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vendredi 11 avril 2008

BIRMANIE, LA TRISTE REALITE


  • TIBET : Revue de presse : du 3 au 12 avril 08 : ICI



Les Birmans peuvent, depuis le 10 avril, acheter des copies de la Constitution


Birmanie actualité au jour le jour (suite)
11 avril

Titre des articles de ce message
  • 1- Prison pour 50 survivants du périple dans un camion frigorifique.
  • 2-La Junte met en garde des villageois pour qu'ils ne votent pas "NON" à la constitution
  • 3-Encore une arrestation d'un membre de la NLD
  • 4-Les Birmans achètent des copies de la constitution
  • 5-Travailleurs birmans: l’autre force de travail thaïlandaise
  • 6-Nang Aye, 28 ans, a quitté la Birmanie clandestinement pour venir travailler à Chiang Mai, dans le nord de la Thaïlande. Elle nous raconte son périple
  • 7- Reporters sans frontières a rendu hommage à Ludu Daw Amar, la "mère des journalistes birmans"

  • 1- Prison pour les survivants du périple en camion frigorifique


A peine sortie de l'horreur, 50 rescapés de ce drame ont été jugés par un tribunal thaï et déclarés coupables d'entrée illégale sur le territoire. ils ont été condamnés à deux mois de prison et à leur sortie de prison ils seront expulsés dans leur pays d'origine, la Birmanie.

Un survivant, Ko Ko Lah, a déclaré à l'agence de presse AP: "C'était horrible, j'ai entendu les gens crier, et taper sur les murs puis j'ai perdu connaissance "
Source : Article en anglais de Burmadigest
( En savoir plus : voir l'article n° 5, ci dessous)


  • 2-La Junte met en garde des villageois pour qu'ils ne votent pas "NON" à la constitution
ça se passe à Maungdaw dans l'Etat d'Arakan.
Cette mise en garde a été lancée juste après l'annonce par la Junte, de la date du référendum.
Mais certains chefs de village exhortent secrètement les électeurs à rejeter le projet de constitution. Les chefs de village disent que cela n'apportera pas la démocratie dans le pays.

Mais Les autorités militaires tiennent des réunions et convoquent les villageois; qui sont obligés de venir à ces réunions. On leur demande (fermement) de soutenir le projet de constitution.
Par ailleurs, Tous les participants sont obligés de promettre, qu'ils voteront OUI et soutiendront ainsi le projet de Constitution. Les Militaires expliquent aux villageois qu'il ne faut pas croire les étrangers ni la Ligue Nationale pour la Démocratie qui veut détruire le pays.
La junte explique lors de ces réunions que le peuple Birman pourra élire un gouverment.

Source : résumé en français d'un article en anglais : bnionline.net

  • 3-Un membre de la la NLD ( Ligue nationale pour la démocratie), a été arrêté dimanche pour ses déclarations contre le référendum

Il a été arrêté lors d'une descente de Police effectuée à son domicile dimanche
Source : article en anglais du site narinjara

Remarques: Cette arrestation viendrait s'ajouter à la liste déjà longues des arrestations du mois de mars

  • 4-Les Birmans achètent des copies de la constitution
Les exemplaires se vendent comme des "petits paims"
Nyan Win, porte Parole de la LND explique que beaucoup de gens n'auront pas assez de temps pour étudier la constitution. La plupart des gens à Yangon obtiendront leurs exemplaires seulement aujourd'hui. Qu'en est-il de ceux qui habitent dans les provinces?
Source : Article en anglais de BurmaDigest

remarque : et pour ceux qui ne savent pas lire ? et même pour ceux qui savent lire, le texte d'une constitution n'est pas facile à décrypter

  • 5-Travailleurs birmans: l’autre force de travail thaïlandaise

Dans la province de Pattani, en Thaïlande, la plupart des pêcheurs sont des immigrés birmans.(Photo : AFP)

Le drame de l’immigration clandestine relaté dans mon message du 10 avril (et intitulé "Birmans tentent d'immigrer clandestinement en Thaïlande dans un conteneur frigorifique: 54 sont morts et 21 à l'hopital), rappelle que chaque jour, de nombreux Birmans tentent de traverser la frontière birmano-thaïlandaise, pour trouver un emploi mieux rémunéré. Sur place, ils occupent les postes délaissés par les Thaïlandais mais n’ont souvent aucun droit.

D’après les organisations des droits de l’homme, ils seraient ainsi plus d’un million et demi de « réfugiés économiques » en Thaïlande et seul le quart d’entre eux officierait légalement. On est bien loin des 540 000 travailleurs immigrés concédés par le ministère du Travail thaïlandais. Ces migrants, avec ou sans papiers, occupent en général des emplois sous-payés dans des usines, des fermes, des chantiers de construction ou des chantiers navals. Ils officient aussi dans le textile: une grande partie des vêtements étiquetés « Made in Thaïlande » qui atterrissent dans les placards occidentaux sont en réalité conçus par des ouvriers birmans. « Ces migrants contribuent pleinement à la richesse nationale. Ils occupent les postes que les Thaïlandais rechignent à accepter, des emplois qui supposent de longues journées de travail et souvent des heures supplémentaires forcées », explique Moe Swe, le secrétaire général de Yaung Chi Oo Workers Association, une association birmane qui aide à leur intégration dans le nord du royaume.

Pour des papiers, passez à la caisse

Même si la Thaïlande profite de cette force de travail abondante et bon marché, il n’est pas facile pour ces migrants de travailler légalement. Ils doivent débourser quelque 4 450 bahts (l’équivalent de 95 euros) par an pour s’enregistrer. La moitié est à la charge du patron, l’autre revient à l’employé, du moins en théorie.

