Selon l'éditorial du 19 mai du journal mizzima, Than Shwe doit quitter le pouvoir maintenant.
La communauté Internationale doit intervenir au plus vite et son intervention doit se faire à deux niveaux : Une aide humanitaire mais aussi aider le peuple Birman a se débarrasser des généraux. Tant qu'ils resteront au pouvoir et notamment Than Shwe, le peuple Birman sera en danger.
Mizzima accuse la Communauté Internationale d'avoir trop attendu.
Voici une Traduction partielle de cet Éditorial :
S'il y a une chose que le cyclone Nargis, a révélé sur la Birmanie, c'est l'inhumanité et l'extrême brutalité des dirigeants militaires.
Le cyclone a créé des ravages parmi les agriculteurs pauvres qui vivaient dans des maisons qui n'étaient pas solides.
Plus de deux semaines après le cyclone qui a frappé la Birmanie, les dirigeants de ce pays ne se sont même pas donnés la peine d'entreprendre des opérations de secours, ni des opérations de soutien pour les survivants.
Il est clair que la Birmanie ne peut pas faire face toute seule à l'ampleur de la dévastation. L'attitude des dirigeants qui empêche l'aide internationale d'aller dans les régions les plus touchées par le cyclone, prouve la brutalité de la junte, et surtout son irresponsabilité à l'égard du peuple.
La junte militaire n'a que faire que des millions de personnes meurent. Une seule chose compte pour elle : garder le pouvoir.
Le Général en chef Than Shwe est coupable de crime contre son peuple.
Plusieurs officiers de bas rang ont commencé à sympathiser avec le peuple et ont suggéré de permettre la libre circulation de l'aide et l'accès à l'aide de travailleurs pour soulager la détresse du peuple. Plusieurs officiers dans les forces armées sont eux même touchés par le cyclone car ils ont des parents et proches dans la région.
Than Shwe est obsédé par le pouvoir et l'héritage du régime militaire dans le pays. Tant et si bien que même lorsque le pays a été alerté qu'un cyclone approchait, Than Shwe a demandé qu'on "annonce rien qui pourrait créer la panique parmi la population avant le référendum".
Maintenant, plus de deux semaines après le cyclone, la junte continue à imposer des restrictions aux travailleurs humanitaires. Sauf pour les entreprises "amies" : 43 entreprises ont été affectés pour faire des travaux de construction dans le delta d'Irrawaddy .
Certaines ONG nationales et des travailleurs sociaux ont eu accès à la région du delta mais seulement après avoir soudoyé les autorités locales. "Une ONG a dû donner 1000000 kyats [environ 900 USD] à Mahyahkah , pour pouvoir se rendre dans la région du delta et effectuer des opérations de secours,"
Moins de 25% des personnes touchées ont reçu les premiers secours. Selon des médecins, dans la région du delta au moins 10000 enfants sont maintenant touchés par le choléra et il sont de plus en plus préoccupé par la vitesse à laquelle la maladie se propage.
Les organismes d'aide ont averti que des milliers d'enfants allaient mourir de faim dans les prochains jours si ils ne recevaient pas de nourriture approprié.
Il n'y a plus de temps à perdre, des vies ont besoin d'être sauvées.
La junte militaire en Birmanie, une fois de plus, n'a pas réussi à protéger et aider ses propres citoyens qui sont dans le besoin. Than Shwe, qui refuse d'ouvrir le pays à l'Aide Internationale est en sécurité dans sa nouvelle capitale tandis que des millions de Birmans sont entrain de mourir.
Il a même refusé de répondre aux appels téléphoniques de Ban Ki-moon. Ce dernier qui sera bientôt là devrait essayer, dans un dernier effort, de demander à la junte de permettre la libre circulation de l'aide et l'accès à des régions touchées par le cyclone.
Après avoir tué des moines bouddhistes dans les rues, Than Shwe est maintenant responsable de la mort de millions de personnes et ce n'est pas fini.
La communauté internationale a attendu trop longtemps. La "non-action" de la communauté Internationale a coûté la vie à de nombreuses personnes. C'est aussi sa responsabilité de veiller à ce que l'aide atteigne les survivants.
