Mise à jour au 2 juin de la rubrique "Articles", (juste après mes réflexions sur la "négligence criminelle")
Négligence criminelle ?
Un mois après le cyclone Nargis en Birmanie, les humanitaires étrangers découvrent encore des survivants livrés à eux-mêmes dans les campagnes dévastées.
Selon le porte-parole de l'ONU à Rangoun, Aye Win, seuls 41% des sinistrés, soit environ un million de personnes, ont eu accès à une aide quelconque.
"Des dizaines de milliers de personnes sont mortes en Birmanie parce que la junte au pouvoir a refusé l'aide proposée par la communauté internationale", a déclaré samedi le secrétaire à la Défense américain Robert Gates.
Mais on peut dire aussi que Des dizaines de milliers de personnes sont mortes en Birmanie parce que la communauté Internationale n'est pas intervenue de gré ou de force ?
Pour comble de l'hypocrisie, Le secrétaire américain à la Défense Robert Gates, a accusé la junte de "négligence criminelle" et averti qu'"à moins que le régime change d'attitude, il y aura d'autres morts".
Mais ça fait un mois qu'il y a "d'autres morts" tous les jours à cause de l'attitude de la junte qui n'a que faire des rescapés et qui, non seulement ne les aide pas comme elle le devrait, mais en plus, continue de les maltraiter exactement comme avant le cyclone. En même temps, pourquoi la junte aurait changé sa manière d'agir?
Les rescapés doivent faire face aux conséquences dramatiques du Cyclone tout en continuant de supporter l'attitude habituelle de la junte : arrestations, travail forcé, mauvais traitement ou absence de traitement médical, misère, torture, expulsion des écoles et autre lieux "publics" où les réfugiés avaient trouvés refuge, expulsion des fameux camps de réfugiés (qui avaient sans doute été installés uniquement pour le décor avant la conférence du 25 mai, et pour faire croire à la communauté internationale que la junte aidait les rescapés) contrôle de police, vol par l'armée de l'aide humanitaire internationale, la junte continue comme si de rien était.
Ainsi, la junte ne s'est pas contentée de ne pas agir en ne sauvant pas les rescapés, elle a agit, mais à l'encontre des intérêts des rescapés, ajoutant à l'horreur de la dévastation, l'horreur de sa dictature, une des pires au monde, voire la pire au monde.
Je ne reviendrais pas ici sur tous les actes commis par la junte à l'encontre des Birmans et qui ne sont pas des actes de négligence mais des actes criminels. Pour la junte il ne s'agit pas seulement de "Non action" mais aussi d'actes criminels.
Si "négligence criminelle" il y a eu de la part de la junte, ce crime viendra s'ajouter à celui de "Crime contre l'humanité" mais ne le remplacera pas. Du côté de la junte ce n'est pas seulement de la "négligence criminelle" c'est beaucoup plus grave, c'est un véritable "Crime contre l'humanité."
La non assistance à personne en danger c'est le fait de ne rien faire pour sauver des personnes alors qu'on a les moyens de le faire sans danger pour soi même et qu'on sait que si on ne fait rien, ces personnes vont mourir.
La négligence implique des fait caractérisés.
Complicité de "négligence criminelle" (même si la "Non assistance à personne en danger" est plus adaptée) pourrait alors s'appliquer aussi à l'ONU et la communauté Internationale en général qui depuis un mois attend qu'on lui ouvre les portes.
Oui elle critique et fait beaucoup de bruit et verse des larmes, mais cela ne suffit pas et l'ONU qui sait très bien comment fonctionne la junte, ne pouvait pas ignorer et ce dés le début, que jamais la junte ne laisserait l'aide internationale, de surcroit occidentale, entrer Librement.
Je veux tout simplement dire que même des citoyens landa comme vous et moi, nous le savions, nous savions que jamais la junte ne permettrait à l'aide internationale de rentrer librement sur son territoire et nous le disons depuis le premier jour.
Et l'ONU elle, elle ne le savait pas ? l'ONU espérait quoi au fait ? réussir à faire entendre raison à la junte, alors même que ça fait des années qu'elle essaye en vain? Aucune des résolutions prises par l'ONU n'a été réellement efficace contre la politique de la junte.
Au mois de septembre 2007, la junte a pu, en toute impunité, arrêter, torturer, tuer et subitement, elle éprouverait de la compassion et ferait son possible pour sauver des personnes dont elle se fiche éperdument...
L'ONU savait, dés le lendemain du cyclone, que jamais la junte n'ouvrirait ses portes à l'aide humanitaire internationale sans y être obligée d'une manière ou d'une autre...
L'ONU savait que pour la junte, le référendum était plus important que la vie des rescapés...
Elle savait que les généraux birmans n'ont aucun respect pour la vie humaine, hormis la leur et celle de leur propre famille ou amis...
