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lundi 12 mai 2008

Birmanie, l'horreur "inimaginable" continue

(dernière mise à jour: 23h48)

Deux millions de sinistrés sont en danger de mort



"C'est une vision épouvantable que de voir des corps partout, dans les villages et dans les criques"

"La nuit, c'est effrayant, car des gens viennent en bateau dans les villages désertés pour emporter les tracteurs chinois et d'autres machines. D'autres se faisant passer pour des sauveteurs ont dit à des jeunes femmes survivantes de venir avec eux et, une fois à bord, les jeunes femmes ont été dépouillées de ce qu'elles avaient, violées et abandonnées dans les villages voisins.
" ( Democratic Voice of Burma)

  • Laputta après le passage de Nagis :



Remarques Préalables :
A ce stade là , pour la Junte ce n'est plus de la Non assistance à personnes ou "peuple" en danger, c'est un véritable "Crime contre l'humanité". Mais rassurez vous, La Junte est experte en la matière, elle massacre depuis des années, notamment Les karens et en toute impunité..
Si elle sait massacrer avec tant de facilité, c'est presque un jeu d'enfant pour elle que de "laisser mourir" ..
Au fait, qu'a fait la communauté internationale pour aider les Karens, je ne m'en souviens plus très bien?!

Alors finalement pour la junte, un birman de plus ou de moins , même si c'est plutôt une centaine de millier de birmans en plus ou en moins, ce n'est pas bien grave, ce qui importe c'est qu'elle puisse continuer de s'en mettre plein les poches... avec le soutien de ses voisins proches ou lointains comme par exemple les sociétés qui investissent dans ce pays, comme TOTAL au hasard...

Et Pour la Communauté internationale qui a décidé de s'en remettre aux autorisations de la Junte qui sont données au compte goutte, ne serait-ce pas de la Non assistance à personne en danger?

Crime pour l'humanité pour les uns et Non assistance à "peuple" en danger pour les autres au bout du compte, les Birmans vont pouvoir attendre encore longtemps qu'on les aide de manière efficace.. Deux Cargots sont déjà arrivés mais il en faudrait une centaine pour aider tout le monde, on est donc vraiment loin du compte...

Aujourd'hui, alors que le premier avion militaire américain d’aide humanitaire est arrivé à l’aéroport de Rangoun , l’ambassadeur des Etats-Unis à Bangkok, Eric John, a déclaré «Espérons que ce C-130 sera le premier d’une longue série. Le monde a beaucoup à offrir (aux Birmans). Nous offrons notre assistance sans condition».

J'avoue que ce genre de déclaration me gêne vraiment " le monde a beaucoup à offrir aux Birmans". Le monde ou les Etats Unis? et qu'est ce que le monde a offert aux Birmans ces dernières années? c'est un peu tard non ???


Le ministre birman de la Planification nationale et du Développement économique , Soe Tha a dit que la junte fait de son mieux. La communauté Internationale aussi fait-elle de son mieux?
En tout cas on peut-être certain d'une chose, la Junte a vraiment fait de son mieux... pour maintenir le référendum samedi 10 mai.... elle a sans doute fait voter les morts.... (Cf "sans parole 2")



Heureusement que les moines sont là pour soutenir les rescapés, même avec leurs "petits moyens", car ce sont bien les seuls qui aident sans passion, sans pitié, sans intérêt, mais par amour et compassion véritable...(malheureusement plus des 2/3 des rescapés sont livrés à eux même et n'ont encore reçus aucune aide..)
De la même manière qu'ils étaient descendus dans la rue au péril de leur vie, aujourd'hui ils font tout ce qu'ils peuvent pour aider les rescapés...( les moines sont l'ultime recours des rescapés du cyclone)


DES VIDEOS avec des images parfois insoutenables:

- Regarder un montage photos-vidéo sur le blog de ko-htike : Delta Destruction:
Pas facile de ne pas pleurer, de ne pas crier, de ne pas hurler...

- Plusieurs Vidéo (Attention : la dernière vidéo, celle publiée le 12 mai : passages très difficiles à regarder) : sur le blog de aungsayarpyi.

-
ECOUTER le dossier du jour sur france-info : la situation dans le delta de l’Irrawadi
Guillaume Le Tac est l’envoyé spécial de France Info. Il se trouve toujours dans le delta de l’Irrawadi, la zone la plus touchée par le typhon. Il a pris le bateau aujourd’hui pour se rendre à une heure et demie de Bogaley, dans un village isolé. Il raconte la désolation du spectacle.



