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jeudi 15 mai 2008

Birmanie, de la catastrophe naturelle à la Crise humanitaire

dernière mise à jour : 11h53


Un second avion est arrivé à Rangoun






Selon Human Rights Watch, certaines cargaisons ont été détournées par la junte.
Les pays qui envoient des secours aux victimes du cyclone Nargis en Birmanie doivent s'assurer que cette assistance arrive bien aux survivants, a averti l'organisation de défense des droits de l'Homme dans un communiqué reçu à Bangkok.
Faire juste atterrir des vivres et des équipements à l'aéroport de Rangoun n'aidera pas nécessairement les victimes du cyclone, ajoute-t-elle.
HRW préconise un système de surveillance "indépendant" pour s'assurer que l'aide arrive bien "à ceux qui en ont le plus besoin".(nouvelobs)

Cela confirme un article de Démocratic Voice of Burma du 13 mai, aux termes duquel il est mentionné que la junte s'est approprié du matériel donné par l'ONU
Rappel : Selon un habitant de Rangoun, des camions militaires sont venus au marché Nyaungpinlay de Rangoon pour y vendre des "Mama" : paquets de nouilles instantanées données par l'ONU pour les rescapés..
A bogalay, vous pouvez acheter des imperméables donnés par l'ONU, des rouleaux de bâche en plastique ect...(mon message du 13 mai : Birmanie, "Laisser mourir" en toute impunité !)





3 Photos de mizzima sur blog de ko-htike




Comme le souligne RFI, "La catastrophe naturelle est en train d’évoluer en crise humanitaire à force de limiter les moyens engagés pour répondre aux besoins des sinistrés"

Comble de l'ignominie, et le mot est faible, la junte a mis en place de nombreux barrages militaires pour maintenir les témoins étrangers de la catastrophe à l’écart des zones sinistrées.

On peut lire sur Reuteurs : "
La junte au pouvoir en Birmanie, en proie à une pression internationale croissante pour ouvrir en grand ses portes à l'aide humanitaire, envoie un premier signe d'espoir tout relatif en autorisant 160 travailleurs humanitaires asiatiques à pénétrer dans le pays"

160 dites vous! et bien pour 2 millions de sinistrés en danger c'est maigre ... Quel est l'idiot qui a dit que tant qu'il y a de l'espoir il y a de la vie ?

Et bien il serait temps que la Birmanie ouvre ses portes et en grand, quitte à ce qu'on utilise un pied de biche pour les forcer..

Cette attitude criminelle de la Junte ne devrait pas, à l'heure des comptes, rester impunie.... pourtant c'est bien ce qu'il risque de se passer..

Dommage qu'il n'y ait pas de pétrole dans le delta de l'irrawaddy, tout le monde y serait déjà...

En résumé, que nous reste t'il comme moyen "polie" d'attendrir la junte: On apprend que "
Le Premier ministre thaïlandais, Samak Sundaravej, a rencontré pendant deux heures et demie son homologue birman, Thein Sein, pour tenter, en vain, de le convaincre d'ouvrir les portes du pays aux personnels étrangers"

Et oui "en vain." ! Mais n'oublions pas
que Fin avril, Lors de son voyage diplomatique et commercial de deux jours, Thein Sein a rencontré son homologue Samak Sundaravej afin de signer des accords sur la promotion et la protection des investissements entre les deux pays.

Un projet d'une ligne de chemin de fer reliant les deux pays, ainsi que la construction d'un port dans le sud du Myanmar, a été évoqué par les deux dirigeants.

La Thaïlande est devenue le premier investisseur et le premier partenaire commercial de la Birmanie avec 7,3 milliards de dollars par an, soit plus de 53% des investissements étrangers du pays.

Les deux pays entretiennent d'étroites relations. Alors finalement, Les deux Premiers ministres de ces deux pays ont un peu la même vision des choses..c'est rassurant pour l'avenir..

Selon Amnesty International, en bloquant délibérément l’aide destinée aux victimes le gouvernement du Myanmar pourrait violer le droit de ses citoyens à la vie, à l’alimentation et à la santé.

« Chaque obstacle qui empêche la population d’avoir accès à l'aide dont elle a besoin d'urgence risque d'accroître le nombre de morts, déjà extrêmement élevé »,
a souligné Benjamin Zawacki, chargé des recherches sur le Myanmar au sein d’Amnesty International.

Toujours selon
Amnesty International :

Le gouvernement du Myanmar s’est de plus en plus isolé du reste du monde en raison de son triste bilan en matière d'atteintes aux droits humains et de crimes de guerre. Il n’a pas apporté aux centaines de milliers de ses citoyens les plus durement touchés l’aide dont ils ont cruellement besoin, et a jusqu’à présent empêché les travailleurs humanitaires étrangers et le matériel fourni par l’assistance internationale d’accéder aux régions les plus affectées par le passage du cyclone.

Amnesty International a indiqué qu’elle craignait que des milliers d’autres personnes ne meurent à cause de la malnutrition, des maladies contagieuses et parce qu’elles ne peuvent pas se protéger des intempéries. Les risques de mort ou de blessure permanente augmentent chaque jour qui passe pour les victimes du cyclone. (Amnesty International)

Aujourd'hui, il est clair que La communauté n'arrivera jamais à obtenir ce qu'elle veut, pour preuve :

"Les Birmans acceptent toute forme d’aide étrangère avec gratitude, quel que soit le montant..... Cependant, (les Birmans) ne comptent pas trop sur l’assistance internationale et reconstruiront la nation sur la base de l’indépendance" a indiqué dans son éditorial le quotidien officiel New Light of Myanmar
( journal contrôlé par la junte)

RANGOUN, 15 mai 2008 (AFP) - Invoquant son "indépendance", la Birmanie a réaffirmé jeudi qu’elle était en mesure de gérer l’opération massive de secours nécessaire pour les survivants du cyclone Nargis, alors que la zone sinistrée reste très difficile d’accès pour les travailleurs humanitaires étrangers.

En conclusion, je dirais que discuter avec la Junte est une perte de temps et surtout de vies...



Titre des articles de ce message du 15 mai
:
  • Birmanie : d'une crise à l'autre
  • Risque de Famine
  • Le Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon en appelle à l'ASEAN
  • La junte birmane se raidit devant les injonctions humanitaires


  • Birmanie : d'une crise à l'autre (Un article vraiment intéressant de SERGIO ROMANO, historien)

Les autorités indiennes n'ont pas hésité à déclarer qu'elles avaient alerté le gouvernement de Myanmar (l'ancienne Birmanie) sur les dimensions et le danger du cyclone Nargis.

Ce détail suffit à comprendre pourquoi la Junte militaire s'était d'abord opposée à l'aide internationale et ne l'a enfin acceptée qu'avec plusieurs limites. Les militaires savaient que la catastrophe mettrait en évidence les fautes d'organisation, l'inefficacité du système administratif, l'indifférence du régime aux malheurs de ses sujets.

Ils savaient aussi que l'arrivée des opérateurs étrangers ouvrirait un trou dans le mur de protection que le régime a construit pour isoler le pays de toute influence extérieure.

Le monde aurait mieux compris l'état des choses au Myanmar et les gens auraient enfin trouvé des oreilles prêtes à écouter leurs doléances et à faire connaître leur volonté de changement. C'est à cause de ces craintes que les militaires avaient d'abord espéré gérer l'émergence au niveau national sans tomber sous les yeux « indiscrets » de l'opinion publique internationale. Ils ont cédé, en partie, lorsqu'ils ont compris que cette preuve de cynisme aurait nui au régime plus encore que le risque auquel l'aide étrangère les aurait exposés.

Mais la junte ne renoncera pas à contrôler les moyens de secours et à limiter la liberté de mouvement des étrangers.

Si nous adoptons pour un instant le point de vue d'un régime autoritaire et répressif, les préoccupations des généraux de Myanmar sont parfaitement justifiées. Les catastrophes (naturelles ou provoquées par une défaillance technique) mesurent impitoyablement l'efficacité d'un Etat et peuvent porter atteinte à son autorité plus que les grèves, les manifestations, les émeutes révolutionnaires.

Elles peuvent susciter des vagues de rage que le régime, jusqu'à ce moment, avait pu contrôler.

L'explosion d'un réacteur nucléaire à Tchernobyl en 1986 entama la crédibilité de l'URSS et le prestige de l'Etat. Les Soviétiques purent faire face au désastre, mais ils se montrèrent incapables de répondre à l'émergence sanitaire et aux problèmes d'environnement. Ceux qui eurent l'occasion de visiter l'Ukraine dans les mois suivants remarquèrent que l'indignation et les critiques à l'Etat se manifestaient désormais publiquement, sans la prudence habituelle. Une même réaction eut lieu à plusieurs égards lors du tremblement de terre en Arménie en 1988.
Le gouvernement de Moscou donna une preuve de sagesse et accepta l'aide étrangère, mais il ne réussit pas à empêcher la renaissance du nationalisme dans une république qui se considérait négligée par l'Etat central. Ce fut la première d'une série de secousses politiques qui se terminèrent par l'écroulement de l'URSS en décembre 1991.

