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vendredi 6 juin 2008

Birmanie, la vie continue tant bien que mal...

Copyright et photographie Ananda Travels Yangon



Oui la vie continue tant bien que mal... et sans doute davantage "mal" que "bien". Mais les Birmans sont courageux et dignes, ils ne sont pas du genre à s'apitoyer sur eux même.

Les survivants vont maintenant devoir se battre pour "reconstruire leur vie", ils ont déjà commencé...
"La phase de reconstruction se superpose inexorablement, faute de lui succéder, à la phase d’urgence, loin d’avoir été satisfaite"


Pour Médecin sans Frontière (MSF), La situation en Birmanie nécessite l'intervention d'"encore plus d'aide"
Quarante-trois équipes MSF sont aujourd'hui présentes en Birmanie. Elles tentent de combler les principaux besoins de la population, qui reste la nourriture, les abris et l'accès à l'eau, et estime avoir pu aider à ce jour quelque 300.000 personnes. MSF espère que les Nations Unies et les autres ONG internationales vont augmenter significativement leur présence et accroître leur aide sur place.

Médecin du Monde (MdM) poursuit son action : Deux semaines après les déclarations de M. Ban Ki-Moon et plus d’un mois après le passage du cyclone Nargis, Médecins du Monde poursuit ses opérations sur le terrain mais le déploiement de l’aide humanitaire internationale reste entravé.
L’aide apportée par MdM est "mise en œuvre par nos équipes nationales sur cinq sites différents, dans la division de Rangoon et dans la région du delta de l’Irrawaddy : Kungyangon, Pyapon, Dedaye et bientôt Bogale."

Heureusement, L’aide informelle de locaux ou expatriés est toujours active (notamment celle de "Aide Birmanie" et celle de Ananda-Travel, voir les détails ci dessous)

De son côté, la junte par l'intermédiaire de la presse officielle s'en prend à la presse étrangère.
C'est ainsi que le quotidien officiel du régime "La lumière du Myanmar" accuse les médias étrangers qui "filment des vidéos à partir d'histoires inventées de toutes pièces" avec pour intention "de ternir l'image de la Birmanie et de fourvoyer la communauté internationale"



  • L’aide informelle de locaux ou expatriés est toujours active
-Hervé et son équipe continuent d'aider les rescapés:

C'est ainsi que hervé Fléjo un résident Français de Rangoun qui s’est mobilisé dès les premiers jours avec des amis birmans et les moyens du bord pour venir en aide aux victimes, a témoigné récemment de l’importante mobilisation locale pour aider les victimes. Pour ceux qui ne connaissent pas encore :
le blog Aide birmanie
(Pour rappel lire aussi mon message du 12 mai : des français se mobilisent pour les victimes de Nargis )

"Beaucoup de gens sont allés sur le terrain pour aider comme ils le pouvaient", indique-t-il, ajoutant que certaines initiatives ont parfois été maladroites. "Nous avons fait ce que nous avons pu, mais ce n’est pas le tout d’aller sur place et distribuer, il faut structurer [l’action], c’est pour cela qu’il faut des spécialistes".

Après avoir consacré les premières semaines à distribuer de la nourriture et du matériel de première urgence, le collectif d'Hervé Fléjo, se concentre aujourd’hui sur la construction de maisons dans la partie ouest du delta, à 3h de route de Rangoun. Plus d’une vingtaine de maisons ont déjà été construites. "Nous ne voulons plus recevoir de matériel car cela pose trop de problèmes, et les besoins ne sont plus aussi importants. Avec 200 dollars, nous pouvons fournir une maison avec des moustiquaires pour une famille (5 à 6 personnes), . Nous travaillons aussi à la construction d’une école pour 300 élèves".

