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lundi 19 mai 2008

Birmanie, Intervenir "de gré ou de force" ou ne pas intervenir ?


Dernière mise à jour de la rubrique "Articles" le 30 mai


19 mai

Je reprends ici la suite du débat commencé dans mon message du 17 mai intitulé
crime contre l'humanité ou non?

Peut-on ou doit-on, qualifier l'attitude de la Junte dans la gestion de l'après Nargis de "Crime contre l'humanité" justifiant une intervention (forcée) humanitaire en Birmanie?

La question centrale qui se pose ici est: en cas d'échec de la diplomatie, est-ce que la communauté internationale peut agir sans l'autorisation de la junte birmane pour porter assistance à la population ?

Soit on invoque "la responsabilité de protéger" soit on invoque un "crime contre l'humanité."

Débat repris également par Olivier SC de "Bloguer ou ne pas bloguer" dans ses derniers billets:
Un pavé d'ingérence et
Mistral en Birmanie.

Intervenir ou ne pas intervenir? En règle générale, la réponse n'est pas aussi simple que cela, surtout lorsque l'on a encore à l'esprit les dégâts causées par certaines "interventions humanitaires forcées".

Mais en ce qui concerne la Birmanie, la situation est tellement catastrophique (et elle l'était déjà avant le Cyclone) qu'aucun refus d'intervenir ne peut se justifier par d'éventuels dégâts ultérieurs. Les dégâts , ça fait des années que la junte les a causé à sa population et bientôt il n'y aura plus personne à sauver..


Même si je suis pour, une intervention immédiate (on a déjà perdu assez de temps), J'ai essayé de regrouper dans ce message (ci après) tous les articles intéressants en faveur d'une intervention, et tous ceux qui sont contre une telle intervention, ainsi que ceux qui parlent du Droit d'ingérence ou Devoir d'ingérence humanitaire qui pourrait s'appliquer à la Birmanie.

Et si certaines personnes veulent médiatiser une éventuelle intervention, on oublie une chose dans ce débat, le peuple Birman lui même. Or, l'intérêt du peuple n'est pas celui de la Junte ni même celui de la Communauté Internationale. Seul l'intérêt de la population en danger doit motiver une intervention militaire. Je me fiche qu'une intervention fasse de la "publicité" à telle ou telle personne, si elle permet de sauver des vies..

En attendant que la Communauté trouve le moyen de faire entrer massivement l'Aide Humanitaire dont le pays a besoin, des milliers de personnes meurent ou vont mourir dans les jours ou les semaines à venir, par manque de soins..

Et surtout, même si on arrive à apporter de l'aide immédiate aux rescapés, les conséquences pour l'avenir de la Birmanie seront catastrophiques. N'oublions pas que la pauvreté en Birmanie était omniprésente et dramatique avant Nargis.

Personnellement, je pense qu'une intervention est nécessaire et même obligatoire, mais sous quelle forme, je ne sais pas exactement. Il faudrait au moins, "La mise en application par l’ONU de la Responsabilité de Protéger."
Tout le temps perdu ne se rattrape plus ..
Ce dont je suis certaine c'est que cela fait longtemps que la communauté internationale aurait dû faire quelque chose pour le peuple Birman.
Ci nous avions vraiment voulu ébranler la Junte, il y avait des moyens bien plus efficaces que les sanctions existantes. Certains de ces moyens ont été évoqués par La Confédération Syndicale Internationale, notamment dans son rapport récent, accablant pour la junte:

Quelle hypocrisie, on a laissé la Junte faire ce qu'elle voulait ou presque depuis 40 ans et aujourd'hui on est scandalisé...
Pour des raisons que je ne veux pas aborder ici, des pays occidentaux et d'Asie ont intérêt à ce que la Junte reste en place..

Il est vrai Bernard Kouchner qui souhaite aujourd'hui une intervention humanitaire, aurait dû empêcher TOTAL de s'installer en Birmanie ! mais ce n'est pas une raison aujourd'hui, pour ne pas écouter ce qu'il a à dire..


D'ailleurs, A la dernière Assemblée générale de Total,
des ONG ont interpelé le Groupe sur sa présence en Birmanie (article du 16 mai de europe-solidaire)
"InfoBirmanie, Burma Campaign UK et la FIDH ont interpellé la direction de Total à l’occasion de l’Assemblée générale des actionnaires du Groupe, ce vendredi 16 mai 2008, concernant le soutien moral et financier que constitue la présence de Total en Birmanie (...)
Les réponses apportées par les responsables de Total confirment que l’entreprise entend bel et bien rester en Birmanie, pour le meilleur comme pour le pire."

