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mercredi 14 mai 2008

Birmanie, 40% des victimes de Nargis sont des enfants




* Certaines photos peuvent choquer

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Après









Titre des articles de ce message du 14 mai (dernière mise à jour: 12h40)
  • l’Unicef tente de répondre à la détresse des enfants
  • La menace d'un second cyclone plane sur la Birmanie
  • La junte voit l'aide extérieure comme une menace

  • l’Unicef tente de répondre à la détresse des enfants

L’Unicef installe des espaces spécialement prévus pour les enfants dans les camps de déplacés. Ces espaces propose soins et protection aux enfants et jeunes, spécialement à ceux qui ont perdu leurs familles ou en ont été séparés. Rien qu’à Laputta, dans le delta d’Irrawady, l’Unicef essaye d’identifier les parents de 24 enfants qui se retrouvent avec des personnes qu’ils ne connaissent pas.

Ces espaces peuvent également servir d’écoles provisoires, l’Unicef voulant permettre le retour des enfants en classe à temps pour le début de l’année scolaire le 1er juin prochain. Dans cet objectif, nos équipes sur place ont commandé d’importantes quantités de kits scolaires d’urgence.

« Dans ce genre de situations où les enfants vivent des situations qui les plongent dans un stress intense, il est important pour leur bien-être de mettre à leur disposition un espace dans lequel ils se sentent en sécurité et où ils peuvent retrouver un peu de normalité », explique Ramesh Shrestha, le représentant de l’Unicef en Birmanie.

Selon notre organisation, plus de 90% des écoles ont été endommagées dans les zones affectées par le cyclone. En plus de son action dans les camps de déplacés, l’Unicef va mettre en place des espaces d’apprentissage à l’aide de tentes et fournira du matériel scolaire de base pour les enfants qui n’ont plus d’écoles où aller.

Depuis que le cyclone Nargis a frappé le sud-ouest de la Birmanie (Myanmar) le 3 mai dernier, les équipes de l’Unicef ont distribué de l’eau, de la nourriture, des médicaments et du matériel pour les abris.

La pénurie en eau potable, et les graves problème de sanitation, la précarité des abris et le manque de nourriture sont des menaces pour les populations affectées, particulièrement les enfants. Cela pourrait provoquer une augmentation du nombre de cas de diarrhées, parfois mortelles chez les enfants.

Les inondations peuvent également favoriser la reproduction de moustiques et l’apparition de cas de paludisme et de dengue, endémiques dans la région. Les spécialistes de l’Unicef en eau, hygiène et assainissement craignent également que l’effondrement des systèmes d’assainisssement et des réseaux électriques n’augmentent le risque d’infections et de maladies liées à l’eau insalubre comme le choléra et la dysenterie.

Les équipes de l’Unicef en Birmanie compte 130 personnes, réparties dans 9 bureau de zone et un siège à Rangoon.





  • La menace d'un second cyclone plane sur la Birmanie

L'information, délivrée par le centre de surveillance des typhons du Centre météorologique mondial de l'Onu, a été divulguée mercredi par une porte-parole du programme d'aide humanitaire des Nations unies, Amanda Pitt.

Celle-ci a cependant déclaré être incapable de dire où ce cyclone allait atteindre la terre ferme ni même quand la nouvelle tempête se transformerait en cyclone.

"C'est terrible", a-t-elle lancé devant les journalistes. Le cyclone, qui s'est abattu sur la Birmanie les 2 et 3 mai derniers, a entièrement dévasté le delta d'Irrawaddy en laissant, selon le dernier bilan livré par la radio d'État birmane, près de 34.000 morts et 28.000 disparus.


Source : lepoint


  • La junte voit l'aide extérieure comme une menace
Propos recueillis par Florence Floux
Malgré un bilan provisoire de 34 000 morts, la junte militaire au pouvoir refuse toujours l'aide de personnels humanitaires, après le passage du cyclone Nargis. Une situation qui pourrait mener le pays à un véritable désastre selon Renaud Egreteau, spécialiste de la Birmanie au CERI.

Avec un bilan provisoire de 34 000 morts et 30 000 disparus après le passage du cyclone Nargis, pourquoi la junte militaire refuse-t-elle l’aide internationale?

La junte refuse l’entrée de personnels humanitaires étrangers, notamment occidentaux, sur son sol. Mais pas une aide matérielle et financière. Il faut voir que la Birmanie a une forte tradition xénophobe et nationaliste qui se ressent à tous les niveaux. Les militaires qui gouvernent perçoivent les ONG occidentales et chinoises comme une véritable menace susceptible de déstabiliser le pays. Ils veulent aussi montrer à leur population qu’ils sont capables de gérer la situation par leurs propres moyens.

