nature, nous ne demeurons humain qu’à moitié.

Par le passé, des peuples oppressés ont souvent eu recours à la violence dans leur lutte pour la liberté. Mais les visionnaires tels que Mahatma Gandhi et le Rév. Martin Luther King Jr. nous ont démontré que les changements couronnés de succès peuvent être engendrés par la non-violence. Je crois qu’ à un niveau humain basique, la plupart d’entre nous souhaitons être pacifiques. Au plus profond, nous désirons une évolution fertile et constructive, et méprisons la destruction.

Beaucoup aujourd’hui, s’accordent à dire que nous avons besoin de réduire la violence dans notre société. Si nous sommes vraiment sérieux, nous devons donc nous confronter aux racines de la violence, en particulier celles qui existent à l’intérieur de chacun de nous. Nous devons étreindre le "désarmement intérieur", réduire nos propres sentiments de suspicion, de haine et d’hostilité envers nos frères et soeurs.

En outre, nous devons réexaminer la manière dont nous nous réferrons à la question de l’usage de la violence dans le monde actuel profondément interconnecté. On peut parfois avoir le sentiment de pouvoir résoudre un problème rapidement en usant de la force, mais un tel succès est souvent réalisé aux dépends des droits et du bien-être d’autrui. Un problème est peut-être résolu, mais la graine d’un autre a été semé, ouvrant ainsi un nouveau chapitre dans le cycle de la violence et la violence collatérale.





3)ECOUTER:
Mise à jour au 26/10



  • Envoyé spécial d'Europe 1, Nicolas Tonev a dû regagner Bangkok après avoir été contraint de quitter la Birmanie. Son témoignage avec Guillaume Durand. ICI

Nicolas Tonev était parti enquêter sur un possible charnier à 40 kilomètres de Rangoun, indiqué par des témoins birmans. Les militaires se seraient débarrassés de 150 à 200 corps de bonzes dans ce crématorium. Surveillé pendant cette enquête puis arrêté et fouillé, Nicolas Tonev a préféré quitter la Birmanie face à la pression du régime qui menaçait de l'accuser de trafic de drogue, un des pires chefs d'accusation possibles dans le pays. Même si les forces de l'ordre sont moins visibles dans les rues birmanes, il a en tous cas constaté que la population locale préférait se taire pour éviter les représailles. Une auto-censure plus efficace que la censure.


  • Podcast ( format MP3) :La Birmanie entre ange et démon : ICI
Extraits :

... vous êtes allé en Birmanie, qu'est-ce qui vous a poussé à aller là-bas?

Avant d'aller en Birmanie, j'avais déjà visité d'autres pays en Asie. Je crois que tous les pays asiatiques ont leur propre charme et je souhaitais visiter la Birmanie, un pays énorme avec beaucoup de choses intéressantes à voir. En même temps, j'étais bien au courant de la situation politique et j'ai bien compris qu'il était possible de le visiter en soutenant les Birmans et d'éviter de soutenir les militaires.

Vous voulez dire en soutenant le peuple, les Birmans, sans soutenir cette junte militaire, c'est bien cela ?

Oui, bien sûr, il faut payer le visa, payer quelques petites choses pour entrer dans le pays. Après cela, on est libre par exemple de choisir l'hôtel où on dort, de choisir où on mange, où on achète les choses. On a vraiment toujours choisi de le faire seulement avec les Birmans dans de petites localités en évitant les grands hôtels, les grands restaurants et les lignes aériennes pour éviter de soutenir la dictature militaire.

Et vous qui êtes devenu amateur photographe par passion, qu'est-ce que vous avez trouvé de particulier en Birmanie, que vous n'avez pas observé dans les autres pays d'Asie ?

Je crois que la chose qui m'a le plus frappée en Birmanie, c'était cette omniprésence des moines. Il est vrai que l'on voit des moines au moins aussi en Thaïlande et d'autres pays asiatiques. Mais en Birmanie, ils sont partout ils font partie de la vie quotidienne de base. Ce n'est pas possible d'aller une demie heure sans voir au moins un moine et peut-être beaucoup plus. Pendant ma visite en Birmanie, les moines étaient partout.

Nous savons qu'en Birmanie le Bouddhisme est d'une manière prédominante de la tradition Theravada qui est mêlée avec des convictions locales. Selon le gouvernement militaire il est pratiqué par 89% de la population. Lors des derniers événements où des moines bouddhistes ont commencé à être frappés par la junte militaire début septembre. Avez-vous senti cette main de fer quand vous, vous étiez en Birmanie il y a quelques années ?

Quand j'y étais, pour moi le pouvoir militaire était complètement invisible. En plus, j'avais l'impression que l'on avait donné beaucoup de liberté aux moines, pour se pré-noter d'un avis public pour, peut-être donner au peuple une possibilité de continuer à suivre leur religion et peut-être aussi d'éviter une résistance des Birmans. Donc peut-être, on a utilisé la religion comme une défense contre le peuple. En ce qui concerne les événements de septembre, maintenant j'ai repensé à ma visite ; évidemment les militaires sont un pouvoir invisible et peut-être presque anonyme pour celui qui visite le pays. Mais pourtant ils sont très forts et très efficaces.....
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Site de l'auteur : LA




4)VOIR :






  • Des moines et des militants au Myanmar ont parlé à Amnesty International de la brutale répression que subissent les personnes qui manifestent contre le gouvernement dans le pays- Vidéo de amnestyinternational : ICI


  • A voir absolument : dans le cadre d'une émission : "Birmanie, les militaires contre les moines": ICI, Arte a diffusé un documentaire : "Birmanie, la guerre secrète", que vous pouvez voir ICI, jusqu'au 23 octobre


Il s'agit d'un documentaire d’Evan Williams. Ce reporter britannique, qui n’hésite pas à critiquer les généraux, figure sur leur liste noire. Se faisant passer pour un touriste, il a rencontré des opposants au régime et accompagné une unité sanitaire des Free Burma Rangers, organisation humanitaire indépendante qui tente de venir en aide aux Karens, une ethnie minoritaire persécutée par la junte.
Evan Williams pointe également l’implication d’entreprises occidentales qui, tacitement, soutiennent le régime militaire, permettant ainsi aux généraux de continuer à maltraiter, à exploiter et à réprimer brutalement le peuple birman. Arte


Birmanie – les militaires contre les moines:

Aujourd'hui, On parle de centaines de morts et de plusieurs milliers d’arrestations en Birmanie. Mais ces chiffres restent approximatifs. Rien d’étonnant quand on sait que la junte militaire de Rangoon a immédiatement fait disparaître les cadavres et que les rafles sont menées en toute discrétion. Dès la tombée de la nuit, c’est le couvre-feu.

Alors qu’une lourde chape de silence s’abat sur les rues de la métropole birmane, des milliers de citoyens tentent à nouveau de fuir vers la Thaïlande. Les moines bouddhistes, à l’origine de la « révolution safran », se sont depuis longtemps retranchés dans leurs monastères. Mais ils ne sont nulle part à l’abri de la vindicte de la junte. En effet, ce soulèvement populaire initié par les bonzes a une fois de plus montré au grand jour le visage de ce régime sanguinaire. En réponse aux manifestations pacifiques des moines bouddhistes, la junte a ordonné des arrestations massives et une répression brutale. Même les tentatives d’apaisement d’Ibrahim Gambari, émissaire des Nations Unies, n’auront eu aucun effet sur les généraux birmans qui, depuis onze ans, assignent Aung San Suu Kyim, chef de file de l’opposition, à résidence dans sa villa. Source : Arte

(je n'aime pas trop ce genre de clip, mais ce n'est pas une raison pour ne pas donner le lien..)

