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dimanche 18 mai 2008

Birmanie, en attendant Godot


( Pour info: dernière mise à jour de la rubrique "articles" de ce message : 22h41)


Pour ceux qui connaissent la pièce de Samuel Beckett, le titre de ce message est très parlant.... pour les autres, vous n'aurez qu'à remplacer Godot par l'Aide Humanitaire Internationale...

Les images parlent d'elles même...
Nous qui regardons, ou ne regardons pas d'ailleurs, ces images sans odeur, peut-on imaginer l'horreur pour les rescapés qui tentent de survivre au milieu des cadavres....
Mais surtout, "Ne pas déranger les généraux..", ils en ont assez qu'on leur parle des cadavres... Silence on meurt, ou on est déjà mort...






Résumé de la situation dramatique du pays, à 15 jours du passage de Nargis

Cela fait maintenant deux semaines que le Cyclone Nargis s'est abattu sur la Birmanie mais ça fait 46 ans que la junte souffle un vent d'horreur sur ce pays...

Les chiffres officiels de la junte :
près de 78.000 morts et 56.000 disparus en Birmanie, et jusqu'à 2,5 millions de personnes sont aujourd'hui sans-abri.

Mais Maintenant, c'est aux survivants qu'il faut s'intéresser.

Selon l'ONG "Save the Children" Plusieurs milliers d'enfants pourraient mourir d'ici deux à trois semaines en Birmanie s'ils ne reçoivent pas de la nourriture en urgence.

Jasmine Whitbread, directrice des opérations de "Save the Children" en Grande-Bretagne a indiqué : "Nous sommes extrêmement inquiets car beaucoup d'enfants dans les zones touchées souffrent maintenant de malnutrition sévère, le niveau le plus dangereux de la faim.... Quand les gens atteignent ce stade, ils peuvent mourir en quelques jours".

La junte essaye tant bien que mal de maintenir la population dans l'ignorance de la situation, lui faisant croire que l'armée aide de manière efficace les sinistrés.
Comme le souligne RFI : "
Les images tournent en boucle sur la première chaîne de télévision. On peut y voir des militaires tout sourire qui déchargent en cadence l’aide humanitaire des avions-cargos. Les soldats sont aidés par les militants de l’USDA, la plus grande organisation paramilitaire au service du gouvernement.." (RFI)

Mais des DVD commencent à circuler sous le manteau à Rangoun, où l'on peut voir l'horreur de la situation et l'incapacité de la junte d'apporter de l'aide aux sinistrés. Les Birmans ne vont pas rester longtemps dans l'ignorance.. et je suis certaine qu'au fond d'eux même, ils déjà connaissent la vérité....

Les chiffres "non officiels" de morts : 100.000 ? 200.000 ? 300.000 ? sans doute davantage lorsque tous les sinistrés seront morts de ne pas avoir été aidé !

La junte a au moins le mérite de la franchise : Elle n'a aucun respect pour la vie humaine et ne s'en cache pas.


Après tout, pour elle, le cyclone Nargis a simplement terminé le travail d'extermination de certaines minorités ethniques, commencé par la junte.. Un petit coup de pouce de "mère nature" en quelque sorte..

Une catastrophe naturelle n'est certes pas un génocide, mais ne pas prévenir la population de l'arrivée d'un cyclone et ensuite la laisser crever sans rien faire en demandant de ne plus être dérangé, je me demande quel nom ça porte? Non assistance à personnes en danger ou Crime contre l'humanité ?

Les condamnations se multiplient contre le refus de la Birmanie de laisser l'aide humanitaire parvenir aux deux millions de survivants du cyclone Nargis :

-Le Premier ministre britannique Gordon Brown a accusé samedi la junte militaire birmane de traiter de manière "inhumaine" les populations touchées par le cyclone Nargis en bloquant l'entrée dans le pays de l'aide étrangère.

Il a ajouté "Une catastrophe naturelle est en tain d'être transformée en une catastrophe humaine par la négligence, l'abandon et le traitement inhumain du peuple birman par un régime qui n'agit pas et n'autorise pas la communauté internationale à faire ce qu'elle souhaite".


- Dans une lettre adressée aux dirigeants américain, anglais et français, le prix Nobel de la paix Desmond Tutu a accusé la Birmanie d'avoir "déclaré la guerre à sa propre population" et de "commettre des crimes contre l'humanité".

- Le président George W. Bush a décidé quant à lui de prolonger d'un an les sanctions prises contre la junte birmane tout en assurant que cela n'affectait pas l'aide américaine aux victimes du cyclone Nargis.

Mais pour l'instant il ne s'agit que de condamnation faites oralement, pas d'action! il est temps d'agir. Entrouvrir la porte ce n'est pas suffisant, pour sauver bon nombre de sinistrés la Birmanie aurait dû ouvrir la porte en grand mais elle ne le fera jamais, jamais de son plein gré en tout cas..

