-Pour info : (Depuis le mois d'avril 08) Mes résumés, analyses, traductions, remarques,  et réflexions personnelles sont en bleu. Les articles, dépêches, rapports, résolutions ou citations sont en noir

jeudi 14 février 2008

Birmanie articles et reportages







DU 3 au 12 décembre 2007

Le 12 décembre

  • Le Myanmar rejette le rapport de l'Onu sur la répression birmane

Le Myanmar a rejeté mardi le rapport d'un émissaire de l'Onu accusant la junte au pouvoir d'un recours excessif à la force contre des manifestations de rue auxquelles participaient des moines bouddhistes.

Wunna Maung Lwin, ambassadeur du Myanmar auprès de l'Onu à Genève, a affirmé que rien ne justifiait une enquête élargie sur la répression de ce mouvement qu'il a qualifié de "défi".

"Exercer son droit souverain pour faire face à une situation de violence ne devrait pas être interprété comme une violation des droits de l'homme", a-t-il dit lors d'une réunion du Conseil des droits de l'homme de l'Onu.

"Nous avons été en mesure de rétablir le calme et la stabilité et la situation est revenue à la normale dans l'ensemble du pays", a-t-il ajouté.

La répression du mouvement pour la démocratie de septembre dernier a été condamnée à travers le monde et a suscité des appels à des sanctions contre l'ex-Birmanie.

Dans un rapport établi à l'intention du Conseil des droits de l'homme, l'envoyé spécial des Nations unies Paulo Sergio Pinheiro estime qu'au moins 31 personnes ont été tuées dans les opérations ordonnées par la junte. Les médias officiels ne reconnaissent que dix morts.

Lwin a déclaré au Conseil que son pays était déçu par le rapport de l'Onu et il a démenti une allégation de Pinheiro selon laquelle mille des 4.000 personnes arrêtées après les incidents seraient encore derrière les barreaux.

"Presque tous ceux qui avaient été arrêtés en rapport avec les événements de septembre ont été remis en liberté", a-t-il dit, ajoutant que son gouvernement avait amnistié 8.585 personnes et n'en maintenait que 80 en détention pour "atteinte aux lois en vigueur au Myanmar".

Il a aussi accusé des "opportunistes politiques" de chercher à attirer l'attention sur le Myanmar à leur seul profit et a mis en doute la fiabilité de nombreux témoins cités par Pinheiro.

Vendredi, le Conseil examinera une résolution présentée par l'Union européenne pour que Pinheiro retourne au Myanmar d'ici mars prochain afin d'y évaluer la situation plus en profondeur.

  • Bush accentue la pression sur la junte
Après la publication du rapport Pinheiro, selon qui la répression de septembre a fait 31 morts, le président américain affirme: "le monde ne peut pas revenir aux affaires courantes avec le général Than Shwe et sa junte". Il est prêt à de nouvelles sanctions.

George W. Bush a menacé mardi le régime birman de nouvelles sanctions s'il ne permet pas une transition démocratique et ne libère pas l'icône de l'opposition Aung San Suu Kyi et les prisonniers politiques.
Le président américa s'est à nouveau employé à rallier une communauté internationale divisée sur les moyens à employer face à la junte militaire au pouvoir en Birmanie, après la répression meurtrière des manifestations de septembre.
"Si le régime continue à ignorer les appels à une véritable transition démocratique et à la libération d'Aung San Suu Kyi et d'autres prisonniers politiques, les Etats-Unis sont prêts à prendre la tête d'efforts internationaux pour imposer davantage de sanctions au régime", a dit M. Bush dans un communiqué.







Le 10 décembre

  • Le journaliste birman Win Tin est emprisonné depuis dix-huit ans
A l'occasion de la Journée des droits de l'homme, lundi 10 décembre, Reporters sans frontières rappelle que 130 journalistes sont aujourd'hui emprisonnés. Parmi eux, le Birman Win Tin,en prison depuis dix-huit ans.

Agé de 77 ans, l'ancien rédacteur en chef du quotidien Hanthawathi, membre du comité exécutif de la Ligue nationale pour la démocratie (LND), a été arrêté le 4 juillet 1989, quelques jours avant l'opposante Aung San Suu Kyi, Prix Nobel de la paix en 1991, avec laquelle il menait des combats politiques. Trois fois condamné, il cumule une peine de vingt ans de réclusion.

source : lemonde



  • l'ONU perd patience:
La patience de la communauté internationale à l'égard de la junte militaire au pouvoir en Birmanie "approche de ses limites", a prévenu le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon. "Le peuple de Birmanie a souffert d'isolement depuis si longtemps, il est grand temps aujourd'hui pour les autorités et pour le peuple birman d'être en mesure de bénéficier d'une démocratie véritable et d'une intégration véritable au sein de la communauté internationale", a-t-il déclaré.
Ban Ki-moon, qui effectuait une halte en Thaïlande sur le chemin de la conférence internationale de Bali sur le climat, a précisé que la mission de son émissaire pour la Birmanie, Ibrahim Gambari, se poursuivrait et que l'objectif était de réunir autour d'une même table la junte et l'opposante Aung San Suu Kyi.

