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jeudi 4 septembre 2008

Birmanie, la censure fait rage

  • Un journaliste arrêté après avoir publié un article sur un double meurtre
Reporters sans frontières et la Burma Media Association demandent la libération au plus vite de Saw Myint Than, chef des reportages au magazine privé Flower News Journal. Il a été arrêté par la police le 1er septembre 2008 puis placé en détention en vertu de la Loi sur les communications électroniques.

"L’article qui a valu à Saw Myint Than d’être interrogé puis arrêté par la police avait été validé par le Bureau de la censure militaire. On ne comprend pas dans ce contexte pourquoi la police de Rangoon s’acharne contre lui, et semble maintenant lui reprocher d’avoir été en contact, par e-mail, avec des Birmans basés à l’étranger. Nous redoutons qu’une fois de plus un journaliste birman ne soit arrêté et jugé sans possibilité d’être correctement défendu, pour le simple fait d’avoir couvert un fait divers", ont affirmé les deux organisations.

Cette nouvelle arrestation porte à douze le nombre de journalistes et blogueurs actuellement emprisonnés en Birmanie.

Le 1er septembre dans la soirée, la police du commissariat de Kyauktada a arrêté Saw Myint Than. Le 26 août, il avait été convoqué par la police à propos d’un article sur le meurtre d’un couple. Il avait été malmené et menacé par un officier de police qui lui avait notifié qu’il disposait du pouvoir de l’arrêter et de fermer son journal. Cette information sur le double meurtre avait pourtant était approuvée par le Bureau de la censure militaire. Le lendemain, la police a de nouveau convoqué Saw Myint Than, mais le directeur de la rédaction avait refusé qu’il s’y rende pour le protéger. Selon plusieurs sources, la direction de Flower News Journal l’a ensuite licencié, sous la pression des autorités.

Selon un journaliste de Rangoon interrogé par les deux organisations, Saw Myint Than serait détenu en vertu de l’Electronics Law qui régit les communications électroniques, et d’un article du code pénal qui punit les critiques des autorités. La police qui le détient au secret au commissariat de Kyauktada lui reprocherait, en plus de son article, d’avoir été en contact avec des organisations birmanes à l’étranger. Après sa convocation, il avait répondu à des questions d’un journaliste d’Irrawaddy.org, basé en Thaïlande.

Par ailleurs, le Bureau de la censure a interdit toute couverture des manifestations qui ont lieu en Thaïlande. Selon le site Irrawaddy.org, la version locale de la chaîne américaine CNN, diffusée par Family Entertainment, une émanation du ministère de l’Information, est également épurée de toute information sur la situation en Thaïlande. L’actuel chef du gouvernement thaï avait exprimé son soutien à la junte militaire en affirmant que les discussions internationales sur le futur du pays devaient se faire sans Aung San Suu Kyi.

Source : RSF

La junte birmane n’a eu de cesse de conforter son contrôle sur l’ensemble des institutions et de la conduite des affaires du pays, la presse est donc particulièrement visée.

Le bureau de censure a été crée en 1962 par le Ministre de l’Intérieur - le fameux "Press Scrutiny Board".

Ce bureau a soumis tout ouvrage littéraire à son contrôle et les sujets qui dérangent les militaires (les sujets touchant la santé publique, comme le sida, la drogue, ou les droits de l’homme) sont censurés. Les écrivains risquant l’emprisonnement à vie, ils sont moins nombreux à choisir cette profession jugée trop dangereuse. Certains passent à l’autocensure pour éviter le pire.

La Junte vise essentiellement la presse qui peut transmettre des nouvelles vers le monde extérieur. Arrestations et emprisonnements de journalistes ou d’écrivains se font rapidement pour étouffer toute polémique, ce que le meurtre d’un journaliste japonais au milieu des manifestants lors des récents évènements a tristement exposé aux yeux du monde.




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