  • Voir : Un nouveau reportage de France 24: ICI
En Birmanie, les bonzes se terrent dans leurs villages, au milieu de la jungle, fuyant les violentes répressions de la junte militaire. (Reportage : L. Menget, A. Renard)




5)LIRE :



  • Une junte hermétique, richissime et sans pitié




Derrière le vert olive, le billet vert. La haute caste militaire qui dirige la Birmanie depuis près d'un demi-siècle, notamment la génération au pouvoir depuis les émeutes de 1988, n'a eu de cesse de s'assurer le contrôle des ressources naturelles du pays et de pans entiers de l'économie.

Dans un pays où il n'est pas rare de voir un colonel à l'allure débonnaire diriger un petit hôtel, où certaines livraisons de teck vers la Thaïlande et la Chine se font à bord de camions de la Tatmadaw (armée) et où des commerçants doivent verser, mensuellement ou hebdomadairement, une dîme aux officiers supérieurs de leur district, le mariage entre le glaive et l'écu est solide.

Ceux qui connaissent de près les généraux birmans les décrivent comme sans pitié et corrompus, mais aussi pragmatiques, disciplinés et charmants en privé. S'ils n'accordent presque jamais d'interviews, ils apparaissent en tout cas longuement chaque soir dans les journaux de la télévision d'État...

LIRE l'article en entier ICI






  • Le Myanmar enrôle des enfants dès l'âge de 10 ans dans l'armée: ICI


La junte militaire birmane recrute chez les plus jeunes pour servir dans les rangs de l'armée, achetant et retirant de force à leurs familles des garçons dès l'âge de 10 ans, dénonce l'organisation Human Rights Watch dans un rapport publié mercredi.

La junte, confrontée à des taux importants de désertion et à un manque de volontaires, permet à des recruteurs d'acheter et de revendre des enfants pour étoffer les effectifs de l'armée, explique l'organisation de défense des droits de l'homme.

«Les généraux du gouvernement tolèrent l'embrigadement caractérisé d'enfants et ne punie pas ceux qui l'exécutent», a indiqué Jo Becker, chargée de la défense des droits de l'enfant à HRW.

«Dans cette atmosphère, les recruteurs militaires se livrent à souhait à un trafic d'enfants», a-t-elle ajouté.

Les recruteurs, qui cherchent désespérément à satisfaire les quotas imposés par leurs supérieurs, repèrent des enfants dans les gares ferroviaires et routières, sur les marchés et sur d'autres places publiques et les menacent s'ils refusent de les suivre.

Certains enfants sont battus jusqu'à ce qu'ils acceptent, ajoute le rapport intitulé «Vendus pour être soldats».

L'organisation basée à New York indique que des milliers d'enfants sont ainsi enrôlés dans l'armée et dans certains nouveaux bataillons.

Plus d'une trentaine de groupes armés non étatiques y ont également recours dans une moindre mesure.

«Ils ont rempli les formulaires et m'ont demandé mon âge, et quand j'ai répondu 16 ans, ils m'ont giflé et m'ont dit: +tu as 18 ans, réponds 18+», a raconté Maung Zaw Oo à HRW, relatant la deuxième fois qu'il avait été embrigadé.

«Les bataillons versent des pots de vin aux officiers chargés du recrutement pour grossir les effectifs», explique un autre enfant-soldat, Than Myint Oo. «Les officiers sont corrompus et les bataillons doivent obtenir des recrues, donc c'est un business», a-t-il dit.

Un autre enfant explique comment il a été enrôlé de force dans l'armée à l'âge de 11 ans, avec une taille d'à peine 1,30 mètre et un poids de moins de 31 kilos.

Le récent mouvement de protestation populaire en Birmanie, réprimé par l'armée, pourrait rendre les enfants encore plus vulnérables, l'armée risquant de «trouver encore plus difficilement des volontaires», ajoute HRW.

Bien que le Conseil de sécurité de l'ONU ait menacé de sanctions les régimes qui exploiteraient des enfants-soldats, l'organisation mondiale n'a toujours pas pris de sanction, déplore l'organisation de défense des droits de l'homme.

HRW appelle le Conseil de sécurité à envisager des interdictions de livraison d'armes et d'aide militaire ainsi que des restrictions de voyage pour les responsables de tels régimes.

«Vu les records phénoménaux de la Birmanie en matière d'enfants-soldats, des sanctions contre le gouvernement militaire birman s'imposent tout à fait», a ajouté Jo Becker.


  • OpenNet Initiative publie un rapport sur le black-out de l’information en Birmanie

Le 29 septembre 2007 en Birmanie, le conseil de l’Etat pour la paix et le développement (SPDC) a coupé les connexions Internet du pays. Le rapport de Stéphanie Wang, "Pulling the plug", publié lundi 22 octobre 2007, décrit le processus d’isolement dans lequel est entré le pays. Durant deux semaines, un black-out de l’information a été instauré et la plupart des Birmans captaient des informations via la télévision par satellite ou la radio.

Le contrôle d’Internet est facilité dans le pays car les deux seuls fournisseurs d’accès, BaganNet et Myanmar Posts and Telecom (MPT), sont contrôlés par l’Etat. OpenNet Initiative dresse un tableau très précis du black-out birman, du 28 septembre au 16 octobre, selon l’heure et le fournisseur d’accès et analyse la méthode de censure du régime militaire. "La junte a tenté de couper le flot d’informations à la frontière du pays afin que ne parviennent que des rumeurs à ce sujet. De fait, la censure s’est durcie très vite. De sites critiques envers la junte, elle s’est étendue à tout moyen de témoignage potentiellement lié à Internet (caméra, appareil photo, téléphone portable etc)".

LIRE l'article en entier sur Reporters sans Frontières




  • Y a-t-il un général birman réformateur ? ( un article de Sylvie Kauffmann ,pour lemonde)

Le 18 octobre 2004, le chef du renseignement militaire birman, le général Khin Nyunt, accessoirement aussi premier ministre et numéro trois de la junte au pouvoir, venait d'arriver à l'aéroport de Mandalay, deuxième ville de Birmanie, lorsqu'il fut arrêté par d'autres officiers. Remis dans un avion à destination de Rangoun puis placé en détention, il n'a pas été vu en public depuis.

Dans la bonne tradition des régimes totalitaires, c'est de l'étranger qu'arriva la nouvelle, le lendemain. Des sources indiennes puis un porte-parole du gouvernement thaïlandais annoncèrent son arrestation "pour corruption". Le surlendemain, les médias officiels de Birmanie confirmèrent sa mise à l'écart, d'une manière plus anodine : le général, expliqua-t-on, avait été "autorisé à prendre sa retraite pour raisons de santé".

L'argument ne tint pas très longtemps, si tant est qu'il eût jamais convaincu qui que ce soit, ou alors les problèmes de santé de Khin Nyunt étaient fâcheusement contagieux, car une vaste purge suivit son arrestation. Le ministre des affaires étrangères, Win Aung, considéré comme un proche du général, fut aussitôt limogé, des centaines d'officiers du renseignement militaire arrêtés, interrogés, accusés de corruption et de divers délits économiques. Neuf mois plus tard, un tribunal spécial condamna Khin Nyunt, alors âgé de 65 ans, à quarante-quatre ans de prison, tandis que ses deux fils écopaient respectivement de cinquante et un et soixante-huit ans. Le sort de sa femme n'a jamais été précisé.

