-Pour info : (Depuis le mois d'avril 08) Mes résumés, analyses, traductions, remarques,  et réflexions personnelles sont en bleu. Les articles, dépêches, rapports, résolutions ou citations sont en noir

mercredi 2 juillet 2008

Birmanie, deux mois après Nargis.


MISE A JOUR AU 3 JUILLET


Plan de ce message
Le 3 juillet
  • Deux mois après le cyclone Nargis, une situation encore précaire pour les sinistrés
le 2 juillet
  • l'A.M.I. continue d'aider les rescapés
  • Purge au sein du magazine Cherry suite à la publication d’un poème

Le 3 juillet
  • 1- Deux mois après le cyclone Nargis, une situation encore précaire pour les sinistrés
Deux mois après le passage du cyclone Nargis, l’urgence a laissé place à la reconstruction mais la situation du peuple birman est toujours préoccupante. Médecins du Monde poursuit ses opérations sur le terrain : cliniques mobiles auprès des populations les plus isolées, éducation à la santé et veille épidémiologique.

Présent depuis 15 ans en Birmanie, Médecins du Monde s’est mobilisé dès le lendemain du passage du cyclone et a déployé des cliniques mobiles dans la division de Rangoon et dans le delta de l’Irrawaddy.

A ce jour, Médecins du Monde concentre ses activités auprès des populations isolées de la grande périphérie de Rangoon et du delta de l’Irrawaddy afin de rétablir un accès aux soins de santé primaires et à l’eau. Cinq équipes médicales mobiles, composées essentiellement de personnel national, ont ainsi été formées et déployées dans les zones affectées. Deux sillonnent la division de Rangoon et trois circulent dans le delta de l’Irrawaddy -divisions de Pyapon, Dedaye et Bogale -, où 95 % des villages ont été détruits.

Six sages-femmes ont également été recrutées par MdM et ont reçu une formation complémentaire afin d’assurer un suivi des femmes enceintes lors des consultations mobiles.
Deux expatriés MdM, spécialisés dans les situations de catastrophes naturelles, ont reçu les autorisations pour sortir de la capitale et se rendre, accompagnés par des agents de liaison, dans le delta de l’Irrawaddy pour y effectuer une évaluation rapide et rencontrer les autorités locales.

Les équipes ont assuré environ 2 000 consultations par semaine. Les pathologies rencontrées sont principalement des infections respiratoires et cutanées, des diarrhées, des blessures liées au cyclone et des cas de malnutrition modérée. MdM a également mis en place un système de surveillance épidémiologique et nutritionnelle des enfants de moins de 5 ans.

L’eau stagnante accumulée dans les « ponds » (réservoirs naturels d’eau) et les conditions de vie précaire ont fortement augmenté le taux d’incidence de la malaria et de la dengue (les cas de dengue ont doublé par rapport à l’an passé). Pour pallier ce problème sanitaire, Médecins du Monde mène un programme d’éducation à la santé pour sensibiliser la population birmane aux bonnes pratiques de stockage de l’eau de pluie et au nettoyage des réservoirs d’eau, salinisés. (Médecins du Monde)


Le 2 juillet
  • 1-Aide Médicale Internationale ( A.M.I.)
Deux mois après le passage du cyclone Nargis sur le territoire de la Birmanie, le désastre qui a frappé les populations a laissé d’importants stigmates. Le bilan en pertes en vies humaines et en dégâts matériels établi durant les semaines qui ont suivi la nuit du 2 au 3 mai dernier (134 000 habitants de la région du delta auraient péri) n’a pas connu récemment d’évolution majeure. Après huit semaines d’intervention humanitaire consécutive à la catastrophe, la situation des 2,4 millions de personnes affectées par le cyclone reste extrêmement précaire, et nécessite une mobilisation continue des équipes humanitaires.

Dans ce contexte, les équipes d’Aide Médicale Internationale poursuivent leur action auprès des sinistrés des townships de Dala, Twantay et Seikki, dans la banlieue de Yangon. Dans les premiers jours qui avaient suivi le passage du cyclone, les évaluations des équipes d’Aide Médicale Internationale avaient permis de mesurer l’ampleur des destructions et des besoins, et d’identifier les personnes les plus touchées parmi les 260 000 habitants des trois townships.

« Plus de 150 tonnes de riz ont été distribuées »

Depuis la mise en œuvre d’un plan d’action à six mois défini à la mi-mai, les équipes d’AMI ont distribué de la nourriture (plus de 150 tonnes de riz, près de 11 tonnes de haricots, 890 kg de sel et plus de 4 500 litres d’huile ont été distribués à 92 000 personnes), 9 000 bâches plastiques et plus de 6 600 kits bambous destinés à la confection d’abris temporaires (le choix du matériau dépendant de sa disponibilité selon les zones). Dans le cadre d’actions de prévention du paludisme, près de 3 200 moustiquaires imprégnées d’insecticide et autant de couvertures ont été remises à des familles. Enfin, la réhabilitation de 55 réservoirs d’eau a débuté et des analyses de la qualité de l’eau sont régulièrement assurées.