LIRE aussi sur karuna : Birmanie et Droit d’ingérence en catastrophe
et des enjeux qui ont peu à voir avec l’urgence humanitaire





Titre des articles de ce message du 12 mai:

  • Birmanie: le monde devrait être «en colère»
  • le Secrétaire général de l'ONU dénonce les entraves 'inacceptables' du gouvernement du Myanmar
  • Les Etats-Unis et l'ONU pressent la Birmanie de faciliter l'aide étrangère
  • Concessions marginales: à peine un tiers des besoins des rescapés est couvert
  • La course contre la montre des ONG et fraudes pour le référendum
  • Les survivants birmans victimes de pillards et de l'absence d'aide
  • Birmanie : et si on y allait en force !
  • Sur Internet, Nargis fait moins recette que le tsunami
  • Des camps de survivants gardés comme des prisons
  • Ces galonnés au pouvoir « sont très riches, bourrés de fric »
  • Jusqu'à deux millions de sinistrés en danger de mort.
  • Le rythme d'arrivée des secours en faveur des sinistrés du cyclone Nargis s'est un peu accéléré mais reste très insuffisant.
  • Un avion militaire américain d’aide humanitaire est arrivé ce lundi à l’aéroport de Rangoun,
  • Pour le Minsitre Soe Tha, la junte fait de son mieux!

  • Birmanie: le monde devrait être «en colère»

Le président américain George W. Bush a déclaré lundi que «le monde devrait être en colère et condamner» la junte militaire au pouvoir en Birmanie pour sa réaction au cyclone meurtrier qui a dévasté le pays


«Soit ils sont isolés, soit ils sont endurcis», a dit le président américain à propos des dirigeants birmans lors d'une interview à la radio CBS.

«Il est impossible de dire combien de personnes ont perdu la vie à cause de la lenteur de la réaction» du régime après le désastre, a-t-il ajouté.

A la question de savoir si la junte était plus préoccupée par son maintien au pouvoir que par l'aide à apporter à la population après le passage du cyclone Nargis, le président américain a répondu: «c'est la seule conclusion qu'on peut en tirer».

Les propos du président américain font écho à ceux du secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon, qui a exprimé lundi «sa préoccupation et son immense frustration devant la lenteur inacceptable de la réponse à cette grave crise humanitaire», onze jours après le cyclone qui a ravagé une large partie de la Birmanie.

Le bilan provisoire du désastre s'établissait lundi à 31.938 morts et 29.770 disparus. Des diplomates parlent de plus de 100.000 tués. Le nombre des sinistrés est estimé à deux millions.

Un premier avion militaire C-130 américain chargé d'aide pour les survivants du cyclone est arrivé lundi en Birmanie, et deux autres appareils y seront envoyés mardi, bien que la junte se méfie de Washington et redoute une éventuelle invasion sur le modèle irakien.

La réponse des autorités au cyclone et aux propositions d'aide internationale est «une autre raison pour laquelle le monde devrait être en colère et condamner le gouvernement birman», la première étant le maintien de l'opposante Aung San Su Kyi en résidence surveillée «au cours de la plus grande partie des 18 dernières années», a déclaré le président américain.

M. Bush a rappelé qu'il avait proposé d'envoyer des navires de l'US Navy positionnés au large de la Thaïlande pour apporter de l'aide d'urgence à la Birmanie.

«Très tôt, j'ai proposé au peuple birman (de mettre à leur disposition) beaucoup de nos moyens. Nous avions des bateaux dans la région, prêts à bouger. Nous sommes bons dans l'organisation des efforts de soutien», a-t-il fait valoir.

«Un avion américain a finalement atterri, mais leur réponse n'est pas suffisante», a-t-il ajouté, apostrophant le pouvoir birman: «donnez-nous une chance d'aider. Donnez-nous une chance d'aider à sauver des vies».

Source : AP Washington via cyberpresse

( Désolée, mais je ne peux pas m'empêcher, lorsque de tels propos sont formulés par BUSH, de penser à l'Irak et j'ai envie de répondre : IRAK le monde aurait dû être très en colère ! )

  • le Secrétaire général dénonce les entraves "inacceptables" du gouvernement du Myanmar

Le Secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon a exprimé aujourd’hui lors d’une conférence de presse à New York sa « profonde préoccupation » et son « immense frustration » face aux entraves à l’accès humanitaire au Myanmar et à la lenteur à laquelle l’assistance parvient aux populations en conséquence.

Ban Ki-moon a fustigé « la réponse d’une lenteur inacceptable face à la grave crise humanitaire au Myanmar ». « Selon les propres chiffres du gouvernement, le nombre de décès se porte désormais à 31.938, outre 34.460 personnes portées disparues, mais les agences humanitaires internationales ont des estimations bien supérieures », a-t-il rappelé. « Nous sommes à un moment critique. Si nous n’apportons pas plus d’aide dans le pays – et très vite – nous faisons face à une épidémie de maladies infectieuses qui pourrait dépasser la crise actuelle ».

Ban Ki-moon a donc appelé « dans les termes les plus fermes, le gouvernement du Myanmar à donner la priorité à la vie de population ». Le Secrétaire général a plaidé pour une plus grande liberté d’accès au pays et dans le pays, déplorant que « le gouvernement continue à déplorer les visas à la plupart des agents humanitaires ».

Il a aussi souligné que l’assistance ne parvient qu’à moins d’un tiers des 1,5 de personnes qui ont besoin d’une aide urgence, soit à près de 270.000 personnes, qui n’ont reçu que des secours rudimentaires. « Le Programme alimentaire mondial (PAM), de son côté, estime que les stocks alimentaires qui ne parviennent sur le terrain ne s’élèvent qu’à 10% des besoins ».

Le Secrétaire général a noté « certains signes encourageants », notamment l’arrivée dans le pays d’avions transportant une assistance. Mais « le Myanmar ne peut pas tout faire tout seul », a-t-il dit. Ban Ki-moon a expliqué que tout au long de la semaine il avait tenté en vain de s’entretenir par téléphone avec le général Tan Shwe, chef d’Etat du Myanmar.

Une lettre a été délivrée par la voie diplomatique, a-t-il dit. Le Secrétaire général a par ailleurs consulté les leaders de la Thaïlande, de l’Indonésie, de l’Australie, de l’Allemagne, du Canada, de la Norvège et de la Chine, ainsi qu’avec le Secrétaire d’Etat américain, et aujourd’hui les dirigeants de l’Inde et de Singapour, afin de les encourager à fournir de l’équipement militaire et civil, y compris des « avions de transport, des hélicoptères, des camions et des bateaux dont l’ONU a désespérément besoin ».

Source : Centre d'actualités de l'ONU

  • Les Etats-Unis et l'ONU pressent la Birmanie de faciliter l'aide étrangère

RANGOUN (AFP) - Les Etats-Unis, dont un premier avion a atterri à Rangoun, et l'ONU ont pressé lundi les autorités birmanes d'agir vite, dix jours après le cyclone Nargis, pour éviter davantage de morts, et de faciliter une aide étrangère que le régime veut contrôler.

"Il est important que nous, et la communauté internationale, soyons autorisés à aider les victimes de cette horreur inimaginable", a martelé l'ambassadeur des Etats-Unis en Thaïlande, Eric John.

Ainsi, les Américains "enverront deux avions d'aide" supplémentaires en Birmanie mardi, a annoncé, à Bangkok, Henrietta Fore, directrice de l'Agence des Etats-Unis pour le développement international (USAID), tandis que la Maison blanche a promis 13 millions de dollars de plus pour aider la population birmane (soit un total de 16,26 millions de dollars à ce jour).

Car "si nous n'agissons pas maintenant et rapidement, davantage de vies seront perdues", a prévenu Catherine Bragg, directrice adjointe du Bureau de coordination des affaires humanitaires de l'ONU.

Pour l'instant, une cinquantaine d'humanitaires étrangers travaillant pour des agences des Nations unies et des ONG attendent toujours l'autorisation d'entrer en Birmanie, ont précisé des responsables onusiens à Bangkok.

"En fait, très peu de visas ont été accordés", a déploré Mme Bragg.

Le rythme d'arrivée des secours étrangers s'est légèrement accéléré depuis dimanche, mais reste bien en deçà des besoins gigantesques de survivants désespérés, qui ont faim et soif, après l'une des pires catastrophes naturelles de l'histoire récente.

Le bilan des victimes a augmenté à 31.938 morts et 29.770 personnes disparues, a annoncé mardi la télévision d'Etat. Des diplomates parlent de plus de 100.000 tués.

L'ONU a maintes fois averti que le bilan s'alourdirait si l'on ne portait pas secours immédiatement aux quelque deux millions de sinistrés, dont seulement 500.000 auraient reçu une assistance.

Car l'aide est insuffisante et des équipes étrangères continuent de faire face à des difficultés logistiques et administratives, selon l'ONU. D'après ses représentant à Bangkok, les opérations de secours permettent de répondre à 10% des besoins en eau potable, vivres et matériels.(...)


Mais "nous ne devons pas juger de la réussite de ces opérations uniquement par le nombre d'avions qui arrivent", a tempéré un porte-parole de l'ONU, Richard Horsey.

D'autant que des régions du sud-ouest, où flottent des centaines de cadavres, sont coupées du monde, a admis le régime, qui veut contrôler la distribution de l'aide internationale.

Cette junte militaire, considérée comme paranoïaque et obsédée par la défense de sa souveraineté, reste extrêmement réticente à ce que les secours soient dirigés par des étrangers.

Ainsi, le ministre de la Planification nationale et du Développement économique, Soe Tha, a remercié l'ONU et tous les pays pour leurs dons, mais a réaffirmé que les Birmans garderaient la main sur l'acheminement de l'aide.

"La distribution des secours peut être gérée par des organisations locales", a-t-il insisté. D'ailleurs MSF s'est plainte de "plus en plus de contraintes exercées par les autorités" dans les zones où l'organisation tente de travailler.

Source : AFP

  • Concessions marginales : à peine un tiers des besoins des rescapés est couvert

Dix jours après le déferlement du cyclone sur le sud-ouest du pays, la communauté internationale continue de manifester sa disponibilité à aider massivement les rescapés mais se heurte toujours à la rigidité du régime militaire dont les concessions aux organisations humanitaires restent marginales. C’est par dizaines de tonnes que l’aide commence à entrer dans le pays alors que les besoins font apparaître qu’il en faudrait des milliers. Sauf bouleversement profond (et improbable) du dispositif, il faudra encore envisager de très nombreuses victimes.


Le premier avion d’aide humanitaire américain depuis le déferlement du cyclone a atterri lundi à Rangoon. Ce sont quelques tonnes de produits de première nécessité supplémentaires dans un océan de besoins qui viennent d’entrer dans le pays. Les Américains ont obtenu l’autorisation de livrer après une semaine de discussions serrées avec la junte. A la mesure du désastre, c’est peu de choses.

