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vendredi 23 mai 2008

Birmanie : Ouverture bien trop tardive à l'Aide Internationale




On apprend aujourd'hui que La Birmanie, contre toute attente, "a accepté de laisser entrer tous les travailleurs humanitaires pour venir en aide aux 2,4 millions de sinistrés du cyclone Nargis, a annoncé vendredi le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, après un face-à-face avec le numéro un birman Than Shwe."

Et bien Mieux vaut tard que jamais ...

Si la junte a accepté ce principe, ce n'est pas par "bonté" ni par compassion pour les sinistrés, c'est sans doute parce qu'elle ne pouvait plus faire autrement et qu'elle craignait une intervention militaire. Mais attention au "double langage" car on ne peut jamais faire confiance à la Junte, jamais...

A suivre de prêt donc, pour vérifier que cette ouverture est bien réelle et totale!

Dans tous les cas, la junte reste coupable de "crime" pour ce quelle a déjà fait subir à son peuple avant et depuis Nargis..

Surtout, cela ne change rien au fait que c'est la junte qui tire les ficelles


La France est prête à saisir le Conseil de sécurité si l’aide internationale ne parvient pas effectivement aux sinistrés, a averti son ambassadeur à l’ONU, Jean-Maurice Ripert.

Les organisations humanitaires quant à elles, réagissent avec beaucoup de prudence à l'annonce de la junte birmane, ce vendredi, selon laquelle les travailleurs humanitaires vont pouvoir entrer dans le pays

"Ce serait en effet un revirement complet dans la stratégie de la junte, tant du point de vue de la communication que de la mise en œuvre des secours. Sur ce dernier point, le régime consentirait à déléguer une partie de ce qu'il considérait jusque-là comme relevant de sa seule souveraineté. Ce geste paraît le plus incroyable surtout après trois semaines de bras de fer.

Quant au signal adressé par la junte, c'est une évolution radicale. Plutôt que de s'enfermer dans une obstination cynique, elle s'offrirait les habits nouveaux d'une dictature à visage humain, finalement.

Reste que, dans ce genre de situation, dans un tel contexte politique, il faut juger sur pièce. Ce samedi, on vote sur la réforme constitutionnelle dans les régions dévastées. C'est un rendez-vous important pour les généraux. De même que dimanche, se tient à Rangoon la conférence des donateurs. La junte a donc besoin d'un peu de temps (encore) sans être assaillie par une communauté internationale scandalisée par son attitude.

C'est donc aux actes qu'il faudra mesurer la sincérité des militaires birmans. Aujourd'hui, à Naypyidaw, il est fort possible que le général Than Shwe vienne de payer à M. Ban Ki-moon le prix d'un peu de tranquillité". (RFI)

D'ailleurs la junte n’a toujours pas donné son feu vert pour l’acheminement de 1.000 tonnes de fret humanitaire du navire français, Le Mistral, qui attend depuis des jours au large de la Birmanie, tout comme quatre bâtiments américains.

Il a bon dos, "le statut militaire du bateau français", Mais bon il paraît que Nicolas Sarkozy discute du Mistral avec la junte birmane:

Le chef de l'Etat explique que "c'est le statut militaire du bateau français" qui "gêne" les autorités birmanes :

Le président français Nicolas Sarkozy a déclaré vendredi à Luanda avoir engagé des discussions avec la junte birmane pour permettre le débarquement des 1.500 tonnes de matériel destiné aux victimes du cyclone Nargis et actuellement à bord du navire français Mistral.

"Il semble que ce qui les gêne, c'est le statut militaire du bateau français. J'ai engagé des discussions avec eux", a déclaré le chef de l'Etat à la presse, en marge d'une visite de quelques heures en Angola.

"Il y a deux solutions. Soit ils autorisent des hélicoptères à décharger, au plus près des sinistrés, des vivres que nous avons, soit j'enverrai le Mistral dans le port thaïlandais le plus proche et des barges civiles iront porter secours à environ 100.000 réfugiés que la France peut aider", a-t-il ajouté.

"Je trouve profondément lamentable cette attitude qui consiste, pour des raisons inexplicables, à empêcher une aide humanitaire de venir au secours des population qui ont tant souffert", a jugé le président français.

"Je pense bien à la population birmane"

"Je n'en dirai pas plus pour ne pas compliquer les négociations que je suis en train de conduire. Je pense bien à la population birmane, qui ne méritait ni les catastrophes naturelles qu'elle a eu à subir, ni le comportement actuel de la junte", a conclu Nicolas Sarkozy. (nouvelobs)

  • «Les opposants craignent un double langage»

Après la promesse faite au secrétaire général de l’ONU par le numéro un birman Than Schwe d’ouvrir son pays à l’aide internationale, notre envoyé spécial Eric Landal fait part des réserves des humanitaires et de l’opposition.

Liberation Interview: Florent Latrive / Son: Marc Quattro Durée: 4'28: ICI



ARTICLES

Titre des articles de ce message du 23 mai (dernière mise à jour : 21h29)

  • C'est exactement ce que je disais ce matin : La junte accepte l'aide pour faire retomber la pression internationale
  • La Birmanie a accepté de laisser entrer tous les travailleurs humanitaires
  • Les ONG contentes mais prudentes.
  • "Le régime birman est proche de sa fin" : Un Interview de Sein Win, Premier ministre du gouvernement d'opposition en exil
  • le déblocage d'une aide humanitaire massive
  • pendant ce temps : Le gazoduc Total finance totalement le totalitarisme birman
  • Aung San Suu Kyi a voté au référendum constitutionnel
  • A Rangoun, l'amertume d'une famille face à la junte



  • Je viens de lire dans le monde (21h23) que "La junte accepte l'aide pour faire retomber la pression internationale" :
Pour Laurent Amelot, professeur à l'Institut d'études des relations internationales et spécialiste de la Birmanie, le geste de la junte vis-à-vis de l'aide internationale n'est qu'une manœuvre ponctuelle pour alléger la pression.

Comment interpréter le geste d'ouverture de la junte birmane qui vient d'annoncer qu'elle accueillerait désormais tous les humanitaires étrangers ?

Il s'agit d'une volonté politique d'alléger la pression qui pèse sur elle. Je ne pense pas que cela laisse augurer d'une plus grande ouverture du régime. Il est fort probable que, si les humanitaires sont autorisés à venir en Birmanie, ceux-ci seront fortement encadrés. Il s'agit juste de faire retomber un peu la pression de la communauté internationale. Rien d'autre. C'est exactement le même processus qu'en février, quand la junte a annoncé l'organisation d'un référendum et d'élections législatives pour 2010.

Faut-il également y voir une manœuvre de politique intérieure ?

Sur le plan intérieur, le général Than Shwe, président de la junte et seul décisionnaire, est soumis à de fortes pressions internes dans le cadre de sa succession. Il y a une très forte lutte des clans entre le général Maung Aye, son numéro deux, et le général Thura Shwe Mann, son numéro trois, qui est son successeur pressenti. Il est possible que le président de la junte ait considéré opportun pour sécuriser sa position et les intérêts de sa famille de faire un geste d'apaisement en direction de la communauté internationale.

Quel a été le rôle exact du secrétaire général de l'ONU qui semble avoir obtenu ce geste d'ouverture ? La Chine a-t-elle pu également jouer de son influence ?

Il n'est pas exclu que la Chine ait pu influencer la junte, même s'il faut bien reconnaître qu'elle a de moins en moins de pouvoir sur la Birmanie alors qu'on lui en prête beaucoup. Cette influence combinée à celle de certains pays de l'Association des nations du Sud-Est asiatique comme Singapour, voire la Thaïlande, a pu conduire à ce geste d'apaisement. La présence du secrétaire général des Nations unies, qui est sud-coréen, a sans doute aussi joué un rôle important. La Corée du Sud est en effet très présente en Birmanie, notamment sur les champs gaziers de Swe où elle détient la majorité des parts. Même si le secrétaire général est une autorité indépendante, de médiation, sans véritable parti pris, le fait qu'il soit sud-coréen peut avoir eu une incidence sur les choix politiques annoncés.

La junte semble beaucoup plus réticente à laisser le navire français Mistral et les bâtiments américains qui patrouillent dans les environs décharger leurs vivres. Que redoute-t-elle exactement ?

La psychologie de la junte s'organise autour de quatre éléments : un nationalisme exacerbé, une paranoïa poussée à l'extrême, un ethnocentrisme très fort et surtout, ils considèrent qu'ils sont capables de se gérer et de se rétablir tout seul, en parfaite autarcie. Dans ce contexte, les pressions internationales ont pour effet d'augmenter leur sentiment d'état de siège. La junte ne supporte pas la présence à proximité de ses frontières, qu'elles soient maritimes ou terrestres, de puissances étrangères, et notamment de forces armées.

En 2005, les généraux avaient déjà prétexté d'une invasion américaine pour expliquer le transfert de la capitale de Rangoun à Naypyidaw. Le fait qu'il y ait un navire de guerre à la limite de ses eaux territoriales est donc perçu comme une menace d'invasion. Il semblerait d'ailleurs qu'il y ait eu un conseil de guerre très récemment pour se pencher sur la question, même si ces bâtiments sont à vocation humanitaire. Il en est sorti qu'il fallait suivre avec précaution leurs manœuvres.

Propos recueillis par Soren Seelow (le monde)


  • La Birmanie a accepté de laisser entrer tous les travailleurs humanitaires
NAYPYIDAW (AFP) - La Birmanie a accepté de laisser entrer tous les travailleurs humanitaires pour venir en aide aux 2,4 millions de sinistrés du cyclone Nargis, a annoncé vendredi le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, après un face-à-face avec le numéro un birman Than Shwe.

Après deux heures et quart d'entretiens dans la nouvelle capitale Naypiydaw (centre de la Birmanie), Ban Ki-moon a dit que Than Shwe était "d'accord pour permettre (l'entrée de) tous les travailleurs humanitaires, quelle que soit la nationalité".

Comme des journalistes lui demandaient s'il s'agissait d'une percée, le secrétaire général a répondu: "Je le pense".

"J'ai eu une très bonne rencontre avec le généralissime, en particulier sur ces travailleurs humanitaires", s'est-il félicité, ajoutant que Than Shwe avait "adopté une position assez souple sur cette question".

Le chef de la junte birmane a aussi accepté que l'aéroport de Rangoun soit utilisé comme plateforme internationale pour la distribution des secours.

Ban Ki-moon achève vendredi une mission exceptionnelle et délicate en Birmanie: il tentait depuis jeudi de persuader des généraux méfiants à l'égard des Occidentaux d'ouvrir très largement leur pays à une aide internationale, notamment américaine et européenne, après le cyclone des 2 et 3 mai qui a fait au moins 133.600 morts et disparus, selon un bilan officiel.

Jusqu'ici, malgré des tentatives répétées, le secrétaire général de l'ONU n'avait même pas pu parler au téléphone à Than Shwe depuis le début d'un drame humanitaire qui se joue quasiment à huis clos.

Ban Ki-moon est l'un des rares dignitaires internationaux à s'être rendu à Naypyidaw, "La Demeure des Rois", née des rêves de grandeur de Than Shwe qui voulait bâtir de toutes pièces un nouveau siège du pouvoir birman, à 400 km au nord de Rangoun, la grande ville méridionale proche de la mer. (AFP)

  • Les ONG contentes mais prudentes
Des organisations humanitaires internationales ont accueilli aujourd'hui avec prudence la décision de la junte birmane de laisser entrer tous les travailleurs humanitaires étrangers, à l'occasion de la visite exceptionnelle en Birmanie du secrétaire général de l'ONU.

«Qui peut entrer et pour aller où?»

