-Pour info : (Depuis le mois d'avril 08) Mes résumés, analyses, traductions, remarques,  et réflexions personnelles sont en bleu. Les articles, dépêches, rapports, résolutions ou citations sont en noir

jeudi 14 février 2008

Birmanie, pas à pas


Du 31 octobre au 3 novembre 2007

Les robes colorées des 500 000 moines que compte la Birmanie ont pratiquement disparu des rues de Rangoon. La junte ne laisse sortir que les moines les plus âgés, ou les très jeunes novices, et l’armée occupe toujours les temples....




2)Articles et Reportages(suite)







1)Soutenir et Agir (suite)




Le 3 novembre
  • Le Pape et le Dalaï-Lama vont se rencontrer sur la question birmane
Le 13 Décembre, les deux leaders religieux vont se rencontrer pour harmoniser leurs actions en faveur de la Birmanie. Ce sera leur deuxième rencontre.
L’audience serait déjà fixée mais la confirmation définitive n’a pas encore été faite. C’est la deuxième fois que le dirigeant spirituel des bouddhistes rencontre Benoît XVI mais cette fois l’audience aura un sens bien précis, celui de l’engagement du Dalaï Lama sur la question birmane.
Source : ICI


Le 1er novembre

  • Nous devons nous mobiliser
Le rédacteur en chef du Point, lance un cri d'alarme pour que l'opinion internationale se mobilise pour la Birmanie. Il était l'invité de RMC.

"Les moines sont redescendus dans la rue alors que la répression de la junte a été terrible. Nous devons nous mobiliser! "



Le 31 octobre (Mise à jour au 2 novembre)





  • Création de l'Organisation Internationale des Moines (International monks’ organisation established)



Selon
Democratic Voice of Burma:

Les moines birmans vivant en exil dans le monde entier ont formé une organisation afin d’attirer l’attention de la communauté internationale sur la situation birmane et faire pression sur les gouvernements internationaux.

L’Organisation Internationale des Moines Birmans a été formée à Los Angeles, en Californie, le 28 octobre durant une réunion de 49 moines d’Amérique du Nord, d’Asie et d’Europe.

Le directeur du nouveau groupe est U Kaweida, un moine conférencier du monastère Masoeyein à Mandalay, détenu par le gouvernement birman après les manifestations de 1988, et qui vit maintenant à New York.

C’est un autre moine renommé, U Pyinya Wuntha, qui en est le président.

Les moines ont originellement prévu de se rencontrer samedi pour célébrer les 80 ans d’U Pyinya Wuntha et les 50 années de travail dédiées à la promotion du Bouddhisme à travers le monde.

Mais à la lumière des manifestations birmanes emmenées par des moines et au su des mesures prises à l’encontre des moines manifestants et des civils, le but de la réunion a été changé.

U Pyinya Wuntha a affirmé que l’organisation a été formée en réponse au harcèlement, à la détention et au mauvais traitement des moines en Birmanie, de la part du régime.






2)Articles et Reportages (suite)


Le 3 novembre



  • La chasse aux opposants continue (source :ICI )

Si la Birmanie ne fait plus la une des médias internationaux, le régime pourchasse toujours les participants au mouvement de protestation de septembre.
C'est ce que montre le reportage, que Rue89 publie en partenariat avec le collectif "Les yeux dans le monde".

Manon Ott et Grégory Cohen ont notamment recueilli le témoignage de proches de Min No Kaing, une des icônes du combat pour la démocratie, ainsi que d'autres opposants, aujourd'hui en exil en Thaïlande.

Min Ko Naing, actuellement emprisonné dans la tristement célèbre prison d’Insein, vient en effet de "fêter" ses 45 ans derrière les bareaux, rappelle Bo Kyi, membre d'une association d’anciens prisonniers politiques birmans basée en Thaïlande (AAPP).

Alors que les Nations unies peinent à agir et que l’attention internationale diminue, ces opposants rappellent que, chaque jour depuis les manifestations de septembre, de nouveaux prisonniers politiques viennent remplir les geôles birmanes.

Avec d’autres membres du mouvement "Génération 88", issu du soulèvement de 1988, Min Ko Naing a été arrêté dès le 21 août, deux jours après avoir participé à l'organisation d'une marche pacifique de protestation contre la hausse des prix du carburant.

Lire la suite ICI


  • A LIRE : Deux opposants birmans racontent la "révolution des moines" à Pagan: lemonde


Min Naing Aung a 27 ans ; son père, U Shinbo, 66 ans. Le premier, oeil vif et bagarreur, est l'un des leaders étudiants de Pagan (aujourd'hui orthographié Bagan), ville aux 2 000 temples, capitale de la laque et du tourisme, à 690 kilomètres au nord de Rangoun. Le second, ridé et fripé, relève sa chemise pour résumer ses sept ans de prison après les manifestations de 1988 : six côtes cassées sur son torse amaigri.

Bon anglais, longyi traditionnel noué à la taille, tous deux ont quitté, le 22 octobre, le poste de police de Palet, près de Mandalay, à huit heures de camion de chez eux. Ils y ont été détenus pendant trois semaines, à huit dans 9 mètres carrés, battus à coups de pied - "les trois premiers jours et deux nuits" - et nourris d'un seul bol de riz quotidien pour les punir d'avoir participé ou soutenu les manifestations qui ont embrasé leur ville.

Depuis le temps - dix-neuf ans ! - qu'ils l'attendaient, cette révolution, ils n'allaient quand même pas rester chez eux !

U Shinbo a le même âge ou presque qu'Aung San Suu Kyi ; le fils a, lui aussi, rejoint la Ligue nationale pour la démocratie (LND) et sort de son portefeuille la photo de son père avec la "dame", au temps où elle pouvait encore aller et venir, et tenir meeting à Pagan. Pourtant, ils le savent sans se l'avouer : ils n'ont pas été à l'origine de ce mouvement, mais ont seulement rejoint le grand cortège des robes safran qui confluaient vers les pagodes. "La nouveauté, ce sont les moines", reconnaît le plus âgé des deux.

En bon militant professionnel, le plus jeune a tenu un calendrier précis des "événements" qui ont secoué sa ville et d'autres alentour. Le 19 août, quatre jours après que le régime du généralissime Than Shwe a augmenté le prix de l'essence de 66 %, de petites manifestations éclatent dans tout le pays. L'annonce qu'un moine a été tué le 5 septembre à Pakkoku, à une heure de Pagan en passant le fleuve Irrawaddy, fait basculer le mouvement. "C'est en l'apprenant à la BBC que j'ai su que ça allait prendre, dit Min Naing Aung. On ne tire pas sur un religieux. Chez les bouddhistes, c'est interdit."

Le premier défilé a lieu le 24 septembre : de l'aube à la nuit, le cortège passe de "5 à 223 moines, de 25 manifestants à 1 000". Le 25, la manifestation gagne un village voisin. "C'est ce jour-là que des miliciens ont pris des photos et des films avec leurs caméras", souligne Min Naing Aung. Le 28, le gouvernement organise une contre-manifestation ; le 29, les cortèges s'étirent sur 18 kilomètres et paralysent la ville. Des policiers tirent. "Pas des Birmans, des kachins", un régiment venu du nord du pays et de religion catholique.

Père et fils sont arrêtés chez eux dans la nuit du 1er octobre, comme six autres habitants de la ville. "Je savais qu'ils allaient m'attraper", raconte le plus jeune. Au poste de police, on étale devant lui les preuves de son délit : vingt-cinq photos attestant de sa présence dans la rue. "Vingt-cinq photos, juste de moi !", répète-t-il, encore surpris. Leur libération les laisse perplexes. "C'est peut-être parce que ici viennent les touristes", avance le père. "C'est à cause de la pression internationale. Pour moi, ça ne fait pas de doute", ajoute son fils, qui se cache dans son échoppe pour raconter son histoire, mais insiste pour qu'on cite son nom dans la presse française.

Lire en ligne ICI



- Arrivée de l'émissaire de l'ONU Ibrahim Gambari

L'envoyé spécial de l'ONU, Ibrahim Gambari, est donc arrivé ce jour en Birmanie pour une nouvelle mission de médiation dans ce pays


- Internet : problèmes techniques ou limitation volontaire ?

Comme je l'indiquais déjà le 2 novembre, internet est de nouveau limité. Il s'agirait selon la junte d'un problème technique !