VOIR des images tournées par Hervé Fléjo et ses amis bénévoles birmans :
ICI et LA


-Ananda-travel

Tout d'abord : Une Vidéo du cyclone nargis (tournée par ananda-travel depuis une maison le matin du 3 mai à 08h0" à télécharger (fichier de 20 mega au format ".avi ":Divx) : ICI


Un autre personne, ayant comme hervé
Fléjo, une agence de voyage en Birmanie à Yangon (il semble que ce soit également un français, mais je n'en suis pas certaine) a utilisé sa connaissance du pays et des ses habitants pour aider les sinistrés. Son aide est restée plus discrète, disons qu'elle a été moins relayée dans les médias mais il a autant de mérite que Hervé et son équipe. Son site : ananda travel avec une rubrique "infos de dernière minutes"


Il a été aidé par un moine Birman,
Sayadaw Tipitaka. On peut lire notamment sur son site :

Un grand merci à toutes les personnes qui nous ont fait des dons, promesses de dons pour cette opération en bateau et donations de médicaments. Nous avons pu partir avec 9 tonnes de riz, des médicaments, 1000 litres d'eau, des centains de vetements. Le bateau contenait au moins 30 tonnes de riz, des patates, de l'huile alimentaire, des tôles pour refaire les tois grâce aux dons de Tipitaka Sayadaw (Thila Khanna)

Thila Khanna (Tipitaka Sayadaw) a été très généreux de nous acceuillir sur son bateau et de s'occuper des problèmes administratifs pour que nous puissions opérer dans le delta. Son aide nous a été vitale, ainsi évidemment que pour les personnes du delta. Nous avons pu travailler sans "bricoler" notre passage auprès des autorités locales.

La répartition des besoins est très variable :

- Dans les grandes villes comme Mawlamyaing-gyun, 90% des toitures et maisons ont été réparé, les marchés sont approvisionnés, il reste des besoins médicaux pour des personnes blessés pendant le cyclone. Il n'y a pas de choléra.

- Dans les gros villages à 1 ou 2 heures au sud de Mawlamyaing-gyun, les maisons en durs ont résistées (sauf les toits), la majorité des maisons en bois a été détruite. L'approvisionnement en nourriture est normal, les besoins sont essentiellement médicaux et agricoles : buffles, motoculteurs pour préparer la terre, semences.

- Dans les villages proches de la mer (les 30 km entre la mer et l'intérieur des terres), 100% des maisons sont détruites. Il y a un besoin de nourriture, de docteurs pour soigner les blessures et agricoles pour redémarrer les récoltes. Il y aurai un grand besoin également d'enlever les corps et de les brûler, mais la tache est immense, la logistique horriblement compliquée, il est probable que la situation reste la même jusqu'à ce que la nature est finis son travail.

Notre prochaine mission dans 2 semaines sera essentiellement avec du matériel agricole car les paysans ont besoins de planter dans les prochains 30 jours autrement ils seront dans une situation encore pire dans 3 mois quand tout le monde les aura oublié....

Il indique également sous le titre "Notre humeur":

Nous avons très moyennement apprécié de voir une ONG distribuer des préservatifs à la fraise.... (véridique), ce n'est pas vraiment l'urgence, sauf à justifier des dépenses.

- Egalement une autre ONG en mission d'étude (même pas de travail) pour identifier les besoins en énergie nouvelles dans le delta.... On croit rêver.

- Enfin, remarque pour les ONG qui installent des tentes (genre tente ronde de camping) dans les villages du delta. Les tentes sont vides et en général inutilisées, bien souvent avec une maison en bambou refaite en 3 jours installée derrière la tente. Le delta est toujours inondé en mouson (c'est normal), il y a plein de serpents et autres joyeusetées...c'est pour cela que les maisons sont sur pilotis et que les paysans n'utilisent pas les tentes (sauf dans les grandes villes, au sec).

