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mardi 13 mai 2008

Birmanie, "Laisser mourir" en toute impunité !

dernière mise à jour : 22h56


Au moins 40% des personnes tuées par le cyclone Nargis en Birmanie seraient des enfants et des centaines d'autres ont perdu leurs parents et sont traumatisés


Selon un article de Démocratic Voice of Burma du 13 mai, la junte s'est approprié du matériel donné par l'ONU
Selon un habitant de Rangoun, des camions militaires sont venus au marché Nyaungpinlay de Rangoon pour y vendre des "Mama" : paquets de nouilles instantanées données par l'ONU pour les rescapés..
A bogalay, vous pouvez acheter des imperméables donnés par l'ONU, des rouleaux de bâche en plastique ect... (source: DVB )

Et bien justement, dans son tout dernier communiqué l'ONU indique avoir livré notamment, je cite : .. Ces fournitures comprennent des bâches en plastique, des couvertures et des ustensiles de cuisine des stocks régionaux de l'agence.





Les pluies diluviennes qui s'abattent sur le delta de l'Irrawaddy, dans le sud de la Birmanie, entravent la distribution des secours aux rescapés du cyclone

"Je me trouve dans un endroit où il y a actuellement près de 10.000 personnes sans abri et il pleut à verse", a témoigné notamment une responsable de la Croix Rouge internationale (Lire l'article ci dessous intitulé "Des pluies diluviennes ralentissent les secours en Birmanie")


Remarque préalables :

On apprend aujourd'hui, mais ce n'est pas une surprise que :
Le régime des généraux en Birmanie restait insensible mardi aux pressions internationales et répétait vouloir garder la haute main sur la distribution de l'aide étrangère au profit des sinistrés du cyclone Nargis"
"Jusqu'à présent, la nation n'a pas besoin de travailleurs humanitaires spécialisés", a assuré le vice-amiral Soe Thein, haut responsable militaire, cité dans le journal gouvernemental New Light of Myanmar.
Les besoins de centaines de milliers de sinistrés "ont été satisfaits, dans une certaine mesure", a-t-il déclaré. (courrier international)

A cela on nous informe : L'ONU, les Etats-Unis et de nombreux autres pays occidentaux sont loin d'être du même avis.

Par ailleurs hier, Le Secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon a exprimé lors d’une conférence de presse à New York sa « profonde préoccupation » et son « immense frustration » face aux entraves à l’accès humanitaire au Myanmar et à la lenteur à laquelle l’assistance parvient aux populations en conséquence.

Ban Ki-moon a fustigé « la réponse d’une lenteur inacceptable face à la grave crise humanitaire au Myanmar ». « Selon les propres chiffres du gouvernement, le nombre de décès se porte désormais à 31.938, outre 34.460 personnes portées disparues, mais les agences humanitaires internationales ont des estimations bien supérieures », a-t-il rappelé. « Nous sommes à un moment critique. Si nous n’apportons pas plus d’aide dans le pays – et très vite – nous faisons face à une épidémie de maladies infectieuses qui pourrait dépasser la crise actuelle ».

Ban Ki-moon a donc appelé « dans les termes les plus fermes, le gouvernement du Myanmar à donner la priorité à la vie de population ». Le Secrétaire général a plaidé pour une plus grande liberté d’accès au pays et dans le pays, déplorant que « le gouvernement continue à déplorer les visas à la plupart des agents humanitaires ». (Centre d'actualités de l'ONU)

"Le monde devrait être en colère et condamner" la junte militaire en Birmanie, a déclaré le président américain George W. Bush.(Nouvelobs)

Désolée Monsieur BUSH, mais la colère n'apporte rien de bon et certainement pas l'aide nécessaire aux sinistrés. Il ne sert à rien d'être en colère, on doit au contraire agir sans colère, sans passion mais agir vite et bien... ce n'est pas de colère dont les Birmans ont besoin mais d'une aide efficace !

Souvenez vous Monsieur BUSH, de nombreux pays étaient en colère contre vous lorsque vous avez envahi l'IRAK et cela a servi à quoi? A RIEN.....

Quant aux ministres du Développement de l'Union européenne, ils ont tenu lundi une réunion extraordinaire pour arrêter une stratégie commune sur la mobilisation de l'aide internationale à la Birmanie.

