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mercredi 4 juin 2008

Birmanie: des images du cyclone tournées par un birman

Dernière mise à jour de la rubrique "ARTICLES" de ce message: 22h35


N'oubliez pas de faire un tour sur le blog de olivierSC "Bloguer ou ne pas bloguer" car tous les soirs, ou presque, il évoque la Birmanie via la communauté des bloggers pour la Birmanie (Blog4Burma) en donnant des liens vers des articles du jour sur la Birmanie.

Remarques

Ce ne sont certainement pas les première images que l'on peut voir... car de nombreuses vidéo circulent depuis le début sur internet et notamment sur des blogs birman . J'ai déjà publié des vidéos sur ce blog ou donnés des liens..

  • Un mois après le passage du cyclone Nargis, des images de cette catastrophe humanitaire tournées par des Birmans avant que l'aide humanitaire arrive.

Deux jours plus tôt, les autorités leur avaient lancé un avis de tempête. Dans certains villages du delta, l'armée avait même demandé aux habitants de quitter les lieux, mais dans ces régions reculées, on se méfie des ordres d'évacuation. On sait que certains d'entre eux conduisent droit aux camps de travail forcé alors personne n'a suivi les consignes.

Une alerte niée par le gouvernement

Une semaine avant, l'Inde puis la Thaïlande avait alerté les autorités, mais l'homme fort du régime n'avait rien voulu entendre. Enfermé dans sa capital, Naypyidaw, créée par et pour lui, Than Shwe ne croyait pas à l'avancée du cyclone, ses astrologues ne l'avait pas vu, alors, d'une main il avait balayé l'information.

Lorsque les tourbillons commencent à s'abattre à Lafuta, un homme va prendre sa caméra, il va filmer, des heures et des heures. Les toits qui s'envolent, les murs qui s'écroulent dans un fracas assourdissant et la pluie qui s'infiltre partout alors que des torrents d'eau envahissent les rues. Le cyclone, fait exceptionnel, avance lentement en direction du nord. Il fait presque du "sur place", sa circonférence est très grande, les vents vont ainsi souffler à certains endroits 12 heures.

- REGARDER LA VIDEO : ICI

Des miliers de corps et de sans abris

Lorsqu'enfin, la nature se calme notre cameraman birman sort de chez lui et part sur les routes. Il va promener son objectif deux jours durant et tout enregistrer. Une fois encore les rues dévastées, les hommes, les femmes, les enfants enfouis sous les décombres, les corps que l'on rassemblent et ceux qui dérivent sur le fleuve.

Les milliers de réfugiés qui arrivent des villages dévastés du sud et qui s'entassent dans les monastères de Lafuta. Certains sont en colère d'autres sont prêts à se battre pour manger. Les premiers journalistes n'arriveront que cinq jours plus tard.

Deux dollars pour ne pas oublier

Notre témoin, qui est aussi un militant de l'opposition, décide qu'il va faire un CD de toutes ces images.Tard, le soir, il sélectionnera et reconstituera le film des évènements, pas de commentaire, une simple musique lancinante.

Avec d'autres amis, il fera des copies de ce premier CD qui seront acheminées dans les villes du nord du pays et dans la capitale afin de faire connaître la vérité. Sur les marchés, très vite les CD circulent. Prix de vente, 2 dollars.

Les militaires et les policiers ferment les yeux. Tout le monde souhaite que ce drame ne soit pas enfoui sous une chape de plomb, même au sein du régime. Il n'y a qu'une poignée d'hommes qui ne veut rien entendre car ils imaginent déjà que ce cyclone est un complot fomenté par leurs ennemis pour les chasser du pouvoir. Quatre semaines après le passage de Nargis, nous arrivons en Birmanie et achetons deux CD.

