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jeudi 10 juillet 2008

Birmanie, la cruauté de la dictature n'a pas réussi à briser Win Tin

Dans mon message du 30 juin j'indiquais que L’état de santé de U Win Tin, (célèbre journaliste) détenu depuis 19 ans, s’était considérablement dégradé.
Reporters sans frontières et la Burma Media Association appelaient alors à sa libération. Il souffre de problèmes pulmonaires, avec des crises d’asthme sévères qui l’empêchent de dormir et de s’alimenter normalement. Il est apparu maigre et affaibli à l’un de ses proches, qui a pu lui rendre visite le 28 juin 2008.






  • La cruauté du régime Birman n'a pas réussi à briser Win Tin
Parmi les plus de 1000 prisonniers politiques de Birmanie, un homme mérite une attention particulière. Win Tin, le plus ancien prisonnier de conscience, a gagné à un niveau international le respect, le soutien et la solidarité par son courage exemplaire et son refus de céder à ses oppresseurs.

Malgré sa santé défaillante et ses 78 ans,  Win Tin  a d’après certaines informations décliné les offres du régime qui lui proposaient la libération en échange d’un désaveu envers tout ce dont pourquoi il a toujours combattu. Intact après près de 19 ans d’incarcération, l’éminent journaliste continue d’écrire dans sa cellule en dépit des tentatives officielles d’annihiler ses efforts. Privé de fournitures pour écrire et même de livres, il écrit avec un morceau de bambou en guise de crayon et de la poudre de brique en guise d’encre.

Win Tin était un éminent politicien de l’opposition avant son emprisonnement en 1989 – un membre clé du Comité Central Exécutif de la Ligue Nationale pour la Démocratie (NLD) dirigée par le Prix Nobel emprisonné Aung San Suu Kyi.

Il a défendu la liberté du savoir, de l’art et de la presse, et a reçu le titre de Saya (mentor) de la part des jeunes partisans.

Win Tin est né en 1930. En 1953, il a été licencié en littérature anglaise, en histoire moderne et en sciences politiques à l’université de Rangoon. De 1950 à 1954, il a travaillé en tant qu’assistant rédacteur pour la revue Sarpay Beikman (Burma Translation Society) dirigée par le gouvernement.

Il a travaillé aux Pays Bas pour la maison d’éditions Djambartan en tant que consultant jusqu’en 1957 et est ensuite retourné à Rangoon pour prendre les fonctions de directeur exécutif du quotidien Kyemon, le plus lu de la ville. De 1969 à 1978, il a été le rédacteur en chef du quodidien Hanthawaddy basé à Mandalay, un des journaux les plus influents de l’histoire de la presse Birmane.

En 1978, un article critiquant le régime du dictateur de l’époque, le Gén. Ne Win fut lu au « Cercle de lecture du samedi » (Saturday Reading Circle), dans lequel Win Tin était un membre dirigeant. En conséquence, il fut démis de ses fonctions et le journal fermé. Il continua cependant à écrire des articles et des livres.

Le soulèvement national de 1988 changea sa vie pour toujours. Win Tin rejoignit l’opposition, la NLD et devint un des secrétaires du comité exécutif. Il fut arrêté, accusé d’appartenir au Parti Communiste Birman interdit, et en Octobre 1989, condamné à la prison.

Malgré cela il a continué à écrire, et en 1995 a contribué à un rapport destiné aux Nations Unies intitulé « Les témoignages des prisonniers de conscience de la prison d’Insein qui ont été injustement emprisonnés, les demandes et requêtes concernant les violations des droits de l’Homme en Birmanie », dans lequel il a décrit la torture et le manque de traitement médical en prison.

Alors que les autorités enquêtaient, il a été confiné dans une cellule destinée aux chiens militaires. Il a été privé de nourriture et d’eau, ainsi que des visites de sa famille, pendant de longues périodes.

En récompense de son courage, Win Tin a reçu de l’UNESCO en 2000 le prix de la liberté de la presse Guillermo Cano. L’année suivante, il a été récompensé par la Plume d’or de la liberté, de l’association mondiale des journaux.

La semaine dernière, des rapports ont émergé, suggérant que la santé de Win Tin déclinait, et qu’il se trouvait dans un besoin urgent d’une attention médicale appropriée. Il souffre d’asthme grave, de problèmes pulmonaires, d’une maladie cardiaque, et de spondylites (inflammation des articulations de la colonne vertébrale).

L’association Amnesty International, basée à Londres a déclaré : « La santé de Win Tin a souffert à cause des mauvaises conditions dans lesquelles il a été maintenu. Il a eu des difficultés à respirer et à manger pendant la récente détérioration de sa santé ».

Win Tin est probablement résigné à mourir en prison, mais ceci ne semble pas décourager cet homme brave. « La mort sera-t-elle ma libération » ? A-t-il demandé. « Aussi longtemps des la démocratie et les droits de l’Homme resteront hors d’atteinte, je refuse ma libération. Je suis préparé à rester (en prison). »

Source : Un article de YENI  pour The irrawady : Failing Health, Regime Cruelty Can’t Break Win Tin. Traduction par mon amie  sophie

 

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