-Pour info : (Depuis le mois d'avril 08) Mes résumés, analyses, traductions, remarques,  et réflexions personnelles sont en bleu. Les articles, dépêches, rapports, résolutions ou citations sont en noir

mardi 3 juin 2008

Birmanie: moins de la moitié des victimes du cyclone ont reçu de l'aide

photo reuters



ARTICLES


Titre des articles de ce message du 3 juin
  • plus d'un million de Birmans n'auraient encore reçu aucune aide d'urgence,
  • La junte filtre toujours l'aide internationale
  • Les moines continuent de secourir les rescapés
  • pour la junte, la victoire de Suu Kyi en 1990 est "caduque"
  • Birmanie: la junte nie tout blocage de l'aide aux victimes du cyclone
  • 23h36 :dernier article ajouté:Une militante démocrate birmane reçoit le prix Anna Lindh

  • plus d'un million de Birmans n'auraient encore reçu aucune aide d'urgence
Un mois après le passage du dévastateur cyclone Nargis, plus d'un million de Birmans n'auraient encore reçu aucune aide d'urgence, estiment les organisations humanitaires.

Les ONG dénoncent les retards et blocages imposés par le gouvernement birman, qui rendent difficile l'envoi d'experts et d'équipements de première nécessité sur place.

Ces obstacles n'ont permis qu'à une infime partie de l'aide internationale d'atteindre les quelque 2,4 millions de rescapés et interdisent d'aller au-delà de l'aide et des soins d'urgence.

"Les gens ont encore besoin d'aide de première nécessité, ce qui est choquant au bout de quatre semaines", a remarqué Sarah Ireland, la directrice régionale d'Oxfam, une ONG britannique qui tente toujours d'obtenir l'autorisation d'opérer en Birmanie.

"Si nous étions dans le cadre d'une réaction normale, au bout de la quatrième semaine, les personnes touchées par la catastrophe devraient aller vers le rétablissement", a-t-elle ajouté lundi.

Les organisations humanitaires restaient dans l'incapacité de fournir de l'eau potable et de la nourriture à plus de la moitié des rescapés, dans un effort pour éviter une seconde vague de morts, de malnutrition et de maladie cette fois.

Quelque 78.000 personnes sont mortes et 56.000 ont disparu après le passage les 2 et 3 mai du cyclone Nargis.

Le dernier rapport des Nations unies souligne que le pays "manque encore sérieusement d'une assistance humanitaire consistante pour secourir les populations affectées". Il ajoute que l'ONU souffre d'une "information insuffisamment claire sur l'aide apportée par le gouvernement birman à son peuple". (AP via latribune)


  • La junte filtre toujours l'aide internationale
Washington s'apprête à rappeler quatre navires ancrés au large de la Birmanie avec leur chargement humanitaire : du matériel capable de produire quotidiennement des dizaines de milliers de litres d'eau potable. Une aide vitale qui n'intéresse visiblement pas la junte birmane. Celle-ci se préoccupe surtout de garder fermées les portes de la Birmanie et de renvoyer dans leurs villages dévastés les quelque deux millions quatre cent mille sinistrés.

A Singapour, où se tenait un forum sur la sécurité régionale, le ministre adjoint de la Défense birman l'a redit : le principal souci de la junte, c'est de s'assurer que ceux qui proposent leur aide n'ont pas d'arrière-pensées politiques. En clair, qu'ils ne soient pas trop regardants et ne s'avisent pas de demander des comptes.

Un mois après le passage du cyclone, à peine 40% des survivants auraient reçu une part de l'aide internationale que la junte laisse entrer au compte-gouttes. L'Organisation internationale du travail craint que la reconstruction voie le retour du travail forcé officiellement aboli en 2000.

Quant au secrétaire américain à la Défense, Robert Gates, lui aussi présent à Singapour où le représentant birman l'a évité, il ne croit plus que la junte cessera de faire obstruction à l'aide étrangère. Une négligence criminelle, dit-il, qui a déjà coûté des dizaines de milliers de vies. (RFI)
LIRE à ce sujet : Négligence criminelle? (message du 1 juin)


  • Les moines continuent de secourir les rescapés
Des volontaires venus du monde entier coordonnent leurs actions avec avec celles des moines du monastère de Sitagu pour venir en aide aux Birmans touchés par le cyclone Nargis et délaissés par la junte. -

Parmi ces volontaires, les moines du monastère de Sitagu, situé aux environs de Rangoun, ainsi que des volontaires venus du monde entier apportent une aide vitale aux survivants du cataclysme qui s'est abattu sur le pays il y a un mois. Pendant des semaines, ils ont sillonné la région, atteignant des villages isolés où aucun travailleur humanitaire étranger n'est encore allé et totalement délaissés par la junte.

Ce ravitaillement est possible grâce à la participation de particuliers et de gouvernements étrangers qui ont envoyé aux religieux de la nourriture et des matériaux nécessaires à la reconstruction des maisons. L'essentiel de ces dons reviennent aux sinistrés du delta de l'Irrawaddy, région la plus touchée par le cyclone Nargis.

Face aux dégâts relevés lors du parcours, un religieux nommé Nanissara accuse la junte militaire au pouvoir de n'avoir aucune idée de ce qui se passe sur le terrain. « Ce que dit le gouvernement, c'est juste pour la galerie », déclare-t-il.

Le gouvernement birman « n'est pas seulement pauvre matériellement et faible physiquement. Il est également faible d'esprit » finit par pester le religieux.

Selon ses dires, certaines équipes humanitaires étrangères ont été bloquées par les autorités. D'autres témoins affirment avoir vu les militaires confisquer les vivres pour se les distribuer entre eux. Par conséquent, Nanissara craint que le bilan du cyclone, qui est officiellement d'au moins 133.600 morts et disparus, soit en réalité beaucoup plus lourd.