C'est donc bien avant le Cyclone qu'il fallait faire quelque chose contre la Junte et ne pas attendre une catastrophe naturelle pour réaliser subitement que la junte est "terrible" et "inhumaine", ça on le savait déjà !

La Birmanie est gouvernée par la pire dictature au monde. La Junte Birmane n'a jamais rien fait de positif pour son peuple. Il n'y a rien à retenir de cette junte. Et pourtant la communauté internationale hésite encore! Si on ne fait rien aujourd'hui pour la Birmanie, je me demande, naïvement sans doute, pour qui on pourra intervenir un jour?

Il est parfois difficile pour un occidental de critiquer tel ou tel régime. Je pense à l'exemple récent de la Chine qui a été amplement critiqué par les Occidentaux. Pourtant, le Gouvernement Chinois a fait plein de choses positives pour son peuple. Rien n'est ni tout noir ou ni tout blanc en Chine.. et c'est le cas de nombreux pays dont le Régime est pourtant vivement critiquable.


Mais avec la Birmanie c'est différent car on ne peut pas se tromper en critiquant la Junte. Comme je l'ai déjà dit à de nombreuses reprises sur ce blog : le peuple de Birmanie est soumis à l’un des pires joug qui existe dans ce monde.
Hormis la Corée du Nord, je ne vois pas un autre pays qui puisse rivaliser avec la Birmanie..


Je ne reviens pas ici sur toutes les exactions qui ont commises par la Junte. Elles sont déjà mentionnées tout au long de ce blog.


Pour conclure je dirais, Comme le souligne Mr Aung Ko, représentant du "National Council of the Union of Burma" en France :
Un autre méfait de la politique mise en place par la junte militaire et que, depuis quelques années, l’enseignement du Bouddhisme dans le pays se fait toujours sous le contrôle du pouvoir et en obéissant aux instructions et aux ordres qu’il donne. Ceci est parfaitement contraire à la volonté du Bouddha qui n’a jamais lui-même nommé un chef du Dhamma, de la Loi. Le Bienheureux a dit à ses disciples : « il y a mon enseignement ». A l’inverse, la junte n’a pas d’autre politique que de tout ordonner et de diviser pour régner ; cela contribue à détruire le Bouddhisme et sa culture. Car le Bouddhisme est fait pour l’homme et ce ne sont pas les hommes qui ont fait le Bouddhisme.

Certains auteurs, dont les articles sont mentionnés ci dessous, ne sont ni "Contre" ni "Pour" de manière catégorique, mais exposent les dangers d'une intervention.
Pour plus de clarté, j'ai fait deux chapitres, un POUR et un CONTRE , mais les positions ne sont pas aussi tranchées que cela.
J'ai repris ici certains articles déjà cités dans mon message du 17 mai

J'ai ajouté un troisième chapitre avec des articles (ni Pour ni contre) mais qui analysent la situation d'une manière très complète et peuvent apporter des éléments de réponse (certains articles ont déjà été cités dans mes plus anciens messages)

Pour finir, Depuis hier la Birmanie semble entrouvrir davantage sa porte, mais uniquement aux pays membre de l'ASEAN. Tout en indiquant que Paris était prêt à y participer, le chef de la diplomatie française Bernard Kouchner a critiqué ce matin (sur Europe 1) ce projet de la Birmanie : "C'est de l'aide de la main à la main et du coeur au coeur qu'il faut apporter, ce n'est pas une conférence des donateurs avec des ronds de jambe".

Une conférence internationale des donateurs pour le Myanmar aura lieu le dimanche 25 mai à Yangon, annoncent aujourd'hui conjointement les Nations Unies et l'Association des nations de l'Asie du Sud-Est (ASEAN).
La conférence est organisée en reconnaissance des nombreuses expressions de solidarité et de soutien internationales pour atténuer l'impact dévastateur du Cyclone Nargis au Myanmar, indique un message transmis aujourd'hui par la porte-parole du Secrétaire général.
« Les Etats Membres des Nations Unies sont invités à participer au niveau ministériel », précise le texte.
« La conférence se concentrera sur les besoins des personnes affectées par le cyclone, et cherchera à rassembler un soutien et une assistance internationale pour les efforts humanitaires en réponse aux besoins les plus urgents ainsi que pour les efforts de relèvement à long terme », ajoute la déclaration.
Les co-organisateurs appellent la communauté internationale à se montrer à la hauteur et à traduire leur solidarité en engagements concrets pour aider le peuple du Myanmar à se relever de la tragédie et à reconstruire leurs vies. (Centre d'actualités de l'ONU)

Restons vigilant car l'ASEAN (Birmanie, Bruneï, Cambodge, Indonésie, Laos, Malaisie, Philippines, Singapour, Thaïlande et Vietnam) a toujours observé beaucoup de retenue à l'égard de la junte birmane, conformément à sa philosophie de non-ingérence dans les affaires intérieures des Etats membres.