"J'appelle les dirigeants birmans à plus d'engagment sur la voie de la démocratisation en garantissant les droits de l'Homme et en permettant à Aung San Suu Kyi d'engager un dialogue avec les hauts dirigeants du pays", a-t-il ajouté.

source : AFP







Le 9 décembre:




Les yeux dans le monde

Dans le cadre du Festival ItinErrance “hors les murs”,
L’association Les yeux dans le monde a le plaisir de vous inviter à deux nouvelles projections de films documentaires Le jeudi 13 décembre à 19H

amphi DURAND- bâtiment Esclangon. Université Paris 6.
Place Jussieu / 75005 Métro Jussieu
(entrée libre)


Les projections seront suivies de débats
avec les réalisateurs :



19h00
Petits aménagements avec l'Occident
documentaire de Grégory Cohen, 2007, 20 min
En présence du réalisateur.
(membre des yeux dans le monde)

La France serait-elle devenue la nouvelle terre sacrée du bouddhisme ?
Parti de Birmanie, U Kumara tente de préserver son rôle de moine
bouddhiste à Paris. Bien accueilli auprès des fidèles qui voient en
lui un moyen de garder des liens avec leur culture d'origine, il
devient plus compliqué de se faire comprendre lorsqu'U Kumara est
invité dans « les temples de l'ANPE ». Au travers du quotidien d'U
Kumara, ce film interroge le dialogue - et souvent les malentendus -
entre deux cultures parfois aux antipodes l'une de l'autre.


Les yeux dans le monde
Collectif de photographes, dessinateurs
et cinéastes documentaristes

http://www.lesyeuxdanslemonde.org/


Le 8 décembre

  • Rappel : Au moins 31 personnes tuées ( voir aussi les autres articles ci dessous du 7 décembre)

Le 08 décembre 2007 : Le rapporteur spécial des Nations Unies,Paulo Sergio Pinheiro a déclaré qu’au moins 31 personnes étaient mortes et jusqu’à 4.000 autres ont été détenus dans la répression par la junte birmane des démonstrations pro-démocratiques de septembre et octobre.
Après sa visite en Birmanie le mois dernier, Pinheiro a présenté un rapport sur les protestations et la répression qui s’en est suivi, et qui sera présenté au Conseil des droits de l’Homme de l’ONU, mardi prochain.

Selon un communiqué de presse de l’ONU, Pinheiro qualifie la répression violente des protestations par les forces gouvernementales d’« inutile et disproportionnée », et il a indiqué qu’il avait eu des détails sur 16 décès supplémentaires qui s’ajouteraient aux 15 personnes officiellement rapportées être mortes selon des comptes de gouvernement.

« De nombreux rapports des massacres indiquent que la version fournie par les autorités tendrait à considérablement sous-estimer la réalité. » précise Pinheiro.

Le rapporteur spécial a dit que les rapports de « témoins oculaires crédibles » avaient indiqué que plus de 30 personnes avaient été tuées.

Pinheiro estime le nombre de personnes arrêtées en lien avec les protestations entre 3.000 et 4.000, dont entre 500 et 1.000 qui seraient encore détenues, et il exprime ses inquiétudes concernant les moyens « secrets » de détention employés par le gouvernement.

Au moins 74 cas de disparitions ont été également notés dans le rapport de Pinheiro, et il dit que les allégations parlant d’un grand nombre de corps qui auraient été secrètement brûlés dans des crématoriums étaient « très inquiètantes ».

Pinheiro a présenté son rapport au gouvernement birman, y compris les noms des disparus, tués et détenus, et recommandés la libération immédiate de tous ceux qui seraient encore détenus toujours en lien avec les protestations.

Il a également invité le régime à libérer l’information sur le lieu détention de ceux qui étaient toujours retenus pour permettre à des représentants de Croix Rouge de leur rendre visite et de fournir des informations sur les personnes manquantes, ainsi que sur celles qui ont été tuées pour permettre la restitution des dépouilles à leurs familles.

Le HRW (Human Right Watch) a également indiqué qu’il estime que le gouvernement cache l’ampleur de la répression sur des manifestants, selon un communiqué de presse hier.