Les régimes démocratiques aussi peuvent souffrir des conséquences d'une catastrophe. Lorsque l'ouragan Katrina frappa La Nouvelle-Orléans en août 2005, les autorités fédérales américaines ne furent pas capables de fournir rapidement l'assistance nécessaire, et l'événement fut probablement plus grave, pour l'image du président Bush, que la guerre irakienne. Le cyclone Nargis pourrait avoir pour résultat ce que les moines birmans ne purent pas accomplir en septembre 2007 : la crise du régime militaire.

Source : leschos


C'est même inévitable:
  • Risque de famine
Le commissaire européen au développement, Louis Michel, a pour sa part évoqué un risque de "famine" en Birmanie en raison, a-t-il dit, de la destruction par le cyclone Nargis de tous les stocks de riz dans la région de l'Irrawaddy. "Le fait que ce soit le grenier à riz de Birmanie et que tous les stocks de riz ont été détruits", fait qu'il y a "un risque de catastrophe du niveau d'une famine", a déclaré M. Michel à l'AFPTV juste avant son départ de Bangkok pour Rangoun.

LIRE cet article du monde >>>>>

  • Le Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon en appelle à l'ASEAN

Le Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, estime que si le gouvernement du Myanmar a montré « une certaine dose de flexibilité », la réponse a encore été bien trop insuffisante et attend un soutien des pays voisins, a rapporté sa porte-parole à New York.
« L'ampleur de la situation nécessite bien plus de mobilisation des ressources et des travailleurs humanitaires », a rapporté la porte-parole du Secrétaire général, Michèle Montas, lors de son point de presse quotidien, au siège de l'ONU, à New York.

Ban Ki-moon a abordé la question avec le Premier ministre britannique Gordon Brown ainsi qu'avec de nombreux autres leaders, a-t-elle précisé.

Le Secrétaire général a invité cet après-midi les représentants des principaux Etats donateurs et des membres de l'Association des nations de l'Asie du Sud-Est (ASEAN) à proposer des mesures concrètes sur l'assistance au Myanmar.

De son côté, « malgré les petits signes de progrès, la frustration est toujours là et elle est d'autant plus grande que les risques d'épidémies commencent à se profiler à l'horizon », a déclaré aujourd'hui le Coordonnateur des secours d'urgence face au refus du gouvernement du Myanmar d'autoriser le personnel humanitaire étranger d'accéder aux 1,5 million de personnes gravement affectées par le passage du cyclone Nargis, les 2 et 3 mai dernier.

Le Coordonnateur des secours d'urgence a dit attendre beaucoup de la réunion que le Secrétaire général de l'ONU doit tenir, cet après-midi, avec les États Membres de l'ASEAN « pour changer la dynamique et sortir de ce qui commence à ressembler à un blocage regrettable et inacceptable ».

C'est avec la « bénédiction » du Secrétaire général que le Premier ministre thaïlandais se rend aujourd'hui à Rangoun, a indiqué le Coordonnateur des secours d'urgence.

M. Holmes a écarté l'idée de procéder à des opérations de largage non autorisées car, selon lui, ce n'est pas le moyen le plus efficace de distribuer l'aide humanitaire et de toucher les populations affectées. Ce n'est pas l'aide qui est refusée mais le personnel étranger, a-t-il rappelé.

Au titre des bonnes nouvelles, le Coordonnateur des secours d'urgence a cité la remise en fonction des ports de Rangoun. Il a également cité l'ouverture « sélective » du gouvernement du Myanmar qui a autorisé le déploiement de 160 agents humanitaires de la Thaïlande, du Bangladesh, de l'Inde et de la Chine. C'est mieux que rien, a commenté M. Holmes, en s'interrogeant néanmoins sur la date effective de leur arrivée et sur la manière dont ils vont s'intégrer dans les efforts de coordination.

Autre signe positif : John Holmes a attiré l'attention sur les 25 à 30 vols spéciaux qui ont atterri à Rangoun depuis le passage du cyclone et sur la poursuite des vols réguliers dont certains sont affrétés gratuitement par des organisations humanitaires. Mais quelle proportion de cette aide arrive vraiment aux populations? s'est inquiété le Coordonnateur des secours d'urgence qui a tout de même reconnu « un mieux ».