Mais, Reporters sans frontières proteste contre la nouvelle censure par les autorités birmanes, du réseau Internet. Depuis le 1er novembre 2007, les connexions Internet du pays sont coupées une fois de plus. Seuls les sites locaux sont accessibles. L’un des principaux fournisseurs d’accès à Internet du pays, Mynamar Teleposts (BaganNet), contrôlé par l’Etat, évoque cette fois encore un "incident technique".

"La Birmanie est en train de créer un réseau Intranet afin d’isoler le pays de la communauté internationale. La coïncidence est frappante entre ce prétendu problème technique et l’arrivée de l’envoyé spécial pour l’Onu Ibrahim Gambari samedi 3 novembre. Sans image ni témoignage, la situation birmane sera beaucoup plus difficile à évaluer pour la communauté internationale mais il sera beaucoup plus aisé au régime militaire d’agir à sa guise", a déclaré l’organisation.





Le 2 novembre :


- La junte procède à des nouvelles libération mais restreint de nouveau l'accès à internet
:

La junte birmane a procédé à des nouvelles libérations, juste avant la venue de l'envoyé spécial de L'ONU, mais 24 après la nouvelle manifestation de moines ; l'accès à internet a été brusquement limité et, vendredi, les utilisateurs birmans étaient dans l'impossibilité de se connecter à des sites internationaux et de recevoir ou d'envoyer des e-mails à l'étranger.
Elle vient donc de libérer 46 opposants, ce qui porte à près de 200 le nombre de libération cette semaine.
Mais selon la Ligue nationale pour la démocratie (LND), le parti d' Aung San Suu Kyi, qui reste assignée à résidence, des dizaines de membres de la LND se trouvent toujours dans les geôles birmanes.


  • Le double jeu de la junte


La junte birmane n'a pas inventé les règles du double jeu mais applique une tactique qui a fait ses preuves ces 15 dernières années.

En temps de crise, les généraux savent à merveille apaiser les tensions et faire croire que le régime est prêt à négocier.

Après la répression de 1988, la junte birmane avait accepté la tenue d'élections libres. Deux ans plus tard, elle refuse pourtant d'entériner la victoire de l'opposition démocratique.

Les généraux birmans n'ont jamais toléré la moindre contestation. Et la communauté internationale a beau s'époumoner, se dire inquiète de la situation en Birmanie, les condamnations du régime n'ont jamais vraiment eu d'effet sur l'exécutif birman.

Protégés par la Chine, les généraux reprennent d'une main ce qu'ils ont offert de l'autre, privilégiant l'autarcie à l'ouverture.

Un peu plus d'un mois après une nouvelle répression sanglante, le dictateur Than Shwe se dit prêt à rencontrer l’opposante Aung San Suu Kyi et autorise la visite d'Ibrahim Gambari, le rapporteur spécial des Nations unies.

Preuve que la junte birmane poursuit une logique irrationnelle. A la veille de l'arrivée d'Ibrahim Gamabari, ses responsables ont décidé, ce vendredi, de ne pas prolonger le mandat du plus haut fonctionnaire de l'Onu en poste à Rangoun. Et donc à terme de l'expulser.

source : RFI


  • Pour 15 dollars, les enfants birmans sont vendus à l’armée

Des centaines de jeunes Birmans sont capturés dans des lieux publics, pui enrôlés de force dans l’armée. Pire, ils sont souvent vendus aux force armées, parfois juste pour un sac de riz. Un business cautionné par la junt militaire et que dénonce Human Rights Watch dans un rapport publié (1) New York. L’avocate Jo Becker, qui a coordonné cette enquête, explique ce phénomène

Lire l'article : liberation


  • Un émissaire de l'Onu va être expulsé
Le représentant des Nations unies à Rangoon, Charles Petrie, devrait prochainement être expulsé par la junte militaire au pouvoir en Birmanie. Ce dernier avait souligné le mois dernier la pauvreté croissante de la population du pays, apprend-on vendredi de source diplomatique.
Source : lexpress.fr



Le 1er novembre:


Un article à lire ou à relire :
  • Pleure, Birmanie chérie ! Pleure mon pays bien-aimé....
Le commentaire de U Gambira, l’un des dirigeants de l’All Burma Sangha Coalition et d’Ashin Nayaka, fondateur de la Société missionnaire bouddhiste:

Depuis l’introduction du bouddhisme dans notre pays il y a plus de 1 000 ans, les bonzes constituent l’un des principaux visages de la Birmanie.

L’éthique du bouddhisme theravada interdit à un bonze de s’engager politiquement ou d’occuper un poste politique.
Mais en Birmanie aujourd’hui, alors que les bonzes remettent en question l’hégémonie de la junte militaire, cette philosophie spirituelle qui s’enracine dans la compassion et la non-violence a fini par acquérir une certaine dimension de défi et de réticence à l’égard du pouvoir.


Nous sommes tous deux bonzes : l’un de nous est universitaire, il enseigne aux USA, et l’autre dirige l’All Burma Sangha Coalition à l’origine des récentes manifestations. Ce dernier se cache, parce que le gouvernement militaire birman a répondu aux manifestations pacifiques de nos frères bouddhistes par la violence et la brutalité.

Beaucoup de bonzes et de nonnes ont été victimes de cette violence et les milliers de personnes qui ont été arrêtées continuent à la subir. Plus de mille personnes ont disparu, beaucoup d’entre elles sont probablement décédées.


Il y a quelques semaines, les bonzes de Birmanie ont commencé à manifester, à prier et à répandre une forme de bienveillance dans une tentative de résolution pacifique des problèmes de notre pays.

La Birmanie est riche en ressources naturelles, mais la population est misérable. Elle a été touchée de plein fouet et son désespoir a atteint un abîme lorsque le gouvernement a augmenté brutalement et arbitrairement le prix de l’essence, multiplié par cinq du jour au lendemain.

En tant que bonzes, dans le cadre de nos vœux, nous estimons de notre devoir de soulager la souffrance, où que nous la voyions. Nous ne pouvions fermer les yeux sur la misère de notre peuple. Quand nous avons constaté que les bonzes étaient unis, nous avons formé la Sangha Coalition.


Ceux d’entre nous qui étudient ou enseignent actuellement à l’étranger sont également unis et soutiennent ceux qui se trouvent en Birmanie. Mais ce ne sont pas seulement les bonzes qui sont unis. Car lorsque nous avons commencé à manifester pacifiquement en faveur du changement, les étudiants, les jeunes, les intellectuels et les citoyens ordinaires se sont joints à nous sous la pluie.

Nous pensions que certains des généraux, peut-être même tous – ils sont eux-mêmes bouddhistes – qui contrôlent le pays auraient été un tant soit peu à notre écoute pour tenter de remédier aux nombreux maux qui affligent la Birmanie.

Au début, nous avons montré notre désapprobation à l’égard du régime militaire en refusant de recevoir leurs dons. Nous avons porté en position renversée les bols dans lesquels nous recevons les dons de nourriture, ceci pour traduire nos sentiments.

Nous n’avons pas perdu notre bienveillance à l’égard des simples soldats ni même à l’égard des chefs qui leur ont donné l’ordre de brutaliser leur propre population, mais nous voulions les appeler à changer alors qu’il était encore temps.


Nous savons qu’au sein de l’armée et dans des organisations proches du régime, certains étaient réticents à employer la violence contre les bonzes. Nous disons à ceux qui exercent des violences contre leurs compatriotes d’arrêter et de se demander si leurs actes sont en accord avec le dharma (l’enseignement du bouddhisme) et s’ils agissent pour le bien de la population birmane.

Des soldats qui avaient reçu l’ordre d’utiliser la violence contre nous et de nous empêcher de marcher ont refusé, car ils avaient compris ce que nous faisions.


Pour sauvegarder l’unité du pays, nous espérions ouvrir une voie de sortie aux dirigeants militaires, le moyen d’entamer un véritable dialogue avec les véritables dirigeants du peuple et les dirigeants des différents groupes ethniques. Mais cet espoir a été de courte durée. Le régime pourchasse maintenant ceux qui ont participé aux manifestations et commet des actes d’une violence indicible. Ils ont assiégé les monastères et arrêté des bonzes et des nonnes. Policiers et soldats sont partout, dans les rues, autour des pagodes et dans les quartiers résidentiels.