Peut-être vit-elle avec son mari, qui, par d'étranges égards, purge en fait sa peine chez lui, en résidence surveillée - une sorte de spécialité locale. Certains experts de la Birmanie croient savoir que c'est la Chine qui a pesé pour qu'il puisse bénéficier de ce traitement, normalement réservé aux filles de héros de l'indépendance.

L'éviction du général Khin Nyunt et le durcissement qui a suivi ont, en tout cas, contribué à créer autour de son nom une aura de réformateur. Privés de visibilité et convaincus qu'une éventuelle ouverture en Birmanie ne se fera qu'à travers les militaires qui, avec près de 400 000 hommes, "ne sont plus un Etat dans l'Etat, mais plutôt une armée qui abrite un Etat", selon une boutade en vogue, d'autres experts en viennent à se poser la question : le général évincé aurait-il un rôle à jouer ?

Cette question, le professeur David Steinberg, de l'université de Georgetown, ne s'est pas privé de la poser au cours de son tout récent séjour en Birmanie, un pays qu'il connaît depuis longtemps et sur lequel il a écrit quatre livres. "Khin Nyunt est notre meilleur espoir", aurait répondu un général birman à un diplomate asiatique, qui l'a rapporté à M. Steinberg, qui nous l'a répété.

Qui est Khin Nyunt ? Il est toujours délicat, dans une dictature, d'apposer l'étiquette "réformateur" à un haut gradé qui a assis son pouvoir sur la police politique. On imagine sans trop de peine les méthodes sur lesquelles il s'est appuyé quand on sait qu'elles lui ont valu le surnom de "prince des ténèbres", même si Aung San Suu Kyi elle-même a trouvé le surnom "excessif". L'expression austère derrière ses lunettes, sur les photos d'archives, n'évoque pas l'avenir radieux. Il fut le premier à féliciter le pouvoir chinois après le massacre de Tiananmen, en 1989.

Mais le général a à son actif quelques lettres de noblesse qui, par rapport aux deux hiérarques qui l'ont écarté, lui donneraient presque des airs de Jaruzelski.
C'est le général Khin Nyunt qui, entre 1989 et 1997, a négocié des accords de cessez-le-feu avec dix-sept groupes armés des minorités ethniques.
C'est lui qui, plus ouvert aux relations avec le monde extérieur que ses congénères, a favorisé l'intégration de la Birmanie dans l'Asean, l'Association des nations d'Asie du Sud-Est, en 1997. C'est lui qui a lancé la "feuille de route en sept étapes vers la démocratie" dès sa nomination comme premier ministre, en 2003.
Et c'est lui encore qui passe pour avoir été favorable à des contacts avec Aung San Suu Kyi. Est-ce pour ce pragmatisme politique qu'il est tombé, ou pour des rivalités d'intérêts avec d'autres branches de l'armée, puisque les militaires contrôlent aussi l'économie, formelle et informelle ? Impossible de le savoir avec certitude.

"C'est le plus intelligent du lot", affirme un ancien dirigeant asiatique, qui se souvient même avoir réussi à lui vendre "le modèle Suharto", du nom du général indonésien qui quitta l'uniforme, forma un parti politique et se fit élire président. Mais Suharto fut balayé par le mécontentement populaire en 1998, après la grande crise financière asiatique, et les généraux birmans firent machine arrière.

A près de 70 ans, Khin Nyunt peut-il encore incarner la relève ? Tout en scrutant les signes de division au sein de la junte, les opposants modérés birmans espèrent davantage, eux, des jeunes officiers, dont quelque 3 000 par an sortent de l'académie militaire, et qui ne portent pas les stigmates de la grave répression du mouvement étudiant de 1988.

Il existe, en Asie, des exemples de passage du pouvoir militaire à un pouvoir civil démocratique, en Corée du Sud, en Thaïlande (où les militaires sont revenus). David Steinberg les a étudiés mais n'en retire pas beaucoup d'espoir pour la Birmanie. Contrairement à Suharto ou aux généraux sud-coréens, dit-il, "les militaires birmans ne font pas confiance aux économistes civils". Et, pour la première fois, il y a deux semaines, en Birmanie, il a entendu des gens dire "je hais les militaires", après avoir vu la répression s'abattre sur les moines bouddhistes. "C'est un tournant", ajoute-t-il. Son pronostic est sombre : "Je vois plus de violence, un niveau de vie en baisse, et un contrôle militaire encore plus fort."




  • L'engagement bouddhiste:

L'image d'une Kwan-yin s'impose bien sûr lorsqu'on parle d'engagement au féminin, c'est en effet le symbole de la compassion féminine. D'innombrables femmes sont engagées et s'engagent quotidiennement dans toutes sortes de combats pour soulager la souffrance, que ces femmes soient bouddhistes, chrétiennes ou autres.

(...)nous sommes tout à fait conscientes de ce qui se passe en Birmanie et nous relaierons dans le magazine toutes les actions proposées en vue de soutenir les bouddhistes birmans dont nous aurons connaissance. L'actualité ne change pas fondamentalement notre réflexion et notre propos sur l'engagement, nous partageons ici avec vous une réflexion sur la notion d'engagement, sans la relier nécessirement liée au drame birman.

La doctrine bouddhiste a pour objectif l'Eveil, la libération du samsara et non l'amélioration immédiate mais éphémère des conditions qui prévalent dans le monde des phénomènes. Dans ce cas, pourquoi des bouddhistes s'engageraient-elles dans des actions humanitaires ?

C'est une question qui a toujours été largement débattue en Occident et que nous pourrions formuler en termes chrétiens en demandant : action ou contemplation ? Y-a-t-il une réponse simple et unique à cette interrogation ?

Il est intéressant de savoir que Maitre Cheng-Yen, l'une des femmes bouddhistes engagées que nous présentons dans ce numéro et qui est nonne se décida à entreprendre des actions humanitaires après s'être vu reprocher par des nonnes catholiques la passivité des bouddhistes face à la souffrance humaine. Et certainement, on ne peut nier que le christianisme soit, de ce point de vue, un exemple pour les autres religions.

S'engager profondément dans la pratique, comme l'a fait le Bouddha il y a deux mille cinq cent ans, en vue l'atteindre l'Eveil et d'aider ainsi tous les êtres, c'est certainement l'altruisme le plus pur. Le Bouddha, que l'on surnomme le Grand Médecin, n'a-t-Il pas aidé d'innombrables êtres depuis sa venue sur cette Terre ?

Lire la suite : bouddhismeaufeminin



  • dix-huit ans de persécution : ICI



Le 24 octobre 2007, Daw Aung San Suu Kyi aura passé douze des dix-huit dernières années en détention. Elle est probablement la prisonnière d’opinion birmane la plus connue, mais elle est loin d’être la seule. Amnesty International estime que, même avant la violente vague de répression qui vient de s’abattre sur les manifestants pacifiques, le Myanmar comptait plus de 1 150 prisonniers politiques. Parmi eux figurent des prisonniers d’opinion, notamment des représentants politiques des minorités ethniques ainsi que des membres de la National League for Democracy (NLD, Ligue nationale pour la démocratie) et de groupes militants étudiants.

Pour marquer le dix-huitième anniversaire de la persécution d’Aung San Suu Kyi par les autorités du Myanmar, Amnesty International souhaite braquer les projecteurs sur quatre personnes qui symbolisent toutes celles qui sont détenues et persécutées au Myanmar. Ces personnes sont Daw Aung San Suu Kyi; U Win Tin, le plus ancien prisonnier d’opinion du Myanmar; U Khun Htun Oo, qui purge une peine de quatre-vingt-treize années d’emprisonnement, et Zaw Htet Ko Ko, qui a été arrêté après avoir participé aux récentes manifestations dans le pays.