Mais à quoi cette réunion va servir? quelle stratégie commune? si la junte ne laisse pas passer l'aide aux populations en détresse notamment dans le delta d'Irrawaddy, qui est en grande partie sous l'eau ?

C'est très bien que la Communauté internationale ne soit pas du même avis que la Junte, mais j'ai envie de poser cette question : ça change quoi concrètement pour les sinistrés ??????

On apprend aujourd'hui que
la Birmanie accepterait que l’ASEAN coordonne l’aide humanitaire internationale ( The Nation ), il serait temps !

Finalement tout cela me semble bien hypocrite:
- Soit la Communauté internationale continue de respecter la position de la junte (ce qu'elle fait depuis le début) et dans ce cas, cela ne sert pas à grand chose, si ce n'est à se donner "bonne conscience", de répéter sans cesse que la junte ne se comporte pas bien. De toute manière la Junte se fiche de ce que L'ONU pense ou dit, pour preuve à ce jour, aucune des Résolutions prises par L'ONU ou le Parlement Européen n'ont été respectées.
- Soit elle arrête de se plaindre et entre dans le pays avec ou sans l'autorisation de la Junte.

Malheureusement la troisième solution qui consiste, tout doucement, à obtenir de la junte qu'elle laisse entrer les ONG au compte goutte n'est pas adéquate eu égard à l'urgence de la situation.

Pendant que l'ONU discute et réfléchi, des centaines de personnes meurent...

Mais surtout , Il faudra bien déterminer, ces prochains mois, le nombre de vies qui auraient pu être sauvées si les choses s'étaient déroulées d'une autre manière tant du côté de la junte que de la Communauté internationale d'ailleurs...

Mise à jour à 19h17 :


J'apprends ce soir que Washington n'envisage pas d'imposer une aide à la Birmanie. Pour une fois qu'on aurait bien aimé que les Etats-Unis impose quelque chose! (Lire l'article ci dessous)

Le Conseil de sécurité devrait lui aussi se prononcer sur la question, sachant que la Russie et la Chine se sont toujours opposées à des sanctions contre le régime birman.
De leur côté, les ministres allemand, français et britannique ont plaidé pour l'application du principe de la responsabilité de protéger la population birmane

Oui mais lorsque tous les rescapés seront morts il n'y aura plus personne à protéger... Il faudrait peut-être se dépêcher de prendre une décision une bonne fois pour toute : OUI ou NON !




Les rescapés du cyclone Nargis font la queue pour recevoir des médicaments. Mais 2/3 des rescapés n'ont toujours pas reçu la moindre aide



Titre des articles de ce message du 13 mai: (dernière mise à jour 22h56)
  • l'assistance des Nations Unies se poursuit
  • Washington n'envisage pas d'imposer une aide à la Birmanie
  • Des pluies diluviennes ralentissent les secours en Birmanie
  • Le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés a pu livrer du matériel d'abri par avion et par camion
  • 40% des tués seraient des enfants
  • La Birmanie rejette les pressions internationales
  • Thaïlande : L’ASEAN met en place une « coalition » pour coordonner l’aide internationale.
  • La Birmanie compte ses morts.
  • Temporisation meurtrière : Il faudra déterminer pénalement la responsabilité des autorités birmanes...


  • L'assistance des Nations Unies se poursuit (J'ai envie d'ajouter : tant bien que mal et plus mal que bien...)
13 mai 2008 – Les efforts humanitaires des Nations Unies se poursuivent malgré la lenteur de l'administration du Myanmar, avec des efforts pour acheminer les biens par voie aérienne, terrestre et fluviale.
« Ce matin, 24 tonnes de fournitures du Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (UNHCR) destinées à l'abri des populations, expédiées depuis Dubaï, ont atterri dans la ville de Yangon », a indiqué la porte-parole du Secrétaire général, Michèle Montas, lors de son point de presse quotidien, au siège de l'ONU, à New York.

Ces fournitures comprennent des bâches en plastique, des couvertures et des ustensiles de cuisine des stocks régionaux de l'agence.

Le personnel du HCR se trouve à l'aéroport de Yangon afin de récupérer le fret et l'acheminer directement dans les zones touchées le 2 mai dernier par le cyclone Nargis.

Un autre vol, affrété avec le Fonds des Nations Unies pour l'enfance (UNICEF), doit arriver à Yangon demain.