- Voici d'autres images envoyées récemment par Voice of Burma : ICI

Intervenant de la vidéo : Richard Horsey, porte-parole bureau de l'Onu pour la coordination des affaires humanitaires


ARTICLES

Titre des articles de ce message du 4 juin

  • Dernier article ajouté à 22h35: l'aide humanitaire a atteint 1,3 des 2,4 millions de personnes affectées
  • En Birmanie, le risque d'épidémies reste élevé parmi les rescapés
  • L'urgence encore, un mois après
  • Dans les villages oubliés du delta de l’Irrawaddy, faim, maladie et désespoir
  • Après Paris, Washington ordonne à ses navires de quitter les côtes birmanes
  • L’aide au bon vouloir de la junte
  • L'acheminement de l'aide alimentaire reste difficile
  • Une rentrée scolaire dans les ruines

  • L'aide humanitaire a atteint 1,3 des 2,4 millions de personnes affectées
Selon le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA), 1,3 millions des 2,4 millions de personnes touchées par le passage du cyclone Nargis au Myanmar ont reçu de l'aide humanitaire sous une forme ou une autre.

Le PAM a pu dépêcher 8.500 tonnes de vivres dans les régions sinistrées, notamment du riz, des biscuits énergétiques et des repas prêts à consommer, de quoi nourrir environ 750.000 personnes.

La construction et la réparation des établissements scolaires sont au cœur des activités du Fonds des Nations Unies pour l'enfance (UNICEF), selon lequel plus de 4.000 écoles avaient été détruites ou endommagées dans les régions affectées.

«Le meilleur moyen d'aider les familles et les enfants est de permettre à ces derniers de retourner en classe, » a signalé aujourd'hui un représentant de l'UNICEF lors d'une conférence de presse donnée à Bangkok.

Le PNUD, quant à lui, a mis sur pied un programme de redressement de six mois pour 250 villages situés dans les communautés les plus durement frappées par le cyclone, et qui devrait atteindre 100.000 personnes.

L'Organisation mondiale de la santé (OMS) procure un appui technique par l'intermédiaire de programmes de formation sur la prévention de maladies comme le paludisme, la dengue et la diarrhée ainsi que sur l'assainissement de l'eau et l'hygiène personnelle.

Par ailleurs, l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) a indiqué que les semences dans les rizières doivent être achevées avant la fin du mois de juillet au plus tard. Selon la FAO, 60% des rizières ont été endommagées lors du passage du cyclone et 16% d'entre elles ne pourront être cultivées cette saison.

OCHA a également signalé que les pays de l'Association des nations de l'Asie du Sud-Est (ASEAN), l'ONU et le gouvernement du Myanmar devraient procéder prochainement à une évaluation conjointe de la situation humanitaire dans le pays. (Centre d'actualités de l'ONU)

  • En Birmanie, un mois après le passage du cyclone Nargis, le risque d'épidémies reste élevé parmi les rescapés
En Birmanie, un mois après le passage du cyclone Nargis, le risque d'épidémies reste élevé parmi les rescapés, en grande partie livrés à eux-mêmes, rapporte « Eglises d'Asie », l'agence des Missions étrangères de Paris (EDA).

Un mois après le passage du cyclone Nargis qui a ravagé le delta de l'Irrawaddy dans la nuit du 2 au 3 mai dernier, la situation reste critique pour une très grande partie des rescapés. La catastrophe a fait 134 000 morts ou disparus, selon les chiffres fournis par le gouvernement birman, et le sort des rescapés, avec 2,4 millions de sans-abri, n'est qu'en partie soulagé par une aide internationale que la junte au pouvoir n'accepte qu'avec parcimonie depuis dix jours.

Selon le témoignage d'une infirmière qui est intervenue dans le village de Leieintan, au cœur du delta, les blessures des rescapés - des fractures, plaies, brûlures - ne sont rien face aux risques d'épidémies.

Partie avec une équipe envoyée par le Myanmar Disaster Relief Committe (MDRC), la structure mise en place par l'Eglise catholique en Birmanie pour coordonner les secours, l'infirmière a souhaité conservé l'anonymat. Elle a confié à l'agence Ucanews qu'elle est parvenue à Leieintan, à 120 km au sud-ouest de Rangoun, après un périple en bateau à partir de la ville de Pyapon . Durant deux jours, à partir du 13 mai, elle et son équipe ont aidé du mieux qu'ils ont pu, en soignant, distribuant des vivres et fabriquant des abris à l'aide de bâches.

« Notre équipe, trois médecins, six infirmières et deux aides, a été sous le choc, en arrivant dans le village », a-t-elle témoigné à son retour à Rangoun, fin mai. « Une trentaine de villageois nous ont souhaité la bienvenue, soulagés de voir enfin de l'aide leur arriver, mais ils se tenaient face à nous, avec derrière eux un paysage de désolation. »

Sur les 600 maisons que comptaient Leieintan, 300 ont été complètement détruites. Avec 3 000 habitants, le village n'était pas riche ; les habitants, bouddhistes en grande majorité, avec une minorité de protestants, baptistes, et de catholiques, vivaient chichement du travail de la terre. Pour les survivants, l'avenir apparaît sombre, le riz et les noix de coco qu'ils vendaient avant le cyclone ont disparu.

Une bonne partie d'entre eux ont trouvé refuge dans l'église catholique du village, dans le temple baptiste et la maison en dur d'un catholique.

Dix jours après la catastrophe, l'équipe médicale du MDRC a constaté que le nombre des morts allait très certainement s'alourdir si rien n'était fait à grande échelle pour venir en aide aux rescapés.

Une femme a raconté que son fils de 4 ans avait survécu à la nuit fatidique, après s'être pourtant quasiment noyé, mais qu'il était décédé quelques jours plus tard, victime d'un coup de froid non soigné.

Après avoir pansé les plaies, les médecins et les infirmières ont tenté de faire passer des messages de prévention afin d'éviter les épidémies. Dans des conditions de vie où l'hygiène la plus élémentaire est devenue très difficile à observer, où l'eau potable manque, ce sont les enfants qui sont les plus exposés au danger, souligne l'infirmière. « Les enfants que j'ai soignés avaient attrapés des rhumes, des diarrhées, le choléra ou présentaient les symptômes d'un état de choc », raconte-t-elle.

L'infirmière poursuit en témoignant qu'elle et son équipe n'ont pas fait que soigner. Ils ont aussi prié avec les rescapés, avant leur départ pour Rangoun, et ces derniers ont exprimé l'espoir que d'autres viennent rapidement les aider. Au sein de paysages dévastés, elle a vu comme un signe d'espérance le fait que des paysans retournent dans leurs champs, préparer la terre pour de nouvelles cultures.


Mgr Charles Bo a diffusé l'histoire de Stella, une mère de neuf enfants, enceinte et proche du terme lorsque le cyclone a soufflé. Sauvée in extremis de la noyade, elle a mis au monde son dixième enfant tandis que la mort frappait autour d'elle. Aujourd'hui, elle et tous ses enfants sont sains et saufs, hébergés dans un centre tenu par l'Eglise catholique. « La force terrifiante d'une tempête, soufflant avec une puissance démesurée, n'a pas pu arrêter la vie qui s'affirmait de nouveau par l'entremise d'un petit enfant.

La vie s'affirme et doit s'affirmer au Myanmar », écrit l'évêque, qui rappelle que le 2 juin marque le début de la nouvelle année scolaire en Birmanie. Tant d'enfants sont morts, d'autres ont survécu mais ne pourront retourner de sitôt à l'école ; la priorité doit être d'aider les enfants et leurs parents, a-t-il poursuivi. (zenit)
  • L'urgence encore, un mois après
Le directeur des opérations en Birmanie pour la Croix Rouge revient sur la situation dramatique des sinistrés :

Il est très difficile pour les agences de l'ONU d'accéder aux victimes. Mais la junte militaire a répondu en niant tout blocage dans l'acheminement de l'aide.

« On a les moyens d'aider, mais on ne peut pas »

Selon Florence Bonis, la directrice des opérations en Birmanie pour Action contre la Faim, la situation en Birmanie « reste dramatique puisque plus d'un mois après le cyclone, la plupart des personnes n'ont pas de toit sur la tête et la mousson fait qu'il pleut beaucoup en Birmanie actuellement. Il reste toujours de grandes zones où les populations n'ont pas eu à manger, n'ont pas eu de distribution alimentaire. Ils ont pu en général récupérer du riz pourri dans les rizières et ils ont pu également récupérer des fruits qui flottaient encore. Ils ont fait sécher tout ça mais ça a tenu une semaine ou deux, aujourd'hui il n'y a plus rien. Il y a encore plus urgence qu'il y a quatre semaines ».

