Birmanie, la junte tire les ficelles

Mise à jour au 23 mai :

Ban KI-moon serait parvenu à convaincre la junte au pouvoir d'ouvrir les portes du pays à l'aide internationale trois semaines après le passage du cyclone

Si la junte a accepté ce principe, ce n'est pas par "bonté" ni par compassion pour les sinistrés, c'est sans doute parce qu'elle ne pouvait plus faire autrement et qu'elle craignait une intervention militaire.

A suivre de prêt donc pour vérifier que cette ouverture est bien réelle et totale!

De toute manière la junte reste coupable de "crime" pour ce quelle a déjà fait subir à son peuple avant et depuis Nargis..


22 mai

Après la mascarade de démocratie via le référendum truqué, voici la mascarade d'assistance aux sinistrés avec les camps d'assistance

- Ban Ki-moon, une marionnette de l'ONU ?

A son arrivée à Rangoon, Ban Ki-moon s'est dit plutôt « confiant » dans la capacité de l'Organisation mondiale et de la Birmanie à surmonter la crise, autrement dit pour l'ONU à ouvrir vraiment les portes du pays à l'assistance humanitaire.

Il a estimé, que la junte militaire avait montré une certaine "souplesse" face aux appels internationaux pour laisser entrer une aide massive destinée aux sinistrés du cyclone Nargis. (nouvelobs)

Comment peut-on oser saluer "une certaine souplesse de la junte" ?


- Une mise en scène parfaite:




On apprend par ailleurs qu'il s’est rendu dans le delta par hélicoptère militaire, lors d’une visite de quatre heures. Il s’est arrêté dans un camp d’assistance où il a rencontré les survivants du village de Kyondah et dans un centre de distribution où sont stockés des sacs de riz et des bouteilles d’eau.




Il s'agit des fameux "camps d'assistance" tout bleu et bien propres, créés par la junte, pour faire croire qu'elle aide de manière efficace les rescapés... C'est ce qu'on appel un "Voyage organisé" par la Junte..



Pour finir :

"le Secrétaire général a signé un registre de condoléances pour les victimes du Cyclone.

Il s’est rendu dans la pagode Shwedagon, un monument vieux de 2.000 ans qui abrite l’autel bouddhiste le plus sacré au Myanmar. A pieds nus dans le respect de la tradition bouddhiste, il a offert des fleurs à la statue de Bouddha et offert de l’argent aux gardiens de la pagode pour les victimes du cyclone.

Vendredi, le Secrétaire général doit se rendre dans la nouvelle capitale Naypyitaw, à 350 km au nord de Yangon, afin d’y rencontrer (ce cher) général en chef Than Shwe" (Centre d'actualités de l'ONU)

- Surtout ne pas froisser la junte pour qu'elle ne reprenne pas les miettes qu'elle a donné:

Avant même d'arriver en Birmanie, le patron de l'ONU avait jugé utile de rappeler que sa mission était « exclusivement humanitaire ».

C'est pour cette raison qu'aucun rendez-vous n'a été sollicité avec l'opposante Aung San Suu Kyi, dont l'assignation à résidence devrait d'ailleurs être à nouveau prorogée, lundi 26 mai.

C'est aussi pour éviter toute polémique que Ban Ki-moon a prévu de regagner Bangkok, vendredi soir, puis de revenir à Rangoon dimanche 25 mai pour une conférence commune avec l'Association des pays du sud-est asiatique (Asean) sur l'aide aux victimes de Nargis. Entretemps, samedi, les rescapés du delta sont en effet appelés, malgré leur dénuement et l'urgence humanitaire, à participer au référendum constitutionnel concocté par les militaires. (RFI)

Et pendant ce temps des milliers de sinistrés sont entrain de crever...


Quant aux médias officiels en Birmanie, ils n'évoquent même pas la visite de Ban Ki-moon. Le journal très officiel "the New Light of Myanmar" affirme :
"L'aide fournie par des donateurs locaux et de l'étranger est systématiquement et en temps utile distribuée aux victimes de la tempête dans les zones affectées....." Il ajoute : "Les victimes ne doivent pas croire les informations fabriquées par des éléments destructeurs en Birmanie et à l'étranger"


Kathy

• Et pendant ce temps : des rescapés du cyclone chassés des écoles qui serviront de bureaux de vote pour le référendum constitutionnel

Près de trois semaines après le passage du terrible cyclone Nargis dans la région du delta de l'Irrawaddy, les abris se font tellement rares que nombre d'habitants, après avoir tout perdu, ont trouvé refuge dans des écoles, simples constructions de bois.

Mais le gouvernement birman, davantage préoccupé par l'organisation d'un référendum sur une nouvelle constitution pro-militaire que par l'aide aux sinistrés, a commencé à chasser les réfugiés de leurs abris précaires pour faire place nette en vue de l'aménagement de bureaux électoraux dans les écoles.

"L'école va servir de bureau électoral", s'est ainsi justifiée Sandar, un enseignant qui a refusé de donner son nom. "Il fallait que les gens partent."

"La plupart d'entre eux ont installé des huttes de bambou", a-t-elle expliqué mercredi.

Quelque deux millions de personnes luttent pour trouver des biens de première nécessité après le cyclone des 2 et 3 mai, dormant dans des tentes plantées près de leurs maisons effondrées ou s'entassant dans des monastères, des écoles ou autres abris de fortune improvisés.

A peine installés, beaucoup sont de nouveau déplacés par les autorités soucieuses de préparer un référendum dont l'issue est jouée d'avance.

Dans le delta de l'Irrawaddy et dans la région de Rangoun, particulièrement touchées par Nargis, les bureaux de vote ouvriront samedi. Le reste du pays, épargné par le cyclone, a déjà voté le 10 mai. Selon la radio d'Etat, les résultats de ces scrutins décalés ne sauraient remettre en cause l'approbation massive de la nouvelle constitution puisque le pouvoir birman affirme que 92,4% des 22 millions d'électeurs ont répondu favorablement à la proposition de la junte militaire. (AP via latribune)