«La question importante est de savoir si nous pourrons quitter ou non Rangoun» pour acheminer l'aide vers les régions dévastées du delta de l'Irrawaddy (sud-ouest), a relevé Paul Risley, porte-parole à Bangkok du Programme alimentaire mondial (PAM) de l'ONU.

«Nous devons encore tirer au clair ce que cette décision signifie: qui peut entrer et pour aller où?», s'est interrogé John Sparrow de la Fédération internationale des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge.

Si bien que «nous sommes prudemment optimistes et nous devons voir si cela fonctionne pratiquement», a réagi James East, porte-parole de l'ONG World Vision, l'une des quelques organisations qui travaillent sur le terrain, sous le contrôle étroit du régime militaire birman. ( AFP via 20minutes)


  • "Le régime birman est proche de sa fin"
Interview de Sein Win, Premier ministre du gouvernement d'opposition en exil

En Birmanie, la junte militaire a la mainmise sur le pouvoir. Et puis il y a Sein Win, le Premier ministre, élu démocratiquement en 1990 et forcé à l’exil par des militaires qui refusent de reconnaître sa victoire. Résidant désormais à Washington, l’opposant livre à Metro son point de vue sur le drame humanitaire qui touche son pays depuis le passage du cyclone Nargis.

L’aide humanitaire parvient-elle jusqu’aux victimes ?

Pas suffisamment. Les fournitures s’accumulent, mais l'armée les distri bue là où elle le veut bien. Deux millions de personnes ont été tou chées, dont 30 000 enfants qui ont trouvé la mort directement à cause du cyclone ou de ses conséquences, comme la famine et les épidé mies. Le pire, c'est qu'il y a assez d'aide, mais le régime ne veut pas laisser les organisations humanitaires entrer dans le pays.

L'ONU fait-elle suffisamment pression sur les autorités birmanes ?

Les gens sont en train de mourir en ce moment et il ne devrait pas en être ainsi. Si l’ONU ne peut pas le faire, alors des pays comme la Grande-Bretagne, l'Allema gne, la France et l'Italie devraient former une coalition et faire pression sur le régime.

Avez-vous des nouvelles ré centes de votre cousine Aung San Suu Kyi, leader démocra te retenue en Birmanie ?

Elle est tenue au secret donc je n'ai pas de contact direct avec elle. Je pourrais aller en Birmanie moi-même, mais le régime ne me laisserait pas repartir. Ce que la junte aimerait, c’est que je revienne et qu’elle parte.Aussi long temps qu’elle sera là-bas, ils auront peur.

Au lendemain du passage de Nargis, la nouvelle Constitution a été approuvée à 92% selon la junte...

Comment peut-on avoir un véritable référendum lorsque de grandes parties du pays sont sous l'eau ? Dès le début, nous nous sommes opposés à ce référendum constitutionnel, car il a été clairement adapté au régime militaire. Par exemple, il interdit aux personnes mariées à des étrangers d'occuper des fonctions publiques. Cela vise Aung San Suu Kyi ( qui est mariée à Michael Aris, fils d’un Britannique, ndrl).

A l’automne, le pays a vécu la “révolution de safran” et maintenant, c’est le cyclone qui fragilise le pouvoir en place...

Le régime est proche de sa fin. Son comportement est un crime contre l'humanité. Je suis surpris que le monde extérieur ne soit pas plus informé de ce qui se passe là-bas. Mais je sais que les Birmans ne reste ront pas silencieux. Ils finiront par se soulever. ( Elisabeth Braw, Metro Suède)


  • Le déblocage d'une aide humanitaire massive

Trois semaines après Nargis, des milliers d'hectares restent sous les eaux dans le delta de l'Irrawaddy.(Photo : Reuters )


Selon RFI : La rencontre n'était pas évidente, compte tenu des différents épisodes qui ont rythmé cette crise depuis maintenant trois semaines. C'est donc une première, et il faut surement s'en féliciter, d'autant que les relations entre la junte et l'ONU, déjà mauvaises, se sont encore dégradées ces derniers mois, à l'occasion de la répression des manifestations des moines en septembre.

Il faut aussi rappeler que depuis début mai, le Secrétaire général a tenté de parler avec le général Than Shwe à plusieurs reprises, au téléphone, et que ça n'a pas été possible -autant dire qu'il a été éconduit

De son côté, Ban Ki-moon s'est montré aussi conciliant que possible, manifestant sa confiance dans la capacité du régime à coordonner l'aide considérable dont les rescapés ont besoin. Compte tenu des interlocuteurs qu'il a en face de lui, il savaiit qu'un choc frontal serait parfaitement contre-productif et il ne perd pas de vue son objectif : obtenir que le pays s'ouvre massivement à l'aide internationale.

On se demandait si cette réception du Secrétaire général n'était pas, de la part de la junte, un geste de circonstance, une sorte de gesticulation diplomatique destinée à faire bonne figure face à une communauté internationale scandalisée par le cynisme des généraux birmans et à l'apaiser : (c'est exactement ce que je pense..)

Jusqu'ici, la position des militaires n'avait pas véritablement évolué depuis le début : d'accord pour l'aide, mais pas pour les humanitaires. La seule présence acceptée était celle des voisins asiatiques de l'ASEAN, dont manifestement, les militaires birmans ne craignent pas qu'ils interviennent dans leurs petites affaires intérieures.. (RFI)

  • Pendant ce temps : Le gazoduc Total finance totalement le totalitarisme birman


Deux récents rapports démontrent que le gazoduc qui amène le gaz birman en Thaïlande est aussi le tout premier robinet financier qui maintient les généraux au pouvoir.
Actions Birmanie dévoile dans Le Soir les conclusions de nos collègues d'EarthRights International. Les revenus du gazoduc compteraient pour 42% du budget de l'état birman. Edifiant. Nouvelle démonstration de la complicité pour crimes contre l'humanité du quatrième pétrolier mondial.

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  • Aung San Suu Kyi a voté au référendum constitutionnel
La dirigeante de l'opposition birmane Aung San Suu Kyi, maintenue en isolement dans sa résidence à Rangoon, a voté vendredi dans le cadre du référendum sur une nouvelle Constitution organisé par la junte militaire, selon un responsable gouvernemental.

Des représentants des autorités se sont rendus dans la maison où Mme Suu Kyi est confinée depuis 2003 et "elle a voté ce matin" par anticipation, a indiqué ce responsable birman sous le couvert de l'anonymat. Le référendum constitutionnel a eu lieu le 10 mai dans la plupart des Etats de l'Union birmane, mais a été reporté à samedi dans 47 municipalités des régions de l'Irrawaddy et de Rangoon, sévèrement affectées par le cyclone des 2 et 3 mai..... (levif.be)


  • A Rangoun, l'amertume d'une famille face à la junte
L'humidité transpire encore des murs et les peintures sont crevassées dans le modeste trois-pièces de Khin Myint, 58 ans, et de ses quatre filles.

Le typhon Nargis leur a coûté toutes leurs économies, mais elles parviennent à en rire. Rire de la peur qu'elles ont eue, cette nuit du 2 mai au 3 mai quand, à minuit, leur immeuble s'est mis à tanguer. Rire du vent quand il a commencé à siffler, gronder autour de leur quatrième - et dernier - étage. Rire du toit qui, soudainement, vers 2 heures, a fini par s'envoler, laissant 30 cm d'eau dans l'appartement.

Une chose, pourtant, comme à de nombreux Birmans, ne leur arrache aucune dérision, leur fait rougir les yeux, baisser la voix et bouillir de rage : le référendum sur la Constitution censée prévoir l'instauration du "multipartisme" en 2010. Un référendum "fantoche", selon elles, pour lequel elles sont malgré tout appelées aux urnes, samedi 24 mai, par la junte militaire au pouvoir, comme les 5 millions d'habitants de Rangoun et du delta de l'Irrawaddy.(...)
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