Selon les spécialistes, 10 jours après le passage de Nargis, à peine un tiers des besoins des rescapés est couvert. Les derniers bilans officiels, fournis par la télévision birmane annoncent 28 458 morts et 33 416 disparus. Mais les agences d’aide humanitaires estiment que le bilan est plus proche des 100 000 morts et qu’il pourrait bien s’aggraver considérablement si le comportement de la junte n’évolue pas rapidement et qu’elle en reste à une gestion paranoïaque des flux.

A ce stade, certains spécialistes croient déceler les signes d’un relatif assouplissement dans l’attitude des militaires birmans. Ces derniers ont en effet tout lieu d’être soulagés : le référendum constitutionnel, dont la préparation préoccupait tant les généraux, s’est tenu samedi sans troubles, ni manifestations.

Ainsi, si les visas sont toujours distribués au compte-gouttes pour le personnel des agences humanitaires, on observe que les autorisations d’atterrissage et de déchargement sur l’aéroport de Rangoon ont été plus importantes ce week-end, ainsi que le trafic routier transfrontalier avec la Thaïlande. Mais on est encore très loin d’atteindre un niveau d’engagement suffisamment rapide et massif pour être véritablement efficace. Ce sont, encore et toujours, quelques dizaines de tonnes qui entrent difficilement, tandis qu’il en faudrait des milliers pour parvenir à un sauvetage efficace des centaines de milliers de rescapés.

« Désastre naturel, catastrophe humanitaire »

Et, une fois la frontière franchie, le problème de l’acheminement jusqu’aux victimes demeure entier.
D’une part, le cyclone a tout lessivé : routes, ponts, infrastructures, laissant derrière lui une région où la moindre intervention nécessite la mise en œuvre d’une logistique adaptée.
D’autre part, le bras de fer sur la question de la distribution est toujours en cours.

Les généraux birmans n’acceptent toujours pas le principe des organisations humanitaires selon lequel elles (et elles seules) ont vocation à acheminer et distribuer l’aide qu’elles apportent. Pour la junte, en revanche, il est certainement déterminant d’écarter les étrangers de la distribution de l’aide, non seulement pour maintenir un contrôle vigilant des populations mais également afin de montrer aux Birmans que le régime s’intéresse à eux et qu’il est capable de lui fournir l’aide dont ils ont besoin.

A ce rythme, le « désastre naturel est en train de se transformer en catastrophe humanitaire, essentiellement en raison des négligences coupables du régime », déclare à la BBC le ministre des Affaires étrangères du Royaume-Uni.

Face à l’attitude de la junte, la communauté internationale manifeste son embarras, entre condamnation du cynisme du régime et nécessité de ne pas froisser la susceptibilité d’une junte qui joue avec la vie des centaines de milliers de rescapés. En effet, le temps presse avant l’apparition des premiers symptômes post-traumatiques, épuisement des victimes et déclaration d’épidémies notamment.

Source : RFI

  • Le figaro parle de La course contre la montre des ONG


Une jeune femme prostrée se lamente. Elle appelle inlassablement ses disparus. Une autre, un nourrisson accroché au sein, hurle qu'elle veut qu'on lui rende son mari. Des enfants graves et silencieux sont assis sur des tas de planches et se tiennent le ventre en grimaçant. Les bébés braillent, tordus par la douleur. Ces scènes poignantes se répètent tout le long de la route entre Rangoon et le delta de l'Irrawaddy.

Les rescapés du cyclone Nargis ne sont plus que des hommes et des femmes chancelants, épuisés par la faim et la soif. Des centaines de milliers de personnes désespérées attendent devant leur paillote en ruine, l'aide du gouvernement. L'odeur de la mort s'est insinuée partout. Dans les rizières encore inondées, des cadavres sont roulés pêle-mêle au milieu des carcasses de buffles. Dans la rivière Pyapon, ce sont les corps boursouflés de familles entières qui flottent, comme enlacés. Dans ce décor sinistre, des convois de 4 × 4 remplis d'officiels birmans filent de temps à autre à toute allure sur les routes débarrassées des débris.


Retour sur le référendum

Pour faire entériner son accession illégitime au pouvoir et lui donner une assise constitutionnelle, la junte n'a rien laissé au hasard. Partout, ce sont les mêmes récits de tricheries et d'intimidations. Malgré le vote massif annoncé par les autorités, il n'y avait pas foule dans les bureaux de vote.

À Kyaukpadaung, les autorités locales ont trouvé une solution : leur registre sous le bras, ils ont fait du porte-à-porte pour exiger des villageois qu'ils apposent leur signature. Bien entendu, elles s'occupaient elles-mêmes des bulletins, raconte le magazine de l'opposition birmane en exil. À Pa-an, dans l'État karen, il n'y avait pas de stylo dans le bureau de vote car les bulletins étaient précochés. À Mandalay, il ne fallait pas glisser son bulletin dans l'urne mais le confier aux responsables du bureau. Et partout les redoutables miliciens de Than Shwe se plantaient ostensiblement devant l'isoloir.

Source : lefigaro


  • Les survivants birmans victimes de pillards et de l'absence d'aide
La junte birmane s'apprête à proclamer le triomphe de son référendum constitutionnel du 10 mai alors que l'aide internationale parvient toujours difficilement à atteindre les populations du détroit de l'Irrawaddy, les plus touchées, le 3 mai, par le typhon Nargis.

Si la junte s'en tient à son bilan de près de 60 000 victimes, morts ou disparus, le bilan de 100 000 tués est évoqué par des diplomates étrangers. Près de deux millions de rescapés survivent démunis de tout depuis une semaine.

Durant le week-end, les militaires et le gouvernement birmans se sont félicités de la "participation massive" à un référendum "couronné de succès" dans tout le pays, hormis les régions frappées par le typhon. Les organes de presse officiels n'ont pas fourni d'estimation chiffrée du corps électoral appelé à approuver cette nouvelle Constitution, grâce à laquelle les militaires espèrent conserver le contrôle du pouvoir. La télévision d'Etat a vanté la promesse du "plus bel avenir" tout en fustigeant les tentatives "colonialistes" de "manipulations".

La consigne de vote négatif de l'opposition ne semble guère avoir été suivie. Le dépouillement du scrutin s'effectue en l'absence de tout contrôle extérieur.

Dans le même temps, les cris d'alarme des instances internationales et non gouvernementales sur la situation sanitaire se multiplient. Trois avions, affrétés par la Croix-Rouge, l'ONU et la Grèce, se sont posés dimanche à Rangoun, et des camions de secours avaient pu, la veille, franchir la frontière terrestre avec la Thaïlande pour gagner, conduits par des chauffeurs birmans fournis par l'armée, l'ancienne capitale, plus grande ville du pays. Toutefois, la branche britannique de l'organisation Campagne pour la Birmanie faisait état de cas, dûment relevés dans la presse de Bangkok, d'appropriation abusive d'aide étrangère par des membres de la junte.

PÉRIODE CRITIQUE

Ces débuts d'aide demeurent très loin du compte exigé par la situation. La période devient même critique pour la prévention d'éventuelles épidémies de choléra, typhoïde et dysenterie. Seul un quart des rescapés aurait reçu un début d'assistance.

Selon un reporter clandestin de la radio d'opposition birmane Democratic Voice of Burma (DVB), qui diffuse depuis la Norvège, des pillards s'en prennent aux survivants dans la région de l'Irrawaddy, notamment dans les villages près de Wakema et Kyonmage.

"C'est une vision épouvantable que de voir des corps partout, dans les villages et dans les criques", rapporte une habitante de Kyonmane. "La nuit, c'est effrayant, car des gens viennent en bateau dans les villages désertés pour emporter les tracteurs chinois et d'autres machines. D'autres se faisant passer pour des sauveteurs ont dit à des jeunes femmes survivantes de venir avec eux et, une fois à bord, les jeunes femmes ont été dépouillées de ce qu'elles avaient, violées et abandonnées dans les villages voisins."

Dans le village de Thabaukkyun, le corps d'une femme, Ma Than Than Htay, a été retrouvé par des amis. Ses mains et ses oreilles avaient été tranchée. D'autres corps de femmes ont été trouvés dans le même état. Elles devaient probablement porter des bagues et des boucles d'oreilles.

Une survivante à Hlaing Tharyar, près de Rangoun, a raconté à Democratic Voice of Burma que les habitants du canton ne reçoivent pas d'aide et sont évacués des bâtiments officiels par les autorités et les membres de l'organisation gouvernementale birmane USDA (Union Solidarity and Development Association).

Ce témoin a affirmé à Democratic Voice of Burma que les autorités ne distribuent du riz et de l'huile qu'aux partisans du régime. "Les gens qui meurent vraiment de faim n'ont rien reçu. La nourriture était distribuée aux gens de leurs propres organisations. Seulement une cinquantaine de victimes ont reçu de la nourriture", raconte-t-elle, alors que, selon elle, 10 000 personnes en auraient besoin dans cet endroit.

Source : Article paru dans le monde édition du 13 mai


Je suis entièrement d'accord avec l'article ci dessous.. et je vais même plus loin: ne pas y aller est un acte criminel !
  • Birmanie : et si on y allait en force !
La non-ingérence doit-elle tenir compte d’un pouvoir suicidaire ?

Ce que vit la Birmanie aujourd’hui est une réelle catastrophe. Bien sûr, il n’y avait pas de touristes européens, américains ou australiens comme en Thaïlande lors du dernier Tsunami ravageur mais les faits sont là, la catastrophe naturelle qui s’est abattu sur le "Pays merveilleux" (traduction de Myanmar, nom actuel de la Birmanie, rien que ça !), est une catastrophe humanitaire absolu. Au bout de quelques jours, le monde comprend enfin la mesure de l’événement.

Or, le pays ne semble pas vouloir accueillir ceux qui pourraient apporter un peu de mieux-être à une population en lambeaux. Alors que faire ?

Mais franchement, est-ce-que la question se pose vraiment ?