« La répression de Birmanie est loin d’être terminée », a déclaré Brad Adams, directeur pour l’Asie de l’organisation.

« Une répression féroce continue, et le gouvernement continue de mentir au sujet de l’ampleur des décès et des détentions. »

Le HRW, qui a publié un rapport détaillé sur le répression hier, a documenté estimé à 20 le nombre des décès pour la seule ville de Rangoon liés aux protestations, mais l’organisation croit savoir que la réalité est bien plus dramatique.

Le HRW a également noté le rôle de la milice Swan Arr Shin, des soldats et de la police anti-émeute dans la répression violente.

« Les généraux ont lâché leurs gangsters civils, les soldats et la police contre des moines et d’autres manifestants pacifistes », ont dit Adams.

« Maintenant, ils vont devoir s’expliquer sur les tués et jeter la lumière sur le sort des disparus. »

L’organisation réclame une action accrue par la communauté internationale, en particulier le Conseil de Sécurité de l’ONU et les pays ayant de bonnes relations avec la Birmanie, pour faire pression le régime.

« Il est plus que temps que le Monde impose un embargo sur les armes par l’ONU et des sanctions financières, qui pénaliseraient les chefs de junte birmane jusqu’à ce qu’ils acceptent de faire de vrais changements. » a indiqué Adams.

« Des pays comme la Chine, l’Inde et la Thaïlande ont la responsabilité de prendre des actions afin d’inciter les généraux responsables à en finir avec ce long cauchemar de la répression militaire. »

Reportage par Democrati Voice of Burma

Traduction par isara pour Karuna



Le 7 décembre:

  • Des monastères redistribuent les offrandes de la junte aux pauvres
Quatre monastères de Pakokku, dans la province de Magwe, qui ont reçu des donations de nourriture de la part du gouvernement, ont redistribué ces offrandes aux pauvres et ont refusé de donner la bénédictions aux fonctionnaires.

Des moines de ces quatre monastères de Pakokku disent vouloir montrer ainsi qu’ils continuaient leur boycott religieux contre le régime.

Un moine de monastère de Bawde Mandi a expliqué qu’ils avaient redistribué les offrandes en signe de protestation contre le régime.

« Nous avons accepté la donation de riz parce qu’il n’est pas approprié de rejeter une offrande, mais par la suite, nous avons donné le riz aux pauvres gens du voisinage. », a-t-il précisé.

Un autre monastère a vendu le riz offert par les fonctionnaires et a donné l’argent à un hôpital local.

Article de AYE NAI pour Democratic Voice of Burma : ICI
Traduction faites par Isara pour Le site Karuna


  • Le pouvoir militaire campe sur une ligne dure
Après avoir laissé espérer une timide ouverture, le pouvoir birman semble se raidir à nouveau.
L'expulsion, mardi 4 décembre, du chef de l'équipe des Nations unies en Birmanie, Charles Petrie, confirme la ligne dure adoptée par la junte face aux pressions de la communauté internationale (...)

Le départ forcé du haut responsable des Nations unies est intervenu alors que la junte a fait savoir qu'elle déniait tout rôle à Aung San Suu Kyi (...)

Un incident survenu le 30 novembre dans un monastère de Moegok, situé près de la ville de Mandalay, a illustré l'extrême nervosité du régime. L'armée est intervenue pour encercler le monastère alors que quatre cents moines s'étaient rassemblés pour une cérémonie rituelle d'offrandes. Les autorités redoutaient que les religieux n'entament une procession vers une pagode voisine, selon un scénario bien établi lors des manifestations de septembre.

"Le régime va continuer à agir unilatéralement sans négocier avec d'autres parties", a commenté Aye Chan Naing, directeur de Democratic Voice of Burma (DVB)

"En surface, le gouvernement semble tout contrôler"a précisé Moe Aye, le rédacteur en chef de DVB. "Mais la population est toujours mécontente et saisira une prochaine occasion pour se manifester."

Lire l'article en entier : lemonde

  • Au moins 31 morts pendant la répression fin septembre:

Au moins 31 personnes ont été tuées pendant la répression fin septembre en Birmanie du mouvement de protestation emmené par des moines bouddhistes, selon le rapport d'un expert du Conseil des droits de l'homme de l'ONU diffusé vendredi à Genève.

La répression a fait au moins 31 morts et 74 disparus, et 653 personnes ont été arrêtées, selon le rapport de M. Sergio Pinheiro, qui a enquêté sur place du 11 au 15 novembre dernier en sa qualité de rapporteur spécial sur la situation des droits de l'homme en Birmanie.

