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samedi 24 mai 2008

Birmanie, un pays carcéral avec "peine de mort" collective




La parodie de référendum a lieu dans les zones dévastées pendant que les sinistrés continuent d'attendre de l'Aide.. (enfin pour ceux qui sont encore en vie)

Les bureaux de vote sont ouverts dans sept circonscriptions du delta de l'Irrawaddy (sud-ouest) et dans 40 autres de Rangoun (sud) gravement touchées par la catastrophe des 2 et 3 mai.




Pour rappel : des rescapés du cyclone ont même été chassés des écoles qui servent de bureaux de vote

Dans la région du delta de l'Irrawaddy, les abris se font tellement rares que nombre d'habitants, après avoir tout perdu, ont trouvé refuge dans des écoles, simples constructions de bois.

Mais le gouvernement birman, davantage préoccupé par l'organisation d'un référendum sur une nouvelle constitution pro-militaire que par l'aide aux sinistrés, a commencé à chasser les réfugiés de leurs abris précaires pour faire place nette en vue de l'aménagement de bureaux électoraux dans les écoles. (AP)



Mais Les birmans ne se font aucune illusion et la communauté internationale non plus :

Quelque cinq millions d'électeurs sont appelés aux urnes pour cette seconde phase du référendum constitutionnel, le premier scrutin en Birmanie depuis 1990. Avant même le vote de ce 24 mai, la junte avait déjà annoncé un taux de participation de 99,07% des 22,7 millions d'électeurs dont 92,4% avaient approuvé la Constitution le 10 mai.

Tout le monde sait que le vote est truqué et que les birmans sont obligés de voter OUI...




Pourtant Le régime continue d'affirmer que l'approbation de sa Constitution ouvrira la voie à des "élections multipartites" en 2010 et à un éventuel "transfert de pouvoir" aux civils.

Mais tout le monde sait également que le texte est "anti-démocratique" et vise à légitimer et à pérenniser le poids de l'armée, au pouvoir depuis 1962..





Alors que Le général Than Shwe a donné au secrétaire général de l'Onu, Ban Ki-moon, la garantie que la junte accepterait enfin l'Aide humanitaire, on ignore encore les modalités pratiques de cet accord...

Mais La junte birmane a exclu que
des bâtiments américaine, britannique et française, qui croisent dans les eaux internationales à proximité de la Birmanie, débarquent du fret humanitaire. Pour les généraux, "la participation de bâtiments militaires à ces opérations est "un sujet très sensible". Le général Than Shwe a donné toutefois son aval au transfert d'aides humanitaires à bord de navires civiles et de petites embarcations.

C'est vraiment trop gentil de sa part!




Monsieur Nicolas Sarkozy a jugé "lamentable" le refus de la junte de laisser le Mistral, qui transporte 1.500 tonnes d'aide, entrer dans les eaux territoriales birmanes. "Je regrette profondément cette décision. Une fois de plus la junte fait le mauvais choix", a-t-il dit à la presse.

La junte a fait le mauvais choix? et alors, qu'est ce qu'elle risque pour ne pas avoir fait le bon choix ?

Les Etats-Unis ont prévenu de leur côté qu'ils ne laisseraient pas indéfiniment leurs navires dans la région. "Nous allons continuer d'essayer de les encourager. Nous avons encore espoir", a dit le porte-parole du Pentagone, Bryan Whitman.

Pourtant, le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a déclaré « Je crois qu'ils vont tenir et honorer leur engagement » Ah oui et dans combien de temps? quand il n'y aura plus personnes à sauver. Comment peut-on croire un seul instant que la junte puisse honorer des engagements qui seraient favorables à son peuple?

Les seuls engagements que la junte respecte ce sont ceux qui confortent son pouvoir.


La junte a le droit de vie et de mort sur son peuple sans que la Communauté Internationale ne puisse ou ne souhaite intervenir.

Le peuple Birman n'a aucune chance de se sortir seul des griffes de la Junte et même si l'Aide internationale finit par arriver et sauve ce qu'il reste à sauver en vie humaine, la junte se chargera ensuite de reprendre la main ( qu'elle n'a d'ailleurs jamais perdu) et les portes de la prison se refermeront... ça me rappelle les paroles d'une chanson : "les portes du pénitencier bientôt vont se refermer "

kathy



ARTICLES

  • Les birmans n'ont vraiment pas de chance : La solidarité internationale s'exprime moins fortement que lors du tsunami de 2004:

D'abord par la différence de traitement médiatique des deux événements. "Le tsunami est quasiment l'une des seules catastrophes que l'on a regardée en direct. Les gens, devant leur télévision, ont vu des personnes emportées par la vague. C'est cette émotion qui a créé cet élan. Pour la Birmanie, les images arrivent très difficilement jusqu'à nous", avance un porte-parole de la Croix-Rouge.

Lors du tsunami, télévisions et journaux avaient vite diffusé des photos et des films pris par les nombreux touristes présents dans la région. Ces documents, souvent flous et mal cadrés, ont amplifié l'émotion, d'autant qu'il était facile de s'identifier à ces touristes occidentaux. "Avec le déferlement immédiat et massif d'images, le public a été sonné. De plus, le tsunami s'est produit durant les fêtes de Noël, période où l'on est plus sensible à autrui", analyse le sociologue Michel Wieviorka.

Rien de tel en Birmanie, où les reporters se sont heurtés au mur dressé par la junte. Ainsi, Olivier Corsan, photographe du Parisien, arrivé à Rangoun près d'une semaine après le typhon, a par trois fois tenté d'aller dans le delta de l'Irrawaddy, la région la plus touchée. Sans succès. Les check-points installés sur les routes d'accès étaient infranchissables.

FAIBLES DONS SPONTANÉS

Parmi les rares sources d'images : l'AFP, qui a travaillé avec ses correspondants birmans, mais aussi des ONG qui tentent, discrètement, de témoigner. "La junte a réussi à donner le sentiment que la Birmanie est un univers à part où les logiques de la compassion internationale ne s'appliquent pas. Ce pays reste à la marge d'un espace mondialisé", ajoute M. Wieviorka.

La réaction de la junte, qui a longtemps refusé les propositions d'aide extérieure, n'a guère contribué à instaurer un climat de confiance. "Les gens ont entendu dans les médias que le gouvernement ne laissait pas atterrir les avions qui apportent l'aide ou que la junte détournait les vivres, explique Mme Daher. Certains se sont dit que cela ne servait à rien de donner, car l'aide n'arriverait pas." ACF a débloqué 150 000 euros, dont les dons spontanés représentent une faible part. Jacques Hintzy, président d'Unicef-France, a recensé 750 dons sur le site Internet de son organisation : "Lors du tsunami, nous avions 230 000 dons au bout de quinze jours", rappelle-t-il.

En visite en Birmanie, le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a annoncé, vendredi 23 mai, que la junte acceptait désormais l'aide étrangère. Certaines associations avaient déjà des équipes sur place, en dépit des difficultés, parmi lesquelles ACF, présente depuis quinze ans en Birmanie.

Pierre Rabotin, avec Laurence Girard (lemonde)


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