Antoine Peigney, le directeur des opérations en Birmanie pour la Croix Rouge, décrit la même situation : « Vous avez perdu un enfant, un frère, un mari, une femme, vous vivez un deuil et vous êtes sous une pluie battante. Vous n'avez rien, vous avez des cadavres autour de vous et personne ne vient vous aider. Le drame, c'est qu'on peut aider, on a les moyens d'aider, tout le monde veut aider, la communauté internationale est prête à se mobiliser, l'argent n'est pas un problème. C'est du goutte à goutte alors qu'il faudrait un corridor incessant, des avions, des bureaux installés partout, des moyens logistiques forts, des bateaux, des camions pour acheminer l'aide qui n'attend que ça d'être acheminée ».

Bloqués avec leur assainisseur d'eau

Symptomatique de cette impuissance, une équipe d'ingénieurs de la Croix Rouge est justement rentrée hier de Birmanie. Ils ont subi ce blocage de la junte militaire car ils n'ont pas pu accéder au delta. Ils ont donc du expliquer à des Birmans comment installer l'assainisseur d'eau qu'ils devaient mettre en place eux-mêmes.

Sophie Kehren, qui faisait partie de cette équipe, raconte : « On était parti pour installer une sorte de station de traitement d'eau potable pour faire de l'eau consommable mais on a jamais pu sortir de Rangoon. On n'avait pas d'autorisation de la part de la junte militaire et on s'est retrouvés bloqués. On avait 40 tonnes de matériel, donc le premier jour on a essayé de retrouver le matériel dans les différents entrepôts. Comme on a su qu'on ne pourrait pas aller sur le terrain, on a sélectionné des gens de la Croix Rouge birmane et des gens de la compagnie des eaux et on les a formés sur notre matériel ».(rmc)

  • Dans les villages oubliés du delta de l’Irrawaddy, faim, maladie et désespoir
Assise sur les ruines de sa maison démolie par le cyclone Nargis, Khin Hle fixe le ciel dans l’espoir que la pluie apportera bientôt un peu d’eau potable pour elle et ses trois petits-enfants.
Depuis des semaines, son mari sillonne la rivière Mhaw Win sur un bateau défoncé, dans l’espoir de tomber sur des sauveteurs qui lui donneront de quoi survivre. En attendant, il ne reste à la famille que trois paquets de graines de tournesol, que les enfants devront se partager pour leur prochain repas.

« Nous n’avons pas d’argent, pas de nourriture, pas d’eau, pas d’abri », se désespère Khin, 61 ans. Angu, son village, est situé au cœur du delta de l’Irrawaddy, la région du sud-ouest de la Birmanie la plus dévastée par le cyclone Nargis qui a fait 133 600 morts et disparus et 2,4 millions de sinistrés.
« Depuis des semaines, je n’ai pas entendu un rire d’enfant », dit-elle.

Un mois après le cyclone, les 700 habitants de ce village de paysans et de pêcheurs sont encore presque tous en état de choc. Beaucoup errent le regard vide. D’autres restent prostrés toute la journée dans des tentes de fortune qu’ils partagent avec leurs chiens et leurs animaux d’élevage.

Plus de vingt villageois ont péri quand le cyclone a frappé. Des dizaines d’autres sont depuis tombés malades, souffrant de toux, de fièvre et de diarrhées. De vastes zones du village sont encore submergées par la boue.

La junte militaire birmane a beau proclamer dans les médias officiels que l’aide arrive en masse aux survivants, les habitants d’Angu attendent encore.

« Personne n’est venu nous aider », raconte Khin, les pieds nus couverts de boue séchée, tout en déblayant tant bien que mal un passage vers un des rares endroits au sec, une dalle de béton, qui était autrefois le sol de sa cuisine. « Le gouvernement nous a dit d’attendre, mais les gens sont malades », se plaint-elle.

Elle raconte que des villageois qui avaient réussi à gagner un des camps de réfugiés dressés par le gouvernement après le cyclone ont été priés d’en déguerpir et de retourner au village, sous peine d’être arrêtés.