Par ailleurs, le Programme alimentaire mondial (PAM) a jusqu'à présent transporté 426 tonnes de nourriture dans les régions affectées, apportant une première ration de biscuits énergétiques et de riz à 74.000 personnes.

Le PAM cherche des moyens d'apporter une aide par bateau, notamment en utilisant une flottille de petits bateaux sur le delta, inaccessible par la route.

L'Organisation mondiale de la santé (OMS) a livré des fournitures à de nombreuses organisations non gouvernementales (ONG) dont Médecins du Monde.

L'OMS a distribué des kits sanitaires d'urgence et des kits contre la diarrhée.

Pour l'instant, on estime que sur les 1,5 millions de personnes gravement affectées par la crise, les Nations Unies n'ont pu atteindre que 270.000 d'entre elles, a souligné la porte-parole du Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA) à Genève.

Source : Centre d'actualités de l'ONU


  • Washington n'envisage pas d'imposer une aide à la Birmanie
WASHINGTON - Les Etats-Unis n'envisagent pas de mission humanitaire en Birmanie sans l'accord du régime birman pour porter secours aux victimes du cyclone Nargis, a déclaré mardi à Washington la secrétaire d'Etat américaine, Condoleezza Rice.

"Nous faisons tout notre possible parce que c'est une question humanitaire, pas une question politique", a déclaré la chef de la diplomatie américaine en réponse à une question de la presse sur l'éventualité d'une intervention humanitaire imposée à la junte birmane.

"Nous voulons qu'il soit très clair que notre seul désir est d'aider la population birmane", a ajouté Mme Rice, interrogée au cours d'une séance de photos au département d'Etat avec son homologue afghan Rangin Dadfar Spanta.

"Nous travaillons très dur avec la communauté internationale", a-t-elle rappelé, mentionnant les appels à la junte birmane du secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon.

"Nous avons nos propres contacts avec la Birmanie et nous les appelons à permettre à la communauté internationale d'aider les Birmans", a-t-elle ajouté.

Elle faisait référence au déplacement à Rangoun de la directrice de l'Agence des Etats-Unis pour le développement international (USAID), Henrietta Fore, et de l'amiral Timothy Keating, chef du commandement américain pour le Pacifique, qui ont accompagné lundi le premier avion d'aide américain autorisé à se poser en Birmanie.

Les Etats-Unis se sont montrés disposés à offrir une assistance beaucoup plus large à la Birmanie, dont les dirigeants sont une de leurs bêtes noires dans le monde, en raison de la gravité de la situation humanitaire (près de 62.000 morts et disparus, deux millions de sinistrés).

Dans une interview à la radio CBS, le président américain George W. Bush a estimé lundi que "le monde devrait être en colère et condamner" la junte militaire au pouvoir en Birmanie pour sa réaction au cyclone meurtrier qui a dévasté le pays.

"Soit ils sont isolés, soit ils sont endurcis", a dit le président américain, ajoutant: "Il est impossible de dire combien de personnes ont perdu la vie à cause de la lenteur de la réaction" du régime après le désastre.

Source : ©AFP / 13 mai 2008 18h20 via romandie.com


  • Des pluies diluviennes ralentissent les secours en Birmanie
par Aung Hla Tun

RANGOUN (Reuters) - Les pluies diluviennes qui s'abattent sur le delta de l'Irrawaddy, dans le sud de la Birmanie, entravent la distribution des secours aux rescapés du cyclone "Nargis", dont le nombre est estimé à plus d'un million et demi.

Onze jours après le passage de "Nargis", l'aide humanitaire arrive toujours au compte-gouttes dans les zones sinistrées et de nombreuses voix s'élèvent pour dénoncer l'attitude de la junte militaire au pouvoir, accusée de fermer ses frontières aux équipes de secours internationales.

"La réponse du régime birman à la crise est absolument impitoyable et ceux qui en payent aujourd'hui le prix sont des personnes qui souffrent depuis longtemps", a estimé le Premier ministre australien Kevin Rudd.

Au lendemain de l'arrivée d'un premier gros porteur américain C-130, un avion australien a atterri à Rangoun avec à son bord 31 tonnes de produits de première nécessité, de kits sanitaires, de couvertures et d'eau potable.

