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jeudi 14 février 2008

Le combat pour la démocratie en Birmanie



Du 16 au 17 octobre 2007



La junte se fiche éperdument des sanctions, prononcées ou à venir, de la Communauté Européenne. Elle l'a dit et répété : "Nous allons continuer. Il n'y a pas de raison de changer de direction" et "Nous écarterons tous les obstacles qui seraient placés devant nous".
La Junte a même affirmé, via le journal gouvernemental, qu'il n'y avait pas de prisonniers politique en Birmanie! Elle déclare :
"En réalité, il n'y a personne en prison pour des motifs politiques. S'y trouvent seulement ceux contre qui une action a été entreprise pour violation des lois existantes".
La junte a fait ces déclarations alors même que l'émissaire de l'ONU venait de qualifier d'"extrêmement troublantes" les informations sur la poursuite d'interpellations, d'interrogatoires et d'actes d'intimidation.


Il faut dire que la communauté internationale via l'ONU, n'a même pas condamné, mais simplement regretté, la répression. Pourquoi la junte devrait avoir peur de ces regrets frileux?
Dans ces conditions, la démocratie en Birmanie ce n'est pas pour demain.

Et même si l'Union Européenne a approuvé lundi, le principe de nouvelles sanctions contre la Birmanie, incluant un embargo sur les bois et métaux birmans, la junte semble ne pas s'inquiéter plus que ça...

C'est terrible, mais nous sommes impuissant; je me sens si impuissante, si petite, ma seule arme à ce jour contre cette dictature sanglante, c'est la parole...alors je parle et à vrai dire, ce soir, j'ai même envie de hurler.


À propos de la parole via internet, je viens justement de lire que:

L’association Reporters sans Frontières vient de rendre public son Classement mondial de la liberté de la presse 2007. Parmi les évolutions fortes, ils rapportent que la répression s’est élargie de façon significative à Internet. A côté des journalistes professionnels, les blogueurs sont désormais de plus en plus victimes des atteintes à la liberté d’expression et d’information.

Ils indiquent ainsi qu’un certain nombre de pays (Malaisie, Thaïlande, Vietnam, Egypte, etc. ont reculé dans leur classement en raison d’« actions graves et répétées » à l’encontre de la diffusion de l’information menées sur le web. Cela peut aller de la fermeture temporaire d’un site jusqu’à l’arrestation de son auteur.

« De plus en plus de gouvernements ont pris la réelle mesure du rôle essentiel que peut jouer Internet dans le combat pour la démocratie et mettent en place de nouveaux moyens de censurer le Réseau. Les autorités des pays répressifs s’en prennent désormais avec la même force aux blogueurs et aux journalistes en ligne qu’aux employés des médias traditionnels. »
source : ecrans.fr

On peut ajouter la Birmanie, à la liste des pays qui censurent les bloggers....


Quant à la Chine, à mon humble avis, elle n'est pas prête de sanctionner la Birmanie. Elle préfère menacer , hurler au scandale et dire qu'elle est humiliée parce que le Dalaî lama, qui est pour elle "le symbole de la division chinoise" est reçu par les Etats Unis...







- Un nouvel album photo de niknayma à voir : ICI



- Poème : Sur la route de Mandalay

Ci après un poème en anglais trouvé sur le blog birman : ko-htike






That Road to Mandalay

By Doug Siva


A monk was killed today
On that road to Mandalay
A holy man he was
He stood up for a cause
That you and I hold dear
Yet we do not have to fear
To act and speak so free
We have this guarantee
In our country where we live
But for him he had to give
His life was all he had
To rid his world of bad
Injustice hunger and strife
For this he gave his life
Let’s help to set them free
For us with democracy
It’s everyone’s birthright
Yet for some they have to fight
And to pay the ultimate price
Just for a bowl of rice
I ask you is this fair
So show that you truly care
And help them to be free
Just like you and me
Walk that road to Mandalay
Let’s make it happen today