Une catastrophe naturelle n’est pas nationale, elle est mondiale. Comment un gouvernement, quel qu’il soit et pour quelques raisons que ce soit, peut empêcher des spécialistes rompus aux secours d’urgence à venir en aide à sa population ?

En fait, il faudrait vraisemblablement ne plus parler en tant qu’Etat car, c’est évident, les survivants, rescapés et autre population meurtrie n’appartiennent pas à un pays mais à l’humanité tout entière.

Autant la catastrophe n’a pas été le fait des autorités birmanes, autant la prise en compte du sauvetage des survivants ne doit pas non plus être de son ressort unique.

Faut-il alors demander la permission de rentrer en Birmanie pour aider les populations ? Certes oui. Mais à partir du moment ou le gouvernement du pays refuse l’aide international, il doit être mis devant le fait accompli : les pays desireux d’aider la Birmanie doivent s’organiser rapidement et, sous escorte militaire, envoyer des secouristes au front. Bien sûr, il y aura peut-être encore des morts. Bien sûr, les militaires seront au premier rang des tués mais quoi, est-il plus logique d’aller recuperer des puits de pétrole comme ce fut le cas au Koweit que d’aller secourir des millions de personnes menacé de mort imminente ?

Je pense qu’une fois ce devoir d’ingérence effectué en Birmanie, pour la première fois au monde, le cas ne se reposera plus jamais et il deviendra logique et d’utilité publique mondiale, de venir au secours d’une population dès qu’un tremblement de terre, un tsunami ou une eruption volcanique voire tout autre catastrophe naturelle.

Plus personne alors ne se posera cette question ridicule du droit d’ingérence ou non.

Pour toutes causes politiques bien entendu, la non-ingérence doit rester la norme.

Alors s’il vous plait, envoyez-nous en Birmanie, je vous en supplie.

Source : agoravox

  • Sur Internet, Nargis fait moins recette que le tsunami
Alors que le tsunami de 2004 avait déclenché une vague de dons sans précédent, le cyclone qui a ravagé la Birmanie la semaine dernière génère des sommes bien moins importantes. En cause, l'image de la junte birmane et des interrogations sur l'utilisation qui sera faite des sommes engagées.


1,5 millions de fonds pour les rescapés du cyclone Nargis en Birmanie: c'est loin des sommes récoltées après le tsunami de 2004 dans l'océan Indien.

Internet est devenu un moyen privilégié de provoquer des dons et Google a donné un coup de pouce aux efforts d'aide aux sinistrés en faisant figurer un appel aux dons sur sa page d'accueil - l'une des plus fréquentées au monde, avec plusieurs centaines de millions de clics par jour.

Pour l'heure toutefois, le montant récolté pour la Birmanie, où l'on craint que le cyclone ait fait 100 000 morts, est bien inférieur aux dons en faveur des victimes du tsunami, dont le bilan définitif fut de 230 000 morts, dont plus de la moitié en Indonésie.

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RAPPEL : OU DONNER ET A QUI



Cela ne m'étonne pas du tout de la part de la junte :
  • Des camps de survivants gardés comme des prisons

Le correspondant de Mizzima est de retour de Pathein, capitale de la division de l’Irrawaddy, une semaine après que le cyclone Nargis ait frappé la Birmanie. En tant qu’étranger, il s’est vu refuser l’accès aux zones les plus durement touchées par le cyclone. Mais il a vu des centaines de victimes, dont de nombreux orphelins, et écouté leurs histoires.

L’armée birmane et les autorités gardent les survivants dans des camps d’évacuation qui sont gardés comme des prisons.

A Myaungmya, près de la ville totalement détruite de Laputta, le gouvernement a converti les 6 écoles secondaires gouvernementales en abris, chacune hébergeant environ 600 survivants. Nul n’est autorisé à pénétrer dans ces écoles, et aucun survivant n’a le droit d’en sortir, même pour aller chercher des membres de sa famille disparus.

Seulement ceux qui peuvent prouver un intérêt légitime à voir les « détenus » sont autorisés à vérifier la liste des habitants. Alors le survivant, qui doit porter un numéro à tout moment, sera autorisé à parler au visiteur dans un espace séparé.

Le survivant n’est pas autorisé à sortir. Il ou elle doit retourner dans les communs surpeuplés. Les donations ne peuvent pas être faites directement aux victimes mais doivent être données aux autorités du camp.

Les villages des alentours sont obligés de soutenir les survivants par des donations « volontaires » : eau, riz, sel, vêtements, couvertures, etc.

Sur le chemin de Laputta, les donateurs privés et les ONG sont contraints par les soldats à remettre plus de la moitié des sacs de riz ou des autres biens destinés aux survivants. Il n’est pas étonnant que les généraux ne veuillent pas d’étrangers dans la zone sinistrée.

Eglises Chrétiennes et moines Bouddhistes sont découragés par les autorités d’aider les survivants et de leur fournir un abri. Certaines églises Chrétiennes ont de façon privée organisé des bateaux vers les villages détruits et inondés dans la région reculée du sud du delta.