Deux autres appareils américains doivent atterrir dans la soirée en Birmanie, un pays décrit par Washington quelques jours plus tôt comme un "bastion de la tyrannie".

Pendant ce temps-là, des dizaines de milliers de personnes sont toujours dans l'attente d'une aide humanitaire, réfugiés dans des monastères, des écoles, et dans tout autre bâtiment que le cyclone n'a pas emporté.

En proie à la famine, au manque d'eau potable et à des conditions sanitaires déplorables, les rescapés de "Nargis" doivent par ailleurs faire face au danger du choléra.

L'Organisation mondiale de la santé (OMS) a toutefois déclaré mardi qu'aucun cas n'avait été détecté pour l'heure (...)
Les mauvaises conditions météorologiques conjuguées à l'inflexibilité des généraux birmans plongent le pays dans une situation catastrophique où les agences internationales semblent impuissantes, suspendues à un geste d'ouverture de la junte.

Le Programme alimentaire mondial (Pam) a ainsi indiqué lundi qu'il était en mesure de livrer seulement 20% des 375 tonnes journalières qu'il faudrait normalement distribuer aux rescapés.

De même, l'association Médecins sans frontières (MSF) a dit que ses membres, toujours bloqués à la frontière thaïlandaise dans l'attente de visas, faisaient face à "des restrictions de plus en plus importantes" de la part des autorités de Naypyidaw (NDLR: nouvelle capitale des généraux).

De retour d'une expédition à Bogalay, où au moins 10.000 personnes ont trouvé la mort, un homme d'affaires birman a affirmé que l'armée s'appropriait directement l'aide humanitaire internationale.

"Il y a toujours des villages dans des zones très touchées où des personnes sont dépourvues de tout", a indiqué cet homme ayant requis l'anonymat.

"Autour de Bogalay, les donateurs privés n'ont pas le droit de distribuer l'aide directement aux victimes. Nous avons dû laisser sur place ce que nous avions", a-t-il poursuivi


  • Le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (UNHCR) a pu livrer du matériel d'abri par avion et par camion

Plus de 40 tonnes de matériel d’abri envoyées par le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (UNHCR) sont arrivées au cours des dernières 24 heures à Yangon, au Myanmar, pour être ensuite distribuées dans les zones touchées par le cyclone Nargis.
« L’avion cargo arrivant de Dubaï a transporté 24 tonnes de bâches en plastique, des couvertures et des ustensiles de cuisine, depuis notre stock régional », a expliqué aujourd’hui la porte-parole Jennifer Pagonis, selon un communiqué publié à Genève.

Par ailleurs, deux camions transportant plus de 20 tonnes de matériels – dont 4.600 bâches en plastique et quelque 200 tentes – sont arrivés hier à Yangon, depuis la région frontalière avec la Thaïlande.

Le contenu des cargaisons a immédiatement été confié à des organisations non-gouvernementales pour une distribution dans les zones affectées de Yangon et du delta d’Irrawaddy, a précisé Jennifer Pagonis.

Jusqu’à maintenant, le HCR a pu acheminer 79 tonnes de matériel au Myanmar, majoritairement des articles domestiques et du matériel d’abri. D’autres vols sont prévus dans les prochains jours.

Source : Centre d'actualités de l'ONU

  • 40% des tués seraient des enfants

Au moins 40% des personnes tuées par le cyclone Nargis en Birmanie seraient des enfants et des centaines d'autres ont perdu leurs parents et sont traumatisés, a indiqué mardi l'organisation humanitaire Save the Children.

Une des raisons pour lesquelles tant d'enfants ont trouvé la mort est simplement démographique, 40% de la population birmane ayant moins de 18 ans, a expliqué à l'AFP Dan Collinson, porte-parole de cette organisation.

L'autre raison, physique celle-là, est liée à la vulnérabilité des enfants qui, souvent, n'ont pas été en mesure de résister à la force de vents allant jusqu'à 200 km/h et, par endroits, à la brusque montée des eaux qui ont submergé des villages entiers, a-t-il dit.

"Les enfants sont les plus vulnérables" et "pour être franc", le pourcentage de morts est "très vraisemblablement supérieur à 40%", a ajouté M. Collinson.(..)

Parmi les enfants ayant survécu à la catastrophe, des centaines sont devenus orphelins ou ont été séparés de leurs parents et sont totalement traumatisés, a encore indiqué M. Collinson.