Et cette ouverture des portes n'est pas encore suffisante, et comme le souligne aujourd'hui la Fédération internationale de la Croix-Rouge,«Il faudra une mobilisation encore accrue si nous voulons éviter que la crise ne s'aggrave»

Kathy


Si vous avez lu des articles intéressants que je n'ai pas cité, merci de me communiquer les liens, par mail (rubrique Contact) ou dans un commentaire, en bas de ce message. Merci


ARTICLES

Titre des articles publiés ci après dans ce ce message du 19 mai (avec Mise à jour au 20 mai, au 22 mai et au 30 mai)

1-Articles et auteurs en faveur d'une intervention:
  • 22 mai : L’Europe relance le "devoir d’ingérence"21 mai : De la Birmanie et de "la responsabilité de protéger"
  • 20 mai : Les leçons du docteur Kouchner dans « Le Monde »
  • Birmanie, crime contre l’humanité
  • Birmanie : morale de l'extrême urgence, par Bernard Kouchner
  • Birmanie : le devoir d’ingérence humanitaire
  • Responsabilité contre souveraineté
  • Birmanie: l'obligation de porter secours
2-Articles et auteurs "CONTRE" une intervention:
  • Ajouté le 30 mai: L'humanitaire ne fera pas souffrir la Birmanie une seconde fois
  • Selon le Conseil de Sécurité de l'ONU La «responsabilité de protéger» ne s’applique pas à la Birmanie.
  • Pourquoi cette campagne de propagande pour une intervention internationale en Birmanie ?
  • Le « bling bling » humanitaire frappe (aussi) la Birmanie.
  • Birmanie - "Une catastrophe naturelle n'est pas un génocide"
3- Ni "pour" ni "Contre" mais des analyses intéressantes
  • Ajouté le 30 mai : Une proposition intéressante : Urgence humanitaire : les « Casques rouges » à la rescousse
  • La responsabilité de protéger et les sinistrés du Cyclone Nargis en Birmanie.
  • Secourir de gré ou de force au Myanmar?
  • Birmanie : des enjeux qui ont peu à voir avec l’urgence humanitaire.
  • Rappel: La position de Renaud Egreteau.
  • Le B.A.BA de l'ingérence humanitaire.

1- Les articles ou auteurs "POUR" une intervention

  • L’Europe relance le "devoir d’ingérence"
Les eurodéputés condamnent l’obstruction humanitaire de la junte birmane. Certains rêvent d’une convention internationale pour ancrer le "devoir d’ingérence", d’autres l’estiment néfaste. Une conférence est prévue en automne sur ce thème.

LIRE Cet article >>>>>

  • De la Birmanie et de "la responsabilité de protéger"

Deux millions de Birmans, rescapés du cyclone Nagis, attendent désespérément l'aide internationale. La dictature militaire qui s'oppose à l'arrivée massive des secours, montre son visage le plus révoltant, celui d'un groupe militaire, totalitaire, paranoïaque, insensible à la souffrance de ses compatriotes.(...)

LIRE cet article sur rue89 >>>>>>

  • Les leçons du docteur Kouchner dans « Le Monde »

Notre ministre des Affaires étrangères, Bernard Kouchner, s’apitoie dans le Monde de lundi sur le sort du pauvre peuple birman. Mais pas un mot sur le rôle du groupe Total, premier partenaire financier de la junte.

Les ronds dans l’eau du Mistral, avec sa cargaison de secours pour 100.000 personnes au large du delta de l’Irrawady, sont la pathétique illustration de l’impuissance française à venir en aide aux survivants du cyclone Nargis.

Bernard Kouchner en appelle, lundi 19 mai, dans les colonnes du Monde daté de ce mardi, 17 jours après la catastrophe, à la morale de l’extrême urgence, après avoir essuyé un cinglant échec au Conseil de Sécurité de l’ONU, où la Chine et la Russie, parmi d’autres, se sont opposées à toute ingérence humanitaire en Birmanie. Mais, jamais M. Kouchner n’a brandi la seule arme crédible aux yeux de la junte, les robinets du gazoduc construits et opérés par le pétrolier français Total, étant la principale source de devises du régime illégitime birman.