  • L'aide humanitaire est insuffisante pour les démunis Birmans

Un haut responsable du Programme alimentaire mondial des Nations Unies (PAM) a déclaré que l’aide humanitaire était actuellement incapable de répondre aux besoins des birmans et que le gouvernement doit immédiatement entreprendre des réformes essentielles en faveur de sa population extrêmement pauvre et démunie(...)

La Birmanie et son peuple possèdent un potentiel énorme. Mais à cause des politiques du gouvernement birman et des sévères restrictions sur les déplacements et le commerce, les taux de pauvreté et de malnutrition sont encore très élevés, même dans les régions de production agricole excédentaire comme le Shan » a estimé M. Banbury. « Tant de personnes ont cruellement besoin de l’aide alimentaire du PAM, mais pour l’instant, elle n’en atteint qu’une fraction »(...)

(...)même avec un financement plus important pour les agences internationales, l’aide humanitaire à elle seule ne suffira pas à changer la vie des millions de Birmans vulnérables. « Le gouvernement de Birmanie devrait immédiatement engager les réformes nécessaires pour sortir le peuple birman de la pauvreté et de la faim qu’il connaît actuellement, et lui permettre de réaliser son potentiel »

LIRE l'article en entier: ICI




  • Chroniques birmanes : BD

Guy Delisle raconte sa vie quotidienne à Rangoon :

Comment vous êtes-vous retrouvé à Rangoon ?
J’y ai vécu de 2005 au début de 2006. J’ai accompagné ma femme qui travaille pour Médecins sans frontières. On devait aller au Guatemala, ça a été jugé trop dangereux et on nous a envoyés à Rangoon ! C’est vrai qu’en 2005, c’était très calme. Malgré ce régime au-dessus d’eux, les Birmans se débrouillaient comme ils pouvaient. Ils vivaient très pauvrement, mais ils vivaient quand même.

Vous avez l’air d’avoir passé du bon temps, tout en restant lucide sur la junte…
Oui. A Rangoon, la vie est dure, mais elle n’est pas misérable. Je le montre avec ce que j’ai vécu, par les gens que j’y ai côtoyés. Je m’attendais à une dictature du même genre qu’en Corée du Nord, mais ça n’a rien à voir : les gens sont informés. La censure sévit sur papier, l’Internet est bridé, mais mon voisin avait une antenne parabolique, par exemple. Grâce à ça et à la radio, les Birmans ne sont pas dupes et savent très bien à quelle sauce ils sont mangés.

Comment avez-vous pris les événements récents ?
Ils étaient bien organisés, c’est ça qui fait peur… En 1988, ils ont tiré à la mitraillette, c’était l’horreur totale, et cette année c’était plus subtil, plus organisé. On a appris que des gens étaient planqués, qu’ils en filmaient d’autres pour constituer d’énormes dossiers, et on va les chercher la nuit, un par un, pour bien mettre la pression. C’est terrible, ce système.
source : metrofrance.com




  • En quels termes se pose le problème ethnique en Birmanie, et depuis quand ?

Ethnie largement majoritaire dont sont issus les dirigeants de la junte, les Bamars (Burmans en anglais), établis dans la grande plaine du centre, ont longtemps été les maîtres de l'espace géographique colonisé par Londres au XIXe siècle. Mais les pourtours montagneux sont peuplés d'ethnies distinctes, à forte identité culturelle et linguistique, historiquement rétives et méfiantes envers Rangoun. Ces ethnies ont pour la plupart pris les armes pour défendre leur territoire et s'assurer une autonomie de facto, entre l'indépendance et les années 1990. L'opium a fourni à nombre d'entre elles le nerf d'une guérilla devenue un mode de vie (...)

Comment les Britanniques avaient-ils géré le dossier ethnique ?

Cette question était déjà le talon d'Achille de la "Perle de la couronne impériale". La Birmanie a été incorporée à l'empire britannique des Indes en trois étapes jusqu'à former une colonie à part entière (...)

Lire l'article en entier : lemonde.fr

RÉFUGIÉS.

Plus de 140 000 réfugiés (karen pour plus de la moitié) vivent dans des camps en Thaïlande, le long de la frontière birmane. Les réfugiés birmans sont environ 30 000 dans les camps de Malaisie et 27 000 dans ceux du Bangladesh. Des dizaines de milliers de Birmans travaillent illégalement dans les zones frontalières indienne et chinoise.

CONTREBANDE.

Malgré les vastes ressources naturelles de la Birmanie (teck, gaz, pétrole, cuivre, rubis, diamant, jade, etc.), le produit national brut par habitant est de 192 euros par an. Le trafic de drogue et la contrebande de bois et de pierres précieuses procureraient au pays des rentrées bien plus importantes que les exportations officielles (3,8 milliards de dollars en 2005, selon l'Organisation mondiale du commerce, contre 1,9 milliard de dollars pour les importations).




  • Télécharger directement (clic droit ) ou LIRE (format PDF) le dossier spécial Birmanie du mensuel Liberté: ICI

  • L'enseignement du Bouddha et la Paix , extrait du Vadémecum bouddhique de M.H. Dufour ICI

Extraits :

L’Enseignement du Bouddha est généralement reconnu comme une voie royale vers la paix, car, de quelque côté que l’on se tourne dans les Textes, il n’est en fait jamais question d’autre chose que de pacification. Le Bouddha lui-même et tous les moines ou laïcs réalisés (les arahanta) nous démontrent, par leur vie, la possibilité de parvenir à une telle pacification.

Considérant le nombre important de personnes qui parlent de « paix » et que l’on en arrive à la situation paradoxale, et fondamentalement absurde, consistant à préparer la paix en faisant la guerre, la définition de ce terme est de toute évidence problématique. Dans la mesure où le but n’est pas toujours clairement défini comment est-il possible de mettre en oeuvre les moyens pour y parvenir ?

Dans le bouddhisme le but est par contre sans ambiguïté d’où toute la stratégie libératrice exposée par le Bouddha. Ses enseignements, considérés dans leur globalité, sont tous en interrelation au sein d’un système parfaitement cohérent de pensée et de pratique générant son unité de son but final, la réalisation de la libération de la souffrance, au sens le plus large. Il n’y aurait en fait de véritable paix que dans la réalisation du nibbana, assimilable, parmi autres connotations, à l’extinction de tous les conflits potentiellement générateurs de souffrance. La paix est donc beaucoup plus que le silence des armes ou l’absence de conflits ouverts, conception rassurante et apparemment confortable mais éminemment illusoire !




Et pourquoi pas apprendre le Birman....

  • Télécharger (clic droit et enregister sous) : ICI, un dictionnaire Français Birman ( format PDF), réalisé par le Vénérable Dhamma Sami, moine Franco-suisse de la tradition Théravada.




Pour mieux comprendre le Régime actuel : des articles de fond sur la Birmanie :


  • Mutations de la dictature birmane (juin 2005: Le monde diplomatique: ICI )

Extraits (article très intéressant de André et Louis Boucaud )

Les généraux au pouvoir sont plus que jamais les maîtres de la Birmanie. Après l’élimination brutale, au mois d’octobre 2004, du premier ministre, le général Khin Nyunt, et dans un climat de rivalités personnelles et de lutte de clans, ils ne s’embarrassent désormais plus d’arguties pour briser les illusions et les vagues espoirs de l’opposition démocratique et du monde extérieur. Lancés à la fin février 2005, les travaux de la Convention nationale, qui avaient repris en vue d’établir une nouvelle Constitution, ont été suspendus le 31 mars, – officiellement à cause de la saison chaude ! –, jusqu’à la fin de la mousson, en novembre.

