On ne le dira jamais assez La priorité des généraux birmans n'était pas de sauver les rescapés du cyclone Nargis mais le référendum et sans témoin gênant, pari gagné !
Voilà c'est le 10 mai, le jour du référendum tant attendu par la junte....Mascarade funèbre, parodie de démocratie, non assistance à personne en danger...
Comme l'a écrit pierre, sur son blog (blog de pierre chantelois ):
(...) Qui aura le goût d’aller voter quand vous recherchez vos enfants, vos parents, vos amis, vos voisins dans les ruines fumantes laissées par le meurtrier cyclone Nargis? Ce cyclone est le plus meurtrier depuis celui qui, en 1991, avait fait 143 000 morts au Bangladesh. Pourquoi l’infâme régime des généraux, résolument orientés par leurs profits personnels et résolument insensibles au drame de leur peuple, se préoccuperait de ces questions humanitaires? (...)
Titre des articles de ce message:
- On constate déjà des irrégularités et fraudes dans les votes
- un "devoir patriotique"
- On vote sur la nouvelle constitution malgré les ravages du cyclone
- Petit retour en arrière sur le référendum et la Constitution
- Au milieu des morts, la junte organise son référendum
- On constate déjà des irrégularités et fraudes dans les votes
Des personnes qui voulaient voter ont eu la désagréable surprise de constater qu'elles avaient déjà voté! étrange non ?
Par ailleurs, les isoloirs étaient surveillés par la police...
"J'ai voté oui. C'est ce qu'on me demandait de faire", a déclaré à Reuters un homme de 57 ans, à Hlegu, à une cinquantaine de kilomètres au nord-est de Rangoun.
"Va-t-il s'agir un véritable vote? Je ne crois pas", déclarait un homme d'affaires de Myaung Mya, ville située en limite du delta de l'Irrawaddy. "Ils prennent votre nom et votre numéro de carte d'identité. Ensuite, ils savent comment vous votez"
- un "devoir patriotique"
"Ceux qui apprécient le bien-être de la nation doivent aller voter 'oui'", a déclaré la chaîne MRTV dans un bandeau défilant sur l'écran.
La télévision a mis en garde contre toute "ingérence étrangère", dans un message ressassé appelant la population à venir voter en faveur de la constitution. Dans ce spot, on voit cinq jeunes chanteuses en habits chamarrés, qui reprennent des refrains comme "Allez voter" sur fond de musique entraînante.
"Approuver la Constitution de l'Etat est le devoir national de toute la population aujourd'hui", selon des messages qui ont défilé en birman et en anglais au bas des écrans de télévision
Source : Lire l'article en entier : Reuters
- On vote sur la nouvelle constitution malgré les ravages du cyclone
Malgré de nombreux appels à reporter le scrutin, le régime militaire birman a organisé ce samedi le référendum pour faire approuver une nouvelle Constitution une semaine après un cyclone dévastateur dans le sud qui a fait 60.000 morts ou disparus et 1,5 million de sinistrés.
Ce scrutin --le premier en Birmanie depuis 18 ans-- a été repoussé au 24 mai dans les zones les plus affectées de la région de l'Irrawaddy, ainsi qu'à Rangoun, mais il a été maintenu partout ailleurs.
Des opérations électorales ont commencé à l'aube souvent dans des écoles transformées en bureaux de vote et, à Hlegu, localité au nord de Rangoun, ils étaient peu nombreux à avoir voté tôt dans la matinée, a constaté une journaliste de l'AFP. "Je ne ressens rien du tout", a dit un électeur de 35 ans, sous le couvert de l'anonymat. "Nous devons faire ce que les autres font et j'ai voté "oui", comme les autres".
A l'instar des Nations unies, le parti de l'opposante Aung San Suu Kyi avait pressé la junte de repousser le référendum et de donner la priorité à l'aide aux victimes du cyclone Nargis, mais les généraux au pouvoir sont allés de l'avant, ne reportant le scrutin que dans 47 municipalités.
Source : courrier international
- Petit retour en arrière sur le référendum et la Constitution
La junte a agit à tous les niveaux : Répression et intimidation:
La Junte a mit en garde le peuple Birman pour qu'ils ne votent pas "NON" à la constitution.
Elle a organisé dans de nombreux villages des réunions "forcées". Au cours de ces réunions, on leur demande (fermement) de soutenir le projet de constitution. Par ailleurs, tous les participants à ces réunions sont obligés de promettre, qu'ils voteront OUI et soutiendront ainsi le projet de Constitution.
Les Militaires expliquent aux villageois qu'il ne faut pas croire les étrangers et encore moins la Ligue Nationale pour la Démocratie qui veut "détruire" le pays.
Entre nous, comment des villageois Birman pourraient avoir accès à la presse étrangère ?