Non loin de là, Hla Tang, un fermier de 55 ans, ramasse des brindilles pour allumer un feu. Sa femme a été tuée, emportée par les flots pendant le cyclone. Ses cinq enfants ont de la fièvre et pas de médicaments pour se soigner. « Nous sommes livrés à nous-mêmes », se lamente-t-il.

Autour de lui, des villageois fouillent dans les décombres de l’unique moulin du village pour tenter de récupérer ce qu’ils peuvent parmi les machines, réduites à un tas de ferraille. Les semences de riz mises de côté pour la saison du repiquage, qui devrait avoir commencé, ont également disparu dans le cataclysme. La junte militaire a conseillé aux sinistrés de pêcher des poissons et des grenouilles pour se nourrir. Mais même cela s’avère impossible à Angu : les trois bateaux de pêche du village ont tous coulé.

Ceux qui ont survécu continuent à vivre au milieu des cadavres humains et d’animaux en décomposition. À Bogaley, un autre village dévasté, des témoins affirment avoir vu des enfants se laver dans une rivière juste en aval d’une carcasse de buffle pourrie.

« C’est inhumain », pleure Thin Mg Mg, un particulier birman venu spontanément dans le delta pour aider ses compatriotes. « L’Irrawaddy a été le grenier à riz de notre pays. Tous ces villages nous ont nourris pendant des générations. Pourquoi doivent-ils souffrir ainsi maintenant ? » s’écrie-t-il. (lorient-lejour)

  • Après Paris, Washington ordonne à ses navires de quitter les côtes birmanes
Quatre navires militaires américains qui, depuis le 13 mai, étaient prêts à porter secours aux rescapés du cyclone Nargis quitteront les côtes birmanes jeudi après le refus catégorique de cette aide par la junte, ont annoncé les autorités de Washington. (...)

Les autorités birmanes se sont montrées extrêmement tatillonnes sur les questions de souveraineté et plus que méfiantes à l'égard des Occidentaux qu'elles soupçonnent de chercher à déstabiliser le pays avec leurs "navires de guerre".

Au cours des trois dernières semaines, nous avons tenté à au moins quinze reprises de convaincre le gouvernement birman de permettre à nos bâtiments, hélicoptères et navires de débarquement de fournir des secours supplémentaires à la population de Birmanie", a déclaré l'amiral Timothy Keating, chef de l'US Pacific Command.

"Mais (les généraux birmans) ont à chaque fois refusé" et "il est temps que le groupe (dirigé par) l'USS Essex se tourne vers sa prochaine mission", a-t-il ajouté dans une déclaration relayée par l'ambassade des Etats-Unis à Bangkok.

Plusieurs avions de transport américains resteront en Thaïlande au cas où ils seraient requis par des organisations d'aide internationales, mais les quatre navires quitteront la zone jeudi, tout en ayant la possibilité de retourner vers la Birmanie si la junte change d'avis, a précisé Timothy Keating.

Les quatre navires américains... outre leurs équipages réguliers, transportaient: 1.000 "Marines", 14 hélicoptères, 15.000 conteneurs d'eau et du matériel de purification susceptible de produire des dizaines de milliers de litres d'eau potable par jour... (AFP via courrier international)


  • L’aide au bon vouloir de la junte
Le constat est dressé par un humanitaire qui tient à rester anonyme : «Nous sommes très limités dans nos mouvements en Birmanie. Les autorités souhaitent contrôler, sinon distribuer, l’aide aux sinistrés. C’est contraire à notre charte. Et l’acheminement se fait au compte-gouttes.»

Un mois après le passage du cyclone Nargis en Birmanie, qui a causé la mort ou la disparition d’au moins 133 600 personnes, les Nations unies font cependant état d’un léger mieux. «Il est un peu plus aisé de se rendre dans le delta de l’Irrawaddy, au sud," souligne Elisabeth Byrs, la porte-parole du Bureau de coordination des affaires humanitaires de l’ONU. "Mais il y a toujours une suspicion et une peur des autorités à l’encontre d’ONG qu’elles ne connaissent pas.» D’où une lenteur bureaucratique constatée par des humanitaires pour obtenir visas et laisser-passer.