On peut lire dans les médias:

Bloquées à Rangoun, les ONG n'en sont pas moins autorisées à poursuivre leurs activités, mais selon les strictes modalités imposées par la junte. Au total, elles sont une vingtaine à être autorisées à travailler. Parmi elles, la Croix-Rouge, Médecins sans frontières, World Vision, les agences des Nations unies. La plupart étaient actives dans le pays avant le typhon. Les organisations arrivées depuis n'ont toujours pas obtenu d'autorisation.. (lemonde)

ou encore :

"Crime contre l'humanité" pour Bernard Kouchner, "situation intolérable", selon George Brown, décision de George Bush de prolonger d'une année les sanctions contre la junte... La Birmanie est fortement critiquée pour son refus d'accepter une aide massive pour secourir les survivants du cyclone. Un émissaire des Nations unies est attendu aujourd'hui dans le pays.(nouvelobs)

Finalement, la communauté internationale, que ce soit l'Union Européenne ou l'ONU, depuis bientôt 15 jours, tentent, essayent, d'amadouer la junte. Mais, pour sauver les sinistrés, il ne faut pas se contenter de "tenter" ou d'essayer, il faut Faire et Agir, d'autant plus que la Junte se fiche éperdument de ce que pense ou tente ou essaye l'UE et de l'ONU.

Tant que les pays occidentaux surtout, continuent d'attendre bien gentiment les visas pour entrer dans le pays, même si la communauté internationale s'impatiente et peste contre elle, cela n'est pas bien grave pour la Junte.

Pour preuve :

Dans le même temps, le Mistral, bâtiment de la marine nationale française, est arrivé au large de la Birmanie, mais sans qu'un accord ait été trouvé sur la livraison de son fret humanitaire.
Les discussions se poursuivaient pour autoriser le bâtiment à décharger son fret humanitaire, a-t-on indiqué samedi à Paris de source diplomatique.


Pour l'AFP, La situation restait désespérée dimanche pour de nombreux survivants du cyclone Nargis attendant toujours de l'aide dans le sud-ouest isolé de la Birmanie...

Des témoins venant de la région du delta de l'Irrawaddy --la plus touchée par la catastrophe qui a fait plus de 133.600 morts et disparus selon un bilan officiel-- ont pris le contre-pied de la propagande du régime militaire et ont affirmé que les généraux birmans n'avaient pas encore distribué de vivres à tout le monde, quinze jours après le passage du cyclone.

Un homme d'affaires étranger, venu de la zone qui reste fermée à la presse, a déclaré à l'AFP avoir vu à un endroit "environ 100 personnes accroupies sous la pluie, sans nourriture, sans eau et grelottant de froid". (
Lire l'article ci dessous: après l'UE, l'ONU va tenter d'élargir les opérations de secours)

En attendant Godot ou que la Junte daigne ouvrir ses portes, ce sont les Birmans eux même qui aident les sinistrés comme ils peuvent et des bénévoles afflux donnant les premiers soins sur le terrain. Comme le souligne Bridget Gardner, représentante de la Croix-Rouge internationale en Birmanie "Ce sont eux les véritables héros humanitaires" (lire l'article ci dessous : Des héros "humanitaires" : une belle leçon de courage et d'amour )

"La perspective de perdre un million de personne sur une population de 57 millions n’ébranle pas la junte militaire birmane (...)
Un crime contre l’humanité s’ajoute à la calamité naturelle qui frappe les birmans, loin des caméras de télévision et donc proche de l’indifférence générale. (..)
"De la même façon que le régime chinois dans le cadre du tremblement de terre récent, la junte souhaite garder le contrôle et n’avoir sur son territoire que le strict minimum de présence étrangère… peu importe le prix humain à payer" ( Lire l'article ci dessous :
Birmanie, le devoir d’ingérence oublié )

En conclusion de ce petit résumé, je dirais une chose : Tant que les discussions se poursuivent, le nombre de morts augmente et la Junte est épargnée !

Kathy


ARTICLES A LIRE (complète le résumé ci dessus)


Titre des articles de ce message du 18 mai (comme d'habitude, d'autres articles seront ajoutés à ce message dans la journée : dernière mise à jour : 22h45)
  • J'en parlais justement ce matin dans mon résumé : Vendues sous le manteau, les images du cyclone s'arrachent en Birmanie
  • Vidéo d'euronews: Des diplomates étrangers survolent les régions dévastées de Birmanie
  • Après le Cyclone : le cauchemar des riziculteurs de Birmanie
  • Propagande du gouvernement sur l’aide humanitaire.
  • ECOUTER sur RFI : La haine des Birmans face à l'indifférence de leurs dirigeants.
  • Des héros "humanitaires" : une belle leçon de courage et d'amour.
  • Birmanie, le devoir d’ingérence oublié
  • Birmanie: après l'UE, l'ONU va tenter d'élargir les opérations de secours
  • L'arrivée de John Holmes
  • Ban Ki-moon en Birmanie cette semaine
  • Vers une opération de secours Asie-ONU ? (Les efforts de la communauté internationale pour pousser la junte birmane à accepter l'aide étrangère seraient-ils sur le point de payer ?)

  • J'en parlais justement ce matin dans mon résumé : Vendues sous le manteau, les images du cyclone s'arrachent en Birmanie
RANGOON — Cachées derrière une pile de DVD pornographiques sur l'étal du vendeur de rues Mg Zaw, d'autres images de contrebande sont encore plus recherchées en Birmanie: les images brutes de la mort et de la destruction semées par le cyclone Nargis.

Si le monde entier a vu ces images des cadavres flottant dans l'eau croupie et des villages entiers rasés depuis le cyclone du 3 mai, en Birmanie, on ne les trouve qu'au marché noir.

La junte au pouvoir empêche la population de se rendre sur le terrain et ne veut pas non plus qu'elle en voie les images. Les médias étroitement contrôlés ne diffusent que des images de propagande montrant des gradés distribuant de l'aide aux sinistrés et cherchent à entretenir le mensonge d'un pays qui se remet à toute allure de la catastrophe.

Comme à chaque fois, les Birmans se sont retournés vers leurs habituelles sources clandestines d'information: radios étrangères en ondes courtes, sites Web interdits mais accessibles avec un peu d'expertise technique, émissions par satellite des journalistes de l'opposition en exil...

Et les vidéos interdites montrent la réalité la plus dure: les survivants affamés accroupis et hagards sur le bord des routes, les cadavres flottant dans les villages inondés et détruits du delta de l'Irrawaddy, les survivants blessés que seuls des bénévoles inexpérimentés viennent soigner.

"Les gens les achètent car ils veulent savoir ce qui s'est vraiment passé là-bas", explique Mg Zaw, vendeur de films pirates sur Anawratha Road, un grand axe au centre de Rangoon, qui s'est lancé dans le trafic de vidéos du cyclone, deux jours après son passage.

Certains vendeurs à la sauvette disent vendre chaque jour au moins 100 de ces copies, à 500 kyats pièce (environ 0,5 dollar/0,30 euro). Ils expliquent que les vidéos, souvent floues et de mauvaise qualité, sans montage ni commentaire et impossibles à authentifier, ont été tournées en différents endroits, dont Labutta, centre rizicole particulièrement sinistré.
Sur l'une, deux chiens errants reniflent le sol à côté du cadavre d'une jeune femme. La caméra effectue un zoom maladroit sur le corps dénudé. Un peu plus loin, un homme regarde fixement le cadavre.

Pour certains acheteurs, c'est la curiosité qui prime. D'autres estiment que voir les images les aide à prendre la pleine mesure de la tragédie qui a fait, selon les bilans officiels, plus de 78.000 morts et 55.000 disparus. Et aussi à y faire face.

Khin Soe, 28 ans, a acheté l'un de ces DVD samedi, peu après avoir appris la mort de ses parents et trois de ses frères et soeurs dans le drame. "Je me sens terriblement triste, je veux savoir ce qui s'est passé", explique le jeune homme, cadet d'une famille de six enfants, qui avait quitté son delta natal il y a deux ans pour travailler dans un hôtel de luxe à Rangoon.
Après le tsunami meurtrier dans l'océan Indien de décembre 2004, on avait assisté au même genre de phénomène: en Thaïlande ou en Inde, les vidéos de la catastrophe, repiquées la plupart sur les télévisions, se sont vendues comme des petits pains.

Cette année, avant ces tristes DVD du cyclone, une autre vidéo illégale s'était arrachée dans les rues de Rangoon: "John Rambo", le dernier opus des aventures de Rambo, dans lequel le héros incarné par Sylvester Stallone sauve un groupe de missionnaires chrétiens des griffes de sanguinaires militaires birmans dans les jungles du pays. Un film bien sûr interdit par la junte, ce qui en a fait le succès de l'année. (Presse canadienne)


Samedi, une soixantaine de diplomates étrangers ont été autorisés à survoler des zones du delta de l'Irrawady dévasté le 3 mai par le cyclone Nargis.

Un itinéraire soigneusement choisi par les militaires birmans qui assurent pouvoir gérer seuls la distribution de l'aide aux 2,5 millions de sinistrés.

Illustration de cette détermination : le Mistral. Le bâtiment de la Marine nationale française est toujours bloqué au large des côtes birmanes. A son bord : de quoi nourrir 100 000 personnes pendant 15 jours.

Mais pour la junte, Paris a envoyé un navire de guerre. Et si elle autorisé 80 médecins asiatiques à entrer en Birmanie, pas question pour autant de laisser accoster le Mistral malgré les critiques de la communauté internationale.

L'opposition birmane parle désormais de tragédie humanitaire créée par l'homme. Une tragédie qui a déjà fait plus de 133 000 morts et disparus. Des milliers de corps et de villages suppliciés. Mais rien ne semble ébranler la junte.

  • le cauchemar des riziculteurs de Birmanie
Manian, riziculteur birman de 48 ans, devrait être en ce moment en train de préparer la terre pour repiquer son riz mais, quinze jours après le cyclone dévastateur Nargis, sa priorité est de nourrir et d'abriter sa famille.
La catastrophe dans le Sud birman, a inondé la principale région agricole du pays et a détruit des stocks entiers de riz et de semence.
Des milliers de buffles et d'autres animaux de trait sont morts noyés et des champs à perte de vue sont encore couverts d'eau.

Des pluies saisonnières continuent de s'abattre sur Rangoun et le delta de l'Irrawaddy, région considérée comme le "grenier à riz" de la Birmanie et qui a été de loin la plus sévèrement affectée par Nargis.

Le commissaire européen au Développement Louis Michel, qui vient de se rendre en Birmanie en liaison avec la crise humanitaire immédiate (deux millions de sinistrés), s'est inquiété d'un "risque de catastrophe du niveau d'une famine" à plus long terme, dans un entretien avec l'AFPTV.

"Ma production (de riz) tombera à coup sûr cette année", explique Manian qui tente de survivre avec ses proches dans le secteur de Kyauktan, au sud-est de la grande ville de Rangoun.
"Si nous pouvions labourer plus tôt, nous pourrions augmenter la récolte mais je dois auparavant trouver à manger pour ma famille et reconstruire ma maison", souligne cet agriculteur.
"Je dois acheter de nouvelles semences parce que toutes celles que j'ai sont trempées et je ne peux pas les utiliser", ajoute-t-il en précisant qu'il aurait besoin immédiatement de l'équivalent de 100 dollars pour des graines et des engrais, une somme qu'il n'est pas en mesure de réunir.

Selon l'Organisation pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) des Nations unies, le gouvernement birman a déclaré avoir besoin de 240 millions de dollars pour acheter des semences et réparer des infrastructures agricoles dévastées par Nargis, alors qu'au moins 22% des rizières ont été totalement détruites.
Vingt millions de dollars supplémentaires seraient nécessaires pour remplacer, abriter et nourrir des animaux d'élevage.

"Le temps presse, c'est une course contre la montre", avertit depuis Bangkok un porte-parole de la FAO, Diderik de Vleeschauwer.
"Si des semences de riz ne sont pas reçues d'ici 40 à 50 jours, le repiquage ne pourra avoir lieu à temps pour la récolte cette année" et "la sécurité alimentaire du reste du pays sera menacée jusqu'en 2009 inclus", dit-il.

Selon des experts, le cyclone Nargis a mis en péril l'autosuffisance alimentaire de la Birmanie et a placé ce pays pauvre d'Asie du Sud-Est, gouverné depuis 1962 par des généraux, en situation de devoir importer du riz.

Avant Nargis, la Birmanie prévoyait des exportations pour compenser des pénuries au Sri Lanka et au Bangladesh liées à la crise du marché international des céréales.
"La Birmanie pourrait n'avoir d'autre choix que de se tourner vers des voisins comme la Thaïlande pour des importations de riz", précise M. de Vleeschauwer. (AFP via 20minutes)

  • Propagande du gouvernement sur l’aide humanitaire
Deux semaines après le passage du cyclone Nargis, qui a fait près de 134 000 morts et disparus, et malgré la pression et les appels répétés des Occidentaux, la Birmanie reste opposée à l’envoi d’aide humanitaire de nombreux pays. Si les vivres commencent à arriver dans le delta de l’Irrawaddy, ils sont toujours insuffisants par rapport aux énormes besoins du million et demi de déplacés.
Pour désamorcer les critiques internationales, le gouvernement a organisé samedi un voyage dans le delta pour quelques diplomates étrangers. Un petit tour en hélicoptère au cœur d’une propagande très bien orchestrée.

Les images tournent en boucle sur la première chaîne de télévision. On peut y voir des militaires tout sourire qui déchargent en cadence l’aide humanitaire des avions-cargos. Les soldats sont aidés par les militants de l’USDA, la plus grande organisation paramilitaire au service du gouvernement.

Les images s’attardent volontiers sur le matériel envoyé par les pays asiatiques : la Thaïlande, la Corée du Sud mais surtout la Chine. C’est là qu’interviennent les ambassadeurs étrangers venus ce samedi sur le terrain s’assurer que l’aide parvient bien aux populations.

Mise en scène

Voyage en hélicoptère, guide fourni par l’armée, la visite commence dans un camp modèle où la caméra détaille l’alignement au cordeau des tentes bleu azur qui accueillent les déplacés. Des hommes saluent la caméra avant de remercier leurs bienfaiteurs.

Dans la cuisine, on trouve de tout : du riz, des œufs, des légumes. Tout ce que la majorité des déplacés n’a pas encore reçu. Ici, pourtant ils boivent de l’eau purifiée et mangent sur des tables, surveillées par de jeunes femmes habillées en rose.

Cette mise en scène évidemment ne trompe personne. Pendant que le gouvernement peaufine sa propagande, dans le delta de l’Irrawaddy, des dizaines de milliers de personnes manquent de tout. Et le Mistral, le navire de la marine française, chargé de 1 000 tonnes de fret humanitaire attend toujours l’autorisation d’accoster. Le gouvernement birman accuse la France d’avoir envoyé un bâtiment militaire. (RFI)


  • Ecouter sur RFI : La haine des Birmans face à l'indifférence de leurs dirigeants
«En Birmanie, la corruption est endémique, mais avec la catastrophe je pensais que la situation pouvait changer, que les généraux prendraient leurs responsabilités mais ils sont corrompus et ils manipulent les événements, pour moi c’est un crime. »

Malgré les appels répétés des Occidentaux pour l’ouverture de la Birmanie à l’aide internationale, le pays reste quasiment fermé. Si les vivres commencent à arriver dans le delta de l’Irrawady, ils sont toujours insuffisants par rapport aux énormes besoins. A l’extérieur de la Birmanie, des voix se font entendre pour critiquer l’attitude rigide des généraux birmans. A l’intérieur du pays aussi, certains n’hésitent plus à critiquer voire à accuser.