A Bogalay, des militaires en seraient même venus à expulser des sinistrés réfugiés dans une école. "Ils ont été renvoyés dans leurs villages encore inondés. Comment pourront-ils survivre? » s'inquiète le moine qui affirme avoir vu la situation.

Un mois après le cyclone, de très nombreux cadavres d'humains et d'animaux continuent à pourrir dans les rivières, posant d'énormes risques sanitaires.

Les pluies de mousson commencent à s'abattre sur le delta alors que 2,4 millions de sinistrés ont encore désespérément besoin d'abris, de nourriture, de vêtements et de médicaments. Les Nations unies estiment que plus d'un million de sinistrés n'ont pas encore eu accès à l'aide internationale.

Après avoir farouchement refusé toute aide étrangère, les militaires ont finalement accepté le 24 mai que les organisations humanitaires internationales accèdent au delta de l'Irrawaddy. Mais sur le terrain, les progrès restent extrêmement lents, et la communauté internationale s'impatiente. (Levif.be avec Belga)

Pour rappel lire (sur mon autre blog)

  • pour la junte, la victoire de Suu Kyi en 1990 est "caduque"


L'approbation de la nouvelle constitution birmane élaborée par la junte militaire a rendu "caduque" la victoire du parti d'opposition d'Aung San Suu Kyi en 1990, a affirmé mardi un journal d'État. La Ligue nationale pour la démocratie (LND) d'Aung San Suu Kyi avait remporté une victoire écrasante aux élections de 1990, dont les résultats n'ont jamais été reconnus par les militaires. Loin de quitter le pouvoir, ces derniers l'ont maintenue en résidence surveillée la plupart du temps depuis. Le quotidien officiel New Light of Myanmar a soutenu mardi que l'approbation de la nouvelle constitution lors du référendum des 10 et 24 mai rendait "caduques" les revendications de la LND.

La junte assure que ce référendum controversé, organisé juste après le passage du cyclone meurtrier Nargis, s'est soldé par une victoire du "oui" à la Constitution par plus de 92 % des voix. "Que devront faire ceux qui ont proclamé avoir le mandat de la population après les résultats des élections en 1990 ? Devront-ils jeter leur mandat aux égoûts ?", écrit le New Light of Myanmar . "Maintenant, leurs espoirs ont été balayés par la marée du vote populaire" lors du référendum, proclame le quotidien d'État. Le journal indique encore que l'opposition devra chercher à obtenir un nouveau mandat lors des élections promises pour 2010. (...) (lepoint)


  • Birmanie: la junte nie tout blocage de l'aide aux victimes du cyclone
La junte militaire au pouvoir en Birmanie a nié mardi tout blocage dans l'acheminement de l'aide aux survivants du cyclone Nargis, alors que les agences de l'ONU continuaient à faire état de difficultés pour accéder aux zones les plus touchées.

Le quotidien officiel New Light of Myanmar a dressé un compte-rendu optimiste des opérations d'aide aux 2,4 millions de sinistrés du cyclone, dont environ un million n'ont, selon l'ONU, encore reçu aucune aide internationale.

"L'aide humanitaire étrangère pour les victimes de la tempête afflue en permanence dans le pays", et cette aide est acheminée "sans délai vers les zones affectées", a assuré le journal de la junte.

"La Birmanie a été capable de mener rapidement avec succès les opérations de sauvetage et de reconstruction" s'est-il congratulé.

Après avoir farouchement refusé toute aide étrangère, la Birmanie a finalement accepté d'ouvrir aux organisations humanitaires le delta de l'Irrawaddy, la région la plus dévastée, à la suite d'une visite dans le pays du secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon le 23 mai.

Mais les sauveteurs étrangers continuent à faire état de difficultés pour se rendre dans le delta.
"Nous n'avons pas été en mesure d'accéder partout de la façon dont nous voulions, comme nous l'aurions fait dans une autre situation, mais nous faisons des progrès", a déclaré Chris Kay, directeur pour la Birmanie au Programme alimentaire mondial (PAM).

Neuf hélicoptères du PAM devraient rejoindre la Birmanie d'ici la fin de la semaine, s'ajoutant à celui qui est déjà sur place depuis le 22 mai, mais qui n'a été autorisé à se rendre pour la première fois dans le delta que lundi.

Le cyclone Nargis, qui s'est abattu les 2 et 3 mai sur le sud-ouest de la Birmanie, a fait au moins 133.600 morts et disparus.

Des journalistes de l'AFP ayant pu se rendre dans le delta ont rapporté que de nombreux villages sont encore complètement dévastés, leurs habitants cherchant désespérément de la nourriture et essayant de rester au sec dans des abris de fortune sous les pluies de mousson. (AFP)

  • Une militante démocrate birmane reçoit le prix Anna Lindh
STOCKHOLM — La militante démocrate birmane en exil Khin Ohmar s'est vu décerner le Prix Anna Lindh 2008, pour la lutte contre l'oppression.

Le mémorial Anna Lindh -du nom de la ministre des Affaires étrangères suédoise assassinée en 2003-a expliqué que Khin Ohmar avait été récompensée pour son travail et son engagement en faveur de la démocratie en Birmanie.

Agée de 46 ans, Khin Ohmar coordonne le réseau du Partenariat birman qui oeuvre en faveur de la démocratie et envoie des rapports hebdomadaires sur la situation en Birmanie.

La lauréate vit en Thaïlande depuis qu'elle a participé à une révolte contre la junte au pouvoir en 1998.
Le prix inclut une récompense de 23.000 euros.(La presse canadienne)

Aucun commentaire: