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jeudi 5 juin 2008

Birmanie: TOTAL a besoin d'une dictature pour "tranquillement exploiter les ressources de ce pays"






Parce que le cyclone Nargis ne doit pas faire oublier la réalité de la Birmanie et parce que TOTAL fait partie de cette réalité:

Pour faire suite à mon message du 2 mars 2008 sur la présence de TOTAL en Birmanie (ICI) un entretien de Jean-Philippe Demont-Pierot, l'auteur du livre "Réchauffement climatique", sur la présence de TOTAL en Birmanie. (la vidéo est à la fin de ce message)

"Pour" ou "contre" la présence de TOTAL en Birmanie, la réponse n'est pas aussi simple que cela et une fois de plus, tout n'est jamais ou tout noir ou tout blanc.
C'est pour cela que j'avais publié des articles qui mettaient en avant les avantages de la présence de Total en Birmanie, mais également des articles qui, au contraire, mettaient le point sur les désavantages pour le peuple Birman.


Il y a des arguments qui sont intéressants dans les deux camps.

Pour moi il n'y a jamais qu'une seule vérité, il y a une seule réalité, la réalité ultime par rapport à la réalité conventionnelle, mais plusieurs vérités.

Lire ou relire cet article : la facilité nous tue



Sur le blog de
Jean-Philippe Demont-Pierot on peut notamment lire :

Total en Birmanie :
Une grande partie des scènes du livre se situe dans ce pays. Dictature sanglante et silencieuse, ce pays qui fut le plus riche et développé du Sud-Est asiatique il y a encore une trentaine d’années est devenu l’un des plus pauvres.

Je ne reviendrai pas sur les circonstances de sa destruction par les généraux birmans mais sur celles qui ont sauvé leur pourvoir. Peu avant la construction du gazoduc de Yadana, le rapport de force entre le peuple, la rébellion armée des certaines minorités (Karen en particulier) et l’armée birmane n’était plus en faveur de cette dernière.

Très concrètement, ce qui les sauva, ce fut bien cette manne financière, de 1995 jusqu’à nos jours, d’après les estimations près de dix milliards de dollars, qui permit la construction d’un instrument répressif dont on a vu la performance au cours des manifestations d’octobre dernier.

En 2007, les versements de Total à la junte ont pu couvrir les dépenses annuelles de l’armée, soit près de 700 millions de dollars. Si on a accusé, à juste titre, Total de complicité de crime de travaux forcés et d’esclavage, ce ne sont malheureusement que des dégâts collatéraux vis à vis de ce crime d’avoir permis à une dictature de doter d’une puissance de feu et de destruction.

On peut naïvement se demander pourquoi… Parce que Total a objectivement besoin d’un régime de fer et de sang pour tranquillement exploiter les ressources de ce pays. D’une certaine façon, commanditaire de criminels, Total en Birmanie joue le rôle d’organisation criminelle


Entretien avec Jean-Philippe Demont-Pierot

Nous sommes allés à la rencontre de l’auteur Jean-Philippe Demont-Pierot qui consacre son deuxième roman au drame vécu par la population birmane et à l’implication de la société Total dans le maintien de la dictature en Birmanie.

Avec un titre en forme de trompe-l’œil, l’auteur de Réchauffement climatique décrit la rencontre d’une jeune journaliste en quête d’informations sur les soupçons d’esclavagisme qui pèsent sur Total en Birmanie, et celui d’un climatologue venu découvrir les causes de la déforestation dans cette partie du monde.

A la recherche de témoins, les deux personnages vont être entraînés au cœur de cette dictature militaire qui écrase toute velléité démocratique et maintient en résidence surveillée le prix Nobel de la paix Aung San Suu Kyi depuis plus de onze années.

Dans la tradition des romans initiatiques, le personnage principal de Réchauffement climatique est confronté au martyre du peuple Karen avant de comprendre que son cheval de bataille, l’écologie, est déjà aux mains des plus gros pollueurs qui font main basse sur les énergies renouvelables au mépris des populations.

Loin du blanc-seing accordé par Bernard Kouchner à la multinationale Total, Jean-Philippe Demont-Pierot dresse, dans sa fiction politique, un réquisitoire sans appel à l’encontre de la France qui entend se déresponsabiliser de cette tragédie qui se joue en Birmanie.

Laurent Monserrat

Pour info : Le livre : réchauffement climatique

L'entretien :





  • Tous les messages de Birmanie actualité sur TOTAL : ICI


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