POUR ECOUTER : C'est par ICI (cliquer ensuite sur "Ecouter")


  • Des héros humanitaires: une belle leçon de courage et d'amour
"Des commerçants qui distribuent du riz gratuitement aux étudiants en médecine qui soignent les malades bénévolement: chacun dans la population birmane se mobilise, un immense élan de solidarité avec les victimes du cyclone, à contre-courant d'une junte hermétique qui elle bloque l'aide internationale."

A Rangoon, des chauffeurs de taxi, des lycéens, des professeurs, des patrons d'usine -dont bon nombre sont eux-mêmes à la rue-organisent des convois impromptus vers le delta de l'Irrawaddy, la zone la plus sinistrée.

"Ce sont eux les véritables héros humanitaires", salue Bridget Gardner, représentante de la Croix-Rouge internationale en Birmanie, impressionnée par l'afflux de bénévoles donnant les premiers soins sur le terrain.

Les Birmans ont pris les choses en main, organisant des collectes dans chaque entreprise, vivres, vêtements, eau... Ceux qui n'ont rien eux-mêmes donnent leur temps, leur énergie, pour aider à nettoyer les décombres et reconstruire les villages rayés de la carte par le passage de Nargis, le 3 mai.

"Nous voulons aider les victimes du cyclone à notre manière", explique Mya Win. A 49 ans, elle a transformé en soupe populaire sa petite épicerie d'une banlieue de Rangoon où nombre de bicoques en bambou ont été détruites: elle cuisine chaque matin des marmites de riz gluant au coco pour nourrir les affamés. Et en envoie aussi aux milliers de sans-abri qui ont trouvé refuge dans les monastères bouddhistes.

Dans les églises catholiques aussi, prêtres et nonnes s'investissent pour aider les nécessiteux. "Nous dépendons totalement des dons privés pour nos repas de chaque jour", explique Aung Min, 53 ans, installé au monastère Thaung Gyi avec sa femme et ses trois enfants.

Selon l'ONU, qui craint que le bilan des morts ne dépasse les 100.000, il y a aussi deux millions de survivants qui ont besoin d'aide d'urgence.

Bloquée face aux étrangers, la junte contrarie aussi les efforts des bénévoles birmans. Ils sont arrêtés aux barrages militaires, se voient intimer l'ordre d'abandonner leur cargaison pour qu'elle soit distribuée par l'armée... Plutôt que de risquer que cette aide n'atteigne jamais ceux qui en ont besoin, certains font demi-tour. D'autres tentent de forcer le passage, en offrant en échange une partie de leur cargaison aux soldats.

Zaw Htin, étudiant en médecine, est rentré extrêmement frustré d'un périple dans un des centres gouvernementaux de réfugiés de Bogalay, au coeur du delta. "Je suis terriblement en colère. Ils ne veulent pas que nous restions, que nous parlions aux gens. Ils veulent que nous laissions notre aide pour qu'ils la distribuent".

"Comment est-ce que je peux soigner les blessés si je n'ai pas le droit de leur parler? Comment pouvons-nous leur apporter une assistance médicale si nous ne pouvons pas les toucher, pas les examiner?".

"Leur courage est bouleversant", soupire Tim Costello, président de l'ONG World Vision-Australia, coincé à Rangoon après s'être vu refuser l'autorisation de partir pour le delta. "Ils ont réagi d'une manière magnifique. Il n'y a aucune aide efficace de l'armée".

Plusieurs organismes humanitaires internationaux passent par ces réseaux de bénévoles birmans pour transmettre l'aide et assurer le strict minimum du travail d'assistance, formant rapidement les locaux avant de les envoyer sur le terrain.

Quant aux hommes d'affaires locaux, certains offrent le carburant à prix subventionné aux volontaires partant pour le delta, d'autres donnent riz, eau potable ou matériel de purification. Un armateur a proposé deux de ses bateaux pour les transformer en hôpitaux flottants.

Même quand ils n'ont rien, les Birmans font ce qu'ils peuvent: incapables d'aller jusqu'au delta, des lycéens font du porte-à-porte dans les quartiers dévastés de la banlieue de Rangoon, distribuant quelques piécettes, ou des douceurs pour les enfants. Une association de randonnée de l'Université rassemble les dons à envoyer aux sinistrés. "Comme je n'ai pas de moyens, je contribue en aidant à distribuer les dons", explique Nyi Nyi, étudiant de 21 ans. "Quand nous distribuons du riz et des vêtements, les visages des victimes s'illuminent. C'est notre récompense de les voir sourire".