Lire la suite : ICI







6) Articles et Reportages (suite)
Mise à jour au 30/10








  • Moscou, New Delhi et Pékin hostiles aux sanctions

La Russie, l'Inde et la Chine se sont prononcées mercredi à Harbin, en Chine, pour la poursuite du processus de démocratisation au Myanmar (ex-Birmanie) tout en s'opposant à l'adoption de sanctions contre ce pays.




  • La répression a été "brutale" en Birmanie

J'ai déjà évoqué dans les différents messages de ce blog de nombreux témoignage sur des violences, tortures et massacres de moines et de laïcs, mais il est bon de le rappeller régulièrement : "La répression a été "brutale" en Birmanie", je dirais même quelle a été mortelle.

BRUXELLES - La répression des manifestations de septembre en Birmanie a été "brutale et systématique" et la junte birmane continue à procéder à des arrestations dans les familles d'opposants en fuite, a indiqué mardi une mission des droits de l'Homme, demandant des sanctions renforcées.

Treize réfugiés birmans, ainsi que des représentants de mouvements birmans en exil, ont livré leurs témoignages à Bangkok et à la frontière birmano-thaïlandaise aux membres d'une mission conjointe de la Confédération syndicale internationale (CSI) et de la Fédération internationale des droits de l'Homme (FIDH).

Pour le Belge Gaëtan Vanloqueren, membre de la FIDH de retour de cette mission effectuée du 13 au 21 octobre, "la plupart des témoins rencontrés ont vu des personnes se faire tuer, ainsi que des personnes battues à mort".

Si la FIDH n'est pas en mesure de chiffrer précisément le nombre de tués, "nous pouvons affirmer que la répression a été brutale et systématique", a-t-il expliqué lors d'une conférence de presse.

"Des arrestations ont toujours lieu. Le régime prend désormais en otage des membres de familles lorsque les personnes recherchées ne sont pas à la maison", a-t-il affirmé.

Les témoignages anonymes recueillis reflètent la violence employée. "Le 27 septembre, j'ai vu des gens au sol. Un dirigeant étudiant avec un drapeau a été abattu et tout le monde a pris la fuite. Nous ne savons pas ce qu'il est advenu de son corps. Après cela, ils ont tiré une rafale. Des gens sont tombés", a raconté un poète.

"C'était la pire des manifestations. Des balles en plastique, des vraies balles, de nombreuses personnes battues, y compris des femmes. Certains ont été battus avec des crosses de fusils. J'ai vu un gars battu à mort, un autre grimper dans un arbre et se faire abattre", a rapporté un marchand de rue.

D'autres témoignages confirment aussi l'obligation faite aux Birmans de participer à des rassemblements pro-gouvernementaux. "Les gens devaient aller à ces réunions ou donner de l'argent aux autorités. C'est du travail forcé. Les enseignants devaient y aller ou perdre leur emploi", a indiqué un homme.

L'UE a approuvé à la mi-octobre le principe de nouvelles sanctions contre la Birmanie, incluant un embargo sur les bois et métaux birmans, même si elles pourraient encore être modifiées en fonction des résultats de la mission de l'envoyé spécial de l'ONU Ibrahim Gambari.

Pour Guy Ryder, secrétaire général de la CSI, ces sanctions "vont dans le bon sens, mais sont insuffisantes". "Il est difficile de comprendre pourquoi certains secteurs, comme le gaz ou le pétrole, sont exclus", a-t-il noté.

La CSI recense 400 compagnies étrangères présentes en Birmanie et vient de leur adresser une lettre de protestation. "Le pas suivant sera de mobiliser les syndicats pour manifester devant leurs sièges nationaux", prévient-il.

Source : AFP 23 octobre 2007



  • Les manifestations pourraient reprendre fin octobre:

The Irrawaddy a rencontré l'un des hommes les plus recherchés par le régime militaire birman. Ce bonze dénonce la propagande et les exactions du régime. Il annonce que les manifestations pourraient bientôt reprendre de plus belle.

Selon U Obhasa, l'un des quatre bonzes les plus recherchés par la junte birmane, les manifestations pourraient reprendre à la fin du mois d'octobre, et ce malgré la mort d'au moins 100 bonzes et l'arrestation de 1 200 autres lors de la répression du mouvement prodémocratique de septembre.

"Notre peuple vit dans la pauvreté. Comment les bonzes pourraient-ils se taire devant cette réalité ? Ils se trouvent dans une situation terrible. Mais nous continuons de lutter pour le ‘dhamma' [la justice]. Nous allons bientôt reprendre nos activités, peut-être à la fin du mois d'octobre? Le dhamma l'emportera sur l'‘ah-dhamma' [l'injustice]".

U Obhasa décrit sa nouvelle vie errante, les changements de refuge, parfois quotidiens. "Cela fait des semaines que je n'ai pas dormi. Notre futur, même proche, est incertain." Obhasa explique que de nombreux bonzes sont toujours portés disparus et qu'on ignore où ils se trouvent.

Une cinquantaine de religieuses ont été arrêtées pendant la répression militaire contre la "sangha" [communauté bouddhiste] de Rangoon, qui a commencé le 26 septembre dernier. Selon lui, les informations faisant état de viols et d'abus sexuels commis par des soldats sur des religieuses sont crédibles. "Les soldats sont très brutaux", dit-il. A Rangoon et ailleurs, les bonzes et les pagodes restent les cibles prioritaires du régime militaire. "Quand les soldats repèrent un bonze dans la rue, ils le suivent", explique Obhasa.

Ces derniers jours, la junte a diffusé dans les médias gouvernementaux des images de haut gradés venus exprimer leur soutien aux bonzes par toutes sortes d'offrandes. Mais c'est contraints et forcés qu'ils ont du accepter ces dons des militaires, explique Obhasa. Une sangha a d'ailleurs lancé un appel national incitant les bonzes à refuser les grâces venant de militaires, de leur famille ou de leurs partisans.

Obhasa dément les informations selon lesquelles un stock d'explosifs aurait été découvert dans une pagode de Rangoon et dénonce une manœuvre du gouvernement visant à les discréditer. Il affirme que l'attaque menée dans la nuit du 26 septembre par les forces de sécurité contre la pagode de Ngwe Kyar Yan, dans le nord d'Okkalapa, près de Rangoon, a entraîné la mort de 8 bonzes, laissant les couloirs et les chambres de la pagode ensanglantés.

Il espère également que l'envoyé spécial des Nations unies, Ibrahim Gambari, et la communauté internationale pourront faire pression sur la junte pour trouver un terrain d'entente avec le mouvement prodémocratique. Il s'est dit déçu par les positions de la Chine et de l'Inde. "Ils [la Chine et l'Inde] ne cherchent qu'à profiter du Myanmar. Ils devraient aider le malheureux peuple birman à combattre pour la liberté."

Selon les organisations de défense des droits de l'homme, près de 3 000 personnes ont été arrêtées à la suite des manifestations qui ont éclaté dans tout le pays. Les prisonniers seraient répartis en trois catégories : le groupe A pour les chefs du mouvement, les proches du groupe Génération 88 ou de la Ligue nationale pour la démocratie [mouvement et parti d'opposition] ; le groupe B pour ceux qui ont pris part aux manifestations et le groupe C pour ceux qui ont soutenu les manifestants.

source : courrierinternational



  • La junte birmane accepte la visite du Conseil des droits de l'Homme

Dans une lettre adressée au secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon vendredi, le ministre des Affaires étrangères birman Nyan Win propose que Paulo Sergio Pinheiro, expert de la Birmanie du Conseil des droits de l'Homme, se rende dans le pays avant le sommet de l'Association des nations du sud-est asiatique, qui doit avoir lieu le 17 novembre prochain.