La junte militaire au pouvoir a confirmé la mort de 15 personnes mais M. Pinheiro a indiqué avoir reçu des informations sur au moins 16 autres tués.

"Plusieurs informations sur les morts indiquent que les chiffres fournis par les autorités sont largement sous-estimés", selon le rapport que M. Pinheiro doit présenter mardi prochain au Conseil des droits de l'homme de l'ONU, réuni pour la semaine en session plénière à Genève.

"L'utilisation de la force meurtrière par les forces de l'ordre du 26 au 29 septembre 2007 en Birmanie était en contradiction avec les principes fondamentaux" du droit international, selon l'expert.

Les prisonniers, et plus particulièrement les militants politiques et les défenseurs des droits de l'homme, sont toujours soumis à la torture et à des traitements inhumains et dégradants, a dénoncé M. Pinheiro.

L'expert de l'ONU, autorisé pour la première fois en quatre ans à se rendre en Birmanie, a regretté de ne pas avoir pu rencontrer la dirigeante de l'opposition, la Prix Nobel de la paix Aung San Suu Kyi, assignée à résidence.
Les autorités lui ont cependant assuré que "cette possibilité reste ouverte pour ses missions de suivi".

Le régime militaire en Birmanie "continue de mentir" sur le nombre de personnes tuées et arrêtées lors de la répression, a affirmé vendredi Human Rights Watch (HRW).

Dans un rapport de 140 pagessur la répression des manifestations populaires en Birmanie (voir article ci dessous) HRW déclare avoir dénombré 20 morts uniquement à Rangoun, soit 10 de plus que le bilan officiel, et estime que le chiffre des tués est "bien plus élevé" que ce que la junte admet et que "des centaines" de personnes restent en détention.

  • Selon un rapport de 130 pages paru ce jour : Une répression plus sanglante que ne l’admet le gouvernement

Les arrestations continuent au milieu de l’inaction internationale

New York, le 7 décembre 2007) – Beaucoup plus de personnes ont été tuées et arrêtées au cours de la violente répression du gouvernement contre les moines et d’autres manifestants pacifiques en septembre 2007 que ne l’a admis le gouvernement birman, affirme Human Rights Watch dans un nouveau rapport paru aujourd’hui. Depuis la répression, le régime militaire a exercé toute la force de son système dictatorial pour intimider toute opposition, traquant les dirigeants des manifestations au cours de rafles nocturnes et défroquant les moines.

Le rapport de 140 pages, « Crackdown: Repression of the 2007 Popular Protests in Burma »
(« Répression : Riposte aux manifestations populaires de 2007 en Birmanie »), s’appuie sur plus de 100 entretiens avec des témoins oculaires en Birmanie et Thaïlande. C’est à ce jour le compte-rendu le plus complet des événements d’août et septembre.

Les recherches effectuées par Human Rights Watch ont établi que les forces de sécurité ont tiré sur la foule avec des balles en caoutchouc et des balles réelles, frappé les manifestants et les moines avant de les traîner dans des camions, et détenu arbitrairement des milliers de personnes dans des lieux de détention officiels et officieux. En plus des moines, de nombreux étudiants et autres civils ont été tués, bien que sans accès total et indépendant à ce pays il est impossible de déterminer le nombre exact de victimes.

« La répression en Birmanie est loin d’être terminée », a déclaré Brad Adams, directeur pour l’Asie à Human Rights Watch. « La répression brutale se poursuit, et le gouvernement continue de mentir sur le nombre réel de morts et de détentions. »

Human Rights Watch a constaté que la répression avait été menée en partie par l’Union Solidarity and Development Association (Association pour la solidarité et le développement syndical, USDA), une organisation « d’aide sociale de masse » comptant plus de 23 millions de membres et entretenue par l’armée birmane pour diriger un futur gouvernement civil. Cette organisation a agi aux côtés des milices Swan Arr Shin (Les tout puissants), des soldats et de la police anti émeutes, frappant et arrêtant les militants.

Le rapport fait état du meurtre de 20 personnes à Rangoun, mais Human Rights Watch estime que le nombre de victimes y a été beaucoup plus élevé, et que des centaines d’autres personnes sont encore emprisonnées. Human Rights Watch a été dans l’impossibilité de recueillir des informations sur les meurtres et les détentions pour d’autres villes et localités où les manifestations se sont déroulées.

Human Rights Watch a déclaré que des centaines de protestataires, dont des moines et des membres du groupe des étudiants de la Génération 88, qui ont conduit des manifestations jusqu’à leur arrestation à la fin août, sont portés manquants. Human Rights Watch a noté qu’avant les manifestations, plus de 1 200 prisonniers politiques qui se morfondaient dans les camps de travail et les prisons de Birmanie.

