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jeudi 5 juin 2008

Birmanie, aider les autres est un crime

Zaganar, de son vrai nom : Maung Thura


La Birmanie va retomber tout doucement dans l'oublie, les projecteurs vont diminuer d'intensité et dans quelques temps, ce sera de nouveau la nuit noire...mais pas encore, alors je profite de cette lumière vacillante, pour continuer de vous informer au jour le jour, en espérant que je ne suis pas seule à aimer ce pays et ses habitants... Pourtant rien n'a changé dans ce pays aux milles pagodes, dans ce pays aux "milles mensonges"

Déjà arrêté en septembre 2007 après avoir apporté son soutien remarqué aux moines bouddhistes qui avaient pris la tête des manifestations contre la vie chère, Zaganar, célèbre comédien birman vient à nouveau d'être interpellé. Alors que le régime militaire était accusé de bloquer l'arrivée d'équipes de secours étrangères, des groupes de citoyens privés, dont Zaganar, ont pris les choses en mains pour alléger les souffrances de la population dans le delta de l'Irrawaddy.

  • En Birmanie, si on aide les autres, on risque la prison
Maung Thura, de son nom de scène Zarganar, comédien célèbre de Birmanie, connu pour ses critiques contre la junte au pouvoir a été interpelé chez lui mercredi par la police.

Il était de retour de la région du delta de l'Irrawaddy, où il était allé apporter de l'aide aux survivants du cyclone.

Mais pourquoi cette arrestation ? sans doute
pour avoir aider les rescapés, parce qu'il s'était porté volontaire, avec 400 autres artistes birmans, pour aider les victimes du cyclone Nargis.

Il s'est rendu dans plusieurs villages de la zone la plus touchée par le cyclone, soulignant que certains n'avaient jamais reçu d'aide que ce soit du gouvernement ou des ONG internationales.


Agé de 47 ans, Zarganar, qui a déjà été emprisonné à plusieurs reprises, souffre d'hypertension et d'autres problèmes de santé. Il avait récemment passé trois semaines en prison pour avoir apporté de la nourriture aux moines bouddhistes, lors des manifestations contre la junte en septembre dernier.

En Birmanie, lorsque l'on aide les autres, on risque la prison, voilà la réalité de ce pays.


Sur cette photo de Moemaka, publiée par le journal The irrawaddy, Zarganar, deuxième en partant de la gauche ,donne de l'argent pour les rescapés du cyclone de la région du delta d'irrrawaddy




Une dizaine d'agents ont fait irruption dans l'appartement du comédien. Selon des proches de l'artiste, ils ont également embarqué du matériel électronique, des DVD et de l'argent. Aucune explication n'a été fournie par les autorités mais, parmi ses nombreux talents, Zaganar a aussi le don d'énerver les généraux birmans. Lui et ses amis se distinguent régulièrement dans des actions de soutien aux victimes du régime. Ces dernières semaines, alors que la junte était accablée de reproches, il s'implique dans un réseau d'aide aux rescapés du cyclone avec Tcho Thu, un autre acteur.

« Le Charlie Chaplin birman »

En septembre, lors des manifestations contre les hausses de prix, celui qu'on appelle volontiers le « Charlie Chaplin birman » soutient les moines, porte-parole du mouvement de protestation contre la junte. Il est emprisonné avec Tcho Thu et également, Par Par Lay, l'un des humoristes du célèbre trio des « frères Moustache ».Quelques semaines plus tard, tous seront libérés. Mais, après l'adoption de la nouvelle Constitution, ces dernières semaines et l'annonce du caractère caduc de la victoire de l'opposition lors des dernières élections en 1990, ce dernier épisode rappelle que le régime ne néglige rien. Pas même les saltimbanques. (RFI)



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