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mercredi 2 avril 2014

Vegan : Vous n’avez donc rien de plus important à faire ?


Vous n’avez donc rien de plus important à faire que de défendre les animaux ?





"Il est très difficile de nos jours, de se présenter comme une « combattante » pour les animaux, pour tous les animaux. On passe alors pour une « illuminée », voire une « pauvre fille », qui n’a rien de plus important à faire que de se battre pour ceux que l’on considère communément comme des objets, des outils, de la nourriture, des jouets, de la décoration, du matériel médical, du matériel à spectacles...
Pourtant défendre les animaux, c’est défendre la vie. Avoir de la compassion pour eux, ce n’est pas ne pas en avoir pour les humains, bien au contraire. C’est les inclure dans un apprentissage du respect, de l’écoute, de la non-discrimination arbitrairement faussée par des préjugés éthiquement insoutenables.
Cela serait une erreur de prendre ce combat pour celui de personnes désœuvrées et déconnectées de la « nécessaire » réalité, « nécessité » que la société de consommation, rouleau compresseur, titan sans tête, souhaite nous imposer.

Cette bataille, je la mène depuis que je suis toute petite. Déjà dans la cour de récréation, je sauvais les insectes. J’essayais d’empêcher mes camarades de classe d’écraser l’araignée qui avait eu le malheur de passer sous leurs regards de petits humains déjà sanguinaires, déjà tueurs, déjà aveugles, déjà conditionnés à chercher la supériorité.
Je n’ai jamais accepté que mes semblables prennent un malin plaisir à écraser avec la semelle de leur chaussure en cuir, donc déjà issue de domination, de prédation et de mort, des minuscules êtres vivants qui ne leur avaient rien fait, et dont le seul tort était, à leurs yeux, de n’être « que des insectes ».

Mais on nous apprend enfant qu’il y a des espèces importantes, et d’autres que l’on peut écraser, enfermer, exploiter, tuer, manger, utiliser, disséquer, éviscérer, exhiber... (...). Oui, le processus de discrimination abusive s’enseigne par le degré de faiblesse des victimes.
Car parmi ces êtres vivants que l’on nomme « animaux », alors même qu’il fait partie intégrante du même règne « animal », l’Homme s’est érigé en juge et a établi ses hiérarchies, en se plaçant bien sûr au sommet du règne, avec les pleins pouvoirs sur la création. Qu’en fait-il ?
Les humains, formés à juger, à utiliser et à tuer, continuent en grandissant à former des sous-catégories à l’intérieur même de leur espèce, ségrégations indispensables pour leur mécanisme de justification despotique de leurs craintes ou de leurs désirs.
Je vous laisse donc imaginer ce que représente un asticot pour cet Homme qui ne sait même plus qu’il y a des étoiles au-dessus de sa tête. Pourtant elles brillent de la même manière pour tous ceux qui sont sur notre Terre, comme le soleil permet la vie de milliards d’êtres sans distinction aucune.
En effet, en regardant tout en bas de l’échelle de ceux qui sont niés dans leur droit même à exister on trouve l’asticot. Il y a aussi 
le petit ver à soie que l’on étouffe dans des étuves à 80 °C alors qu’il est sans défense dans son cocon, afin de lui prendre son doux fil protecteur, et nous parer d’une sordide beauté volée, arrachée à la vie dans une immonde souffrance, invisible à nos yeux, à nos oreilles, à notre cœur.
Mais qui oserait dire en cette période de crise que même un asticot a le droit simplement d’être ? Au-delà d’une quelconque utilité même scientifique, dans un système composé, que l’on sait interdépendant, que sa vie est simplement grande, remarquable, riche d’enseignement ? Certains vers ont la capacité incroyable de se métamorphoser en un insecte qui peut voler librement dans le ciel. Ils ont la capacité de naître de la mort. Ils incarnent la renaissance.
Dans les camps de concentration, on a retrouvé de nombreux dessins de papillons faits par les enfants, peut-être mus et inspirés par cette espérance vitale, essentielle, que la délivrance viendra, que demain sera meilleur.

Et si nous commencions par le commencement ? Si l’apprentissage de la tolérance, de la compassion, de la liberté, commençait par les tout petits, les « sans défense » ? Si de ces tout petits nous agrandissions logiquement et graduellement notre respect aux cas les plus complexes, les plus difficiles : les humains ? Si le respect des animaux n’était pas le superflu d’un monde submergé de souffrances humaines, mais l’indispensable base pour la construction et l’éducation d’une humanité plus juste ?
N’est-il pas grand temps de reconnaître que, dans la souffrance, comme dans l’intime conviction d’avoir le droit de vivre, nous, animaux non humains comme humains, qui partageons par nos sens la perception de cette terre, nous sommes tous égaux ?
Nous, êtres humains, pouvons-nous encore faire aujourd’hui autre chose que de détruire notre propre planète ? Pouvons-nous encore choisir un chemin différent ? Sommes-nous encore capables d’effectuer des choix positifs, respectueux et créateurs ?
Oui, il serait temps d’honorer le ver. Le monde s’en porterait sans doute mieux, et la douceur de sa soie serait palpable bien autrement. (...) "

Début de l'introduction du livre : "Vegan! le choix de la vie"