Les généraux ont lâché leurs voyous en civil, leurs soldats et leurs policiers contre des moines et d’autres manifestants pacifiques », a déclaré Adams. « Maintenant, ils devraient rendre des comptes pour ceux qui ont été tués et faire la lumière sur le sort des disparus. »

Human Rights Watch a appelé à une action internationale plus importante, y compris de la part du Conseil de Sécurité des Nations Unies, afin de faire pression sur le gouvernement birman pour qu’il procède à des réformes majeures. Le 11 décembre, le Rapporteur spécial de l’ONU pour les droits de l’homme, Paulo Sérgio Pinheiro, présentera ses conclusions sur le répression au Conseil des droits de l’homme à Genève.

Human Rights Watch a critiqué le manque d’action des pays ayant de bonnes relations et de l’influence sur la Birmanie, comme la Chine, l’Inde, la Russie, la Thaïlande, et d’autres membres de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est. La Chine a fait clairement savoir qu’elle ne permettrait pas au Conseil de Sécurité de l’ONU de discuter de la Birmanie de façon décisive. Malgré le meurtre d’un journaliste japonais par les forces de sécurité birmanes, le Japon a réagi timidement.

« Il est temps que le monde impose un embargo sur les armes et des sanctions financières de l’ONU, pour porter atteinte aux dirigeants birmans jusqu’à ce qu’ils entreprennent de réels changements », a insisté Adams. « Des pays comme la Chine, l’Inde et la Thaïlande ont la responsabilité d’agir pour aider à ce que les généraux rendent compte de leurs actes, et pour mettre un terme à ce long cauchemar de répression militaire. »

source : Human Rights Watch (sur ce site, dans la version Anglaise, vous pouvez télécharger le Rapport complet en Anglais, au format PDF )
- Info également relayée par isara, pour le site Karuna



Le bilan de la répression ( plus de détails ci dessus)

Le bilan établi des décès dus à la répression du mouvement démocratique de septembre par la junte militaire au pouvoir au Myanmar s'élève à vingt morts et il est sans doute beaucoup plus lourd, a déclaré vendredi (7/12) l'ONG Human Rights Watch.

Dans le compte rendu le plus détaillé à ce jour des évènements, l'organisation américaine décrit comment les militaires ont tiré à balles réelles sur des groupes de civils en fuite et ont frappé les personnes interpelées.

Il fournit la preuve de vingt décès d'étudiants, de moines bouddhistes et de civils à Rangoun mais estime que le nombre de morts dans la plus grande ville du pays ainsi qu'en province est probablement beaucoup plus élevé.

L'ONG a recueilli une centaine de témoignages, mais n'a pas pu obtenir d'informations en dehors de Rangoun en l'absence d'autorisation de se rendre sur place.

"Outre les moines, de nombreux étudiants et d'autres civils ont été tués, mais il est impossible de déterminer le nombre exact de victimes sans accès indépendant", a-t-elle dit.

Le bilan officiel livré par les médias s'élève à dix morts. L'envoyé spécial des Nations unies pour les droits de l'homme Paulo Sergio Pinheiro, qui s'est rendu dans le pays le mois dernier, a cependant indiqué que la junte militaire avait admis un bilan d'au moins 15 morts (oui mais rien qu'à Rangoun)

Pinheiro publiera la semaine prochaine un rapport sur sa mission et promet un bilan des victimes sur tout le pays.

En 1988, la répression pendant plusieurs mois des manifestations démocratiques avait fait environ 3.000 morts.



  • le ministère de l’Information Birman demande aux journalistes asiatiques de "rectifier les exagérations des médias occidentaux"
Le ministre de l’Information birman, Kyaw Hsan, a appelé, le 4 décembre 2007, les journalistes des pays asiatiques voisins appartenant à l’ASEAN (Association of Southeast Asian Nations) à " s’unir afin de produire une information objective, pour résister aux médias des puissances occidentales" selon le journal New Light of Myanmar, un quotidien d’Etat.

"Certaines grandes puissances utilisent les médias comme une arme pour interférer dans les affaires internes des petites nations" et diffusent "de fausses informations avec un point de vue négatif pour ternir l’image du pays dans le monde entier" a déclaré Kyaw Hsan, à Naypytaw, la nouvelle capitale administrative, à l’occasion d’une réunion de l’ASEAN. Le gouvernement reproche aux médias occidentaux d’avoir exagéré les manifestations prodémocrates des mois d’août et de septembre dernier.