La plupart des employeurs ne passent en effet jamais à la caisse. Pour l’immigré birman, assumer seul une telle somme nécessite de travailler pendant plusieurs mois avant de pouvoir s’offrir le précieux sésame. Alors beaucoup préfèrent vivre dans l’illégalité, quitte à payer une amende de temps en temps. Bien que depuis 2004, le gouvernement thaïlandais gère la pénurie de main-d’œuvre en établissant une série de processus d’enregistrement pour les travailleurs migrants, la plupart d’entre eux vivent toujours dans la clandestinité.

Opprimés des deux côtés de la frontière

Sans papiers signifie également sans droits. « Les clandestins sont vulnérables et exposés à l’exploitation de leur employeur et au harcèlement de la police », note Boonthan Verawongse, directeur d’Amnesty International Thaïlande. Au-delà des risques quotidiens d’arrestation et de reconduction à la frontière, différentes ONG rapportent les brimades, les rackets voire les viols, dont sont régulièrement victimes les travailleurs clandestins. « Le problème, c’est que la Thaïlande n’a pas ratifié la convention de l'ONU sur les droits des travailleurs migrants et les droits de leur famille, rentrée en vigueur en 2003, regrette Boonthan Verawongse. Ce n’est pas digne d’un pays qui accueille tant de main d’œuvre immigrée. »

Pour le secrétaire général de Yaung Chi Oo Workers Association, les torts sont partagés, des deux côtés de la frontière : « D’un côté nous avons la Birmanie qui ferme les yeux. De tels drames, comme celui des 54 morts de Ranong, auraient pu être évités si le gouvernement birman aidait ses ressortissants à venir travailler légalement en Thaïlande. De l’autre côté de la frontière, avec la corruption des autorités locales et l’implication de la police dans le trafic d’êtres humains, on voit mal comment la situation de ces travailleurs birmans pourrait s’arranger. » (Source : rfi)

  • 6- Nang Aye, 28 ans, a quitté la Birmanie clandestinement pour venir travailler à Chiang Mai, dans le nord de la Thaïlande. Elle nous raconte son périple


J'habitais à Mong Ton, un village de l'est de la Birmanie, à la frontière thaïlandaise. Je viens d'une famille de cinq enfants. Mes parents sont fermiers. Ils gagnaient 300 000 Kyats (160 euros au taux de change réel) par an, ce qui ne suffisait pas à nourrir la famille.

En plus, en Birmanie, on paie beaucoup de taxes et le gouvernement peut vous forcer à travailler pour lui sans vous payer. Mes parents ont donc décidé de partir, en 2003, et je suis venu avec eux.

J'ai négocié avec des passeurs, des Birmans qui habitent en Thaïlande, pour qu'ils m'emmènent à Chiang Mai. Ca m'a coûté 3 000 Baths (60 euros). Ils m'ont fait passer la frontière avec la Thaïlande à pied. J'ai marché pendant cinq heures à travers la forêt. Ensuite, ils m'ont fait monter dans un camion, avec une dizaine d'autres personnes. On a changé de camion plusieurs fois avant d'arriver à Chiang Mai, et j'ai dû marcher à plusieurs reprises. Mais mon voyage s'est bien passé si l'on compare à ce qui s'est passé aujourd'hui.

A l'époque, les autorités thaïlandaises nous toléraient. Pour 3 500 Bahts, on obtenait un permis de séjour d'un an. Mais, aujourd'hui, c'est beaucoup plus dur pour les clandestins. Les autorités thaïlandaises sont plus strictes et elles ont mis en place des check-points là où ils passaient la frontière. Le prix du transport a donc monté et les Birmans prennent d'avantage de risques pour entrer en Thaïlande. Cette fois les médias en parlent, mais ça n'est pas nouveau. Il y a souvent des morts au cours de ces trajets."

Source : france24

  • 7-Reporters sans frontières rend hommage à Ludu Daw Amar, la "mère des journalistes birmans"

Reporters sans frontières rend hommage à la célèbre journaliste et écrivain birmane Ludu Daw Amar, décédée le 7 avril 2008, à l’âge de 93 ans : "Tout au long de sa vie, et malgré les pressions des autorités militaires, Ludu Daw Amar n’a jamais cessé de se battre en faveur de la liberté d’expression pour les journalistes et le peuple birman. Nos pensées vont à sa famille, ses amis et ses admirateurs qui avaient l’habitude de se réunir chaque année à Mandalay à l’occasion de son anniversaire. Les journalistes birmans en avaient fait un événement symbolisant la résistance à la dictature. Nous pensons tout particulièrement à son ami, U Win Tin, toujours détenu à la prison d’Insein, et qui n’a pas été autorisé à se rendre à ses funérailles."

Le 7 avril au matin, Ludu Daw Amar s’est éteinte dans un hôpital de Mandalay (Centre). Connue pour avoir participé à la création, dans les années 1940, de la première maison d’édition basée à Mandalay, elle avait acquis son surnom "Ludu" (du peuple) grâce au journal qu’elle dirigeait, Ludu Daily News, fermé dans les années 1960 pour ses positions progressistes.

"Elle a toujours été critique du gouvernement. Elle est comme la mère de tous les journalistes. Elle est un symbole moral. Et le peuple est fier d’elle", a déclaré l’analyste birman Win Min à l’Agence France-Presse.

Ses funérailles ont réuni le 9 avril près de 4000 personnes, parmi lesquelles de nombreux journalistes, écrivains et artistes birmans. Les cendres de Ludu Daw Amar ont été dispersées dans la rivière Irrawaddy. Aung San Suu Kyi a fait envoyer un bouquet de fleurs depuis sa résidence surveillée.

Source : RSF


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