Les Birmans sont extraordinairement résilients, après des décennies d'oppression et de misère sous le joug d'un terrible régime. Et savent compter les uns sur les autres, surtout en temps de crise. "Les gens ici ont une éthique bouddhiste et chrétienne. Ils ont décidé: 'c'est ce que nous allons faire, et voilà, c'est tout'", souligne Tim Costello. ( la presse canadienne)


Le bilan dramatique du cyclone Nargis qui a frappé la Birmanie le 2 mai est déjà de plus de 130 000 morts et continue de s’alourdir. Des pluies torrentielles se sont abattues en fin de semaine dernière sur les survivants, alors que l’aide internationale est toujours empêchée d’agir par la junte militaire birmane.
Le navire français Le Mistral, chargé d’une tonne et demi de matériel d’aide d’urgence, n’est pas autorisé à entrer dans les eaux territoriales birmanes.

Un crime contre l’humanité s’ajoute à la calamité naturelle qui frappe les birmans, loin des caméras de télévision et donc proche de l’indifférence générale.

Le sort s’acharne sur le peuple birman comme si une force d’attraction inconnue lui attirait systématiquement le malheur. Une vie sous la terreur d’une junte militaire au pouvoir depuis 1962, la répression sanglante de la révolte des bonzes en septembre dernier, la pénurie de riz qui frappe tout le sud-est asiatique depuis le début de l’année, le meurtrier cyclone Nargis, les pluies torrentielles … et l’absence de secours.

Quand fin 2004 le tsunami avait touché les côtes indiennes, sri-lankaises, et thaïlandaises, le phénomène médiatique avait été colossal : images de la vague géante et de corps gisants (dont des touristes occidentaux) diffusées en boucles, témoignages de rescapés… un élan de solidarité sans précédent avait drainé près de 3 milliards d’Euros de dons privés pour les victimes du tsunami.

L’inquiétude, pour la Birmanie, est que l’estimation actuelle de 135 000 morts (à comparer au bilan final de 180 000 morts du tsunami) soit amenée à être fortement revue à la hausse. L’association Médecins Sans Frontières (MSF), qui au moment du Tsunami de 2004 avait demandé l’arrêt de dons trop nombreux, appelle aujourd’hui à l’aide: «Les sinistrés ont besoin en urgence d’eau potable, de nourriture et d’objets de première nécessité. D’autres vivent dans les débris de leur maison encore inondée, entourés de cadavres.»

«Bien que MSF soit capable d’apporter, dans une certaine mesure, une aide directe à la population, la réponse globale est clairement inadéquate. Les milliers de personnes touchées par le cyclone se trouvent dans un état critique et ont un besoin urgent de secours. L’aide est entravée par les restrictions imposées par le gouvernement sur le personnel international travaillant dans la région du Delta.»

D’après les Nations Unies, 206 000 personnes sont hébergées dans 218 camps – souvent des écoles ou des monastères qui ont résisté au cyclone, soit une infime minorité des 2,5 millions de rescapés en attente d’aide.

«Les sinistrés ont besoin en urgence d’eau potable, de nourriture et d’objets de première nécessité. D’autres vivent dans les débris de leur maison encore inondée, entourés de cadavres.»

Une des principales inquiétudes des humanitaires est l’absence d’eau propre et de système sanitaire, qui présage d’épidémies meurtrières à court terme.

«Sans une aide rapide et sans experts dans les zones les plus touches, il va y avoir une tragédie d’une ampleur inimaginable » annonce Greg Beck, des secours internationaux, cité par le Guardian.

Pour l’association Oxfam, dont la directrice pour l’Asie Sarah Ireland est cité par le journal thaïlandais The Nation: «Avec les plus de 100 000 personnes tuées par le cyclone tous les facteurs sont réunis pour une catastrophe sanitaire qui pourrait faire 15 fois plus de morts dans les prochaines semaines et mois»

Des cas de diarrhée sont déjà signalés, et le choléra pourrait d’après les experts survenir à peu près n’importe quand. Malgré cela, les spécialistes en eau et assainissement de Médecins Sans Frontières, qui ont reçu un visa pour rentrer au Myanmar «n’ont toujours pas le droit de se rendre dans la zone sinistrée où la population a désespérément besoin de leurs compétences.»

La perspective de perdre un million de personne sur une population de 57 millions n’ébranle pas la junte militaire birmane
. Celle-ci ne laisse entrer l’aide internationale qu’au compte-gouttes et a, vendredi 16 mai, accusé la France de vouloir faire pénétrer un «navire de guerre» dans ses eaux. Le navire en question est le Mistral, un porte-hélicoptères chargé de matériel de secours.

Cette paranoïa de la «déstabilisation», cette maladie du contrôle et du pouvoir absolu, est plus aigue encore depuis la mobilisation des bonzes birmans en août et septembre dernier, ce qui a été appelé «la révolte de safran». Le gouvernement du général Than Shwe, mis sous pression par la communauté internationale et qui a réussi à cacher l’ampleur et la violence de la répression du mouvement, craint que toute ouverture à l’étranger ne conduise à un changement de régime - ou au moins, qu’elle soit vue comme un aveu d’impuissance.

De la même façon que le régime chinois dans le cadre du tremblement de terre récent, la junte souhaite donc garder le contrôle et n’avoir sur son territoire que le strict minimum de présence étrangère… peu importe le prix humain à payer.

L’important, on l’aura compris, est le pouvoir et les façons de le préserver. Alors que le cyclone Nargis pourrait avoir été le plus meurtrier de tous les temps, le régime birman a maintenu le pseudo-référendum pour un changement de constitution le 10 mai, et a triomphalement annoncé la large victoire du 'Oui' le 15 mai.

Pseudo-referendum car il s’est accompagné des pressions et menaces habituelles en Birmanie, parce que son objectif est de stabiliser le pouvoir militaire en montrant que celui-ci s’ouvre à la 'démocratie', modifie la constitution birmane, et est en cela 'soutenu' par le peuple birman. La junte a en fait simplement indiqué aux électeurs qu’il fallait l’accepter.

Ce projet de nouvelle Constitution est en incubation depuis près de 15 ans. Il s’agit d’un document de 200 pages qui n’a pas ou peu été diffusé et n’a en rien été expliqué aux électeurs. Olivier Guillard, directeur de recherches à l’Institut des Relations Internationales et Stratégiques (IRIS), rappelle utilement que ce projet réserve 1/4 des sièges aux militaires à l’Assemblée nationale, protège les membres de la junte au pouvoir depuis 1988 de toute poursuite devant les tribunaux pour des actes exécutés dans l’exercice de leurs fonctions, et refuse à toute personne ayant préalablement épousé un ressortissant étranger le droit d’exercer des fonctions politiques ou officielles. Autrement dit, elle interdit toute fonction politique à «la Dame»: Aung Sang Suu Kyi, Prix Nobel de la Paix et chef de file des démocrates birmans.

Le régime cherche à se stabiliser alors que sa population est en détresse. Devant ce cynisme et cette corruption, les pays occidentaux peuvent-ils faire plus que s’indigner du désastre humain provoqué par le régime birman? La France a, samedi 17 mai, commencé à parler de «crime contre l’humanité»; la Grande-Bretagne, par la voix de Gordon Brown, a qualifié la junte «d’inhumaine.» Mais à part à annoncer que celle-ci sera tenue pour responsable, le droit d’ingérence humanitaire reste en date de l’écriture de cet article une notion vague qui semble réservée aux séminaires de réflexion et ne devoir jamais être mise en pratique.

De son côté, « entre le risque associé à une ouverture extérieure 'précipitée', difficile à contrôler et le maintien au pouvoir à tout prix, la junte birmane a fait son choix. » conclut le Dr Guillard. Les caméras de télévision n’étant pas sur place, tout le monde l’oubliera probablement bien vite. (lagrandeepoque)


  • Birmanie: après l'UE, l'ONU va tenter d'élargir les opérations de secours
La situation restait désespérée dimanche pour de nombreux survivants du cyclone Nargis attendant toujours de l'aide dans le sud-ouest isolé de la Birmanie, alors qu'un haut responsable de l'ONU devait arriver dans le pays pour tenter d'élargir les opérations de secours.

Des témoins venant de la région du delta de l'Irrawaddy --la plus touchée par la catastrophe qui a fait plus de 133.600 morts et disparus selon un bilan officiel-- ont pris le contre-pied de la propagande du régime militaire et ont affirmé que les généraux birmans n'avaient pas encore distribué de vivres à tout le monde, quinze jours après le passage du cyclone.

Un homme d'affaires étranger, venu de la zone qui reste fermée à la presse, a déclaré à l'AFP avoir vu à un endroit "environ 100 personnes accroupies sous la pluie, sans nourriture, sans eau et grelottant de froid".

Alors que le responsable des affaires humanitaires à l'ONU, John Holmes, devait arriver dimanche en fin de journée à Rangoun, le dernier rapport de situation des Nations unies dressait un bilan mitigé des opérations de secours menées jusqu'à présent.

Le gouvernement birman et des organisations humanitaires "atteignent un nombre croissant" de personnes parmi les quelque 2 millions de sinistrés, mais "les niveaux d'aide arrivant dans le pays restent bien en-deçà de ce qui est requis sur le terrain", indiquait ce document.

La junte birmane, qui a accueilli samedi seulement 80 médecins asiatiques, continue de filtrer l'arrivée de l'assistance internationale et d'imposer des restrictions à la distribution de secours par des équipes étrangères, en particulier occidentales.

Dimanche, le quotidien officiel New Light of Myanmar a publié plus de 20 articles exaltant les efforts et l'efficacité des autorités.

Les opérations de secours peuvent être accélérées efficacement grâce aux mesures prises par le gouvernement", a affirmé ce journal contrôlé par le régime.

Une experte britannique, Sue Wardell, qui a participé samedi à un voyage organisé par les autorités pour des diplomates étrangers, a dit qu'on lui avait montré un camp d'hébergement de sinistrés avec des tentes "impeccables" à l'intérieur, alors que le sol était "incroyablement boueux" dehors.