Des manifestants blessés auraient été enterrés vivants dans des charniers et des informations fiables font état de cadavres dans les eaux à proximité de Rangoun.

Tandis que le régime brutalise le peuple birman, il ment au reste du monde. Le général de brigade Kyaw Hsan, un représentant des militaires, a récemment déclaré à l’envoyé spécial de l’ONU, Ibrahim Gambari, que les manifestants étaient de « faux bonzes ». Mais nous sommes de vrais bonzes, et des milliers d’entre nous – à Rangoun, Mandalay, Pegu, Arakan, Magwe et Sagaing – ont manifesté en faveur de la paix. On a dit que le soulèvement de Birmanie était terminé. La junte veut que l’opinion publique internationale croit qu’il en est ainsi. Mais nous pensons que ces manifestations constituent le début de la fin du régime dans notre pays. Les généraux qui ont ordonné la répression ne s’en prennent pas seulement au peuple birman, mais aussi à leur propre cœur, à leur propre âme et à leurs valeurs spirituelles. Les bonzes sont les gardiens du dharma. En s’en prenant à eux, les généraux s’en prennent au bouddhisme lui-même.
Nous savons que la communauté internationale essaye de nous aider, mais cette aide doit être plus efficace. Nous remercions les nombreuses personnes et organisations à l’étranger qui nous aident à regagner nos droits bafoués depuis plus de 40 ans. Nous appelons aussi la communauté internationale à un soutien plus concret et plus vigoureux. Le régime militaire fera tout ce qu’il pourra pour rester au pouvoir, aussi sa violence doit-elle être exposée au monde. Ils peuvent bien contrôler la rue et les monastères, ils ne pourront jamais se rendre maîtres de nos cœurs ou étouffer notre détermination.

Par U GAMBIRA et Ashin NAYAKA
Pour l'Orient LE JOUR



  • Des opposants et un artiste libérés

Un célèbre comique birman, Par Par Lay, et 31 autres membres du parti de l'opposante Aung San Suu Kyi ont été libérés après avoir passé plus d'un mois en détention, a annoncé jeudi un porte-parole de la Ligue nationale pour la démocratie

Ces personnes avaient été arrêtées fin septembre lors de la répression par le régime d'un mouvement de protestation populaire emmené par des bonzes. Environ 100 membres de la LND, le parti de Mme Suu Kyi, Prix Nobel de la Paix, restent en prison et "j'espère qu'ils seront libérés bientôt", a ajouté Nyan Win.

Deux des "Frères Moustache", Par Par Lay, 59 ans, et son cousin Lu Zaw, 54 ans, ont déjà passé près de six ans en prison pour avoir raillé la junte lors d'un rassemblement en janvier 1996 au domicile de Mme Suu Kyi. Par Par Lay avait une nouvelle fois été arrêté le 25 septembre après s'être joint à une manifestation de quelque 30.000 moines bouddhistes qui avaient défilé contre la junte à Mandalay, la deuxième ville du pays.

Au total, près de 120 personnes ont été libérées par le régime au cours de la semaine écoulée, mais des centaines d'autres seraient encore détenues, selon des diplomates. Les libérations sont intervenues alors que l'envoyé spécial de l'ONU Ibrahim Gambari doit retourner en Birmanie samedi.

source : courrierinternational

  • La flamme de la révolte brûle encore parmi les bonzes birmans

Extraits

Hier, la première manifestation de bonzes en Birmanie depuis la fi septembre a confirmé que le mouvement de contestation n’est pas détrui malgré un mois de répression tous azimuts. Une centaine de bonzes a défil calmement hier matin dans la ville de Pakokku, à 350 km au nord d Rangoun, en chantant des prières bouddhiques traditionnelles, avant d réintégrer leur monastère. C’est dans cette ville – un des deux centre importants de formation des bonzes du pays, avec Mandalay – que s’étai allumée, début septembre, l’étincelle qui avait ensuite enflammé le pays...

La sangha (la communauté monastique) a été laminée par la répression. Des centaines de bonzes ont été arrêtés, forcés à quitter le froc, interrogés et humiliés par leurs geôliers. «Nous suspectons un usage fréquent de la torture. Les conditions sanitaires dans les centres de détention sont épouvantables. Il y a un manque de soins et de médicaments», indique un enquêteur d’Amnesty international après une mission de deux semaines. Win Shwe, un militant de la Ligue nationale pour la démocratie, le principal parti d’opposition, est mort pendant un interrogatoire le 27 septembre. L’ambassade britannique à Rangoun estime qu’entre 2 000 et 2 500 personnes étaient encore détenues à la fin octobre, parmi lesquelles de nombreux moines....

Prises d’otages. Ces dernières semaines, beaucoup de familles ont retiré leurs enfants qui étudiaient dans des monastères de peur qu’ils soient inquiétés par les autorités birmanes ou impliqués dans une nouvelle vague de révolte. Seules quelques centaines de bonzes résident encore dans le monastère Mahagandhayon, à Mandalay, le plus grand du pays...

Mais si le mouvement des jeunes bonzes est en déroute, le sentiment de colère engendré par les violences commises contre les religieux est plus vif que jamais, tant au sein de la communauté monastique que parmi les laïcs....

LIRE l'article en entier : liberation




Le 31 octobre


  • Une centaine de moine ont défilé ce jour

Une centaine de moines (peut-être plus) ont défilé ce mercredi dans une ville du centre de la Birmanie

Les moines ont marché pendant environ 30 minutes dans la ville de Pakokku (environ 500 kilomètres au nord de Rangoun) en récitant des prières mais sans proférer de slogans hostiles au pouvoir. "C'est très étrange, ces moines défilaient pour la première fois depuis la répression" a indiqué une habitante de cette ville source : courrierinternational

Pour Rappel, Pakkoku, où se trouvent plus de quatre-vingts monastères bouddhistes, a été le point de départ de la première vague de manifestations. Les heurts entre les forces militaires et les manifestants bouddhistes, le 6 septembre, avaient provoqué des manifestations dans d'autres villes birmanes.


Remarques

- Les moines bouddhistes de la tradition théravada ne récitent pas de prière, pas au sens religieux du terme. Bouddha n'était pas un Dieu alors les moines ne prient pas, ils méditent ou récitent des chants Metta, donc rien à voir avec la prière comme on l'entend en occident.

Extraits du Metta sutta :

...Toute chose qui est vivante,
Faible ou forte,
Longue, grande ou moyenne,
Courte ou petite, visible ou invisible,
Proche ou lointaine, née ou à naître,
Que tous ces êtres soient heureux.

Que nul ne déçoive un autre ni ne méprise aucun être
Si peu que ce soit;
Que nul, par colère ou par haine,
Ne souhaite de mal à un autre.

Ainsi qu'une mère au péril de sa vie surveille et protège son unique enfant,
Ainsi avec un esprit sans limite doit-on chérir toute chose vivante,
Aimer le monde en son entier,
Au-dessus, au-dessous et tout autour,
Sans limitation,
Avec une bonté bienveillante et infinie.

Étant debout ou marchant,
Étant assis ou couché,
Tant que l'on est éveillé on doit cultiver cette pensée.
Ceci est appelé la suprême manière de vivre.

Abandonnant les vues fausses,
Ayant la vision intérieure profonde,
Vertueux, débarassé des appétits des sens,
Celui qui est perfectionné ne connaîtra plus la renaissance.



- Comme par hasard ce matin de nombreux journaux du web ou blogs parlent de nouveau de la Birmanie, alors que ces derniers jours c'était le silence ou presque....

Les moines birman ont bien compris cela, et sans doute, ont ils de nouveau défilé, pour qu'on ne les oublie pas.



  • Birmanie, l'impasse démocratique : ICI

Plus d'un mois après les violentes répressions des manifestations pro-démocratiques en Birmanie, la situation ne va pas en s'améliorant. Les moines bouddhistes ont repris les manifestations, la junte recrute des enfants-soldats, et Bernard Kouchner peine à convaincre les voisins asiatiques du pays à oeuvrer pour la réconciliation nationale.


  • Les monastères de la révolte (Lire l'article en entier : monde.fr)
Extraits :

Genoux repliés sous lui, recroquevillé au fond de son fauteuil en rotin, le jeune moine mâchouille mécaniquement sa boule de bétel rouge sang. On devine son corps tout frêle sous les trois robes safran qui se superposent dans un joli nuancier de couleurs.

Il a 27 ans, en paraît presque dix de moins, et vit au monastère depuis onze ans déjà, au rythme des réveils à 4 h 30, de l'aumône du matin, de la méditation du soir.
Il est l'un de ces 500 000 bonzes - souvent jeunes - qui se sont jetés dans les rues, en septembre, pour protester contre la hausse des prix. L'un de ceux, aussi, qui ont choisi de braver la peur et l'hostilité de la junte en retrouvant leur monastère. Mais il est bien davantage que cela encore.

Ce moine-là - on taira son nom - a une histoire. En témoignent, sous son crâne rasé, ses yeux comme rétrécis par le poids de ses récents souvenirs, et une fatigue lourde. Autant que les traces rouges dessinées derrière son cou, stigmates des coups de bambou qu'il a reçus, ils racontent les deux journées des 5 et 6 septembre, et leur scénario impensable : lui, attaché à un poteau électrique, en pleine rue, avant qu'on ne le force à troquer sa robe contre le traditionnel longyi noué autour de la taille. Pour la première fois depuis le coup d'Etat et la mise en place d'un régime militaire, en 1962, l'armée birmane s'est levée contre les moines, les fusils se sont dressés contre les robes...

.....Ces dernières années, la pauvreté croissante, surtout dans ces contrées arides qu'on appelle la "zone sèche", a conduit des parents de plus en plus nombreux à envoyer leurs jeunes garçons chez les bonzes. En Birmanie, le monastère est vraiment la maison du Bon Dieu : cantine pour tous les affamés, garderie pour les enfants, colonie de vacances, école pour tous ceux qui ne peuvent payer les indispensables dons à une école d'Etat prétendument gratuite. On y apprend tout par coeur, en répétant et répétant pendant des heures, comme dans toutes les écoles du pays. Chaque Birman y a séjourné pendant plusieurs mois, au moins deux fois dans sa vie : à 11 ans, puis plus tard vers 20 ans. Chaque Birman a en lui une part de moine...


...Le 6 septembre, les supérieurs se retrouvent dans le plus grand monastère de la ville, Maha Visutarama, qui compte même un dispensaire et abrite entre 700 et 1 000 religieux en temps ordinaire. En ce mois d'octobre, ils ne sont plus que 180 - certains sont prudemment rentrés au village, d'autres ont disparu, laissant des couches vides entre les tissus tendus des dortoirs...

...La marche marque le début d'une drôle de campagne de résistance passive : l'aumône des militaires est refusée. "Mes moines ont posé le couvercle sur le bol, ou l'ont retourné", explique-t-il. On appelle ça le "patam nikujjana kamma", littéralement : "retourner l'aumône"...

Durement réprimé fin septembre, le mouvement de rue a pris fin. De l'autre côté de la rivière, dans l'exceptionnel site de Pagan, où 2 000 temples dorés huit fois centenaires s'étendent sur 42 kilomètres carrés, le supérieur du monastère de Yatana Mang, 36 ans, assis en tailleur sur le lino devant l'autel où trônent Bouddha et trois coupes de fruits, raconte qu'il a refusé "par deux fois" l'aumône des autorités militaires de la ville, avant d'accepter la dernière offrande : "La troisième fois, j'ai dit oui, sinon, c'était la prison. Mais je donne aux gens les plus pauvres du village."

Des robes sont étendues sur les fils à linge aux premiers rayons de soleil de la saison sèche. Seuls quelques moinillons traînent dans la salle de prière. "Si les prix remontent, les manifestations reprendront. Nous n'avons pas aimé que les militaires rentrent dans les monastères", assure le supérieur. Non sans malice ni gourmandise, il raconte que, il y a quelques jours, une délégation d'une vingtaine de militaires est venue le trouver. Ils se sont prosternés, et lui ont demandé, à genoux, si, pour le Festival des moissons, en décembre, ils pourraient loger au monastère. Yatana Mang accueille d'ordinaire 80 moines. En cette fin octobre, ils ne sont plus que vingt. "Désolé, pas possible. Nous n'avons pas de place", a pourtant répondu le supérieur.
Lire cet article en entier ICI