La France et son actuel ministre des Affaires étrangères jouissaient encore récemment d’une position privilégiée en Birmanie. Le président Chirac fut le seul chef d’état occidental, en contradiction avec les directives européennes, à encourager l’ASEAN à accueillir en son sein la junte birmane. Il y a dix ans, l’ambassadeur français à Rangoon, Bernard Pottier, donnait de multiples interviews, au Figaro et à RFI notamment, pour inciter les industriels français à investir dans ce paradis en devenir qu’était, selon lui, la Birmanie, déjà dirigée par le général Than Shwe. En Octobre 2007, M. Kouchner a accepté, comme ses collègues européens, de parler d’un renforcement des sanctions pour protester contre la répression des moines birmans, mais en prenant grand soin d’en exclure les hydrocarbures, pourtant la seule sanction efficace.

Force est de constater que, dans le différend opposant la junte à la France, la cohérence n’est pas du côté de Paris. Than Shwe, lui, na jamais varié. Il ne s’est jamais soucié de la survie de ses compatriotes, a maintenu sans détour le cap : perpétuer son pouvoir absolu. Total et la France ont fait mine de croire que mélanger bonnes affaires et droits de l’homme n’avait que des avantages. Les centaines de milliers de morts du delta de l’Irrawady prouvent tragiquement le contraire.

Source : Bakchich


  • Birmanie, crime contre l’humanité
La junte birmane a inventé une nouvelle règle : pour pouvoir fournir de l’aide humanitaire, il faut avoir démontré son indifférence aux droits de l’Homme. C’est l’analyse de Jean-Paul Marthoz, journaliste, et blogueur sur le site belge d’Amnesty International ( vu sur Tribuna des Droits humains ce jour)

Les organisations qui ont reçu ces derniers jours l’autorisation d’entrer en Birmanie viennent de pays – l’Inde, la Chine, la Thaïlande – qui se sont bien gardés de critiquer ou de sanctionner le régime totalitaire au pouvoir à Naypyidaw (la nouvelle capitale birmane).

Cette tension entre les approches humanitaires et droits-de-l'homme est apparue également dans le souci des Nations unies et de certaines ONG de ne pas braquer la junte par des déclarations trop critiques qui pourraient inciter cette dernière à leur interdire l’accès aux victimes. Dire la vérité sur l’obstruction criminelle dont la Junte se rend responsable revient à se condamner à l’exclusion des zones dévastées. Terrible dilemme.

Face à ce chantage exercé sur les ONG humanitaires, face au choix paranoïaque des militaires birmans de rejeter l’assistance occidentale sous le prétexte que ces pays appuient l’opposition démocratique, il est essentiel que les pressions les plus fortes soient exercées sur le régime par ceux qui ne risquent rien en prenant la parole : les organisations de défense des droits de l’Homme, les institutions intergouvernementales spécialisées et les gouvernements les plus impliqués en Birmanie.

Les organisations de défense des droits de l’Homme ont fait leur travail : Amnesty International a dénoncé le régime birman, l’accusant de violer le droit de ses citoyens à la vie, à la santé et à l’alimentation. Elle a appelé les pays asiatiques à exercer toute leur influence sur le gouvernement birman afin que celui-ci permette l’activité sans entraves des organisations humanitaires.

Le secrétaire général des Nations unies a lui aussi semoncé le régime, mais l’ONU doit aller plus loin. L’attitude des autorités birmanes équivaut en effet de plus en plus à un crime contre l’humanité, comme l’a affirmé le représentant français à l’ONU.

Le débat sur la responsabilité de protéger (R2P, dans le jargon humanitaire), lancé par le ministre français des affaires étrangères, Bernard Kouchner, a dès lors toute sa pertinence.(...)

Lire cet article en entier sur le blog de Jean-Paul Marthoz >>>>


Aujourd'hui il y a justement un article de Bernard Kouchner publié dans le monde:
  • Birmanie : morale de l'extrême urgence, par Bernard Kouchner
Extraits:

Le peuple birman est victime d'un double fléau. Une catastrophe naturelle d'ampleur exceptionnelle. Une catastrophe politique imposée par une junte qui freine l'arrivée des secours. La mort a frappé, les éléments infligent aux sinistrés une survie précaire et les épidémies s'annoncent : la communauté internationale s'indigne face à l'obstruction obstinée que les militaires de Rangoun opposent aux propositions d'aide d'urgence.