"Le plus intéressant dans ce voyage, c'est ce que je n'ai pas vu, plutôt que ce que j'ai vu", a ajouté Sue Wardell. (...) (AFP via courrier international)


  • L'arrivée de John Holmes
Le responsable des affaires humanitaires à l'ONU, John Holmes, est arrivé dimanche soir à Rangoun pour tenter d'élargir les opérations d'aide internationale en Birmanie. M. Holmes, qui séjournera jusqu'à mercredi en Birmanie, devrait se rendre lundi dans la région du delta de l'Irrawaddy (sud-ouest), la plus affectée par le cyclone qui a fait plus de 133.600 morts et disparus, ainsi que deux millions de sinistrés, a déclaré à la presse le représentant de l'ONU à Rangoun, Dan Baker.

John Holmes est porteur d'une lettre du secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, au numéro un du régime birman, le généralissime Than Shwe. Il a été accueilli à l'aéroport international de Rangoun par le vice-ministre birman des Affaires étrangères, Kyaw Thu.

Dans des déclarations la semaine dernière, M. Holmes s'était plaint des difficultés d'entrer en contact avec les dirigeants de la junte, affirmant qu'ils semblaient "allergiques au téléphone" en dépit de la gravité de la crise humanitaire.

L'ONU ne cesse de se plaindre de problèmes logistiques et bureaucratiques rencontrés par ses équipes. Dans son dernier rapport de situation, le Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations unies (OCHA) indiquait que seulement 500.000 personnes auraient reçu des secours envoyés par la communauté internationale.(Nouvelobs)



  • Ban Ki-moon en Birmanie cette semaine
Le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, va se rendre cette semaine en Birmanie pour discuter de l'acheminement de l'aide internationale aux sinistrés du cyclone Nargis, a indiqué dimanche un porte-parole. Selon lui, Ban devrait quitter New York mardi et arriver en Birmanie mercredi ou jeudi.
Il souhaite que les autorités laissent entrer sans restriction l'aide aux victimes du cyclone. (AFP via Romandie)

Et voilà, encore un "souhait" de plus...

  • Vers une opération de secours Asie-ONU ?

Les efforts de la communauté internationale pour pousser la junte birmane à accepter l'aide étrangère seraient-ils sur le point de payer ? C'est en tout cas l'impression de Lord Mark Malloch-Brown, chargé de l'Asie au ministère des Affaires étrangères de Grande-Bretagne.

Il a pu s'entretenir à Rangoon avec des responsables de la junte. « Nous avons obtenu, par la voie diplomatique, une réponse au blocage », estime ce dimanche le diplomate anglais, tandis que le sous-secrétaire général de l'ONU chargé de l'humanitaire John Holmes, arrivé à Rangoon, est lui aussi censé rencontrer des responsables de la junte. En fait, une opération Asie-ONU serait en train de se dessiner. Une opération à travers laquelle d'autres pays pourraient acheminer leur aide.

Le seul moyen de vaincre l'extrême méfiance des généraux birmans consisterait à passer par l'Association des nations de l'Asie du Sud-Est, un groupe de pays plutôt considérés comme amicaux par la junte. Le Myanmar, nom donné par la junte à la Birmanie, est d'ailleurs membre de l'Asean.

Une équipe d'évaluation envoyée par l'organisation régionale est à pied d'oeuvre pour dresser un état des lieux de la situation en vue de la réunion des ministres des Affaires étrangères de l'Asean ce lundi à Singapour. Réunion à laquelle doit participer notamment le ministre birman des Affaires étrangères Nyan Win. Les représentants des dix pays de la région doivent réfléchir à la meilleure façon d'aider aux opérations de secours et à la reconstruction, mais l'on ne s'attend pas à autre chose qu'une solution de compromis.

La proposition la plus avancée devrait émaner de la Thaïlande. Elle chercherait à instaurer une collaboration avec les Nations unies. La visite du sous-secrétaire général de l'ONU aux affaires humanitaires va dans ce sens. John Holmes est porteur d'une lettre du secrétaire général de l'ONU. Ban Ki-moon qui, à trois reprises, a tenté de joindre le numéro un de la junte, Than Shwe, mais en vain. (RFI)


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2 commentaires:

Anonyme a dit…

Je connais très bien "en attendant Godot" lu, vu en pièce de théâtre.

Terrifiant ce qui se passe en Birmanie.

Votre document est fabuleux, très riche en informations , nous ne pouvons qu'attendre Godot ! Réalité cruelle dans ce monde d'aujourd'hui , où les fureurs de la terre frappent et détruisent des êtres humains qui n'ont pas besoin de "çà".

Je suis venue ici en passant chez Olivier.

Courage !
Que Godot entende cette détresse.

Catherine a dit…

ah enfin une personne qui connaît Godot :) Merci michèle d'être passée.
Oui, C'est Terrifiant ce qui se passe en Birmanie et ce qui est plus terrifiant encore c'est notre incapacité (nous,les pays "occidentaux") à aider par simple compassion..