John Holmes Holmes a révélé que les enquêtes menées jusqu'ici n'ont pu confirmer un détournement massif de l'aide. Le Programme alimentaire mondial (PAM) a réussi à faire entrer 700 tonnes de riz, de biscuits énergétiques et de haricots secs. Il s'approvisionne aussi auprès des producteurs locaux. Les travaux de réhabilitation des hôpitaux avancent et, à ce jour, 25 000 des 250 000 abris nécessaires ont été construits. Des produits pour rendre l'eau potable continuent également à être acheminés dans le pays, a indiqué M. Holmes.

Selon les chiffres officiels, le cyclone a provoqué 38 491 morts et 27 838 personnes disparues dans la capitale Rangoun et la région du Delta. Vendredi dernier, les institutions de l'ONU ont lancé un Appel-éclair visant à collecter une somme de 187 millions. Après les estimations du PAM, la somme a été révisée et s'élève désormais à 200 millions de dollars.

À ce jour, 150 millions de dollars ont été reçus ou promis, a indiqué le Coordonnateur des secours d'urgence, en ajoutant qu'à long terme, il faudra des investissements dans les infrastructures et l'agriculture que la Banque mondiale estime déjà à 243 millions de dollars.

Sur les 200 professionnels que l'ONU voudrait déployer sur le terrain, 100 sont toujours interdits d'accès aux zones dévastées même s'ils ont « un bon degré de pouvoir décisionnel sur la répartition de l'aide ». Jusqu'ici, s'est expliqué le Coordonnateur des secours d'urgence, aucune pression n'a été exercée pour privilégier tel ou tel village. Tous les efforts de distribution de l'aide sont confiés au personnel local de l'ONU, des ONG internationales ou du Comité national de la Croix-Rouge qui accomplissent « un travail héroïque ».

Si le personnel local est toujours majoritaire dans toutes les opérations de secours, il est néanmoins impératif qu'il soit encadré par un personnel international expérimenté dans l'organisation et la coordination de l'assistance humanitaire, a expliqué le Coordonnateur des secours d'urgence.

Source : centre d'actualités de l'ONU

  • La junte birmane se raidit devant les injonctions humanitaires
C'est au bout de leurs fusils que les militaires birmans déployés dans le delta de l'Irrawaddy semblent parfois gérer l'acheminement de l'aide humanitaire, après la tragédie causée par le cyclone Nargis. Dans la région de Bogole, un convoi alimentaire de l'ONU au moins a été refoulé mercredi par des soldats parce qu'il ne disposait pas d'autorisation. Plusieurs ONG ont par ailleurs donné consigne à leurs équipes de «faire profil bas car les autorités deviennent de plus en plus nerveuses et agressives à leur égard».

«Plus les pressions internationales augmentent et plus les contrôles routiers se multiplient», confirme un travailleur humanitaire européen contacté à Rangoon. Des accusations de détournement d'aide par des soldats commencent à poindre dans la région de Mawlamyingyun où aucune mission d'évaluation n'a encore été effectuée. Les militaires seraient particulièrement tendus dans les régions du sud du delta, où les rebelles de la Karen National Union (KNU) sont traditionnellement actifs. «L'obsession des généraux est que les Karens ne profitent pas du chaos pour regagner du terrain et s'attirer la sympathie de la population», raconte un témoin. De nombreux civils seraient forcés de se rendre dans les camps de déplacés mis en place par l'armée, avec interdiction de retourner dans leurs villages dévastés.

Cette montée de tension augurait assez mal, hier, de la réussite de la visite de deux jours à Rangoon du commissaire européen Louis Michel. A Bangkok, où il a transité, ce dernier a évoqué un risque de «famine» en raison de la destruction par le cyclone de «tous les stocks de riz» de la région, tandis que le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, conviait à New York une réunion d'urgence des cinq membres permanents du Conseil de sécurité, en présence des pays de l'Asean riverains de la Birmanie.

La junte continue pour l'heure d'accepter l'aide à condition de la convoyer elle-même. Les visas sont toujours délivrés au compte-gouttes. Les dernières estimations font état de 2,5 millions de personnes touchées et 66000 morts et disparus. Le risque d'une deuxième catastrophe, conséquence de la faim et des maladies, continue de planer sur le pays, toujours verrouillé par les généraux qui le gouvernent depuis 1962. (le temps-international)


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  • Birmanie Actualité au jour le jour- mai 08: LA

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