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samedi 16 février 2008

Birmanie: Le Génocide contre les karens dure depuis des années..

Mise à jour au 17 février









Le 17 février
  • La police thaïlandaise a retrouvé le pick-up qui aurait été utilisé pour tuer Pado Mahn Sha, secrétaire général de l'Union nationale karen.


La Police a effectué des recherches, notamment les empreintes digitales sur le véhicule. Ils ont également interrogé le propriétaire (..) ils continuent leur enquête sur l'assassinat du dirigeant rebelle Karen. (...)

Lire l'article (en anglais) sur mizzima


Le 16 février

"Il est temps que le monde dénonce le régime militaire Birman comme étant responsable de dizaines d'années de génocide contre les minorités ethniques et religieuses de ce pays" (Trent Franks )

Nous les Karens de la Birmanie, avons été obligés de nous battre contre tous les gouvernements birmans au pouvoir..

Détenant le pouvoir sur tous les organes de l'état et en plein contrôle de la presse, de la radio et de la télévision, les gouvernements birmans successifs, de l'AFPFL (Anti-Fascist People's Freedom League) à la junte militaire actuelle dirigée par le Général Than Shwe (..) nous ont toujours dépeints aussi noirs qu'ils le peuvent. Ils nous ont qualifiés d'insurgés, de fauteurs de guerre, une poignée de contrebandiers, des personnes qui vendent sur le marché noir, et comme agents à la fois des communistes et des impérialistes.

Néanmoins, dans la mesure de nos moyens, nous avons toujours essayé de réfuter la propagande birmane, inique et tendancieuse, et de faire connaître au monde les faits réels de notre cause.

En nous battant contre le gouvernement birman nous ne sommes motivés ni par un nationalisme étroit ni par une malveillance envers le gouvernement birman et le peuple birman. Notre lutte n'a été déclenchée ni par le monde capitaliste ni par les communistes, comme certains nous en ont faussement accusé. Elle possède sa propre originalité. A travers l'histoire les Birmans ont pratiqué l'anéantissement, l'absorption et l'assimilation (..) contre les Karens, et ils le font encore aujourd'hui. En bref, ils pratiquent contre nous une guerre de génocide. Ainsi ils nous ont obligés à nous battre pour notre propre existence et pour notre survie.

Source : Une histoire des karens de Birmanie






  • Pour rappel : sur l' Assassinat d'un dirigeant karen à la frontière entre Thaïlande et Birmanie déjà évoqué dans message du 14 février ICI )

Win Min, analyste et opposant birman réfugié en Thaïlande, a estimé que la mort de Pado Manh Sha constituait une perte majeure pour la KNU parce que le leader disparu était le numéro trois et "l'un des principaux dirigeants du groupe".

"C'était un stratège intelligent et une figure unificatrice de la KNU", a-t-il dit.

Des dissidents en exil ont estimé que l'assassinat pourrait avoir été l'oeuvre d'une faction dissidente au sein du mouvement des Karens ou de tueurs à la solde du régime militaire birman.

"C'est certainement un problème de la KNU", a jugé un autre analyste birman, Aung Naing Oo, ajoutant que l'organisation à majorité chrétienne s'affronte parfois avec un groupe armé dissident bouddhiste appelé Democratic Karen Buddhist Army (DKBA).

Cependant, cet analyste a souligné que de nombreux opposants le long de la frontière birmano-thaïlandaise redoutaient que l'assassinat n'ait été commandité par la junte au pouvoir en Birmanie qui pourrait, selon eux, se livrer à d'autres actions de ce type.

"Tout le monde a peur de l'existence éventuelle d'une liste de personnes à abattre à travers la Thaïlande, établie par l'armée birmane", a-t-il dit.

"Personne ne sait" qui a commis cet "acte très dommageable", a ajouté Aung Naing Oo, en soulignant que Pado Manh Sha était "très connu, très engagé" et qu'il était "dans le camp du mouvement démocratique".

"Les répercussions iront bien au delà de la KNU", a conclu cet analyste.

La KNU, en lutte depuis près de six décennies contre le pouvoir central birman, est le principal groupe de la guérilla à ne pas avoir conclu de cessez-le-feu avec la junte, contrairement à 17 autres mouvements ethniques.