Les Birmans sont-ils au courant de la situation des régions touchées par le cyclone, malgré la censure des médias?

Beaucoup d’habitants n’ont plus aucun moyen de communication, l’électricité et le téléphone sont coupés. Il n’existe pas de journaux libres en Birmanie, la junte exerce une censure sur tous les organes de presse. Mais les Birmans peuvent écouter des radios qui émettent depuis l’Inde ou la Thaïlande. Même les radios chinoises ont parlé de Nargis. La population sait donc ce qui se passe dans le pays, malgré tout.

Face aux pressions internationales, l'armée peut-elle céder et ouvrir le pays aux étrangers?
Non, l'armée restera sur ses positions. Il est très peu probable qu'elle accepte l'entrée d'étrangers sur son territoire. Elle devra donc fournir un effort énorme pour venir en aide aux populations touchées dans des régions très difficiles d'accès, mais quoi qu'elle fasse, elle se dirige droit vers une catastrophe.

La Chine, alliée de la Birmanie, réagit de façon transparente pour venir en aide aux victimes du tremblement de terre survenu le 12 mai sur son territoire. Peut-elle faire pression sur la junte?
Les militaires birmans sont probablement embarrassés par la situation actuelle. Mais ce qui se passe en Chine ne changera pas l'attitude des généraux. La Chine essaie d'influencer la Birmanie mais elle ne peut pas manipuler l'armée birmane comme elle l'entend. D'ailleurs, l'idéologie nationaliste et xénophobe des généraux à l'égard des occidentaux vise aussi les Chinois.

Pourquoi Nargis n'engendre pas le même élan de solidarité que le tsunami de 2004?

La Birmanie est un pays très isolé, et nous n'avons pas beaucoup d'images du cyclone en comparaison avec le tsunami. C'est un pays que nous connaissons peu car nous n'y allons pas en vacances. Sans compter que la junte birmane est perçue comme un régime qui contrôle tout. Pour beaucoup de gens, faire un don à la Birmanie, c'est renforcer ce régime xénophobe qui viole les droits de l'Homme.

Quelques jours seulement après le cyclone, les autorités se sont félicitées du succès du référendum qui avait lieu samedi 10 mai. En quoi consistait-il?

Il s'agit d'un référendum sur la nouvelle Constitution, alors que la Birmanie n'en a plus depuis 1988: les militaires gouvernent par décrets, il n'y a pas de Parlement. Le référendum vise en fait à légitimer la présence de l’armée au pouvoir. Les généraux l'ont mis en place pour encadrer la transition politique vers un pouvoir civil... et écarter l’opposition par la même occasion.

Après le soulèvement des moines birmans, en septembre dernier, les discussions avec l'opposition avaient repris. Où en sont-elles aujourd'hui?

La junte avait accepté de discuter avec Aung San Suu Kyi pour satisfaire la communauté internationale. Aujourd'hui, l'attention n'est plus focalisée sur ce problème, et le dialogue est au point mort. Et puis les généraux ont maintenant d'autres priorités, comme le désastre de Nargis. Ce n'est plus à l'ordre du jour.

Le cyclone Nargis et sa gestion désastreuse pourraient-ils avoir des conséquences politiques?

On peut le penser, même s'il ne s'agit-là que de spéculations. On pourrait assister à des dissensions politiques au sein de la junte. Mais la population birmane est plutôt résignée et fataliste, je ne pense pas qu'elle se révolterait.

Source: lexpress

3 commentaires:

Anonyme a dit…

Ce billet est annoncé dans la Check-list du Monde (en ligne, des abonnés, ce jour).

Je vais re-enchérir ;)

Catherine a dit…

merci l'ami de prévenir mais il me semblait que c'était le billet d'hier qui était visé : "Birmanie, "Laisser mourir" en toute impunité !"
Peu importe le billet, c'est toujours agréable, d'autant plus qu'il est aussi mentionné dans la rubrique "bloapart" de France inter du 12 mai sur la Birmanie.. dommage qu'il ait fallu Nargis pour que mon blog soit mentionné quelque part, ça fait un an que je parle de la Birmanie, mais ça n'intéressait pas grand monde avant....
Encore merci pour B4Burma

Anonyme a dit…

Un secret à ne pas répéter : les technos du Monde ne savent pas lier le billet qu'ils citent et font le lien sur le blog en géneral ...
C'est idem ce jour pour un autre abonné à mes blogroll ...
Mais : en effet, ça fait bien plaisir. C'a m'était arrivé voici 1 an ou 2, bien avant "la Birmanie" ;)