Qu'apportera cette nouvelle constitution pour le peuple Birman ? la réponse c'est RIEN
Cette Nouvelle constitution permettra à l’armée de garder le contrôle politique du pays pour les décennies à venir.
Le projet de Constitution du gouvernement birman réserve un quart des sièges dans les deux assemblées parlementaires à des gradés de l'armée, donne au chef militaire du pays le droit de suspendre la Constitution à tout moment et interdit aux candidats ayant un époux ou un enfant étranger de se présenter à l'élection présidentielle.
Parallèlement à cette intimidation, la junte réprime et emprisonne tous les opposants au régime militaire et elle ne fait pas dans la dentelle..
C'est ainsi qu'elle procède à des arrestations pour n'importe quel prétexte:
La plupart des détenus auraient été inculpés en vertu de l’article 505/B du Code pénal, pour avoir publié ou diffusé une déclaration, une rumeur ou un récit «dont le but était de causer ou qui était susceptible de causer dans la population un état de peur ou de trouble», mais d’autres lois telles que la loi sur l’impression et la publication, la loi sur les situations d’exception et la loi sur les associations illégales, ont également été citées.
Plusieurs informations faisant état de meurtres, de passages à tabac, d’arrestations, de tortures et de décès en détention ont été reçues...
Encore récemment, un membre de la NLD a été arrêté pour ses déclarations contre le référendum. Cette arrestation qui a eu lieu au mois d'avril est venue s'ajouter à la liste déjà longue, des arrestations du mois de mars.
A ces arrestations sont venues s'ajouter des agressions dans la rue : Selon le porte-parole de la LND, des militants du parti ont été agressés par des inconnus alors qu'ils faisaient campagne contre le référendum à Rangoun, la principale ville du pays.
Les élections sont donc, pour toutes ces raisons, une véritable "mascarade" et les acteurs à la démocratisation en Birmanie ainsi que le gouvernement en exil, recommandent de manière unanime, au peuple birman de voter NON au référendum pour l'adoption de cette constitution.
Récemment, Aye Chan Naing, (directeur et rédacteur en chef de Democratic Voice of Burma) alors qu'il était de passage à Genève, a décrit l'impossibilité pour le peuple birman d'obtenir des informations afin de se faire une opinion.
Pour lui , Cette constitution et son référendum ne sont qu'une mascarade, de la poudre aux yeux pour la communauté internationale
Il considère même que depuis les évènements de septembre, la situation s'est même aggravée (...)
En savoir plus : Les derniers messages de ce blog parlant du référendum : ICI
- Au milieu des morts, la junte organise son référendum
Même dans le delta de l'Irrawaddy ravagé par le cyclone, les militaires birmans multiplient les appels à un vote qui les confortera dans leur pouvoir plutôt que d'organiser les secours.
«Vaste imposture»
Huit mois après la répression brutale des manifestations menées par des moines bouddhistes, le généralissime Than Shwe et ses acolytes croient redonner avec cette consultation un peu de lustre à leur régime. Censé «ouvrir la voie à des élections multipartites en 2010», à l'issue desquelles les militaires ont promis de transférer le pouvoir de l'État à des civils, le référendum est en fait la réponse de l'appareil dictatorial birman aux pressions internationale pour une démocratisation.
La quatrième des sept étapes d'une feuille de route établie par la junte en vue de l'instauration d'une «démocratie disciplinée et florissante» est plus importante, à leurs yeux, que l'organisation des secours. Le processus «n'est qu'une vaste imposture», dénoncent les opposants en exil en Thaïlande. Il s'agit d'adopter un texte qui pérennise l'influence des militaires, garantit leur impunité et écarte du pouvoir la figure de proue de l'opposition, Aung San Suu Kyi. Le référendum ne sera ni juste ni libre. En mars dernier, le régime a rejeté la présence d'observateurs des Nations unies.
Toute la bureaucratie militaire a été mobilisée pour que le oui l'emporte alors que l'opposition, qui qualifie le texte d'«antidémocratique», n'a pu faire campagne : une loi sur l'organisation du référendum menace de trois ans de prison toute personne distribuant des tracts hostiles.
Lors des votes anticipés, il n'a été question que de bulletins précochés, d'électeurs se présentant au bureau de vote pour apprendre qu'ils avaient déjà voté et de caméras dans les isoloirs. «La junte a une étrange conception de la démocratie», remarque Soe Aung, porte-parole d'une coalition d'organisations d'opposition en exil en Thaïlande. Qu'il s'agisse des «menaces distillées lors de “sessions d'informations” obligatoires, tenues par les redoutables miliciens de l'association du développement et de la solidarité». Ou encore «du chantage» comme dans le village Latkaphar, près du mont Popa, qui «a appris qu'il n'aurait plus d'eau courante» s'il votait non.
Source : lefigaro
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