En Septembre, lorsque les moines bouddhistes ont protestés, la communauté internationale a attendu pour réagir que la junte militaire birmane réprime brutalement les manifestants, tuant des centaines de personnes et arrêtent des milliers de manifestants y compris des militants et des moines bouddhistes. Maintenant, avec Than Shwe, le chef de la junte, refusant d'aider le peuple de Birmanie la communauté internationale doit agir et vite.
C'est une blague lorsque Than Shwe permet seulement à une centaine de médecins venant de pays voisins d'entrer! A cause d'un seul homme, le peuple birman est privé d'aide humanitaire.
La seule solution est la suivante: Than Shwe doit quitter le pouvoir immédiatement. Il faut mettre la junte hors d'état de nuire pour sauver la vie de millions de Birmans.
Lire l'article de mizzima (en anglais)
- Une intervention purement humanitaire ne suffira pas à sauver le peuple Birman
Cet article de mizzima va donc le sens d'une intervention de la communauté internationale, avec ou sans l'accord de la junte et vu l'attitude de la junte cela ne pourra se faire que sans son accord.
Malheureusement la Communauté Internationale semble pour l'instant divisée sur ce sujet et majoritairement opposée. De toute évidence; La Chine, alliée de la Birmanie, s'opposera à toute intervention humanitaire forcée.
Quant à la Conférence internationale des donateurs pour le Myanmar qui doit avoir lieu le dimanche 25 mai à Rangoun, je ne pense pas que l'ASEAN arrivera à un résultat franchement positif. Oui les portes s'entrouvrent tout doucement, mais justement bien trop doucement alors que la situation exige rapidité et efficacité. Et puis d'ici le 25 mai, combien de personnes supplémentaires seront mortes de n'avoir pas pu recevoir de l'aide?
Alors qu'en Irak, la situation n'était pas aussi désespérée et qu'il s'agissait d'une intervention purement politique et aucunement humanitaire, les États-Unis, alors même qu'ils n'avaient pas obtenu l'approbation de l'ONU, sont quand même intervenus de manière ultra-violente, avec toutes les conséquences dramatiques que l'on connait et qui sont toujours d'actualité.
Pour la Birmanie, le problème est complètement différent et une intervention serait tout à fait justifiée et même à tous les niveaux. La situation des deux pays n'est pas comparable.
Il y a même fort à parier que de nombreux militaires n'opposeront aucune résistance, voire même aideront la communauté internationale.
Si vous doutez encore de la justification d'une telle intervention, je vous propose de faire un tour sur ce blog et de lire notamment les dernières résolutions du Parlement Européen et de l'ONU et dont la Junte n'a que faire.
Depuis des années la junte est coupable de "crime contre l'humanité" : elle a massacré les karens en toute impunité et ce n'est qu'un exemple parmi tant d'autres..
Lire : La junte continue de bruler des villages entiers dans l'est de la Birmanie
Jamais une Dictature a commis autant d'exactions a elle seule..
Se contenter d'apporter secours et assistance aux sinistrés, sans mettre la junte hors d'état de nuire, n'aidera la population qu'à court terme. Or il faudra obligatoirement agir aussi pour le moyen et long terme, sinon cette intervention se retournera tôt ou tard contre la population Birmane.
Il faudra des années à la Birmanie pour remonter la pente et vu la situation dramatique du pays avant le Cyclone, si la Junte reste au pouvoir, la population mourra de faim. Les prix qui avaient déjà augmentés considérablement avant Nargis, et qui ont littéralement explosé depuis Nargis, continueront de monter.
Il est bon de rappeler que avant Nargis, 95% de la population vivait avec moins d’un dollar US par jour et que 90% avec moins de 65 cents par jour.
Les conséquences du cyclone seront donc dramatiques et le mot est faible
La junte continuera de s'enrichir, le peuple de vivre dans des conditions insupportables. Les opposants continueront d'être arrêtés et torturés, d'autant plus que des révoltes ne sont pas à exclure dans un avenir proche..
Kathy
En ce qui concerne l'intervention "de gré ou de force", Je ne vais pas relancer le débat et vous renvoi à mes derniers messages :
- Birmanie, Crime contre l'humanité ou non ?
- Birmanie, Intervenir "de gré ou de force" ou ne pas intervenir ?
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