L'ONU savait que cette absence d'ouverture causerait la mort de centaines de milliers de personnes...
L'ONU ne pouvait pas ignorer comment fonctionne la junte face à la pression internationale, elle savait que la junte ferait quelques concessions, comme par exemple laisser l'aide humanitaire entrer quand même, mais au compte goutte et progressivement et surtout avec des conditions, justement par crainte que l'on ne passe à la vitesse supérieure..
L'ONU savait qu'il y avait urgence et que dans ce genre de situation chaque jour, chaque heure compte...
Pour toutes ces raisons la junte est responsable, l'ONU est responsable, L'Europe est responsable, nous sommes responsable. Ensuite, appelez ça comme vous voudrez, "négligence", "non assistance à personne en danger" et même "complicité", peu importe, mais nous devrons un jour ou l'autre nous tous, rendre des comptes aux birmans mais aussi à tous les peuples qui souffrent de cette manière et leur expliquer pourquoi on les a laissé mourir sans rien faire ou presque, enfin juste le minimum pour se donner "bonne conscience."
Il n'est pas question d'imposer quoi que ce soit aux Birmans; Aung saw su Kyi a été élue à la majorité et pourrait très bien gouverner avec son parti. Il s'agit de sauver des vies et de mettre hors d'état de nuire la junte, aucunement d'imposer une "démocratie à l'occidentale" aux Birmans.
Dans le cas de la Birmanie il s'agit de tout faire pour que la communauté internationale intervienne pour sauver des vies, sans rien attendre en échange, sans contre partie financière, sans pétrole, sans rien d'autre...
Quelle naïveté de ma part, mais parfois je me prends à espérer une intervention militaire qui serait effectuée uniquement dans l'intérêt du pays concerné et non dans l'intérêt du ou des pays qui interviennent.
Je me prends à espérer que l’action humanitaire ne soit plus une arme dans les mains de certains pays occidentaux "donneurs de leçons" mais un véritable acte de compassion...
La communauté Birmane de France a demandé à la communauté Internationale d'intervenir. Les Birmans eux même souhaitent cette intervention.. rien à voir avec l'irak, rien à voir avec aucun autre pays. Pour rappel : Appel de La communauté Birmane de France
La communauté Birmane de Grande Bretagne demande également une intervention:
regarder une vidéo sur le blog myochitmyanmar :British Embassy
Mais le vrai problème est le suivant : Quel est le pays qui est prêt à dépenser beaucoup d'argent pour en aider un autre sans aucune contre partie en échange? sans aucun intérêt à court terme, à moyen terme ou même à long terme, si ce n'est de permettre au peuple Birman de se libérer de cette junte criminelle. Ils ne peuvent pas y arriver seuls. Ils ont pourtant essayé en 1988 puis en 2007 et la répression a été terrible.
Arrêtons de nous voiler la face, les raisons de cette non intervention on peut les deviner: Sans doute que La Birmanie est beaucoup trop loin ( en plus personne ne connait ce pays qui n'est même pas touristique) et beaucoup trop pauvre pour que l'on puisse intervenir militairement et arrêter les généraux et les juger pour crime contre l'Humanité?
Qui va payer ? Certainement pas les États Unis qui n'arrivent déjà pas à payer pour l'Irak, l'Europe ? Impossible... La communauté internationale n'a pas les moyens financiers d'aider la Birmanie, je ne parle pas ici de l'aide humanitaire, je parle d'une intervention forcée. Aucun pays ne veut s'endetter davantage..simplement par pure compassion...
Et puis ce ne serait pas "électoral" d'aider un pays dont presque tout le monde se fiche ou presquer. Qui parlait de la Birmanie quelques jours avant le Cyclone?
Et puis en Birmanie, l'humanitaire ne peut pas être séparé du politique car comme l'a expliqué "info-Birmanie" dans son dernier communiqué :
« L’argument selon lequel la politique ne doit pas être abordée en ce moment du fait de la priorité donnée à la crise humanitaire, n’est simplement pas soutenable..... La crise humanitaire est causée par un problème politique, celui d’une dictature refusant l’acheminement et la distribution de l’aide humanitaire à sa population. Aung San Suu Kyi est une personne clé pour résoudre ce problème politique global ».
Pour rappel : le communiqué d'info-Birmanie : San Suu Kyi est une fois de plus trahie par le silence des dirigeants politiques
Kathy
Le 2 juin : ARTICLES
- Pour info : Les déclarations du secrétaire à la Défense américain Robert Gates.
Le responsable américain a accusé les généraux d'être restés "totalement sourds" aux appels répétés de la communauté internationale en faveur d'une opération humanitaire de grande ampleur.
Gates a fait le parallèle entre l'obstruction de la junte et l'attitude de l'Indonésie et du Bangladesh qui ont accepté sans difficulté l'aide internationale après des catastrophes naturelles ces dernières années. "Nous avons travaillé avec ces deux pays pour soulager leurs souffrances tout en respectant scrupuleusement leur souveraineté", a déclaré Gates, en faisant référence au tsunami de 2004 en Indonésie et au cyclone meurtrier qui a frapppé le Bangladesh en novembre dernier.
"Avec la Birmanie, la situation a été très différente, au prix de dizaines de milliers de vies", a-t-il ajouté lors de la réunion annuelle sur la sécurité en Asie. "De nombreux autres pays, outre les Etats-Unis, ont eu l'impression d'être entravés dans leurs efforts", a-t-il ajouté. Le cyclone qui a frappé le pays le 2 mai a fait 134.000 morts ou disparus et 2,4 millions de rescapés.
- La junte quant à elle se défend d'avoir tardé à réagir
Le régime avait promis lors de la visite du secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon de laisser enfin le personnel humanitaire étranger à se rendre dans les zones les plus durement touchées du delta de l'Irrawaddy, dans le Sud, mais plus d'une semaine après, les autorisations restaient limitées, bien que plus nombreuses, et de nouvelles conditions ont été posées.
Le général Aye Myint, vice-ministre de la Défense, a déclaré lors d'une conférence internationale sur la sécurité à Singapour que la junte avait émis des bulletins d'alerte plus d'une semaine avant le passage du cyclone Nargis et qu'elle avait rapidement agi pour aider les rescapés.
«Grâce au travail prompt» du gouvernement militaire, toutes les victimes ont reçu des vivres, de l'eau et des médicaments, a-t-il affirmé. «Je pense que le processus de réinstallation et de réhabilitation sera rapide», a ajouté le général.
La veille, des organisations humanitaires comme Human Rights Watch ont accusé les militaires de chasser des centaines, voire des milliers, de rescapés de leurs refuges dans des écoles, des monastères et des bâtiments publics, pour les renvoyer dans leurs villages dévastés. Certaines agences humanitaires internationales affirment que leur personnel rencontre encore des sinistrés à l'intérieur du delta qui n'ont reçu aucune aide depuis le cyclone.
Le journal officiel Nouvelle lumière du Myanmar (le nom donné à la Birmanie par les généraux) a de son côté répondu à ceux qui reprochent au chef de la junte, le général Than Shwe, d'avoir attendu deux semaines avant de rendre visite aux réfugiés, que le généralissime voulait se rendre dans les régions dévastées dès après la tempête mais qu'il avait «dans sa grande perspicacité» d'y aller plus tard, «pour que le Premier ministre, chef de la Commission nationale de gestion des catastrophes, puisse mener le travail d'aide et de secours plus efficacement».
La junte comptait rouvrir de nombreuses écoles dès lundi lors que selon l'ONU plus de 4 000 de ces établissements scolaires accueillant normalement 1,1 million d'enfants ont été endommagées ou entièrement détruites par Nargis. Une centaine d'enseignants ont péri mais le gouvernement veut former des volontaires et envisage de faire la classe dans des camps et autres sites temporaires, selon l'UNICEF, qui juge ce plan «peut-être trop ambitieux». (AP via Canoe-infos)
Pour rappel
Mise à jour au 2 juin :
j'ai lu ce matin un article du Bangkok Post et je me suis sentie moins seule..
Sophie en a justement fait la traduction :
- Trop c'est trop.
Des moines bouddhistes battus ; un ministre du gouvernement dirigeant la tête du département météorologie qui n’a pas publié de bulletin d’alarme après que l’Inde lui ait donné l'alerte avec 48 heures de préavis sur un désastre imminent ; La résidence surveillée d’Aung San Suu Kyi étendue d’un an – toutes des ignobles atrocités.
La junte donne priorité à un faux référendum pour perpétuer son régime sanglant au lieu d’aider les victimes du cylone, et en plus accuse les donateurs internationaux de ne pas donner assez. L’argent qu’ils veulent se chiffre en milliards de $ pour lequel il n’y aura aucune responsabilité et qui trouvera son chemin vers les comptes suisses de la junte, utilisé pour faire baigner leurs femmes et leurs filles dans les diamants, comme Than Shwe l’a impudemment démontré pour le mariage de sa fille.
Than Shwe et ses sous fifres doivent être menés devant un tribunal pour leurs crimes contre l’humanité dans une cour internationale avant qu’ils ne prennent refuge en Chine dans le cas improbable d’un soulèvement de masse. Ils ont oublié depuis longtemps comment être des êtres humains.
SYDNEY M. PRABHU.
Sources : Bangkok Post et Birmanie libre pour la traduction
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