Titre des articles de ce message du 28 mai ( mise à jour régulière)
- Il est trop tard
- Urgences humanitaires : les "Casques rouges" à la rescousse
- "La Junte entrouvre la porte" - "les portes vont s'ouvrir" - "la birmanie ouvre lentement.."- "La Birmanie s'ouvre un peu plus". Rassurez vous, on va finir par y arriver... un jour !
- "Les gens doivent apprendre à se nourrir eux-mêmes. Il ne faudrait pas que les étrangers pensent que nous sommes un pays de mendiants"
- Rapport 2008 d'Amnesty International: Peu de progrès pour les droits de l'homme: Amnesty international déplore «six décennies d'échecs» pour les Droits de l'homme
- Dans les rues de Rangoun, une colère froide contre la junte
- Le parti de Aung San Suu Kyi qualifie le référendum d'"imposture"
- Je ne pense pas avoir lu de ma vie un article d'aussi mauvaise foi ! Le Myanmar serait même, selon l'auteur un modèle pour les pays occidentaux, son titre: "Birmanie : Que veut l’Occident ? "
- Nargis Une vache à lait pour le régime?
- Myanmar : L'appel éclair de l'ONU financé à 60%
- Il est trop tard
M. Ban Ki-moon y estime que « le plus tôt les restrictions imposées à Daw Aung San Suu Kyi et à d'autres figures politiques seront levées, et plus vite le Myanmar pourra progresser vers une réconciliation nationale inclusive, la restauration de la démocratie et le plein respect des droits de l'homme. »
Le Secrétaire général indique également qu'il prévoit que son Conseiller spécial, Ibrahim Gambari, « poursuive en mon nom le processus de dialogue politique qu'il a entamé à la fois avec les autorités du Myanmar et Daw Aung San Suu Kyi, dans le cadre de son mandat de bons offices. » (centre d'actualités de l'ONU)
Par ailleurs, M. Ban Ki-Moon aurait déclaré, lors d'une conférence de presse à New York. "Il me tarde de retourner (en Birmanie) d'ici peu pour me rendre compte par moi-même des progrès que nous avons faits",
Mais quels progrès?! Aucun progrès n'a été fait que la junte n'ait pas décidé elle même.
Et Lorsque qu'il parle de "restauration de la démocratie et le plein respect des droits de l'homme" il ne peut ignorer qu'il n'y aura jamais de démocratie ni de respect des droits de l'homme en Birmanie tant que la junte sera au pouvoir.
Si vous suivez ce blog régulièrement, vous comprendrez que la réaction de Monsieur le secrétaire de l'ONU arrive trop tard. Comme si il avait oublié lorsqu'il était en Birmanie que selon la loi pénale Birmane, la fin de la détention de Aung San Suu Kyi arrivait à son terme le 24 mai et que nécessairement, la junte allait prolonger , même illégalement l'assignation à résidence!
C'est lorsqu'il était en Birmanie qu'il fallait évoquer la détention abusive de Aung San Suu Kyi alors rien ne sert aujourd'hui de déplorer cette décision de la junte. Quelle hypocrisie !
- Urgences humanitaires : les "Casques rouges" à la rescousse
Nicole Guedj est ancienne Secrétaire d’Etat française aux droits des victimes et présidente de la fondation Casques rouges
Nicole Guedj/Fondation Casques rouges - La prise de conscience collective [suite au tsunami] a marqué un tournant dans l’histoire de la solidarité entre les peuples. Depuis, chaque membre de la communauté internationale a à cœur d’assumer la « responsabilité de protéger », principe reconnu un an après par les Nations-Unies. Et pendant le Tsunami, les ONG et les Etats se sont efforcés d’honorer cette responsabilité envoyant tous azimuts des milliers d’hommes et des tonnes de matériels pour assister, tant bien que mal, les populations sinistrées. Malgré la bonne volonté générale, le manque d’organisation et de coordination des secours a empêché d’atteindre les objectifs d’efficacité exigés.
Face à ce bilan, seule une « force internationale humanitaire de réaction rapide », gérée par l’ONU, et permettant de mutualiser les ressources humaines et matérielles de chaque organisation, aurait permis de réagir, dans l’urgence, à l’ampleur d’une telle crise. Si l’on est en mesure d’envoyer des centaines de soldats et une logistique de taille, en quelques semaines, pour maintenir la paix sur une zone de guerre, c’est également à l’échelle des Nations-Unies qu’il faut penser l’organisation des secours aux victimes de catastrophes naturelles. C’est pourquoi, Secrétaire d’Etat aux droits des victimes en 2004, j’ai proposé la création de « Casques Rouges », « frères humanitaires » des Casques bleus. Ce projet a été soutenu par la France et accepté, alors, par le Secrétaire Général de l’ONU.
Dotée d’un Etat Major renforcé, il s’agirait pour cette force d’analyser en continu les risques potentiels de catastrophes et de pré-identifier les moyens humains et logistiques existants sur chaque continent, pour être capable d’intervenir dans l’urgence. Envoyés dans les premières 24 heures d’une crise, les « Casques Rouges » auraient pour mission de faire un état des lieux de la situation, pour ensuite solliciter l’aide internationale nécessaire à la prise en charge des victimes. Une fois déployée, celle-ci serait coordonnée par des spécialistes de l’action humanitaire. Regroupés sous une seule et même bannière, des pompiers, médecins, logisticiens, ingénieurs, géologues, professionnels de la sécurité…, ayant une parfaite connaissance du terrain, s’attacheraient à organiser précisément l’action des équipes de secours, pour optimiser l’investissement de chacun. Et pour faciliter le travail des ONG mobilisées, les « Casques Rouges » leur mettraient à disposition une flotte logistique, déjà pré-positionnée à proximité. Ainsi, nous pourrions compter sur des hélicoptères, des hôpitaux mobiles, des conteneurs de télécommunications, des outils de traitement de l’eau, toujours pour répondre efficacement aux exigences d’une catastrophe. Au final, il s’agirait de proposer à la grande famille des humanitaires, d’unir ses forces et ses moyens autour d’un unique organe international, habilité à opérer dans n’importe quelle région du monde.
Rangoun, 3 mai 2008 : Selon la junte birmane, le cyclone Nargis aurait fait plus de 130 000 morts et disparus. Les Nations Unies, quant à elles, parlent de 1,5 million de sinistrés. Et ces chiffres sont certainement encore sous-estimés. En moins de quelques heures, les principales infrastructures des régions de l’Irrawaddy et de l’ancienne capitale ont été détruites. Alors que l’ONU tente de négocier l’entrée de ses équipes dans un pays réfractaire à l’apport de toutes aides étrangères, que les ONG essaient d’acheminer des bâches, de l’eau, des tentes et de la nourriture, pour secourir la population, laissée pour l’heure à l’abandon, les « Casques Rouges » se seraient justement attachés, au préalable, à prévoir l’organisation d’une opération de secours en Myanmar.
Et c’est justement sur cette question cruciale que se porte aujourd’hui l’attention du monde entier. Alors que chaque jour, le nombre de morts ne cesse de croître, la junte birmane au pouvoir s’offre le luxe de n’accepter qu’au compte-gouttes, l’aide internationale. Pour les Etats-Unis, ce sera un avion de vivres et 250 000 dollars, pour la France, seulement 200 000 euro, par contre pour la Chine, l’Inde, la Thaïlande, le Bangladesh et Singapour, quelques dizaines d’hommes seront autorisés à pénétrer sur le royaume birman. Et qu’en est-il pour les Nations-Unies, censés représenter 192 pays et porter ainsi d’une seule voix, la volonté de la communauté internationale de venir en aide aux populations dévastées ? Ce ne sera que cinq jours après l’avènement de Nargis, que l’ONU réussira à faire parvenir en Birmanie de la nourriture et du matériel de secours. Alors qu’un deuxième cyclone menace la région, les équipes, elles, sont encore pour la plupart en attente de visas. Si nous pouvions imaginer que les dictateurs birmans s’opposeraient farouchement à l’intervention de tel ou tel pays à l’intérieur de leurs frontières, nous aurions pu croire, en revanche, que l’entrée des Nations-Unies aurait été largement plus simple, de par sa position de neutralité. Mais encore une fois, la réalité a démontré le contraire car en matière d’action humanitaire, la représentation onusienne reste très disparate, et il existe presque autant d’interlocuteurs au sein de cette institution que nous pouvons trouver de pays, prêts à aider la Birmanie.
Il est donc temps de créer un unique organe de gestion de l’aide humanitaire, qui serait le premier point d’entrée des gouvernements en difficulté, après le déclenchement d’une catastrophe naturelle. Ainsi, cette structure, reconnue par tous, aurait la légitimité de réagir sur tous les théâtres de crise, puis d’emporter derrière elle, les forces et les moyens nécessaires à leur bonne résolution. Pour les pays en crise, cela représenterait un certain gage de confiance car la responsabilité serait portée par une seule entité, s’engageant à respecter un cadre de coopération fixé préalablement. Et pour les pays solidaires, il serait bien plus aisé de répondre précisément à des besoins évalués par l’ONU, puis d’intervenir conjointement sous la direction d’un Etat-major international, plutôt que d’entrer dans des négociations insensées, soumis à des enjeux politiques et diplomatiques, pour porter naturellement assistance à personne en danger.
Aujourd’hui, la machine de l’ONU dispose de Casques Bleus pour réagir aux conflits armés, d’un Haut Commissariat des Nations-Unies pour les Réfugiés (UNHCR), d’une agence dédiée à la santé, d’une autre aux enfants… Jurons que l’acharnement de la nature déchainée forcera les hommes à créer, demain, des « Casques Rouges » dédiés à la prise en charge spécifique des catastrophes naturelles majeures.
Sources : Tribune des Droits Humains + Fondation casques rouge
- La Junte entrouvre la porte
Mais elle aurait dû l'ouvrir totalement depuis le début et sans aucune condition... cette attente, selon le bon vouloir de la junte est inadmissible, mais l'ONU s'en contente alors c'est sans doute que tout va bien et qu'il n'y a plus d'urgence..
Aujourd'hui par exemple, dans les médias on a eu le droit à "La junte entrouvre la porte" (le petit journal)
et aussi : "La Birmanie continue d'ouvrir lentement la porte à l'aide étrangère"
c'est d'ailleurs le titre d'un dépêche AFP qui commence comme ça:
La Birmanie continuait mercredi à ouvrir progressivement aux humanitaires étrangers le delta de l'Irrawaddy, la région la plus ravagée par le cyclone Nargis...(AFP)
A force d'ouvrir progressivement les portes, elles finiront sans doute par s'ouvrir complètement, mais combien de rescapés seront morts à cause de cette trop lente ouverture des portes.
Finalement, il aurait mieux valu que la junte refuse d'ouvrir les portes une bonne fois pour toute, la communauté internationale aurait bien été obligée d'intervenir, mais là, la junte tire les ficelles, elle s'amuse à ouvrir tout doucement ses portes, afin de calmer la communauté internationale et ça marche..
Allez un autre titre dans le même genre: La Birmanie s'ouvre un peu plus
Après deux semaines d'interdiction, des travailleurs humanitaires étrangers ont pu se rendre hier dans la région du delta de l'Irrawaddy (sud-ouest de la Birmanie), dévastée par le cyclone Nargis. Cette ouverture est un test pour vérifier l'engagement de la junte d'ouvrir des zones où plus d'un million de sinistrés manquent de tout. (20 minutes)
Si les conséquences de cette "lenteur", calculée et contrôlée par la junte n'étaient pas aussi dramatiques, ce serait vraiment risible !
J'espère que l'ONU, via son secrétaire Général, n'oubliera pas de remercier chaleureusement la junte pour l'humanité et la compassion dont elle a fait preuve à l'encontre de son peuple..
- "Les gens doivent apprendre à se nourrir eux-mêmes. Il ne faudrait pas que les étrangers pensent que nous sommes un pays de mendiants"
Selon des tracts militaires, les donateurs privés doivent arrêter de distribuer de l'aide, au motif notamment que certains Birmans non sinistrés en profitent alors qu'ils «ne sont pas victimes»
La police souligne également qu'elle éloigne les sinistrés des bords des routes avant tout pour les protéger.
Le régime birman souligne que les autorités et l’armée sont capables de distribuer efficacement des secours...(le télégramme)
Pour rappel, le 26 mai j'ai publié un extrait du journal The Irrawaddy du 25 mai :
voici de nouveau cet extrait :
Des milliers de survivants et sinistrés qui ont cherché refuge et aide à Bogalay et Mawlamyinegyun ont été expulsé des villes par les officiels locaux du gouvernement au cours des 5 ou 6 derniers jours..
« Min Zaw, un homme d’affaires de Rangoon qui a rendu visite à des victimes du cyclone à Bogalay, a aussi déclaré que les autorités locales exhortaient les réfugiés qui cherchaient refuge au bord des routes, à rester hors de vue pendant que les officiels et les donateurs étaient en ville. Il a été demandé aux donateurs de transmettre l’aide et les dons d’argent via les autorités locales, et non directement aux victimes, ont ajouté les sources »
« Certains réfugiés ont été détenus dans les postes de police locaux, et d’autres ont été forcés de marcher hors de la ville et laissés dans des zones rurales, selon Min Zaw.
Pendant ce temps, des membres du groupe pro-junte, l’USDA, ont demandé aux donateurs privés de ne plus apporter de nourriture et des ravitaillement aux réfugiés, disant aux donateurs qu’ils rendraient les réfugiés paresseux et dépendants de l’aide
Sources : irrawaddy ( traduction de cet extrait par sophie du blog birmanie libre)
Donc, si la junte n'aide pas les rescapés, c'est pour leur bien; Et oui.. il ne faudrait quand même pas les rendre "paresseux et dépendants de l’aide"
- Amnesty International : RAPPORT ANNUEL 2008
Dans les passages concernant les pays d'Asie, Amnesty International évoque déjà la gestion du Cyclone Nargis au Myanmar.
Ce rapport met justement en avant "l'impuissance" des gouvernements occidentaux à faire prévaloir les droits de l'homme, et les "positions ambivalentes" des puissances émergentes à leur égard.
"En cette année du 60ème anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l’homme, Amnesty International constate que les dirigeants mondiaux n’ont pas su tenir les promesses contenues dans ce texte fondamental.
Si les progrès en termes de normes internationales sont indéniables, les intérêts politiques des Etats ont pris le pas sur le respect des droits des personnes placées sous leur responsabilité.
Amnesty International demande aux dirigeants de reconnaître ces manquements aux droits humains et d’assumer pleinement leurs responsabilités.
Le Rapport 2008 d’Amnesty International est un document très complet qui fournit une vue d’ensemble sur la situation des droits humains dans le monde.
Couvrant plus de 150 pays, ce rapport de 400 pages présente des informations sur les atteintes aux droits humains relevant du mandat d’Amnesty International.
Il rend également compte des activités menées par l’organisation tout au long de cette période pour promouvoir le respect des droits fondamentaux de la personne et lutter contre les atteintes spécifiques à ces droits. (Amnesty International)
Ci après, des Extraits du rapport concernant l'Asie et notamment le Myanmar (Birmanie)
".... Un exemple particulièrement dramatique est celui du gouvernement du Myanmar qui, ne faisant aucun cas des souffrances des hommes et des femmes touchés par le cyclone Nargis, a refusé de laisser passer l'aide humanitaire à destination des populations..."
TELECHARGER la partie du rapport concernant l'Asie, au format pdf : ICI
- Dans les rues de Rangoun, une colère froide contre la junte
Un puissant homme d'affaires local, qui ne souhaite pas être identifié et qui dit avoir dépensé 30.000 dollars en nourriture et en matériel pour les sinistrés, ne décolère pas contre les militaires.
"Le 7 mai, juste après le cyclone, j`ai donné 1.000 sacs de riz au gouvernement, mais ils sont encore dans un entrepôt à Rangoun. J`ai demandé pourquoi et on m'a répondu qu'ils seront distribués plus tard", raconte-t-il.
"Je soupçonne que le riz de bonne qualité est mis de côté, et que seul le riz de mauvaise qualité est remis aux victimes", ajoute-t-il.
Le cyclone Nargis a fait au moins 133.600 morts et disparus et 2,4 millions de sinistrés lorsqu'il a ravagé les 2 et 3 mai le sud du pays. Mais les médias officiels birmans ne rendent compte de la catastrophe que de façon édulcorée.
La plupart des photos montrent des généraux distribuant vivres et boissons à des rescapés souriants, ou bien des avions d`aide humanitaire en cours de déchargement à l`aéroport de Rangoun.
"Les médias nationaux disent que la phase d'urgence est finie mais c'est de la pure propagande, un total mensonge. Personne ne croit ce que dit ce gouvernement", s'emporte le magnat local, qui dénonce également la prolongation pour un an de l'assignation à résidence de Mme Suu Kyi.
"Je ne comprends pas pourquoi la junte a besoin de prolonger sa détention", affirme-t-il.
Il rappelle que le régime a proclamé que près 93% des électeurs avaient, lors du référendum en pleine crise humanitaire, approuvé son projet de nouvelle Constitution."Ils ont organisé le référendum. Ils ont crié victoire. Alors si la population aime la junte, pourquoi ne pas libérer Suu Kyi?" demande-t-il. (angolapress)
- Le parti de Aung San Suu Kyi qualifie le référendum d'"imposture"
Réagissant pour la première fois aux cris de victoire du régime militaire qui a affirmé lundi que sa Constitution avait été approuvée par plus de 92% des électeurs, la Ligue nationale pour la démocratie (LND) de Mme Suu Kyi a dénoncé "l'obstination" des généraux à organiser le scrutin en dépit des destructions et des pertes en vies humaines provoquées par le cyclone Nargis." Dans une déclaration, la LND a estimé que le référendum n'avait pas été "libre et honnête" et a affirmé qu'elle n'était "pas en mesure d'accepter" cette "imposture". ()
- Je ne pense pas avoir lu de ma vie un article d'aussi mauvaise foi ! Birmanie : Que veut l’Occident ?
Il va à l'encontre de tous les rapports, études, analyses, conclusions et j'en passe sur la Birmanie, qu'ils proviennent de spécialistes, d'experts, d'économistes, des Birmans eux même, sur place ou en exil, des moines Bouddhistes également, ainsi que des personnes qui connaissent bien la Birmanie.
Si vous suivez ce blog depuis le début, vous allez sans doute tomber à la renverse en lisant cet article. Surtout restez Zen...
Autant pour certains pays je veux bien croire en une désinformation, autant pour la Birmanie, la manière dont la junte dirige le pays est claire et établie.
Je me suis même demandée si ce n'était pas un canular ?
Voici le début :
Que veut l’Occident?
par Brigitte Queck, spécialiste de politique étrangère, et Hans-J. Falkenhagen, économiste et traducteur
La Birmanie existe depuis quelque 1000 ans et abrite environ 30 ethnies. L’Angleterre l’a occupée en 1924 et l’a exploitée comme ses autres colonies. En accédant à l’indépendance, elle a pris le nom d’Union du Myanmar.
C’est un Etat rural à l’industrie peu développée qui a opté, depuis 1962, pour une économie non capitaliste. Depuis, un important secteur étatique comprenant quelques nouvelles branches industrielles a été créé. La suprématie des monopoles impérialistes a été éliminée grâce à la nationalisation de la totalité des biens étrangers qui ont été remboursés. Depuis 1998/2000, il n’y a plus de «zones noires» occupées par l’opposition.
L’image du Myanmar doit être corrigée
Les principales matières premières sont le pétrole (plus d’un million de tonnes), l’étain, le zinc, le plomb, le tungstène, l’argent et le minerai de fer. Environ la moitié des extractions se fait grâce à la force hydraulique. Plus de 50% des entreprises industrielles sont des moulins à riz. D’autres secteurs industriels sont le bois (scieries et fabrication du bois de construction), le sucre, le ciment, les textiles, les camions, l’électronique, l’alimentation, les huiles végétales, le tabac et les cigarettes. L’artisanat d’art, c’est-à-dire la sculpture sur bois et sur ivoire, est très développé.
Le secteur économique le plus développé est l’agriculture qui emploie plus de 60% de la population et qui représente environ 2/3 du revenu national. Chaque année, les 8,6 millions d’hectares de terres cultivées produisent deux récoltes.
L’espérance de vie dépasse aujourd’hui 60 ans. En 1987, la population était de 35 millions d’habitants. Aujourd’hui, elle est de 50 millions.
Actuellement, le pays est dirigé par une junte militaire. Ce qu’elle a fait pour le pays, aucun roi ne l’avait fait auparavant. Elle a construit des écoles même dans les régions frontalières si bien que l’analphabétisme a pratiquement disparu. A quelques exceptions près, les enfants font dix ans d’école suivis de 2 ans de classes préparatoires à l’université. Une partie des étudiants sont dispensés de frais d’inscription. (A cet égard, le Myanmar pourrait constituer un modèle pour la riche Allemagne.)
Au point de vue politique et idéologique, le gouvernement est à l’écoute des citoyens: sans recourir à des slogans, il s’efforce d’approvisionner de mieux en mieux la population. Les soins médicaux de base sont gratuits. A cet égard également, le Myanmar est un modèle pour les pays occidentaux.
Les liens familiaux sont très forts et au sein de la famille, les femmes ont plus à dire que les hommes! (...)
POUR lire la suite de cet article >>>>>>
- Traduction partielle d'un article de the irrawaddy du 28 mai : "Nargis: A Cash Cow for the Regime?": Nargis Une vache à lait pour le régime?
Selon les travailleurs birmans de nombreux villages dans le delta d'Irrawaddy sont toujours dans l'attente de nourriture, d'abris et de fournitures.
«Les gens qui attendent au bord routes sont en train d'être expulsé de force" explique un travailleur humanitaire birman. "C'est vraiment une triste situation dans ce pays."
L'accès aux régions les plus touchées est encore un problème majeur. La plupart des petits villages près de la mer n'ont toujours pas reçu d'assistance "Les gens sont entrain de mourir"
La majorité des survivants ont pas encore vu d'aide d'aucune sorte.
Malgré l'accord avec l'ONU, Il existe toujours de nombreux obstacles sur le terrain. Le régime a récemment publié un ordre disant que toute personne qui souhaite visiter le delta d'Irrawaddy doit obtenir l'autorisation officielle de l'armée.
"Nargis, est désormais une vache à lait pour le régime et les agences des Nations Unies " (traduction kathy)
- Myanmar : L'appel éclair de l'ONU financé à 60%
Avec l'amélioration de l'accès sur le terrain et la levée progressive des restrictions imposées par le gouvernement du Myanmar, OCHA engage tous les donateurs à transformer leurs engagements en contributions sans aucun délai, a rapporté aujourd'hui la porte-parole adjointe du Secrétaire général, Marie Okabe, lors de son point de presse quotidien, au siège de l'ONU, à New York.
OCHA a également signalé que le gouvernement du Myanmar avait approuvé, aujourd'hui, toutes les demandes de visas émises par les agences de l'ONU. Quarante cinq demandes étaient dans l'attente d'une réponse.
Selon les estimations du Bureau, 40% des 2,4 millions de personnes ayant survécu au passage du cyclone ont reçu de l'aide, sous une forme ou une autre, de la part d'acteurs au niveau local, national ou international.
Les secours de l'ONU et d'organisations non gouvernementales (ONG) ont principalement bénéficié aux personnes qui se trouvent dans la division administrative de Yangon qui est plus facilement accessible.
OCHA a néanmoins signalé qu'il demeure gravement préoccupé par le fait qu'un nombre important de personnes demeurent toujours dans le besoin dans plus de la moitié des 15 municipalités qui ont été le plus durement frappées. (centre d'actualités de l'ONU)
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