Le gouvernement dit aux équipes de secours que les survivants « sont violents et deviennent fous ». Sur la route de Rangoon au delta, couvrant 120 miles, seulement un “convoi” de l’armée a pu être vu. Il se composait de 3 camions à moitié charges et d’un camion citerne d’essence. Quelques 10 camions privés avec des donations « forcées » dirigés vers Laputta.

A Rangoon, les autorités locales publient chaque jour les noms des villages détruits et inondés ainsi que le nombre de victimes et de survivants. Chaque personne lisant ces listes est empli d’horreur. Les autorités ne listent que les villages avec une population Birmane prédominante. Les villages Catholiques, Baptistes, Musulmans, et Karen ne sont pas mentionnés et n’ont donc pas droit à l’aide de l’état.

Source : Article original en anglais de Mizzima News, traduction de l’anglais par Sophie pour le blog Birmanie Libre


  • Birmanie, Ces galonnés au pouvoir « sont très riches, bourrés de fric » (un article du blog "De ce côté ci de l'Amérique)
« J’ai voté oui. C’est ce qu’on me demandait de faire », a déclaré à Reuters un homme de 57 ans, à Hlegu, à une cinquantaine de kilomètres au nord-est de Rangoun, où le vote a été reporté de deux semaines.

La plupart des gens l’ont sans doute fait. Sur 20 personnes interrogées par Reuters près de bureaux de vote, samedi à Hlegu, seules deux ont reconnu avoir voté non - en chuchotant et après avoir jeté un regard nerveux derrière eux.

Comme le rapporte le Courrier international, le texte du projet est disponible dans de nombreuses librairies de Rangoon sous la forme d’un livre de 149 pages vendu presque 1 dollar, une somme exorbitante pour la majorité des habitants de ce pays pauvre. Than Than, 45 ans, est femme au foyer. Elle n’a pas l’intention de dépenser de l’argent pour acheter cet ouvrage : « Nous n’avons même pas besoin de le lire, affirme-t-elle. Même une simple ménagère comme moi connaît suffisamment bien le régime militaire. Je pense qu’ils l’ont fait seulement pour s’assurer de rester au pouvoir ».

Le généralissime Than Shwe, numéro un birman depuis 1992, est soit un naïf, ce dont je doute, soit un fieffé imbécile, ce dont je ne doute pas, pour croire que le simulacre de référendum, qu’il vient de tenir dans son pays, va être tenu, dans le monde civilisé, pour crédible. ( je dirais même un fieffé "salopard"- Kathy)

Avant le début des opérations de vote, des rumeurs évoquaient une victoire programmée du « oui » à 84,6 %. Mais qui va croire, un instant, que cette nouvelle Constitution va ouvrir la voie à des « élections multipartites » en 2010 et à un « transfert de pouvoir » progressif aux civils sur le modèle indonésien? « Cette farce de référendum sera inscrite en lettres vraiment noires dans l’histoire de l’élection et de la démocratie bloquée », a dénoncé le ministre français des Affaires étrangères Bernard Kouchner. (...)

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  • Jusqu'à deux millions de sinistrés en danger de mort
La menace d'une catastrophe humanitaire en Birmanie devrait faire l'objet mardi d'une réunion à Bruxelles des ministres de l'Union européenne en charge de l'aide au développement. Le commissaire européen Louis Michel semble ainsi vouloir profiter de l'évolution de la junte militaire, apparemment mieux disposée à l'égard des secours internationaux.

Ainsi, des avions de la Croix-Rouge, du Programme alimentaire mondial des Nations unies et de la Grèce ont pu livrer des dizaines de tonnes de matériel et de nourriture. Un appareil doit arriver ce lundi des Etats-Unis. Alors que la France prépare l'envoi d'un navire de guerre chargé de riz et de médicaments.

Mais s'il y a "un début d'ouverture" des autorités birmanes, pour reprendre l'expression du directeur des opérations de Médecins sans frontières, la junte - avant tout préoccupée par son référendum sur la constitution - ne parait pas mesurer l'ampleur du désastre. Alors que les Nations unies assurent que jusqu'à deux millions de sinistrés sont en danger de mort si l'aide n'arrive pas rapidement. Le dernier bilan officiel fait état de plus de 28 000 morts et 33 000 disparus.

Source : Ecouter et regarder une petite vidéo sur euronews

  • Le rythme d'arrivée des secours en faveur des sinistrés du cyclone Nargis s'est un peu accéléré mais reste très insuffisant

Le rythme d'arrivée des secours en faveur des sinistrés du cyclone Nargis s'est un peu accéléré dimanche en Birmanie mais les volumes sont loin d'être suffisants et des équipes étrangères restent confrontées à des difficultés logistiques et administratives, a indiqué l'ONU.

"Il y a des petits pas, des pas positifs, et les choses bougent dans notre effort d'assistance", a déclaré à l'AFP un responsable des affaires humanitaires des Nations unies, alors que des avions internationaux atterrissaient en Birmanie.

Mais, signe des difficultés en vue pour les opérations humanitaires, un bateau transportant de l'aide de la Croix-Rouge a coulé après avoir heurté un tronc d'arbre dans le delta de l'Irrawaddy (sud-ouest), a déclaré l'organisation, qui ne déplore toutefois aucun blessé.