En droit interne, cela porte le nom de "non-assistance à personne en danger". Celui qui s'en rend coupable est puni par le code pénal français (art. 223-6). Le droit international n'est pas aussi perfectionné. Il n'ignore cependant pas le concept. La morale internationale et la politique en complètent les injonctions. (...)

Pour la Birmanie, les débats qui s'instaurent depuis quelques jours aux Nations unies ou sur le plan bilatéral privilégient les normes protectrices de la souveraineté plus que celles gardiennes de la vie. Nous parlons détresse, on nous répond procédure. Nous dénonçons la mort annoncée de milliers de nouveaux civils, on nous reproche de nous mêler des affaires intérieures d'un Etat souverain. Le Mistral, un navire de la marine nationale porteur d'un millier de tonnes d'aide et de facilités médicales a appareillé. On ignore si, une fois arrivé sur place, il sera autorisé à débarquer.

Les aurons-nous laissés mourir ? Nous voici revenus au temps où les droits de l'homme ne devaient pas concerner la communauté internationale. Les militaires birmans font ce qu'ils veulent des victimes du désastre, y compris les abandonner sans l'aide qu'offrent des dizaines d'Etats mobilisés pour les secourir.

Le Conseil de sécurité peut décider d'intervenir pour forcer le passage de l'assistance humanitaire, comme il l'a fait dans un passé récent. Combien de corridors ont-ils été ouverts, au Kurdistan (les routes bleues), en Bosnie (les ponts aériens), en Somalie (les couloirs d'accès), au Rwanda (opération Turquoise), à Dubrovnik (transgression du blocus), en zone de conflit ? L'indignation devant les massacres était-elle supérieure à celle que provoquent les noyés ou les affamés de la campagne birmane ? (....)

LIRE cet article en entier >>>>>


  • Birmanie : le devoir d’ingérence humanitaire
Un article très complet et extrêmement intéressant

(...)Dès lors que la junte au pouvoir empêche l’acheminement de l’aide humanitaire à sa frontière, sur ses aéroports et ses ports, n’utilise pas le personnel humanitaire proposé par les organisations internationales (dont la Birmanie est membre, et donc signataire des conventions), que seule l’aide financière est acceptée, dont l’utilisation fait l’objet de sérieux soupçons de corruption, et que le pays n’a pas les moyens propres pour répondre à une crise humanitaire d’une telle ampleur, la question d’une invocation du "droit d’ingérence"(..)

LIRE CET ARTICLE (agoravox)>>>>>>


  • Responsabilité contre souveraineté
A l'unanimité, le 8 décembre 1988, l'Assemblée Générale des Nations Unies a voté la résolution 43/131 sur le droit à l'assistance humanitaire des victimes de catastrophes naturelles et situations d'urgence du même ordre. Ce fut à la demande de la France et sous l'impulsion de Bernard Kouchner. (...)

LIRE CET ARTICLE (lemonde)>>>>>>


  • Birmanie: l'obligation de porter secours
Le débat pour savoir si l'on doit aider les millions de Birmans menacés de mort, ou bien se plier aux diktats de la junte, n'est pas raisonnable.

On nous dit que la les populations, principe reconnu par l'ONU, ne concerne pas la situation en Birmanie. Pourquoi ?

Parce que l'ONU a décidé en 2005 que ce principe s'appliquait aux cas de , il ne s'appliquerait pas à d'autres situations aussi dramatiques. Cela voudrait dire que la junte birmane peut exercer sa souveraineté à l'abri de tout droit d'ingérence pour affamer sa population après un désastre naturel.

C'est ce qui ressort d'une réunion, la semaine dernière, du Conseil de sécurité de l'Onu, qui a rejeté une proposition de Bernard Kouchner.

On ne peut pas en rester là. La France et les autres démocraties doivent maintenir la pression sur les généraux birmans. (...)

LIRE LA SUITE (géopolitique)>>>>>>







2- Les articles ou auteurs "CONTRE" une intervention

certains articles mettent en avant, les risques d'une telle intervention, d'autres sont, pour moi, franchement critiquables sur tous les points, mais à vous de vous faire votre propre opinion, la Vérité est rarement unique


  • Ajouté le 30 mai : L'humanitaire ne fera pas souffrir la Birmanie une seconde fois

Comme à leur habitude nos grandes âmes humanitaires occidentales s'offusquent, sont scandalisées, elles sont outrées face à l' intransigeance birmane de ne pas accepter sur son sol, des prébendiers, des déstabilisateurs, des cyniques , des pontes du misérabilisme qui, sous le couvert de l'aide, profiteront de cette "manne" naturelle pour s'introduire et instaurer le chaos et sans vergogne, se feront de l'argent sur le dos des victimes.
Il faut être naïf pour ne comprendre la position birmane et savoir que, sous le sceau de l'humanitaire, les puissances occidentales se sont spécialisées dans l'introduction des armes , exactions en tous genres, chaos dans les pays rongés par la détresse. (...)

