Mardi 3 novembre 2009, Kurt Campbell est le plus haut dignitaire américain à se rendre en Birmanie depuis Madeleine Albright en 1995. Avant son départ, il déclarait au Congrès des Etats-Unis : « Un jour, une nouvelle génération de leaders prendra le pouvoir en Birmanie ».
Les réactions à l’annonce du changement de politique américain sont mitigées en Birmanie. Comme si le peuple birman avait appris à ne plus espérer. La joie que suscitait une « intervention de l’Occident » en 1991 semble désormais sagement contenue tant les risques sont grands.
En 1991, lorsque le Prix Nobel de la Paix a été décerné à Aung San Suu Kyi, les habitants de Rangoon ont appris la nouvelle avec espoir et jubilation. Ils voyaient dans la récompense une réprimande retentissante adressée au régime birman. Le régime a dénoncé le prix comme une interférence de l’Occident dans les affaires internes de la Birmanie et sévèrement réprimé les manifestations populaires en l’honneur de la nouvelle héroïne.
A l’image d’Aung San Suu Kyi, le lauréat de cette année va devoir prouver son mérite. Son administration a annoncé en septembre un changement d’orientation dans sa politique à l’égard de la Birmanie. Peu après, la junte au pouvoir autorisait Aung San Suu Kyi à rencontrer trois représentants des diplomaties occidentales. Le peuple birman n’est pas dupe. Ce léger changement d’attitude ne rehausse en rien ses espoirs. Il semble surtout s’inscrire dans une stratégie bien rodée par les généraux : quelques occasionnelles déclarations de bonnes intentions pour adoucir les critiques internationales, tandis que la répression brutale de l’opposition est continue.
Pourquoi permettre de telles entrevues quelques jours seulement après avoir confirmé la condamnation d’Aung San Suu Kyi à 18 mois d’assignation à résidence et donc son incapacité à participer aux prochaines élections ?
Sous couvert d’un semblant d’ouverture les généraux gèrent parfaitement leur affaire. Alors que la presse et des leaders louaient l’espoir permis par ces rencontres, personne ne soulignait l’interdiction catégorique faite à Aung San Suu Kyi de rencontrer les membres de son propre parti, la Ligue Nationale pour la Démocratie. Une autre stratégie discrète mais immuable des généraux, diviser pour mieux régner.
Source : Info-Birmanie
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jeudi 5 novembre 2009
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3 commentaires:
Nous disions, justement, avec Florence, que nous nous trouvions bien seul ; ignorés parles organismes asiatiques et canadiens ... Un plaisir de te lire !
toujours super de te retrouver !
et j'espère que tu vas bien !
je t'embrasse
Olivier et Florence : je m'intéresse toujours autant à ce qui se passe en Birmanie, même si je publie moins ici
merci à vous deux d'être toujours présent
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