A ce jour, dans la région la plus sinistrée du pays, au sud, seuls 49 % des rescapés ont bénéficié d’une aide internationale. «Sur les 2,4 millions de sinistrés,nous estimons que 1,3 million de Birmans ont reçu une aide

Du 20 mai au 1er juin, 222 vols internationaux ont acheminé près de 1 700 tonnes d’aliments et d’équipements. 16 entrepôts opérationnels ont été ouverts, 14 autres devraient voir le jour, indique l’ONU.

De son côté, le Programme alimentaire mondial a distribué pour l’heure une première ration de riz à 575 000 personnes dans les régions les plus affectées du delta. Et estime qu’une deuxième ration devrait être fournie aux survivants.

Mais la logistique peine à suivre. «C’est un cauchemar», constate la porte-parole de l’ONU qui redoute l’arrivée de la mousson et des routes rendues impraticables. «Il y a très peu de bateaux pour distribuer l’aide", ajoute Florence Daunis, la directrice des opérations d’Action contre la faim. "Nous avons des besoins énormes et pas assez d’experts et de bras.»

Il en faudra plus pour ébranler l’optimisme de la junte qui nie tout blocage de l’aide. «La Birmanie a été capable de mener rapidement avec succès les opérations de sauvetage et de reconstruction», écrivait hier le quotidien du régime, New Light of Myanmar. Avant de claironner de nouvelles attaques contre l’opposante embastillée Aung San Suu Kyi. (liberation)


  • L'acheminement de l'aide alimentaire reste difficile
Le coût de la livraison d'une aide alimentaire aux survivants du cyclone en Birmanie a fortement grimpé, en partie parce que la junte au pouvoir refuse d'autoriser les hélicoptères militaires des pays voisins à apporter cette aide, a annoncé mardi un responsable de l'ONU.

Le Programme alimentaire mondial (PAM) des Nations unies est actuellement capable de fournir du riz aux survivants de la tempête des 2 et 3 mai en Birmanie, et ce pour environ six semaines, a précisé Paul Risley, un porte-parole de l'agence à Bangkok, en Thaïlande.

Le PAM a demandé à la communauté internationale 70 millions de dollars (45 millions d'euros) pour financer ses opérations dans le pays, mais l'argent récolté est pour l'instant insuffisant, selon Paul Risley. On estime que quelque 2,4 millions de personnes ont besoin d'une aide.

Pour ce type de catastrophe -comme le tsunami de 2004 dans l'Océan Indien ou le séisme au Pakistan en 2005- des hélicoptères militaires sont utilisés pour répondre aux besoins urgents, a expliqué Paul Risley. La Thaïlande et Singapour disposent de ce genre d'appareils, a-t-il ajouté.

"Pour des raisons politiques, le gouvernement birman était peu disposé à donner son feu vert à leur utilisation", a-t-il déclaré. Le PAM a dû trouver d'autres solutions pour acheminer l'aide, notamment en louant des hélicoptères, ce qui coûte plus cher. (La Presse Canadienne)

  • Une rentrée scolaire dans les ruines
Des milliers d'élèves ont repris l'école dans des bâtiments dangereusement abîmés ou fragilisés du sud de la Birmanie, lundi, un mois après le cyclone qui a fait plus de 134 000 morts et disparus.

Les Nations unies estiment que plus de 4000 des établissements scolaires accueillant normalement 1,1 million d'enfants ont été endommagés ou entièrement détruits par Nargis. Le cyclone a fait au moins 78 000 morts et 56 000 disparus, ainsi que quelque 2,4 millions de sinistrés.

Une centaine d'enseignants ont péri, mais le gouvernement veut former des volontaires et envisage aussi de faire la classe dans des camps et autres sites temporaires, selon l'UNICEF. Nombre d'organisations humanitaires critiquent la réouverture des établissements jugée trop précoce.

La plupart des écoles de Rangoon ont rouvert, malgré les craintes pour la sécurité exprimées par les parents, enseignants et organisations humanitaires.

Le gouvernement a toutefois reporté la rentrée dans plusieurs établissements du delta de l'Irrawaddy (sud), la région le plus durement frappée par le cyclone, où des villages entiers ont été effacés de la carte. (La Presse canadienne)

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