Des bénéfices indignent : Comment le commerce et les investissements contribuent, au maintien et à la prospérité de la Junte Birmane :
Depuis le début de cette catastrophe naturelle, je ne cesse de dire que le position de la Communauté Internationale et notamment de la France est hypocrite . On a laissé la Junte faire ce qu'elle voulait ou presque depuis 40 ans et aujourd'hui on est scandalisé par son attitude. C'est bien avant le Cyclone qu'il fallait faire quelque chose contre la Junte et ne pas attendre une catastrophe naturelle pour réaliser subitement que la junte est "terrible" et "inhumaine", ça on le savait déjà !
Pour rappel, un rapport de la Confédération syndicale internationale met en lumière que C’est l’économie birmane et son capitalisme d’Etat, basé sur l’exportation de ressources naturelles, qui permet à la junte militaire de se maintenir au pouvoir.
Extrait de ce rapport de 2008 :
(...) Lorsque des nouvelles paraissent concernant la Birmanie, les principaux thèmes couverts sont la démocratie, les droits humains et la géopolitique.
Il est très rare que des informations soient diffusées dans les grands médias concernant la situation économique et sociale du pays.
Ces questions sont pourtant intimement liées et méritent beaucoup plus d’attention.
C’est l’économie birmane et son capitalisme d’Etat, basé sur l’exportation de ressources naturelles, qui permet à la junte militaire de se maintenir au pouvoir. (...)
les dirigeants birmans accaparent les gains économiques du pays, alors que la population vit dans une misère accablante.(..) les pays voisins de la Birmanie poursuivent de plus en plus souvent des agendas économiques et politiques basés sur une collaboration et un soutien sans vergogne en faveur de la junte militaire birmane.
Cela n’a pourtant pas empêché les entreprises, et en particulier les entreprises étrangères, de poursuivre leurs affaires pratiquement partout dans le pays.
Les généraux responsables de la violence ont pu continuer à se remplir les poches grâce aux investisseurs étrangers. (...)
Pour TELECHARGER ce rapport (format pdf) : ICI
Ci après un article du site bakchih
- Les leçons du docteur Kouchner dans « Le Monde »
Notre ministre des Affaires étrangères, Bernard Kouchner, s’apitoie dans le Monde de lundi sur le sort du pauvre peuple birman. Mais pas un mot sur le rôle du groupe Total, premier partenaire financier de la junte.
Les ronds dans l’eau du Mistral, avec sa cargaison de secours pour 100.000 personnes au large du delta de l’Irrawady, sont la pathétique illustration de l’impuissance française à venir en aide aux survivants du cyclone Nargis.
Bernard Kouchner en appelle, lundi 19 mai, dans les colonnes du Monde daté de ce mardi, 17 jours après la catastrophe, à la morale de l’extrême urgence, après avoir essuyé un cinglant échec au Conseil de Sécurité de l’ONU, où la Chine et la Russie, parmi d’autres, se sont opposées à toute ingérence humanitaire en Birmanie. Mais, jamais M. Kouchner n’a brandi la seule arme crédible aux yeux de la junte, les robinets du gazoduc construits et opérés par le pétrolier français Total, étant la principale source de devises du régime illégitime birman.
La France et son actuel ministre des Affaires étrangères jouissaient encore récemment d’une position privilégiée en Birmanie. Le président Chirac fut le seul chef d’état occidental, en contradiction avec les directives européennes, à encourager l’ASEAN à accueillir en son sein la junte birmane. Il y a dix ans, l’ambassadeur français à Rangoon, Bernard Pottier, donnait de multiples interviews, au Figaro et à RFI notamment, pour inciter les industriels français à investir dans ce paradis en devenir qu’était, selon lui, la Birmanie, déjà dirigée par le général Than Shwe. En Octobre 2007, M. Kouchner a accepté, comme ses collègues européens, de parler d’un renforcement des sanctions pour protester contre la répression des moines birmans, mais en prenant grand soin d’en exclure les hydrocarbures, pourtant la seule sanction efficace.
Force est de constater que, dans le différend opposant la junte à la France, la cohérence n’est pas du côté de Paris. Than Shwe, lui, n’ a jamais varié. Il ne s’est jamais soucié de la survie de ses compatriotes, a maintenu sans détour le cap : perpétuer son pouvoir absolu. Total et la France ont fait mine de croire que mélanger bonnes affaires et droits de l’homme n’avait que des avantages. Les centaines de milliers de morts du delta de l’Irrawady prouvent tragiquement le contraire.
source : bakchich
Lire aussi un article de Pierre Haski de rue 89 de ce jour:
- Chine, Birmanie: pourquoi l'une aide son peuple, l'autre pas
la dictature militaire birmane se montre cruelle et inflexible, ne laissant arriver l'aide qu'au compte goutte et abandonnant des villages entiers sans assistance; (..)
L'impuissance internationale à porter assistance aux populations birmanes -malgré leur gouvernement criminel- montre le coup d'arrêt qui a été donné au devoir, puis au droit d'ingérence que la France avait réussi à codifier il y a une vingtaine d'années, à la fin de la guerre froide. (...)
Lorsque les diplomates français ont voulu faire adopter à l'ONU une résolution pour forcer la main au régime birman, ils se sont heurtés au refus de la nouvelle puissance, la Chine, et de celle d'hier qui retrouve son pouvoir, la Russie. L'ingérence humanitaire n'est plus d'actualité dès lors que les nouvelles puissances de l'heure s'y opposent: les Birmans payent chèrement aujourd'hui cette réalité diplomatique, froide et cynique. (...)
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