LIRE la suite de cet article (alterinfo)>>>>>


  • Rappel : Selon le Conseil de Sécurité de l'ONU La «responsabilité de protéger» ne s’applique pas à la Birmanie
le Conseil de sécurité de l'ONU a, depuis le début, dénié "la responsabilité de protéger" les civils, réclamée par Paris

La « responsabilité de protéger » ne s’applique pas à la Birmanie, a même affirmé le responsable de l’ONU chargé de faire progresser cette notion. « Devons-nous ouvrir par les armes l’accès à la région touchée par la catastrophe et ainsi amener la guerre dans le pays ?

On ne fait venir aucun médecin et aucun coopérant en transformant une tragédie humanitaire en une confrontation militaire », a expliqué Edward C. Luck, conseiller spécial de Ban Ki-moon, dans une interview au journal allemand Frankfurter Allgemeine Zeitung.
Selon lui, la notion de « responsabilité de protéger », adoptée par les Nations unies en 2005, est applicable pour les crimes de génocide, de guerre, et contre l’humanité. (AP via latribune)


  • Pourquoi cette campagne de propagande pour une intervention internationale en Birmanie ?
La catastrophe causée par le cyclone Nargis en Birmanie a déclenché de la part des Etats-Unis et des puissances alliées une extraordinaire campagne dont ils se servent pour exiger de la junte militaire au pouvoir dans ce pays qu’elle ouvre les frontières à leur aide humanitaire, leurs responsables, leurs avions, leurs troupes et leurs navires de guerre. On tente une fois de plus de manipuler l’opinion publique par des images bouleversantes de survivants désespérés et de villes dévastées, et on accompagne tout cela d’un flot de condamnations du régime birman pour ses efforts insuffisants, son insularité et son refus d’accepter l’aide internationale, en particulier américaine.

On devrait ici faire une pause, réfléchir et se souvenir des conséquences de semblables campagnes « humanitaires » dans le passé (...)

LIRE LA SUITE >>>>>>>


  • Le « bling bling » humanitaire frappe (aussi) la Birmanie
Accusant la junte militaire birmane de « crimes contre l’humanité », M. Bernard Kouchner, ministre des affaires étrangères, réclame une « intervention humanitaire » immédiate. Jamais en retard d’une opération médiatique, le ministre a sans doute, comme Bernard-Henri Lévy, cette « nostalgie du temps où la France inventait, et imposait au monde, le droit et le devoir d’ingérence » (bloc-notes du Point, n° 1861, 15 mai 2008). Heureux temps où M. Kouchner débarquait à Mogadiscio, en Somalie, sac de riz sur le dos, accompagné par les caméras de télévision, telle une star montant les marches du Festival de Cannes. C’était en décembre 1992. On connaît les conséquences dramatiques de ces opérations humanitaro-militaires à grand spectacle.

Il est vrai que le ministre connaît fort bien la Birmanie. Voici peu, il s’était transformé en enquêteur (rétribué) pour le groupe pétrolier Total, accusé d’accepter le « travail forcé » de prisonniers, voire d’enfants, pour la construction et le fonctionnement d’un gazoduc dont il assure l’exploitation. M. Kouchner n’a rien vu, sauf les bienfaits apportés par le pétrolier, largement détaillés dans son rapport (...)

LIRE LA SUITE >>>>>>>


  • Birmanie - "Une catastrophe naturelle n'est pas un génocide"
Interview - Olivier Corten, professeur de droit international, explique à LCI.fr pourquoi il n'y a juridiquement aucun moyen de pénétrer en Birmanie sans l'aval du régime.
Il estime que comparer une catastrophe naturelle à un génocide afin de faire appliquer la "responsabilité de protéger" de l'Onu serait dangereux car cela banaliserait le génocide.
Propos recueillis par Fabrice AUBERT - le 16/05/2008

LIRE CET ARTICLE (LCI)>>>>>>>>>


3- Ni "pour" ni "contre", mais Des analyses ou propositions intéressantes

  • Ajouté le 30 mai : Urgence humanitaire : les « Casques rouges » à la rescousse
Extraits

(...)Si l’on est en mesure d’envoyer des centaines de soldats et une logistique de taille, en quelques semaines, pour maintenir la paix sur une zone de guerre, c’est également à l’échelle des Nations-Unies qu’il faut penser l’organisation des secours aux victimes de catastrophes naturelles.

C’est pourquoi, Secrétaire d’Etat aux droits des victimes en 2004, j’ai proposé la création de « Casques Rouges », « frères humanitaires » des Casques bleus. Ce projet a été soutenu par la France et accepté, alors, par le Secrétaire Général de l’ONU.

Dotée d’un Etat Major renforcé, il s’agirait pour cette force d’analyser en continu les risques potentiels de catastrophes et de pré-identifier les moyens humains et logistiques existants sur chaque continent, pour être capable d’intervenir dans l’urgence.

Envoyés dans les premières 24 heures d’une crise, les « Casques Rouges » auraient pour mission de faire un état des lieux de la situation, pour ensuite solliciter l’aide internationale nécessaire à la prise en charge des victimes. Une fois déployée, celle-ci serait coordonnée par des spécialistes de l’action humanitaire. Regroupés sous une seule et même bannière, des pompiers, médecins, logisticiens, ingénieurs, géologues, professionnels de la sécurité…, ayant une parfaite connaissance du terrain, s’attacheraient à organiser précisément l’action des équipes de secours, pour optimiser l’investissement de chacun. (...)

LIRE cet article sur "fondation casques rouges">>>>>>
  • La responsabilité de protéger et les sinistrés du Cyclone Nargis en Birmanie
La situation en Birmanie au lendemain du passage du cyclone Nargis suscite des questions sur "la responsabilité de protéger", principe adopté à l'ONU en 2005, une initiative largement pilotée, au départ, par le Canada. Alors que le bilan des victimes du cyclone Nargis, qui a dévasté la Birmanie empire, l'aide internationale continue d'arriver au compte-gouttes dans le pays en raison des obstacles mis en place par la junte militaire au pouvoir (...)

LIRE CET ARTICLE >>>>


je n'avais même pas vu le titre de cet article avant de trouver le mien..
  • Secourir de gré ou de force au Myanmar?
Extraits

(...) Cela dit, l'application de la responsabilité de protéger serait de toute façon loin d'être acquise en raison des divisions politiques au Conseil de sécurité de l'ONU.

Frédéric Débomy, coordinateur d'Info-Birmanie, une association française proche des opposants au régime birman, note que la Chine et la Russie, alliés à la junte, auraient tôt fait de bloquer tout projet d'intervention avec leur veto.

Le largage de vivres ou le survol du territoire birman pourrait susciter des réactions violentes du régime militaire, qui craint les tentatives de déstabilisation. «Il y a un fort risque que l'on se fasse tirer dessus si l'on tente de passer par la force», dit-il, en insistant sur le côté «paranoïaque» des dirigeants birmans.

Malgré ces réserves, M. Débomy se dit favorable à une intervention unilatérale et presse la France de pousser en ce sens. «Que faire sinon continuer d'insister?» souligne-t-il.

En attendant un hypothétique déblocage sur le front diplomatique, les responsables humanitaires tentent tant bien que mal d'agir sur le terrain avec les moyens disponibles.

«On avance très lentement. Ce n'est pas facile», commente Elisabeth Byrs, porte-parole du Bureau de coordination des affaires humanitaires de l'ONU (OCHA), jointe hier à Genève.

Les membres de l'organisation déjà sur le terrain sont submergés par l'ampleur des besoins de la population et manquent cruellement de ressources pour répondre aux besoins des victimes, dit-elle.

«Nous n'avons jamais été confrontés à une crise d'une telle ampleur dans un pays où l'on ne peut pas entrer comme on l'entend. C'est une situation sans précédent», conclut Mme Byrs (...)

LIRE CET ARTICLE >>>>>>>


Un point de vue différent (très long mais très complet)
  • Birmanie : des enjeux qui ont peu à voir avec l’urgence humanitaire
Extraits

(...)Les puissances occidentales ont aussi exploité la situation créée par le passage du cyclone pour faire avancer leur propre agenda, à savoir ouvrir la Birmanie aux investisseurs occidentaux, sans restriction comme c’est maintenant le cas au Cambodge.

Les puissances occidentales cherchent à contrer l’influence de la Chine qui utilise les routes et les ports birmans pour désenclaver ses régions occidentales sous développées. Un gouvernement plus malléable pourrait, en particulier, revenir sur les accords passés entre la Chine et la Birmanie. Ainsi, le ministre des affaires étrangères français, Bernard Kouchner, a suggéré dès le 6 mai que les puissances occidentales fassent valoir « le droit d’ingérence humanitaire » et ainsi déployer des aides militaires et civiles sans le consentement du gouvernement birman.

La très grande médiatisation de la catastrophe et de l’insuffisance de la réponse du gouvernement birman, est utilisée par l’administration américaine pour mettre les associations humanitaires et les journalistes en ordre derrière sa politique agressive de changement de régime.

Peu d’organisations humanitaires ont besoin d’être convaincues. Très liée à la foule de missionnaires qui travaillent aux frontières birmanes depuis la période coloniale britannique, l’ « industrie » de l’aide humanitaire, qui s’attend à recevoir des dizaines de millions de dollars quand la junte birmane va s’effondrer, est incapable de garder du recul par rapport aux intérêts des grandes puissances dans la région.

Un petit nombre d’organisations internationales de solidarité tente d’aller à contre courant de cette déprimante situation. Des groupes bouddhistes en Asie ont trouvé des chemins pour aider les birmans réfugiés dans les monastères et les temples. D’autres organisations sont liées à des groupes d’émigrés, d’étudiants et des organisations militantes pro-démocraties lesquels n’ont pas tous succombé à l’offensive américaine et à ses largesses. (...)

LIRE CET ARTICLE d'europe-solidaire >>>>>>>>



  • La position de Renaud Egreteau (docteur de l'IEP de Paris, chercheur rattaché au Centre d'études et de recherches internationales:CERI)

- Birmanie : la junte impavide

et aussi :

-Seul un bouleversement interne au régime permettrait un changement visible en Birmanie, un article de l'Orient le jour qui s'appuie justement sur les arguments de Renaud Egreteau


sans oublier :
  • Le B.A.BA de l'ingérence humanitaire:
En politique internationale, l'idée d'ingérence humanitaire est apparue durant la Guerre du Biafra (1967-1970). Le conflit a entraîné une épouvantable famine, largement couverte par les médias occidentaux mais totalement ignorée par les chefs d'États et de gouvernement au nom de la neutralité et de la non-ingérence.

Cette situation a entraîné la création d'ONG comme Médecins sans frontières qui défendent l'idée que certaines situations sanitaires exceptionnelles peuvent justifier à titre extraordinaire la remise en cause de la souveraineté des États. Le concept a été théorisé à la fin des années 1980, notamment par le professeur de droit Mario Bettati et l'homme politique Bernard Kouchner."

Les défenseurs de l'ingérence humanitaire la justifient principalement au nom d'une morale de l'urgence : « on ne laisse pas les gens mourir ».

Elle puise son fondement dans la déclaration universelle des droits de l'homme de 1948. Pour eux, une ingérence n'est donc légitime que lorsqu'elle est motivée par une violation massive des droits de l'homme et qu'elle est encadrée par une instance supranationale, typiquement le conseil de sécurité des Nations unies.

Bien que, depuis décembre 1988, la notion d'ingérence humanitaire soit reconnue par le droit international, certains pensent qu'elle devrait rester dans la sphère des valeurs strictement morales. Cette notion est en effet totalement contraire aux fondements du droit international qui dispose qu'un État n'est lié par une règle de droit que s'il l'a acceptée en ratifiant un traité ou en adhérant à une règle préexistante.

Dans la pratique, les actions d'ingérence humanitaire sont toujours réalisées par des contingents nationaux, ce qui peut impliquer deux situations relativement différentes :

Le droit d'ingérence, terme créé par le philosophe Jean-François Revel en 1979, est la reconnaissance du droit qu'ont une ou plusieurs nations de violer la souveraineté nationale d'un autre État, dans le cadre d'un mandat accordé par l'autorité supranationale. Dans la pratique, au nom de l'urgence humanitaire, il n'est pas rare que le mandat soit fourni rétroactivement ; ainsi l'intervention de la France en Côte d'Ivoire s'est faite initialement sans mandat de l'ONU (cet exemple est critiquable car la France est intervenue dans le cadre des accords de défense qui la lient à la Côte d'Ivoire).

Le devoir d'ingérence est l'obligation qui est faite à tout État de veiller à faire respecter le droit humanitaire international.
Refusant ainsi aux états membre de l'ONU tout "droit à l'indifférence".

Cette obligation n'ouvrant bien entendu aucun droit à l'action de force unilatérale. Elle doit plutôt être comprise comme une obligation de vigilance et d'alerte à l'encontre de telle ou telle exaction qu'un gouvernement serait amené à connaitre. (wikipedia)

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