Pour voir tous mes messages (avec de nombreux témoignages) sur la Birmanie : Plan détaillé : ICI





Nombre de victimes et arrestations (suite):

16 octobre
  • Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a demandé l'autorisation de rendre visite aux manifestants arrêtés et incarcérés en Birmanie pour avoir participé au mouvement de contestation du régime.
Le CICR est profondément inquiet du sort des milliers de personnes qui auraient été arrêtées en relation avec les événements récents survenus au Myanmar [Birmanie]", écrit Pierre Krähenbühl, directeur des opérations du CICR dans un communiqué rendu public mardi 16 octobre. L'organisme voudrait pouvoir "évaluer leurs conditions de traitement et de détention" et les aider à entrer en contact avec leurs proches. Des dizaines de familles birmanes ont contacté le CICR depuis le début de la répression, demandant de l'aide pour savoir ce qui été arrivé à l'un des leurs. Source : lemonde


La junte parle toujours de 13 morts alors que des sources diplomatiques font état de plusieurs centaines de victimes.
Par ailleurs, entre 6 000 et 7 000 personnes auraient été arrêtées dont six dissidents ,dont l'un d'entre eux serait mort sous la torture et les autres qui sont toujours, selon Amnesty International, "à la merci de tortures et de mauvais traitement"


17 octobre:


  • Les arrestations se poursuivent, selon la junte

Les autorités birmanes recherchent toujours certaines personnes ayant participé aux manifestations pro-démocratie, indiquant que près de 3.000 d'entre elles ont déjà été arrêtées.

La junte militaire birmane a annoncé mercredi 17 octobre qu'elle recherchait encore des personnes ayant participé aux manifestations du mois dernier, indiquant que près de 3.000 personnes ont été arrêtées depuis la répression, dont plusieurs centaines sont toujours détenus.
Lire l'article en entier ICI


  • Les condamnations pleuvent sur les dissidents birmans: source lemonde
Réunies à huis clos, des juridictions birmanes ont condamné à de lourdes peines cinq opposants arrêtés à la suite des protestations du mois dernier, tous membres de la Ligue nationale pour la démocratie (LND), le parti d'Aung San Suu Kyi, a-t-on appris mardi auprès de leurs familles.

Parmi les condamnés, figure un homme âgé de 85 ans, Kyaw Khine, dont les proches assurent qu'il n'a pas participé aux manifestations contre la junte, au pouvoir au Myanmar depuis 45 ans. Responsable de la LND dans la ville de Taunggok, à 400 km environ au nord-ouest de Rangoun, il a écopé d'une peine de 7 ans et demi.

Ko Ming Aung, un autre responsable de la LND a été condamné à la même peine.

La semaine dernière, Tun Kyi et Than Pe, également membres de la LND, ont été condamnés à 4 ans et demi de prison. La même juridiction avait infligé à un autre dissident, Sein Kyaw, une peine de cinq ans, a rapporté l'épouse d'un opposant.

Ces procès se tiennent alors que de nombreux appels ont été lancés en direction de la junte pour qu'elle relâche les opposants incarcérés depuis la répression des manifestations initiées par les moines.

Les militaires birmans restent sourds à ces suppliques ....




Articles et Reportages (suite): Mise à jour au 17 octobre

16 octobre
  • La junte :
Depuis maintenant près d’un demi-siècle, la junte contrôle les ressources naturelles du pays et surtout l’énorme marché du tourisme.
Dans un système de corruption avéré, il n’est pas rare de voir des véhicules de l’armée, la Tatmadaw, aidés des entreprises dans leur besoin de transport en tous genres (bois, meubles, matériels industriels...), entrepises dont les patrons ne sont autres que les généraux au pouvoir.
Les autres entreprises ou les simples commerçant doivent payer de force un impot spécial, qui tombent dans la poche des officiers de la région.

Ces généraux birmans se révélent sans pitié et corrompus, mais avec un sens de la communication aigue. Bien sûr, ils évitent soigneusement les interviews avec les médias locaux et encore moins avec la presse internationale, mais tiute une propagande les montrent chaque jour en action pour stimuler l’économie du pays ou lors d’une visite d’un temple. Ils se montrent aimables, débonnaires, et même recueillis en compagnie des moines et des fidèles. La presse mudelée a pour ordre systématiquement d’associer l’image des généraux avec celle des religieux.
Lire la suite
ICI


  • Birmanie, heure par heure (nouvelobs)

3h05 - Tokyo Le Japon décide d'annuler des projets d'une valeur de 552 millions de yens (3,4 millions d'euros) en Birmanie pour protester contre la mort le mois dernier d'un journaliste japonais lors d'une manifestation à Rangoun

  • Gambari exhorte l'ASEAN et la Chine à faire pression sur la Birmanie: ICI

L'émissaire de l'ONU pour la Birmanie, actuellement en Malaisie, a exhorté mardi les pays asiatiques à prendre le premier rôle pour tenter de résoudre la crise en Birmanie.

La Chine, alliée de longue date des militaires birmans et considérée comme un acteur clé pour les convaincre d'entamer un dialogue avec l'opposition démocratique, a affirmé soutenir la mission dans la région d'Ibrahim Gambari, qui doit partir mercredi pour l'Indonésie. Mais Pékin ne s'est jamais montré très coopératif sur le dossier.

Devant la presse, le chef de la diplomatie chinoise Yang Jiechi Yang a jugé que le calme actuel en Birmanie était "le résultat d'un dur travail et de la coopération de toutes les parties".

Sur place, la répression se poursuit en silence. Selon la Ligue nationale pour la démocratie (LND), le parti d'Aung San Suu Kyi, plus de 60 de ses membres ont été arrêtés la semaine dernière, portant à près de 300 le nombre de militants LND désormais dans les geôles de la junte. "Ce chiffre est susceptible d'augmenter, car nous attendons d'autres informations de districts" éloignés, a déclaré le porte-parole de la LND à Rangoon Han Tha Myint.

Des milliers de personnes ont déjà été arrêtées dans le cadre de la répression du mouvement démocratique. Les manifestations de masse dans les rues de Rangoon et Mandalay ont été réprimées dans le sang fin septembre, pour un bilan officiel de dix morts, mais peut-être de plusieurs centaines selon l'opposition.




  • Cruelle fin de partie pour les manifestants birmans :
«Comme les manifestations démocratiques de 1988, la « révolution safran » a misérablement échoué », constate l'opposition birmane en exil en Thaïlande. « Sans l'intervention de la communauté internationale, la Birmanie est condamnée aux spasmes autodestructeurs », estime Soe Aung, opposant birman basé à Bangkok.

Quatre semaines après l'espoir suscité par les marches de milliers de moines bouddhistes, Rangoun est comme tétanisé. Quelque 6 000 prisonniers sont entassés dans des geôles sordides. « Des tribunaux spéciaux expédient les jugements », rapporte la Voix démocratique de Birmanie, une radio d'opposition basée à Oslo qui dispose d'un réseau étoffé d'informateurs en Birmanie.

La junte qui répète que les manifestants sont « des traîtres qui seront détruits » a décrété « deux ans de détention pour ceux qui ont seulement crié »

Aujourd'hui, « le sang coule dans les prisons birmanes », explique Bo Kyi, membre de l'association d'assistance aux prisonniers politique, basée en Thaïlande. « Plusieurs dizaines de personnes ont été battues à mort. Treize vétérans du soulèvement national de 1988 pour la démocratie, arrêtés fin août, ont été tellement torturés qu'ils ont dû être hospitalisés ». Ils avaient initié les manifestations contre la hausse vertigineuse des prix du carburant.
source : lefigaro



17 octobre :

Les birmans ne sont malheureusement pas les seuls à souffrir à cause d'une dictature: Le tibet, qui a déjà tellement souffert à cause de la Chine, souffre toujours, et AMNESTY INTERNATIONAL dénonce ce jour que :

  • Des enfants tibétains menacés de torture et de mauvais traitements en détention:

Quatre enfants tibétains de quinze ans, détenus depuis le 7 septembre 2007 dans la province du Gansu, sont gravement menacés de torture et de mauvais traitements. Ils sont soupçonnés d'avoir écrit des slogans en faveur de l'indépendance du Tibet. Un cinquième enfant, âgé de quatorze ans, est hospitalisé pour les graves blessures à la tête qui lui ont été infligées en détention.

Le 7 septembre 2007, une quarantaine d'enfants ont été arrêtés par la police du canton de Xiahe, dans la préfecture de Gannan (province du Gansu) pour avoir exercé leur droit à la liberté d'expression. Tous sauf sept ont été libérés dans les quarante-huit heures. Parmi les sept restants, deux garçons de quatorze ans ont été libérés un peu plus tard, après versement par leur famille d'une somme d'argent qui avoisinerait les 2000 yuans (environ 190 euros). Un autre garçon du même âge, dénommé semble-t-il Lhamo Tseten, a obtenu l'autorisation, là encore après versement d'une somme d'argent à la police, d'être hospitalisé pour les graves blessures à la tête qui lui avaient été infligées en détention.

Des responsables du bureau de la Sécurité publique exigeraient le paiement de plus de 20000 yuans (environ 1900 euros) pour la libération des quatre derniers garçons. Il semble que la police ait décidé de ne libérer aucun de ces garçons tant que la totalité de la somme réclamée pour les quatre n'aura pas été versée. En outre, les enfants libérés après le versement d'une somme d'argent par leur famille risquent malgré tout d'être réarrêtés peu de temps après, selon un scénario déjà observé à plusieurs reprises par les habitants de la région.

D'après certaines informations reçues par Amnesty International, les policiers ont utilisé des aiguillons électriques contre les enfants, et l'un d'eux, Chopa Kyab, est emmené la nuit et est gravement traumatisé par les traitements qu'il subit.

Amnesty International dénonce depuis longtemps l'utilisation, au Tibet, de la détention arbitraire sans inculpation, procès ni contrôle d'une autorité judiciaire, ainsi que de la torture et des mauvais traitements en détention. Elle exige la libération immédiate des quatre enfants encore détenus et appelle les autorités chinoises à ouvrir une enquête sur les violences subies par ces enfants, ainsi que sur les pratiques corrompues de la police locale consistant à demander de l'argent aux familles en échange de la libération de leurs proches. Ces enfants doivent immédiatement recevoir des soins médicaux et être protégés contre tout nouveau mauvais traitement.

Nul ne doit être soumis à la torture ou à d'autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants. Les autorités chinoises ont une nouvelle fois violé les obligations internationales qui leur incombent en tant que parties à la Convention des Nations unies relative aux droits de l'enfant, qui accorde une protection spécifique aux enfants. La manière dont elles traitent les détenus mineurs n'est pas non plus conforme aux dispositions de l'Ensemble de règles minima des Nations unies concernant l'administration de la justice pour mineurs (Règles de Beijing). La liberté de religion, d'expression et d'association demeure sévèrement restreinte au Tibet, où de nombreuses personnes sont emprisonnées pour avoir exercé pacifiquement leurs droits fondamentaux. Comme dans d'autres régions de Chine, les arrestations arbitraires, les procès iniques, la torture et les mauvais traitements restent monnaie courante.




Le pays des Pagodes (suite)


  • Destination controversée : Birmanie : paradis terrestre ou enfer totalitaire ?
Dirigée par une junte militaire, l'ex-Birmanie accueille peu de touristes étrangers. Faut-il boycotter ce pays ou s'y rendre pour établir des relations avec les Birmans, avides de contacts avec le monde extérieur ?
Lire cet article ICI

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