Parmi les survivants, un enfant sur cinq souffre de diarrhée, l'eau ayant été contaminée à de nombreux endroits dans les zones sinistrées, selon des estimations de l'ONU.

Le Fonds des Nations unies pour l'enfance (Unicef) a indiqué que 3.000 écoles avaient été réduites à néant par le cyclone.

Source : dépêche AFP via lemonde


  • La Birmanie rejette les pressions internationales

Le régime des généraux en Birmanie restait insensible mardi aux pressions internationales et répétait vouloir garder la haute main sur la distribution de l'aide étrangère au profit des sinistrés du cyclone Nargis.

Onze jours après l'une des pires catastrophes naturelles de l'histoire récente, qui a fait 62.000 morts et disparus, la junte a réaffirmé son opposition à laisser des travailleurs humanitaires étrangers entrer en trop grand nombre pour diriger les secours destinés aux deux millions de survivants.

"Jusqu'à présent, la nation n'a pas besoin de travailleurs humanitaires spécialisés", a assuré le vice-amiral Soe Thein, haut responsable militaire, cité dans le journal gouvernemental New Light of Myanmar.

Les besoins de centaines de milliers de sinistrés "ont été satisfaits, dans une certaine mesure", a-t-il déclaré.

L'ONU, les Etats-Unis et de nombreux autres pays occidentaux sont loin d'être du même avis.

Lundi, ils ont sommé la junte d'agir au plus vite pour éviter davantage de morts et de faciliter une aide internationale dont le régime militaire, réputé paranoïaque et obsédé par la défense de sa souveraineté, veut contrôler la distribution.

Le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a exprimé "sa préoccupation et son immense frustration" devant cette lenteur "inacceptable".

"Si davantage d'aide n'entre pas dans le pays très rapidement, nous risquons (...) des épidémies de maladies infectieuses qui pourraient éclipser la crise actuelle. J'appelle en conséquence le gouvernement de la Birmanie à donner la priorité à la vie de ses compatriotes", a-t-il lancé.

Les équipes de secours aux victimes du cyclone Nargis doivent pouvoir établir "un pont aérien ou un pont maritime" pour éviter une "deuxième catastrophe" en Birmanie, a averti mardi le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l'ONU (OCHA) par la voix de sa porte-parole, Elisabeth Byrs.

Le président américain George W. Bush, qui considère la junte de généraux comme l'une de ses bêtes noires, a estimé que "le monde devrait être en colère et condamner" ce régime. "Il est impossible de dire combien de personnes ont perdu la vie en raison de la lenteur de la réaction" des autorités, a-t-il ajouté.

Même si le rythme d'entrée des secours étrangers s'accélère depuis dimanche, les besoins restent colossaux pour des survivants désespérés et coupés du monde, qui ont soif et faim, dans des zones du delta de l'Irrawaddy (sud-ouest) où flottent encore des centaines de corps en décomposition.

source : courrierinternational



  • Thaïlande : L’ASEAN met en place une « coalition » pour coordonner l’aide internationale.

D’après une interview exclusive donnée à « The Nation » (extraits)

« Réunie cette nuit, les membres de l’ASEAN ont mis en place une « Coalition humanitaire» afin de venir en aide aux birmans sinistrés par le cyclone Nargis. », déclare Dr. Surin Pitsuwan, dirigeant de l’ASEAN.

Des visas d’entrée ont été accordés aux membres de l’équipe d’urgence pour une évaluation rapide des besoins et qui doit décoller aujourd’hui pour se rendre à Rangoon.

« Nous avons des indications que le Birmanie accepterait que l’ASEAN coordonne l’aide humanitaire internationale », précise Dr Surin. « Le secrétariat de l’ASEAN établit un plan global d’aide à la Birmanie qui prévoit à la fois l’aide d’urgence, mais aussi l’aide nécessaire à moyen terme pour la réhabilitation et à plus long terme pour la reconstruction. Des membres de l’ASEAN vont accompagner des fonctionnaires de l’ONU, afin dévaluer la situation. Singapour, Brunei, la Malaisie et l’Indonésie vont envoyer des émissaires pour se joindre à cette équipe de L’ASEAN.

L’ASEAN a été critiquée pour s’être déplacée trop tard et pour le faible niveau de l’aide apportée. Dr Surin précise : « Il n’ai jamais trop tard pour sauver des vies ; je vois de la lumière au bout du tunnel. Il se dit confiant dans la capacité de l’ASEAN de pouvoir coordonner l’aide internationale, afin de pouvoir travailler efficacement, comme lors du tsunami en 2004. »

Source : The Nation - Traduction isara


  • La Birmanie compte ses morts

Dans les rues plane une odeur de mort, les cadavres d’humains et d’animaux remontent à la surface, gorgés d’eau. On craint à présent des épidémies, les blessures non soignées pourraient se transformer en septicémie.

On constate également de nombreux cas de déshydratation et de diarrhées, notamment chez les enfants. Kunii, chargé du secteur santé et alimentation de l’agence onusienne en Birmanie s’inquiète, joint par Reuters : « on voit des gens boire de l’eau polluée car ils n’ont rien d’autre (…) il faut se préparer au pire des scénarios – la multiplication des cas de choléra, de paludisme et de dengue ».

Aye Win, du Centre d’information des Nations Unies, contacté par le Monde, parle d’une
« situation sur le terrain vraiment désespérée. Nous atteignons nos limites. Nos personnels reviennent du delta (de l’Irrawaddy) et les histoires qu’ils nous racontent sont difficiles à supporter. Certains sont assez affolés en revenant. Il y a des corps éparpillés ».

A Bogalay, l’une des villes les plus touchées par le typhon, l’équipe d’Action contre la faim a découvert une ville ravagée, entourée d’eau contaminée par les cadavres en décomposition.
On compte 10.000 morts dans cette zone selon les autorités, mais le chef d’équipe d’ACF évalue à 200.000 le nombre de personnes en danger sur les 350.000 habitants de la région. (..)

Source : cambodgesoir

  • Il faudra déterminer pénalement la responsabilité des autorités birmanes..... et celle de la Communauté internationale ?


Davantage que ce bilan impossible à établir, il faudra déterminer, ces prochains mois, le nombre de vies qui auraient pu être sauvées si les choses s'étaient déroulées d'une autre manière.

Quelques avions affrétés par le CICR, Médecins sans frontières ou l'armée étasunienne peuvent désormais se poser sur le tarmac de Rangoon. Mais le ballet humanitaire aurait dû débuter il y a dix jours déjà. Les humanitaires le savent bien et les gouvernements aussi: pour sauver des vies, les quarante-huit heures suivant une catastrophe sont cruciales.

Retranché dans la néo-capitale Naypyida, le régime birman n'a même pas voulu annuler sa farce démocratique du week-end dernier, malgré la tragédie provoquée par le cyclone Nargis. Le référendum sur une nouvelle Constitution a été «couronné de succès», grâce à une «participation massive» de la population, se sont même félicités les militaires. On attend encore le score final, sans doute soviétique.

Il faudra déterminer pénalement la responsabilité des autorités birmanes, estimait hier matin Reed Brody, de Human Rights Watch, sur les ondes de La Première.

Mais dans le bilan de la crise, il s'agira également d'évaluer le rôle des gouvernements étrangers et des agences onusiennes.
Etait-il nécessaire de se montrer aussi intransigeant lorsque le régime birman a expliqué ne vouloir de l'aide qu'à la condition de pouvoir la distribuer lui-même?
Le risque de voir les denrées, médicaments et autres moustiquaires finir sur le marché noir était-il à ce point insupportable que toute tentative de laisser les militaires gérer la catastrophe devait être évitée?

Fallait-il également agiter devant l'ONU le spectre d'une ingérence forcée, comme l'a fait la France et son ministre des Affaires étrangères Bernard Kouchner, crispant un peu plus la dictature de Than Shwe?

L'évolution des rapports entre la Birmanie et la Chine devra elle aussi être analysée: la semaine dernière, le grand voisin a officiellement demandé au régime de Naypyida de «collaborer» avec les acteurs de l'aide humanitaire – un changement d'attitude déjà observé durant les révoltes à Rangoon l'automne dernier. Allié traditionnel des Birmans, Pékin avait alors exigé de la retenue dans la répression des manifestants. En clair, la Chine demande une ouverture qu'elle-même ne sera pas forcément prête à accorder, ces prochains jours, après le séisme meurtrier qui a frappé le centre du pays.

Source: le courrier

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