La KNU contrôlait auparavant de vastes territoires dans l'est de la Birmanie mais ne dispose plus que de quelques grandes bases le long de la frontière thaïlandaise.

Les Karens sont depuis deux ans la cible d'offensives de l'armée birmane qui est accusée de s'en prendre plus aux villageois civils qu'aux rebelles.

Plusieurs décennies de combats ont poussé à l'exode quelque 500.000 personnes, selon des organisations de défense des droits de l'Homme.

Quelque 150.000 réfugiés karens vivent dans des camps du côté thaïlandais de la frontière.

Il y a un an (au mois de février 2007) on pouvait lire :

Les Karens, divisés et terrorisés par un des états les plus sanguinaires qui soient, se sentent totalement épuisés et délaissés par le monde entier. Difficile de dire si la guérilla pourra tenir encore très longtemps. Ce qui est sûr, c’est que sans le soutien massif des ONG et des médias, les Karens vont manquer d’oxygène. L’oubli pourrait être le signe annoncé d’une mort future. Alors n’oublions pas et ne fermons pas les yeux.

Un an plus tard leur situation est identique et si on parle d'eux en ce moment c'est finalement grâce aux récentes manifestations des moines bouddhistes et aussi à cause de l'assassinat de Pado Manh Sha.


Rappel: Ci après un article déjà publié sur ce blog, dans un message de décembre





  • Les Karens birmans rêvent d'une Terre promise:

Le camp des « milles marches », telle est la traduction du mot karen « oumpieng ». Dès que l’on arrive dans ce camp de 15 000 réfugiés, à moins de 5 kilomètres de la frontière birmane, on comprend ce nom.

Le camp d’Oumpieng, qui compte parmi les neuf camps de réfugiés karens installés le long de la frontière birmane (le plus important, le camp de Mae La, abrite 40 000 réfugiés) s’étend sur plusieurs centaines d’hectares de petite montagne.

Les premiers arrivés là, après la grande offensive de l’armée birmane de 1984, se sont installés sur les hauteurs, dans des masures de bois et de bambous sur pilotis. Au fur et à mesure des arrivées, des bicoques de paille et de plastique se sont construites de plus en plus bas dans les vallons, pour remonter ensuite à flanc de collines tout autour.

Bangkok interdit toute construction en dur

Les habitants passent donc leurs journées à monter et descendre, sur des marches taillées dans la terre, et à enjamber des égouts grâce à des passerelles en bambou. En saison sèche (c’est le cas en cette période de Noël), passe encore – si ce n’est toutefois le risque d’incendie, car il suffirait d’une bougie mal éteinte pour que les toits en paille et feuilles sèches s’embrasent…

Mais à la saison des pluies, les pentes escarpées se transforment en torrents de boue malodorante où se mélangent déchets et excréments des porcs parqués sous les maisons (..)

Ces 250 000 Karens « illégaux » ont un seul espoir

Au-delà de ces conditions de vie dégradées et dégradantes, comparables à celles de tous les bidonvilles, c’est l’absence de statut des Karens dans les camps de Thaïlande qui scandalise, Bangkok refusant de reconnaître ces réfugiés.

Sans état civil, les Karens birmans (à la différence des Karens thaïlandais) sont dans l’impossibilité d’ouvrir un compte en banque, de s’inscrire à l’école ou à l’université, de travailler, bref de vivre ailleurs que dans leurs camps-prisons.

Et s’ils veulent aller à Mae Sod, seule ville à plus d’une heure de voiture où ils sont autorisés à se rendre, ils doivent s’acquitter d’un ticket de 100 baths (environ 2 €) auprès des policiers en faction à chaque entrée du camp. Une somme dissuasive quand on ne possède rien !

Le seul espoir de ces 250 000 Karens « illégaux » dans les neuf camps de Thaïlande et oubliés de tous réside dans l’obtention par l’ONU d’une « carte de personne déplacée ». Celle-ci donne droit aux rations alimentaires mensuelles de l’Union européenne et surtout d’entamer les démarches d’immigration (trois entretiens, examen de santé…) vers l’un des pays accueillant les réfugiés karens, à savoir le Canada, les États-Unis, l’Australie, la Suède et la Norvège. (...)

Lire cet article en entier : ICI

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