« Dans les écoles, des sessions d’éducation à la santé et à l’hygiène ont été organisées »

Dans 79 écoles des townships, dans lesquelles 36 400 enfants sont scolarisés, AMI a engagé un programme de réhabilitation des collecteurs d’eau et des latrines (à ce jour, plus de 15 écoles ont déjà été équipées). En complément à cette intervention, les équipes ont organisé des sessions d’éducation à la santé et à l’hygiène, à l’occasion desquelles des « kits hygiène » ont été remis aux différentes classes.

Enfin, le travail de réhabilitation de 44 structures de santé a débuté. En parallèle, des équipes médicales mobiles assurent sept jours sur sept des consultations de soins de santé primaire et une surveillance épidémiologique à Dala, Twantay et Seikki.

D’autres activités viennent tout juste de débuter ou seront mise en œuvre prochainement. Il s’agit notamment de la réhabilitation de 3 000 latrines (nécessitant l’identification des bénéficiaires prioritaires, et de la distribution de kits de réhabilitation), de la distribution de chlorine (chlore) à plus de 7 000 volontaires responsables de la qualité de l’eau, ou de la distribution de kits de prévention de la dengue.

Si, grâce à ces actions, et à celles entreprises par d’autres organisations de solidarité internationale, la situation des victimes du cyclone a pu être stabilisée, leurs besoins nécessitent que perdurent, le temps qu’il sera nécessaire, les actions aujourd’hui en cours. (Aide Médicale Internationale : AMI)

Soutenez-leurs programmes auprès des populations vulnérables : ICI


  • 2- Purge au sein du magazine Cherry suite à la publication d’un poème
Reporters sans frontières et la Burma Association dénoncent la purge opérée au sein du magazine privé Cherry suite à la publication d’un poème. Le Bureau de la censure a ordonné la démission du directeur du mensuel, Htay Aung, qui avait été convoqué le 24 juin par cet organisme lié au ministère de l’Information. Le magazine doit également soumettre pour autorisation l’organigramme de sa rédaction.

Cette décision fait suite à la publication d’un poème sur la ville de Depayin où, en mai 2003, des dizaines de militants de la Ligue nationale pour la démocratie avaient été tués par des partisans de la junte militaire. Le poème, qui avait obtenu l’autorisation du Bureau de la censure, ne mentionne pas directement cet incident mais parle de Depayin comme une ville dont sont originaires des voyous.

L’auteur du poème, Kyi Maung Than, est aujourd’hui en fuite, de peur d’être arrêté. Il a été interdit de publication pendant plusieurs années suite à des écrits en faveur de la démocratie. Reporters sans frontières et la Burma Association redoutent son arrestation.

Déjà le 22 janvier 2008, le poète Saw Wai avait été arrêté pour avoir publié un poème de la Saint-Valentin contenant un message codé, critique à l’encontre du chef de la junte militaire, le général Than Shwe. Il est toujours détenu dans la prison d’Insein. (RSF)


  • Pour Rappel : arrestation du poète Saw Wai en janvier 2008
Les censeurs militaires en Birmanie ont ouvert une enquête après la publication par un journal local d’un poème d’amour contenant un message codé qui dénonce la « soif de pouvoir » du numéro un de la junte, ont indiqué des responsables de la publication.

Le texte en langue birmane, intitulé « 14 février », se lit comme une lettre d’amour mais si l’on met bout à bout le premier caractère de chacun des mots, on obtient : « le généralissime Than Shwe est fou de pouvoir ».

Des responsables de l’hebdomadaire, parlant sous couvert de l’anonymat, ont indiqué jeudi que des censeurs militaires avaient interrogé le poète Saw Wai et des cadres du journal à propos de ce texte qui a fait sensation, sans que la direction de l’entreprise ne s’en aperçoive.

« De nombreuses personnes ont voulu acheter le Love Journal », a rapporté un vendeur de Rangoun. « Normalement, nous avons de nombreux invendus mais, cette fois, le stock s’est vite épuisé », a-t-il ajouté.

Une affaire similaire avait été révélée en août dernier lorsqu’un groupe d’artistes danois avait diffusé une publicité dans un autre hebdomadaire birman, le Myanmar Times, qui contenait un message dissimulé qualifiant Than Shwe de « tueur ».

La Birmanie, qui a été gouvernée par des généraux depuis près d’un demi-siècle, a été qualifiée de « paradis pour les censeurs » par l’organisation Reporters sans frontières (RSF). Tous les journaux sont passés au crible avant publication et aucun ne se permet de contester le régime militaire.

La semaine dernière, la version en langue birmane du Myanmar Times avait été suspendue pour une semaine, sur ordre des autorités, après l’apparition d’un article sur l’augmentation massive du prix des licences des paraboles satellitaires permettant de capter des chaînes de télévision étrangères.

Extrait de mon message BIRMANIE, Rien n'a changé sous 24 janvier 2008





Aucun commentaire: