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samedi 24 mai 2008

Birmanie, témoignage: "je n'aime pas le gouvernement"

photo DR du blog en Direct de Birmanie


L'envoyé spécial de Libération raconte au jour le jour un pays ravagé par le passage du cyclone Nargis.



Il a un visage rond, un sourire franc et c'est son anniversaire: 31 ans. C'est un bonze, un moine bouddhiste d'un monastère de Rangoun. Assis sur un banc, entouré de novices, il ne se fait pas prier pour parler.

Il a des interrogations sur la France et des réponses à donner sur la Birmanie. Il propose à l'étranger de s'asseoir à ses côtés, l'invite à prendre des notes et à lui poser toutes les questions qu'il veut.

Car il a un message à faire passer: il est en colère. En colère contre le gouvernement qui a frappé,emprisonné, tué d'autres bonzes en septembre dernier. C'est là son grand regret: il n'a pas participé aux manifestations à Rangoun. Pas par conviction mais simplement parce qu'il était dans son village natal à ce moment-là. «Bien sûr j'ai eu de la chance car j'aurais pu mourir», dit-il, «mais jaimerais tant que ça recommence et que je puisse faire ma part du travail.»

Quelques minutes plus tard, dans sa chambre rudimentaire mais encombrée de livres, il montre les couches vides de deux de ses correligionnaires. Eux étaient dans la rue contre les généraux. Ils ont fui un soir quand l'armée est venue arrêter un autre bonze. Ce dernier est toujours derrière les barreaux.

Un autre moine, émacié et ridé, le rejoint. Il ne dit pas grand-chose. Se contente d'approuver les propos du jeune homme en tirant sur un petit cigare dont la fumée éloigne les moustiques. «Je ne suis pas très instruit mais une chose dont je suis sûr, c'est que je n'aime pas le gouvernement et que le peuple non plus.»

Il y a un espoir alors? Il ne croit pas. Dans un sourire triste il mime les armes des soldats. «Tout le monde a peur.» Le jeune bonze renchérit. «Le problème, c'est qu'on n'ose pas

Source : Blog En direct de Birmanie

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