Le Conseil des droits de l'Homme, qui n'a aucune autorité contraignante sur les pays-membres de l'ONU, avait condamné la répression des manifestations pro-démocratie en Birmanie fin septembre, lors d'une réunion extraordinaire le 2 octobre, appelant à l'ouverture immédiate d'une enquête sur la situation des droits de l'Homme dans le pays.

L'envoyé spécial de l'ONU pour la Birmanie, Ibrahim Gambari, qui s'est déjà rendu en Birmanie après la répression des manifestations, ne devrait pas y retourner avant la mi-novembre, comme le Conseil de sécurité l'avait souhaité, faute de visa accordé par les autorités birmanes.
source : La presse Canadienne



  • Les Birmans sous la botte de leur junte:





En apparence; tout semble redevenu normal en Birmanie. Moins d’un mois après les manifestations de masse contre la junte militaire, et leur violente répression par l’armée, il ne reste presque aucune trace visible de ces événements. Dans les rues de Rangoun, l’ancienne capitale birmane, les petits commerces encombrent de nouveau les trottoirs, au pied des immeubles de l’époque coloniale à la splendeur décrépite.....

Sentiment diffus de malaise :
Quelques détails finissent cependant par apparaître au milieu de cette normalité apparente, faisant naître tout à coup un sentiment diffus de malaise.

Aux entrées de la grande pagode de Shwedagon, le principal lieu de culte bouddhiste du pays, qui dresse sa stupa dorée au centre de Rangoun, des militaires en faction surveillent attentivement les visiteurs. Des rouleaux de barbelés sont empilés à côté de leurs véhicules, et des boucliers antiémeute sont alignés, prêts à servir.
Autour du grand monument couvert à l’or fin, qui abrite, selon la croyance, huit cheveux de Bouddha, l’esplanade d’habitude occupée par une foule de pèlerins et de moines est anormalement déserte.
Le sanctuaire a été l’un des hauts lieux de la contestation religieuse, et l’armée y a procédé à des arrestations brutales de moines et de manifestants. La pagode de Shwedagon est restée fermée pendant plusieurs semaines avant de rouvrir, mais reste placée sous étroite surveillance militaire.

Lire la suite ICI


Le 26 octobre :


  • Aung San Suu Kyi rencontre un représentant de la junte: ICI

L'opposante birmane Aung San Suu Kyi a rencontré pour la première fois jeudi 25 octobre un haut représentant de la junte au pouvoir chargé des relations avec l'opposition. C'est la télévision d'Etat qui a annoncé la nouvelle.
Cette première rencontre jeudi entre l'opposante et un représentant de la junte survient alors que la pression internationale sur le régime militaire birman s'intensifie.

  • L'émissaire de l'Onu appelle à plus de dialogue : source : AFP

L'émissaire spécial de l'ONU, Ibrahim Gambari, a appelé vendredi à davantage de dialogue entre la junte birmane et Aung San Suu Kyi, au lendemain de la première rencontre de la dissidente avec un responsable birman.

"Ce n'est qu'une première étape", a-t-il dit à la presse après ses entretiens avec le Premier ministre japonais Yasuo Fukuda. "Cela devrait permettre la reprise au plus vite du dialogue qui pourrait déboucher sur des résultats très concrets et tangibles", a dit l'envoyé spécial de l'ONU.

L'opposante birmane Aung San Suu Kyi, prix Nobel de la paix, a rencontré jeudi à Rangoun le ministre du Travail Aung Kyi pendant un peu plus d'une heure.Elle a rencontré un représentant de la junte au pouvoir alors que la pression internationale sur le régime persiste et que l'émissaire spécial de l'ONU, Ibrahim Gambari, doit de nouveau se rendre en Birmanie début novembre.

Après la rencontre jeudi entre l'opposante birmane Aung San Suu Kyi et un représentant de la junte au pouvoir, il convient de rester "prudent" sur les intentions réelles du régime birman, ont estimé vendredi des analystes à Bangkok.Aung San Suu Kyi, assignée à résidence, s'est entretenue jeudi pendant une heure avec le ministre du Travail Aung Kyi, chargé le 8 octobre par la junte d'établir des contacts avec la dirigeante de l'opposition.

Chose rare, la télévision officielle a diffusé de brèves images des deux personnalités en train de parler, sans donner de détails sur la teneur de leur discussion. "Cette rencontre est significative dans le sens où le régime militaire et Aung San Suu Kyi ont enfin eu une discussion", a déclaré à l'AFP Chaichoke Chulsiriwong, spécialiste de la Birmanie à l'université Chulalongkorn de Bangkok.

"Mais il faut rester prudent (...) car on ne peut jamais faire confiance à la junte militaire", a ajouté M. Chulsiriwong pour qui "les généraux vont tout faire pour tenter d'atténuer la pression internationale, très forte après la répression" des manifestations de la fin septembre. "Le régime est sous pression, il doit montrer qu'il fait quelque chose, mais il n'y a pour le moment aucune avancée", a estimé Debbie Stothard, de l'organisation de défense des droits de l'Homme Alternative ASEAN Network on Burma.

"Fondamentalement, la situation (en Birmanie) n'a pas changé, la chasse aux sorcières se poursuit et des gens sont toujours emprisonnés", a-t-elle ajouté.

Par ailleurs, l'organisation de défense des droits de l'homme Human Rights Watch s'est dite préoccupée jeudi par les "graves exactions" que l'armée birmane continue de perpétrer contre les minorités ethniques dans les zones rurales.

Lire l'article ICI






  • La police birmane s'est de nouveau déployée autour des principaux sites bouddhistes de Rangoun ( source : AFP)

Les forces de sécurité veulent prévenir de nouvelles manifestation.

Les forces de sécurités se sont massées, tôt ce matin, devant les pagodes de Sule et Scwhedagon.

Ce sont deux temples parmi les plus vénérés de Birmanie ; deux symboles de la révolte des moines.

C'est là que les bonzes se pressaient il y a tout juste un mois pour lancer leur révolte. Dans les rues de Rangoun, la police peut intervenir à n'importe quel moment.

Fusils d'assaut en main, fils de fer barbelés....tout est prêt pour empêcher le moindre rassemblement.

Les généraux inquiets


Après trois mois d'une vie stricte et austère, les bouddhistes peuvent à nouveau voyager et se déplacer dans le pays.

Voilà qui inquiète surement les généraux au pouvoir et qui peut expliquer la présence policière dans l'ancienne capitale coloniale.

Pour le moment, les autorités n'ont pas imposé de nouveau couvre feu. Le dernier a été levé dimanche dernier.

Les autorités birmanes veulent absolument persuader tous les observateurs que la situation est sous contrôle et que tout est redevenu normal.


Ainsi, si Rangoon est de nouveau en état de siège ce vendredi 26 octobre c'est bien que la junte mil taire au pouvoir en Birmanie craint de nouvelles manifestations Des centaines de policiers anti-émeutes armés de fusils et de gaz lacrymogènes ont pris position dans la capitale. La sécurité a été particulièrement renforcée autour de la pagode de Shwedagon.

Cela confirme donc les rumeurs à propos des "manifestations qui pourraient reprendre fin octobre" (voir article plus haut)


Le 27 octobre


  • Le leader des moines bouddhistes s'est échappé

Ashin Kovida, 24 ans, s'est caché pendant deux semaines dans une hutte en bois, sans eau ni lumière, narre le NYT. Quand il a appris que sa mère adoptive avait été arrêtée, il s'est enfui, à pied, s'est teinté les cheveux en blond, a acheté un crucifix et, coiffé d'une casquette de base-ball et doté de faux papiers, a réussi à franchir la frontière avec la Thaïlande.

Le lendemain, le New Light of Myanmar, le quotidien officiel de la junte birmane, l'accusait d'avoir stocké 48 cartouches de TNT dans son monastère. Ce moine bouddhiste avait été élu à la tête des 15 jeunes moines chargés d'organiser les manifestations pacifiques de septembre dernier. 8 ont disparu, 6 se cachent encore en Birmanie.

Il dit s'être inspiré des vidéos sur le soulèvement, en Yougoslavie, contre Slobodan Milosevic. Tous les soirs, il rencontrait la police birmane pour préparer les défilés du lendemain, et assurer leur sécurité, rapporte le Post. Quand le régime a vu des policiers refuser de tirer, et applaudir les manifestants, une unité d'élite a été appelée à la rescousse, et les soldats ont commencé à frapper, et tuer, les moines pacifistes.
source : ICI


Ashin Kovida aurait déclaré : ( source ICI )

"notre pays connait actuellement de grosses difficultés, nos droits humains sont bafoués, les gens sont affamés, les prix sont à la hausse et il y a tellement de violations des droits humains que nous allons poursuivre ces protestations pacifiques tous les jours jusqu'à ce que nous gagnons - il n'y a eu aucune violence jusqu'au 26 septembre date à laquelle la police anti émeute a bloqué et dispersé les moines violemment, ils nous ont ensuite tirés dessus, nous ont dépouillés, mis à nu et les détentions ont alors commencé, c'est alors que dans la confusion encore ambiante, j'ai réussi à m'échapper en escaladant un mur en brique - Dés le lendemain, j'ai changé de vêtements et adopté une chemise à manches courtes, j'ai alors fui vers un petit village à environ 65 kms de là où je me suis réfugié dans une petite baraque en bois abandonnée avec des amis ;
J'avais tellement peur qu'on nous repaire que j'ai du "étouffer" ma toux et ne plus quitter cet abri sans eau courante.... nous avons vécu durant 2 semaines dans le noir, seul un ami venait nous déposer un peu de nourriture - Le 12 octobre ma mère adoptive a été arrêté, j'ai alors fui dans la nuit .... petit matin, j'ai atterris dans la maison d'un ami ou j'ai à nouveau changé de vêtements et suis retourné vers Rangoon avec une casquette de base-ball sur la tête; C'est là que des amis m'ont aidé à me teindre les cheveux, j'ai alors pris un bus pour la frontière Thaïlandaise quelques jours plus tard et après un nombre incroyable de check point où je présentais toujours ma fausse carte d'identitée, nous sommes arrivé à "Myawadi " le 17 octobre - c'est le lendemain matin que j'ai traversé la rivière, soulagé...."






  • Où sont les robes safran ? (par Ariane Chemin pour lemonde)

Sous la lune pleine et rousse, on aperçoit quelques montgolfières de papier, gonflées par la flamme de la torche qui brûle à l'intérieur. Les petites filles alignent des bougies devant les maisons, les garçons font claquer des pétards, mais, vite, tout le monde va se coucher. "D'habitude, le jour de la Fête des lumières, le ciel est illuminé de ces lampions volants", raconte un badaud. C'est peu dire que, ce vendredi 26 octobre, une semaine après la levée du couvre-feu, le nouveau solstice est fêté sans enthousiasme en Birmanie. "Pas envie", sourit laconiquement une jeune fille. Comprendre : le coeur n'y est pas. La peur, en revanche, si.
(...)

Où sont les moines ? Lourde question. Certains sont toujours emprisonnés. D'autres ont été libérés des écoles, gymnases ou établissements publics où on les avait parqués, et souvent battus, selon les rares témoignages recueillis. "On les a laissés sortir à condition qu'ils retirent leur robe", confie un supérieur de monastère. Certains religieux ont été "reconduits" dans leurs villages d'origine par l'armée, ajoute Thierry Ribaux, délégué adjoint du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) en Birmanie. D'autres se cachent dans les villes. Jeune bonze de 24 ans, Ashin Kovida, un des leaders des marches, a trouvé refuge à Mae Sot, de l'autre côté de la frontière thaïlandaise, et réclame le statut de réfugié politique.

Qu'il s'agisse des bonzes ou des autres manifestants, le nombre d'arrestations reste invérifiable. Le CICR n'a plus accès aux lieux de détention birmans depuis la fin de l'année 2005, et reçoit juste les demandes de "plusieurs dizaines de familles" à la recherche de disparus. "Personne n'a une grande idée de ce qui se passe", confesse M. Ribaux. Jusqu'à ces derniers jours, des récits d'arrestations en pleine nuit ont été recueillis par des voisins. Il semble que les policiers n'emprisonnent pas forcément tous ceux qu'ils interpellent. L'essentiel, c'est de faire peur. Et c'est réussi.

Dans les postes de police, on ne fait guère de distinction entre ceux qui participaient aux manifestations, ceux qui applaudissaient le défilé, ou ceux qui, au balcon, le regardaient simplement. On les confronte et les confond avec les clichés pris dans les cortèges. "La junte, au fond, c'est une Stasi (police secrète de l'ex-RDA) avec des appareils numériques, dit un diplomate européen. Ils ont attendu quelques jours, ont contrôlé leurs tirs, finalement assez rares, et arrêté ceux qu'ils voulaient prendre."

"Je ne peux pas spéculer sur des chiffres officiels sous-évalués, mais je peux dire qu il y a eu des milliers d'arrestations, explique l'ambassadeur de France Jean-Pierre Lafosse. Pour la Ligue nationale pour la démocratie, les autorités ont avancé le chiffre de 276. Ils ont arrêté un porte-parole, Myin Thein, ainsi qu'un autre dirigeant, Ou La Peh. Les plus âgés, chefs de file de 1988, semblent avoir été épargnés." Comme si ces universitaires, aujourd'hui affaiblis par des années de prison, ne représentaient plus un danger.

Milices et militaires en civil sont partout et nulle part. Dans les échoppes en plein air où les Birmans boivent leur thé, les tabourets sont aux trois quarts vides. "On s'y sent épié", explique une habitante de Rangoun. Une bribe de conversation échangée sur un trottoir avec un touriste, et voilà le Birman qui prévient : "Je vais devoir arrêter. Après, "ils" viennent me voir, m'interrogent sur ce que j'ai dit, et me demandent de l'argent."

Le New light of Myanmar, quotidien de la junte, met en garde chaque jour ses lecteurs, dans deux pleines pages de placards publicitaires, contre les "mensonges" des médias "saboteurs", notamment de la BBC ou de la Voice of America. "Moralement, l'image des militaires est dégradée, note un professeur birman. Moi, je ne les aimais pas, mais maintenant je ne parle plus avec eux. Certains passent leur chemin sans les regarder, d'autres, les plus courageux, les fixent d'un air mauvais." Les jeunes, plus téméraires, assortissent leurs oeillades d'un discret petit signe de l'index le long du corps, en mimant le déclic d'une gâchette.

Quand, vendredi, les militaires sont passés dans les maisons vendre leur calendrier où s'affichait la photo d'un Bouddha, la jeune maman qui avait tant cru aux manifestations le leur a acheté sans broncher. La junte tente d'imposer un retour à la normale. Lien essentiel avec l'étranger, Internet a été rétabli. Tous les soirs, la speakerine de la télévision d'Etat distille, sans même essayer d'y mettre le ton, les "bonnes" nouvelles du jour. A Rangoun, les coupures d'électricité ont repris : une à deux par jour. La routine.

Seul détail qui gâche le tableau offert aux 264 000 touristes qui se rendent chaque année au Myanmar : les hôtels, d'ordinaire remplis en ce début de saison sèche, sont vides. Sous les néons jaunes des halls déserts, le voyageur peut lire sans risquer d'être dérangé le New light (il fait toujours bon en exposer une pile), voire un numéro de Newsweek. Mais délicatement amputé, au cutter, de ses articles consacrés à la "révolution safran".

Lire l'article en entier : lemonde.fr



Le 29 octobre


  • Tribune de M. Bernard Kouchner:

La tragédie birmane vient de connaître un nouvel épisode. Les manifestations pacifiques du peuple birman ont montré qu’il avait soif d’évolutions et de changements. Mais une nouvelle fois, le régime militaire est resté sourd à ses aspirations démocratiques. Une nouvelle fois, des hommes et des femmes de ce pays ont été tués, brutalisés et emprisonnés pour leurs idées et pour avoir réclamé de vivre dans la dignité.

La communauté internationale a unanimement condamné ces répressions. L’Union européenne a adopté de nouvelles sanctions afin que la junte subissent les conséquences de ses actes. Le Conseil des droits de l’Homme s’est prononcé à l’unanimité contre la répression. Enfin, le Conseil de sécurité des Nations Unies a exigé la libération des prisonniers politiques et l’engagement d’un dialogue avec l’opposition. La mission de bons offices de M. Gambari, émissaire personnel du Secrétaire général des Nations Unies, recueille ainsi le soutien de la communauté internationale tout entière. Toutes ces réactions sont salutaires.

Mais nous pensons avant tout au peuple birman. Il ne doit pas être pénalisé deux fois : payant déjà cher d’être soumis à un régime indifférent à ses souffrances, il ne devrait pas se voir, sous l’effet des sanctions internationales, privé de toute possibilité de contacts avec l’étranger. Depuis 1962, le pouvoir militaire veut le couper du monde. Ne l’y aidons pas.

Il est ainsi indispensable que le rapporteur des Nations Unies pour la situation des droits de l’Homme en Birmanie, M. Sergio Pinheiro, se rende sur place afin de faire toute la lumière sur les violations des droits de l’Homme.

Lire la suite de cette Tribune ICI

  • Bernard Kouchner propose la création d'un fonds pour le Myanmar

Le chef de la diplomatie française a proposé la création d'un fonds pour inciter le Myanmar à s'ouvrir à la démocratie, en appelant la Chine et l'Asie du Sud-Est à exercer davantage de pressions sur la junte au pouvoir à Rangoun.

Bernard Kouchner n'a pas donné de précisions sur le montant de ce fonds, ni précisé qui l'administrerait et qui en seraient les bénéficiaires. Il a toutefois suggéré l'idée que l'argent soit distribué au Myanmar sous forme de micro-crédits.


"Nous devons proposer des mesures incitatives. Des sanctions et des mesures incitatives", a dit le ministre français aux journalistes à Singapour, l'une des étapes de sa tournée en Asie

Lire l'article du monde ICI



Le 30 octobre


  • Un demi-million de déplacés au Myanmar. ( article ICI )

L'organisation HRW qui surveille le respect des droits de l'homme dans le monde entier affirme que plus de 500 000 personnes ont été obligées par l'armée de quitter leur domicile.

Des villages entiers se sont vidés, et les populations ont été regroupées dans des camps militaires construits à la hâte où elles vivent dans des conditions inhumaines.

De la même manière que la junte militaire s'est attaquée aux moines et aux manifestants, elle s'attaque aux minorités ethniques sous prétexte que certaines vivent dans des zones où sévissent de petites guérillas réclamant leur autonomie.

Alors que 500 000 personnes ont été évacuées de force, le HRW signale qu'une centaine de milliers d'autres personnes ont fui leur village et se cachent actuellement dans les montagnes de crainte des répressions militaires.

Le HRW rappelle aussi que l'ethnie Karen qui lutte depuis l'indépendance du pays pour son autonomie est victime d'un véritable génocide. L'armée attaque régulièrement ses villages, brûlants champs et maisons, contraignant les populations à fuir dans les montagnes.
40 000 membres de cette ethnie sont déjà internés depuis plus d'un an dans des camps militaires, tandis que 150 000 autres personnes se sont réfugiées en Thaïlande.

Selon le HRW la recrudescence de cet acharnement contre cette ethnie ne serait pas liée aux dernières manifestations, mais bien au projet du gouvernement de construire un gigantesque barrage hydroélectrique qui inonderait grand nombre de vallées fertiles occupées par les Karen.

Le HRW a saisi l'ONU, car cette chasse aux ethnies ressemble de plus en plus à un génocide et les populations déplacées se retrouvent dans des conditions de vies misérables...



  • Pour Bernard Kouchner : un changement abrupt du régime birman "impossible"

Bernard Kouchner estime, mardi 30 octobre, qu'un changement de régime en Birmanie est "impossible" à réaliser immédiatement. Le ministre des Affaires Etrangères se prononcerait ainsi pour que la communauté internationale encourage des réformes progressives dans ce pays.
"Nous lançons un processus", a déclaré Bernard Kouchner lors d'une conférence de presse à Bangkok, deuxième étape d'une tournée en Asie après Singapour (lundi) et avant Pékin (mercredi et jeudi).
"Nous ne voulons pas changer le régime (militaire en Birmanie) immédiatement, du jour au lendemain. C'est impossible, ridicule et contre-productif", a affirmé le ministre français après un entretien avec son homologue thaïlandais, Nitya Pibulsonggram.

Lire l'article entier : nouvelObs



Le 31 octobre:

  • Gambari attendu à la fin de la semaine pour une nouvelle mission: ICI

L'émissaire de l'ONU Ibrahim Gambari se rendra en Birmanie à la fin de la semaine pour une nouvelle mission de médiation, ont indiqué mercredi un responsable birman et un diplomate occidental.

Selon le diplomate occidental, M. Gambari séjournera en Birmanie du samedi 3 au jeudi 8 novembre.


  • Une centaine de moines manifestent ce jour


Une centaine de moines ont défilé mercredi dans une ville du centre de la Birmanie pour la première fois depuis l'écrasement du mouvement de protestation populaire fin septembre, selon des témoins.

Les moines ont marché pendant environ 30 minutes dans la ville de Pakokku (environ 500 kilomètres au nord de Rangoun) en récitant des prières mais sans proférer de slogans hostiles au pouvoir. "C'est très étrange, ces moines défilaient pour la première fois depuis la répression" a indiqué une habitante de cette ville.


source : courrierinternational


Remarque personnelle: les moines bouddhistes de la tradition théravada ne récitent pas de prière, pas au sens religieux du terme.
Bouddha n'était pas un Dieu alors les moines ne prient pas, ils méditent ou récitent des chants Metta, donc rien à voir avec la prière comme on l'entend en occident.





7) LIENS


Depuis le début de mes messages sur la Birmanie , j'ai donné de nombreux liens, en voici d'autres:

  • Burma Project ( En anglais) : Le « milliardaire philanthrope » George Soros finance, par le biais de son Institut pour une société ouverte (OSI), nombre de projets. Ce site est une mine d’informations et d’analyses.





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