Le bilan officiel provisoire de la catastrophe s'est par ailleurs alourdi, s'établissant à 28.458 morts et 33.416 disparus. Des diplomates évoquent un bilan de plus de 100.000 tués.

Un avion cargo affrété par la Croix-Rouge est arrivé dimanche à Rangoun avec 35 tonnes de matériel de secours, a annoncé le Comité international de la Croix-Rouge (CICR).

L'arrivée de ces biens et leur transfert au CICR et à la Croix-Rouge de Birmanie ont été facilités par les autorités birmanes, a précisé l'organisation.

Par ailleurs, un avion des Nations unies transportant du matériel d'assainissement de l'eau a atterri à Rangoun dans la soirée, a annoncé un responsable de l'ONU.

L'appareil transporte 30 tonnes de matériel, notamment des jerricanes, une station mobile de purification d'eau, des bâches, des couvertures et des tentes. L'Airbus A300 a été affrété par l'ONU grâce aux contributions financières de la Norvège et de l'Irlande, a précisé la porte-parole d'OCHA, Elisabeth Byrs.

Un C-130 de l'armée de l'air grecque transportant des tentes, des denrées et des médicaments a lui aussi atterri dimanche et l'aide a déjà été livrée, selon le ministère grec des Affaires étrangères.

Par ailleurs, après plusieurs jours de frictions avec les autorités, les cargaisons du Programme alimentaire mondial (PAM) des Nations unies ont été débloquées et remises aux agences respectives en vue de distributions, a indiqué dimanche une source onusienne.

Au total, les cargaisons du PAM arrivées ou en train d'arriver représentent 160 tonnes de nourriture, a ajouté cette source.

"Il y a un début d'ouverture de la part des autorités" birmanes "qui nous permettent d'amener des secours à destination", a dit Stephan Goetghebuer, directeur des opérations de Médecins Sans Frontières.

Une autre organisation humanitaire française, Médecins du Monde, dont un avion était en route dimanche vers la Birmanie, a assuré avoir obtenu l'autorisation du régime militaire "de conserver son chargement et de gérer la distribution de son aide humanitaire".

Toutefois, l'ONU a indiqué que la situation était encore loin d'être idéale avec les autorités, en particulier sur les plans administratif et opérationnel.

"Il y a toujours de lourdes contraintes, notamment la question des visas qui reste en suspens", a déclaré à l'AFP un responsable de l'ONU.

Le ministère birman de la Protection sociale et les Nations unies sont toutefois tombés d'accord pour que des Birmans travaillant pour l'ONU soient déployés comme officiers de liaison dans des bâtiments gouvernementaux, au départ dans quatre villes et localités particulièrement affectées (Rangoun, Pathein, Labutta et Bogalay), a ajouté ce responsable.

Le cyclone Nargis a fait entre un million et demi et deux millions de sinistrés, mais un quart seulement des rescapés ont reçu de l'aide, avaient indiqué samedi les Nations unies.

AFP via france24


  • Par ailleurs un avion militaire américain d’aide humanitaire est arrivé ce lundi à l’aéroport de Rangoun,
L’appareil, un C-130 de l’US Air Force, avait décollé de la base militaire d’Utapao, dans l’est de la Thaïlande. Il transporte plus de 12 tonnes d’équipements, notamment des unités de traitement de l’eau, des moustiquaires et des couvertures.

Comme le souligne liberation :
La junte militaire en Birmanie étant l’une des bêtes noires des Etats-Unis, l’arrivée du C-130 américain à Rangoun constitue en soi un événement. S’adressant à la presse avant le départ de l’avion, l’ambassadeur des Etats-Unis à Bangkok, Eric John, s’est voulu optimiste: «Espérons que ce C-130 sera le premier d’une longue série. Le monde a beaucoup à offrir (aux Birmans). Nous offrons notre assistance sans condition».

Certes c'est mieux que rien, mais depuis 7 jours combien de personnes auraient pu être sauvées si les secours étaient arrivées dés le premier jour ?!






Si les autorités militaires le disent c'est que ça doit être vrai !
  • Pour le Minsitre Soe Tha, la junte fait de son mieux!
Le ministre birman de la Planification nationale et du Développement économique Soe Tha a dit à des diplomates étrangers que des responsables gouvernementaux s'étaient rendus dans la plupart des régions ravagées par Nargis mais que d'autres étaient encore quasiment coupées du monde, selon le journal.

"Il y a quelques zones où les responsables concernés ne peuvent se rendre. Les secours ont été parachutés dans des secteurs inondés où les hélicoptères ne pouvaient atterrir", a indiqué le ministre, selon le New Light of Myanmar, quotidien contrôlé par le gouvernement des généraux.

Soe Tha a remercié les Nations unies et tous les pays pour les nombreux dons au profit des sinistrés mais a réaffirmé que les Birmans garderaient la main sur la distribution de l'assistance internationale. "Les aides de n'importe quel pays sont acceptées" mais "la distribution des secours peut être gérée par des organisations locales", a ajouté ce ministre de la junte, toujours selon le journal.

Source : AFP via 20minutes


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