Ces réflexions prouvent une fois de plus que "aider" est un chose, "aider de manière efficace et appropriée" en est une autre

On trouve également sur le site de ananda-Travel de nombreuses photos et notamment des photos des zones ou ils ont pu distribuer l'aide

Si vous ne l'avez pas encore vu , mon message du 22 mai est constitué de photos provenant de ce site : Birmanie sans parole5


  • Médecins du Monde poursuit son action mais l’aide reste entravée
Les priorités de l’aide portent toujours sur la satisfaction des besoins de base : nourriture, fourniture d’eau potable et d’abris pour les intempéries. La mise en place d’un système de surveillance épidémiologique pour une détection précoce de la survenue d’épidémies et une analyse fine des problématiques de santé sont également importantes à ce stade.

Si le personnel birman est compétent pour la prise en charge des consultations médicales au profit des personnes sinistrées, les interventions des organisations humanitaires gagneraient en efficacité si des intervenants expérimentés en matière de médecine de catastrophe pouvaient intervenir. En effet, les volontaires expatriés se trouvent toujours, à ce jour, dans l’impossibilité de sortir de la ville de Rangoon, l’ancienne capitale.

«Malgré les compétences de nos équipes nationales birmanes, nos interventions restent pénalisées. L’expertise de nos équipes expatriées, rompues aux urgences, n’est pas optimisée. Les volontaires expatriés assurent donc depuis Rangoon le pilotage de nos activités ainsi que la formation accélérée des équipes nationales birmanes» souligne Pierre Micheletti, président de Médecins du Monde.

Médecins du Monde demande aux autorités birmanes de tout mettre en œuvre pour alléger les entraves administratives qui limitent nos déplacements sur site et optimiser ainsi l’aide et le soutien apportés à la population affectée par les conséquences du cyclone Nargis.

Dr Francoise Sivignon, responsable de la mission en Birmanie, explique :

Dépassée par l’ampleur de la catastrophe mais également pressée par ses principaux partenaires économiques asiatiques, la Birmanie a timidement ouvert ses frontières à l’aide internationale. Un mois après le cyclone qui a dévasté le Sud du pays et après les déclarations récentes des autorités birmanes en faveur d’un déploiement sans conditions de l’aide internationale, qu’en est-t-il de cette aide dont dépendent encore des centaines de milliers de personnes ?

Sur le terrain, les conditions sont encore loin d’être remplies pour que l’aide arrive dans des délais rapides et soit utilisée dans des conditions optimales. En effet, les contraintes auxquelles nous faisons face quant à la délivrance de visas humanitaires pour nos expatriés et l’accès aux zones les plus sinistrées restent inchangées.

Alors que des jours de souffrance se profilent pour ceux qui sont sans abri et sans moyen de subsister, Médecins du Monde réitère auprès des autorités birmanes sa demande d’un accès facilité aux zones sinistrées et d’une levée des entraves au déploiement encore vital de l’aide humanitaire. L’urgence d’une aide nutritionnelle, en eau potable et en soins médicaux doit être prise en compte et la pression de toute la communauté internationale doit être maintenue afin qu’une nouvelle catastrophe meurtrière ne vienne encore endeuiller ce pays fragile. (MdM)

  • Le temps est venu de relancer la vie dans le delta
Un mois après le passage de Nargis, le passage à l’effort de reconstruction devient indispensable, même si de nombreuses victimes attendent toujours l’aide de première nécessité. Alors que la communauté internationale se heurte désespérément aux autorités birmanes, des voix sur place comme MSF, appellent les donateurs à relativiser certaines difficultés

La phase de reconstruction se superpose inexorablement, faute de lui succéder, à la phase d’urgence, loin d’avoir été satisfaite.

Des milliers de victimes n’ont toujours pas reçu la moindre aide tandis que la nécessité de relancer la vie dans le delta de l’Irrawaddy se fait cruellement ressentir.

Mercredi, l’équipe du programme Birmanie de l’ONG Médecins Sans Frontières (MSF) expliquait que de nombreux survivants souffrent de dépression et autres troubles psychologiques qui les empêchent de reconstruire leur vie (...)

Lire cet article (lepetitjournal)>>>>>>>



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