Dans mon Message précédant sur la Birmanie, j'ai déjà évoqué le fait que des enfants sont enrôlés de force dans l'armée.
Ci après, un nouvel article sur ce sujet qui me tiens particulièrement à cœur :

  • Reportage au pays des enfants soldats






Sur 300 000 enfants soldats estimés dans le monde, 70 000 au moins sont en Birmanie, enrôlés de force par la junte militaire et par son armée, la Tatmadaw. Depuis sa prise du pouvoir en 1962, la dictature mène une guerre acharnée contre les minorités - surtout contre les Karens - suspectées de vouloir déstabiliser l’unité du pays. Dans les rangs de la Tatmadaw comme dans ceux des milices minoritaires, on prend les armes et on combat quel que soit l’âge… Et contrairement à d’autres pays où des enfants sont soldats, aucune instance internationale de protection de l’enfance et des droits de l’homme ne peut intervenir en Birmanie.

Dans un rapport publié aujourd’hui, Human Rights Watch dénonce le recrutement forcé d’enfants soldats par l’armée birmane, la Tatmadaw. Qui recrute toujours plus d’enfants afin de former sur le terrain les futurs cadres de son armée.
Basé sur une enquête menée en Birmanie, en Thaïlande et en Chine – trois pays frontaliers où des enfants qui ont déserté se réfugient - le rapport révèle que des primes sont versées aux recruteurs et aux intermédiaires pour chaque nouvelle recrue. En effet, quand un soldat de la Tatmadaw enrôle une jeune recrue (âgée de 9 à 11 ans), il reçoit une récompense : le plus souvent, 20 dollars US et 150 kg de riz, de quoi nourrir sa famille pendant six mois.

Lire l'article : lepoint





  • Il faut sauver Min Ko Naing ( un article du monde.fr, à lire en entier )
Extraits :
La junte militaire birmane est en train de gagner son pari : réinstaller le silence, l'oubli et la mort après la "preuve de vie" lancée à la face du monde, il y a quelques semaines, par son peuple et par ses moines.
Nous constatons chaque jour, partout ou presque, une démobilisation des énergies, des émotions et des protestations - et ce, alors même qu'un millier d'opposants politiques, au moins, endurent probablement le pire dans des prisons infectes.

Nous ne connaissons même pas le lieu de détention du plus emblématique de ces opposants martyrs : Min Ko Naing, arrêté en 1988, à 26 ans, libéré en 2004 après seize années de torture et arrêté de nouveau le 22 août, dès le début des manifestations. "Disparu", nous dit-on. Juste "disparu". Et nul ne bronche, nulle chancellerie ne proteste ni ne s'interroge plus avant, quand on annonce que Min Ko Naing, cette autre incarnation de l'esprit de résistance en Birmanie, aurait "disparu"...

Lire l'article en entier ICI




  • Traque sur Internet à la recherche de "Mister X", reporter de la radio birmane en exil

Extraits :

Depuis des semaines, Moe Aye, rédacteur en chef de Democratic Voice of Burma (DVB), radio birmane en exil en Norvège, est sans nouvelle de trois de ses reporters birmans qui travaillent sur place en clandestins. La plupart des cinquante autres journalistes de son équipe en Birmanie font "silence radio". Ou plutôt silence Internet...


.... Le 17 septembre, Mister X transmet un article sur les bonzes qui marchent et prient à Kyauk Pa Daung : "Les forces du gouvernement les suivent. Pas d'arrestations, pas de tir. Les bonzes ont fait le tour de la ville et sont retournés à leur monastère." Le 19 septembre, il envoie des photos de la première marche de bonzes. Le 20 septembre, les bonzes d'autres villes tentent de venir à Rangoun : "Le gouvernement bloque les routes, contrôle les bus et les trains et regarde s'il y a des bonzes à bord et les fait sortir. Il y a des rumeurs disant que l'armée pourrait tirer très bientôt sur les bonzes." Le 26 septembre, un courriel très court : "Ils commencent à tirer, ils frappent. Je m'enfuis, à bientôt si j'ai de la chance." Dans un fichier audio en pièce jointe, on entend une voix haletante, des cris...

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