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jeudi 21 février 2008

Birmanie : la junte militaire serait en réalité, responsable de la mort du leader du mouvement Karen




Pour rappel Lire : "Assassinat d'un dirigeant karen à la frontière entre Thaïlande et Birmanie" (article du 14 février ) ICI

Lire aussi : Le Génocide contre les karens dure depuis des années.. ICI


  • Selon la CSI (Confédération Syndicale Internationale) la junte militaire est responsable de la mort du leader du mouvement Karen

Devant les preuves de plus en plus nombreuses d'une implication de la junte birmane dans le meurtre, le 14 février à la frontière entre la Thaïlande et la Birmanie, de l'un des principaux leaders politiques du mouvement Karen, la CSI a exprimé son horreur et son dégoût face à l'assassinat de Phado Mahn Sha, secrétaire général de l'Union Nationale Karen (KNU), le second groupe ethnique du pays.

Mahn Sha, 64 ans, a été tué par deux hommes parlant Karen après qu'ils aient pénétré dans sa maison située à Maesod, une ville de Thaïlande à la frontière birmane.

Selon la Fédération des Syndicats - Birmanie (FTUB, organisation affiliée à la CSI), le 4x4 utilisé par les assassins appartiendrait à une société thaïlandaise associée à la DKBA, une milice Karen proche du SPDC (Conseil d'Etat pour la paix et le développement), la junte militaire au pouvoir en Birmanie. Selon les témoignages, les hommes seraient montés à l'étage où se situait l'appartement de Mahn Sha alors qu'il finissait son repas, l'auraient salué en Karen puis l'auraient abattu de deux balles dans la poitrine. L'homme serait mort sur le coup.

Mahn Sha était considéré comme le leader de la KNU, un mouvement ethnique politique soutenant la Ligue Nationale pour la Démocratie (NLD) de Daw Aung San Suu Kyi ainsi que d'autres opposants démocratiques birmans.

La KNU, qui, depuis plusieurs décennies, se bat pour obtenir une meilleure reconnaissance des droits du peuple Karen au sein de la fédération birmane, est connue pour protéger et assister les victimes du travail forcé et de violations flagrantes des droits de l'Homme commises par le SPDC et la DKBA, une milice Karen proche du pouvoir.

L'Armée bouddhiste karen démocratique, une structure paramilitaire armée et contrôlée par le SPDC est, depuis plus d'une décennie, pointée du doigt par la CSI pour les meurtres, la torture, le viol, le travail et le recrutement forcés d'enfants soldats dans l'état Karen, situé en Birmanie à la frontière avec la Thaïlande.

« Cet assassinat doit faire l'objet d'une enquête approfondie de la part des autorités thaïlandaises et des agences internationales compétentes. Ses auteurs, qu'ils soient acteurs ou commanditaires, devront être traduits en justice dans les plus brefs délais et dans la mesure du possible », a déclaré Guy Ryder, secrétaire général de la CSI.

« Si, comme nous le pensons, le SPDC est reconnu responsable de cette atrocité, cela prouvera à la communauté internationale que le régime birman, adepte de la corruption et des assassinats, n'a aucunement l'intention d'insuffler le moindre soupçon de démocratie au pays et à ses citoyens, que ce soit par le biais d'un simulacre de référendum, d'élections nationales ou de toute autre méthode frauduleuse », a-t-il ajouté.

Le SPDC a annoncé, la semaine dernière, la tenue en mai prochain d'un « Référendum constitutionnel » et l'organisation, en 2010, d'élections nationales. Cette annonce a largement été dénoncée par le Mouvement démocratique birman et de nombreux gouvernements étrangers comme étant une manoeuvre frauduleuse destinée à apaiser des pressions internationales politiques et économiques croissantes sur la junte.

La CSI a déclaré que les pays voisins de la Birmanie, en particulier l'Inde, la Chine et les pays membres de l'ASEAN, devaient maintenant assumer leurs responsabilités historiques envers la Birmanie et ses 47 millions d'habitants.

La Chine a particulièrement été sous le feu des critiques dans le monde entier après avoir usé de son droit de véto pour bloquer des résolutions du Conseil de Sécurité de l'ONU destinées à forcer la junte au pouvoir en Birmanie à libérer Aung San Suu Kyi et d'autres prisonniers politiques et à entamer un vrai dialogue avec l'opposition démocratique et des représentants des nationalités ethniques.

Dans le sillon des Jeux Olympiques de Pékin, des groupes birmans aux quatre coins du monde comparent de plus en plus la situation dans la province ouest du Darfour au Soudan à la situation en Birmanie, montrant du doigt la réticence chinoise à user de sa considérable influence à la fois sur le Soudan et sur la Birmanie afin de mettre un terme à leur crise des droits de l'Homme respective.

Source : newspress

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