L'Art au service de la Birmanie :

A la suite de l’appel aux artistes que l’Association Suisse-Birmanie avait lancé il y a déjà quelques mois, une vingtaine d’œuvres seront vendues aux enchères le 15 mars 2008 lors des sessions de l’Assemblée du Réseau Européen pour la Birmanie (...)

Les bénéfices de la vente des oeuvres seront versés à la chaîne de radio et de télévision : " The Democratic Voice of Burma " qui a été à l’origine de la transmission des événements tragiques survenus en septembre 2007 en Birmanie.
Source = http://www.birmanie.ch/Projets.htm





Voir tous les tableaux : ICI





Le 6 décembre :

  • Democratic Voice of Burma récompensé:

Reporters sans frontières et la Fondation de France ont décidé de récompenser, dans la catégorie "Média", la radio-télévision Democratic Voice of Burma, l'une des sources d'informations les plus fiables pendant la crise birmane.



  • Ne pas laisser s'installer l'oubli
Dans une déclaration publiée en commun avec 12 autres ONG présentes en Birmanie, Médecins du Monde a récemment exprimé sa grande inquiétude face à la répression qui s'est abattue sur le pays, a dénoncé les dramatiques conditions de vie de tout un peuple mais également pointé les lourdes contraintes qui entravent toutes les activités humanitaires. Nous avons relayé les préoccupations des acteurs de terrain face à l'installation de poches de famine notamment dans les Etats les plus périphériques. Nous avons aussi dénoncé la progression inquiétante des maladies de la pauvreté, tuberculose et sida en tête, pour lesquelles les réponses sanitaires nationales sont inexistantes.

Acteur humanitaire dans le pays depuis plus de 15 ans au travers de programmes de lutte contre le VIH / sida, nos activités ont été affectées par la répression qui s'est abattue sur le pays. Nous sommes les témoins directs de la très grande précarité dans laquelle vivent les plus marginalisés et plus particulièrement de très jeunes filles pour lesquelles la prostitution constitue le seul moyen de survie. Alors que officiellement le port d'un préservatif n'est plus synonyme de prostitution, les personnes se prostituant sont terrorisées à l'idée d'en posséder car elles risquent un emprisonnement pouvant aller jusqu'à 3 ans. Nos activités réalisées en unité mobile hors des dispensaires ont été également ciblées par les forces de sécurité en civil qui quadrillent Rangoon, ces dernières menaçant l'équipe médicale birmane en cas de poursuite des activités.

Par ailleurs, il nous a été notifié par écrit l'interdiction de distribution de matériel injectable propre dans les maisons d'injection de l'Etat du Kachin proche de la frontière chinoise. Cette distribution est depuis plusieurs années le pivot de nos activités dites de « réduction des risques » de transmission du VIH auprès des usagers de drogue par voie intraveineuse dans ce pays 2eme producteur au monde d'héroïne. Là aussi, nous pouvons témoigner de la montée en puissance du harcèlement policier violent et des emprisonnements dont font l'objet les usagers de drogue. L'ensemble de ces mesures répressives et cette terreur policière a donc pour conséquence un accroissement des conduites à risques pour le VIH car les moyens habituels de prévention ne sont plus utilisés.

Lire la suite : ICI


Le 5 décembre



  • Passeur d’images de Birmanie
Win Htut. Depuis Rangoun, cet homme d’affaires de 26 ans, «citizen journalist» improvisé, a arrosé la planète blog de photos et de vidéos montrant la révolte des bonzes puis la répression.

En 1996, il n’avait que 16 ans, mais il s’était déjà engagé dans le manifestations étudiantes contre le régime militaire, les premières depuis l’été meurtrier de 1988 quand le mouvement pro-démocratique avait fait vaciller la dictature militaire. Onze ans plus tard, Win Htut est devenu un jeune homme d’affaires dont le café Internet, qu’il gère avec quelque amis, lui permet de vivre convenablement - un succès dans un pays o assurer le quotidien relève du défi. Aujourd’hui, Win Htut continue à s battre contre cette junte qui semble indéracinable : en septembre, lors de manifestations de bonzes, il a mis ses dons d’informaticien en œuvre pou envoyer par Internet de par le monde photos et vidéos des événements d Rangoun. Il a été l’un de ces nombreux citizen journalists anonymes qui ont permis au monde de savoir.

"Au départ, j’ai simplement essayé d’aider les bonzes en les approvisionnant en eau et en serviettes pour s’éponger. Ils devaient marcher très longtemps, c’était épuisant pour eux», dit le jeune homme, attablé dans un restaurant du centre de Rangoun.

Lire la suite de cet article de liberation : ICI



  • L'amnistie des prisonniers serait bidon

L'amnistie proclamée par la junte birmane et présentée comme un geste de conciliation et d’apaisement serait bidon selon le journal birman en exil The Irrawaddy. Ce sont principalement des droits communs qui ont recouvré la liberté et peu de prisonniers politiques.

Le 4 décembre:

  • Le régime birman amnistie plus de 8.500 prisonniers !
La junte militaire au pouvoir en Birmanie a gracié 8.585 prisonniers pour montrer sa volonté de coopération avec les Nations unies et célébrer les progrès de son projet de Constitution, ont annoncé mardi les médias officiels.

On ignorait toutefois si les détenus remis en liberté faisaient partie des personnes arrêtées lors de la répression des manifestations contre le gouvernement de septembre. Une grande partie de la communauté internationale avait protesté contre la réaction de la junte et des responsables onusiens s'étaient en rendus en Birmanie.

Une dizaine de prisonniers politiques figurent parmi les personnes graciées mais aucun n'a été appréhendé pendant les dernières protestations, selon Nyan Win, porte-parole de la Ligue nationale pour la démocratie (LND) de la lauréate du prix Nobel de la paix Aung San Suu Kyi.

Des prisonniers, généralement de droit commun, sont traditionnellement amnistiés pour marquer les dates importantes comme la Journée de l'indépendance en janvier. Cette fois, selon le journal "Myanma Ahlin", il s'agissait de faire montre de "coopération avec les Nations unies et la communauté internationale" mais aussi de fêter l'avancement du projet de Constitution.(...)

La Ligue nationale pour la démocratie a demandé mardi la libération de tous les prisonniers politiques, que ce soient les personnes appréhendées pendant les manifestations d'août et septembre ou d'autres comme Aung San Suu Kyi, qui a passé 12 des 18 dernières années privée de liberté. Le communiqué a été lu pendant une cérémonie rassemblant quelque 200 personnes devant le siège de la LND à Rangoon, à l'occasion de la Fête nationale.

De son côté, le chef de la junte, le généralissime Than Shwe accusait les "pays néocolonialistes" et leurs marionnettes en Birmanie de provoquer l'agitation et la violence.

source : ICI


  • Une nouvelle Constitution sans Aung San Suu Kyi




Le régime militaire a exclu toute participation d'Aung San Suu Kyi et de son parti à la rédaction d'une nouvelle Constitution. « Aucune assistance ni conseil de qui que ce soit ne sont requis », a déclaré le ministre de l'Information, lors d'une très rare conférence de presse convoquée dans la nouvelle capitale birmane.

A Naypidaw, on ne peut entendre que la parole officielle birmane. Et lorsque celle-ci émane du ministre de l'Information, elle qualifie « d'insignifiante » la révolte des moines et « d'inutile » la participation de la prix Nobel de la paix à la rédaction de la future Constitution.

Dans un style inimitable, martial et solennel, les militaires birmans se disent plus que jamais décidés à concocter une nouvelle loi fondamentale. La dernière remonte à 1974, elle ne s'applique plus depuis presque vingt ans.

Mais de Rangoun à Naypidaw, la junte fait savoir depuis lundi qu'une commission de 54 personnes a commencé à travailler sur un texte de remplacement.

On ne sait pas vraiment qui participe à cette réflexion. Les généraux affirment qu'il s'agit de personnalités qui représentent tous les secteurs de la société birmane. Tous sauf un, évidemment les partis politiques d'opposition.

Lorsque cette Constitution sera rédigée, précisent les militaires, elle sera soumise à référendum, puis des élections seront ensuite organisées.

Cette feuille de route à la birmane n'a qu'un objectif : bâtir sans urgence aucune une « démocratie sous contrôle ».

Aux yeux des Occidentaux, ce processus qui écarte Aung San Suu Kyi n'est absolument pas crédible. Source : rfi


  • Le parti d'opposition demande la libération de sa dirigeante
Le principal parti d'opposition en Birmanie a demandé mardi aux généraux au pouvoir de libérer sa dirigeante, Mme Aung San Suu Kyi, ainsi que plus de 1.800 autres prisonniers politiques qui seraient actuellement sous les verrous.

"Nous demandons au gouvernement de libérer immédiatement et inconditionnellement tous les détenus politiques qui ont été emprisonnés en raison de leurs convictions politiques", a déclaré la Ligue nationale pour la démocratie (LND) à l'occasion d'une fête nationale marquant la naissance du mouvement d'indépendance en Birmanie, ex-colonie britannique.

Quelque 200 membres du parti se sont rassemblés mardi au siège de la LND à Rangoun où certaines personnes portaient des tee-shirts à l'effigie de Mme Suu Kyi, 62 ans, lauréate du Prix Nobel de la Paix assignée à résidence depuis 2003 et qui a été privée de liberté pendant la majeure partie des 18 dernières années.

Une cinquantaine de policiers en civil surveillaient le rassemblement depuis l'extérieur du bâtiment.

Le parti de Mme Suu Kyi a, également, demandé à la junte de libérer les moines bouddhistes et les étudiants arrêtés lors de la répression brutale fin septembre d'un mouvement de protestation populaire qui a constitué le plus sérieux défi aux généraux depuis 1988.

Selon Amnesty International, quelque 700 personnes arrêtées pendant et depuis les manifestations de septembre seraient encore sous les verrous, tandis que 1.150 prisonniers politiques qui étaient détenus avant les événements n'ont toujours pas été libérés.

Depuis la répression de septembre, les Etats-Unis et l'Union européenne ont décrété de nouvelles sanctions contre la Birmanie pour tenter de forcer des réformes politiques dans ce pays gouverné par l'armée depuis 1962.

Cependant, lundi, le régime a déclaré que la révolte de septembre avait été "insignifiante" et qu'il n'avait aucune raison d'inclure Mme Suu Kyi dans le processus de rédaction d'une nouvelle Constitution qu'il a encadré depuis 1993.

source : lematin




Le 3 décembre:

  • La junte Birmane prépare sa nouvelle constitution
La junte birmane a entrepris la rédaction d'une nouvelle Constitution, troisième des sept étapes d'une "feuille de route vers la démocratie", a annoncé lors d'une conférence de presse le ministre de l'Information, Kyaw Hsan.
Il n'a pas précisé combien de temps durerait cette rédaction confiée à un comité de 54 personnes nommées par l'armée.

L'élaboration des "principes fondamentaux détaillés" de la Constitution a pris plus de quatorze ans à une Convention nationale également nommée par la junte.

Lors de la même conférence de presse, le chef de la police, Khin Yi, a précisé que 2.927 personnes, dont 596 moines, avaient été arrêtées lors des manifestations d'août et septembre, déclenchées par la hausse des prix des carburants avant de prendre la forme d'une contestation de la junte en place depuis 1962.

Quatre-vingts personnes, dont 21 moines, restent détenues en attendant les résultats d'enquêtes sur ces manifestations, les plus importantes en près de vingt ans.

Des "mesures légales" dont il n'a pas précisé la nature seront prises contre les personnes jugées coupables, a-t-il ajouté.

La répression de ces manifestations a fait au moins 15 morts, suscitant des critiques sans précédent de la communauté internationale et des pressions en faveur de réformes démocratiques.

En dépit de ces critiques auxquelles s'est même jointe la Chine, alliée et partenaire commercial du Myanmar, la junte a fait savoir qu'elle n'avait l'intention de rien faire en dehors de sa "feuille de route", considérée par les Occidentaux comme un moyen de consolider l'emprise des militaires sur le pouvoir.
source: lemonde




- Rappel : Le 29 novembre, fermeture par les Forces de Sécurités du monastère de Maggin à Rangoon, très connu pour son action en faveur des malades du Sida. Sept moines, deux laïcs et six malades ont dû quitter le monastère.
Pour plus de détail sur cette fermeture, Lire Mon dernier message sur la Birmanie : du 19 au 29/11 : ICI


  • - Des forces de sécurité ont investi le monastère de Weikzawtaryone à Rangoon:
Des forces de sécurité ont investi le monastère de Weikzawtaryone à Rangoon à la recherche de moines ayant participé aux protestations de septembre. Il ont découvert cinq moines et ont décidé de les interpeler parce qu’ils avaient été reconnus sur des photos des manifestations.Un Père Supérieur du temple s’est opposé à ces arrestations et les habitants du voisinage se sont rassembler au monastère et, face à la foule nombreuse, les forces de sécurité ont reculé. Les moines recherchés en ont profité pour s’échapper ; l’un d’eux à depuis rejoint la frontière avec la Thaïlande.

- Une autre source révèle que la junte militaire « dé-robe » (défroque) par la force des moines considérés comme des leaders des démonstrations pro-démocratiques. Elle tente aussi de convaincre les abbés des monastères à se livrer à la chasse aux « dissidents » dans les rangs des moines. Source : Karuna



The Alliance of All Burmese Buddhist Monks : Allience de tous les moines bouddhistes, dont U Gambari était le leader (moine arrêté récemment et qui risque la peine de mort si il est jugé coupable de trahison: Rappel sur son arrestation lire ICI), condamne ses fermetures et actions de la Junte contre les monastères.









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