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vendredi 16 mai 2008

Birmanie, Travail forcé pour les rescapés



Les rescapés doivent faire face à de multiples dangers pour survivre

Les rescapés doivent faire face aux pluies tropicales torrentielles qui se sont abattues ce vendredi sur le delta de l'Irrawaddy. Ils doivent également faire face au manque d'eau potable qui représente, selon la Croix Rouge, le principal danger pour les rescapés, ainsi qu'à la famine.

Mais surtout, ils doivent faire face à un autre danger, encore plus terrible que Nargis: la Junte!
Non seulement la Junte militaire; ce fléau qui dure depuis 1962; empêche la Communauté Internationale de venir en aide de manière adéquate et efficace aux rescapés mais en plus, elle oblige certains rescapés à travailler ou/et les parque comme des animaux. Comme si ces derniers n'avaient déjà pas assez souffert...

Kathy


Titre des articles de ce message (= billet) du 16 mai: (dernière mise à jour : 22h55)

  • John Holmes apportera une troisième lettre au gouvernement.
  • Le bilan officiel donné par la Télévision d'Etat Birmane a considérablement augmenté
  • Travail forcé pour certains rescapés.
  • la junte gère d’une main de fer des secours largement insuffisants: Des Camps de fortunes sont devenus des "pièges humanitaires" pour les rescapés
  • Rappel : Les rescapés lorsqu'ils ne sont pas obligés de travailler, sont "parqués" comme des prisonniers.
  • En Birmanie, de fortes pluies s'abattent sur les rescapés
  • L'eau potable, la priorité pour les rescapés du cyclone en Birmanie, selon la Croix-Rouge: Elle lance un appel de 52 millions d'euros pour la Birmanie
  • Réflexions perso. : Entre la Birmanie et la Chine, les médias ne savent plus où donner de la tête
  • le Calcul
  • La dégradation des forêts de Birmanie a accentué l'impact du cyclone
  • "Une catastrophe naturelle n'est pas un génocide".
  • Une opinion contraire à l'article ci dessus : Birmanie: l'obligation de porter secours
  • Dans le même sens : Non assistance à personne en danger et crime contre l'humanité : la France demande une action énergique à l'ONU
  • La Birmanie ouvre ses portes à des diplomates étrangers
  • Un article vraiment très intéressant "la junte impavide", par Renaud Egreteau, docteur de l'IEP de Paris, chercheur rattaché au Centre d'études et de recherches internationales (CERI)



  • John Holmes, le Coordonnateur humanitaire des Nations Unies, apportera une troisième lettre à la Junte
16 mai 2008 – Le Secrétaire général a annoncé aujourd'hui lors d'une réunion informelle devant l'Assemblée générale que le Coordonnateur humanitaire des Nations Unies, John Holmes, transmettrait une troisième lettre au gouvernement du Myanmar, nouvelle tentative pour le presser d'ouvrir la voie à l'assistance internationale.

Deux semaines après le passage du cyclone Nargis, 1,6 à 2,5 millions de personnes restent dans l'attente de l'aide internationale, a rappelé aujourd'hui la porte-parole du Secrétaire général, Michèle Montas, lors de son point de presse quotidien, au siège de l'ONU, à New York.

L'Union internationale des télécommunications a déployé 100 terminaux satellite afin de rétablir des liens de communication vitaux.

Par ailleurs, une équipe du Fonds des Nations Unies pour l'enfance (UNICEF) est parvenue à apporter de l'aide à des enfants dans une région reculée du pays.

Plus de 70 équipes d'évaluation et de secours sont dans la région du delta d'Irrawaddy, pour distribuer des kits de survie, des bâches en plastique, du matériel de purification de l'eau, des médicaments et des moustiquaires ainsi que des ustensiles de cuisine.

« Les enfants victimes du cyclone sont de plus en plus exposés aux risques de maladie », prévient l'UNICEF.

Enfin, un troisième avion du Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (UNHCR) a atterri à Yangon hier, transportant 40 tonnes de fournitures d'assistance depuis Dubaï qui ont été distribuées aux organisations non gouvernementales (ONG) et partenaires des Nations Unies.

Elles iront à près de 5.000 familles dans le delta d'Irrawaddy, le sud du pays qui a été ravagé par la montée des eaux causées par la poussée des vents du cyclone.

Source : centre d'actualités de l'ONU

  • Le bilan officiel donné par la Télévision d'Etat Birmane a considérablement augmenté
Le bilan des victimes du cyclone Nargis qui a frappé la Birmanie le 3 mai a bondi à 77.738 morts et à 55.917 personnes portées disparues, soit 133.655 personnes au total, a annoncé vendredi la télévision d'Etat alors que l'arrivée de l'aide était toujours freinée.

Le précédent bilan établi jeudi était de 43.318 morts et 27.838 personnes portées disparues.
Cette augmentation phénoménale, s'explique, selon la télévision d'Etat, parce que le bilan n'avait pas pu être confirmé de sources officielles jusqu'à jeudi en raison des mauvaises conditions météorologiques depuis le cyclone qui a ravagé des régions du Sud birman. (AFP et 20 minutes)

  • Travail forcé pour certains rescapés
Selon Reuters, Dans la ville de Bogalay, où le cyclone pourrait avoir fait 10.000 morts, des réfugiés se sont plaints d'avoir été forcés à travailler et ont dénoncé le manque de nourriture dans ces centres.

"Ils doivent casser des pierres sur des chantiers. Ils sont payés 1.000 kyats (0,64 euros) par jour mais on ne leur donne pas de nourriture", raconte Ko Hla Min, qui a perdu neuf membres de sa famille dans la catastrophe.

Le long du fleuve, à Bogalay, des corps en décomposition sont toujours pris dans la végétation. Des habitants pêchent et se lavent dans le même cours d'eau.

A Rangoun, principale ville de Birmanie, des experts étrangers de l'aide humanitaire non autorisés à aller dans le delta jouent au billard et regardent à la télévision, impuissants, des images des sinistrés.

"Des gens du monde entier veulent aider le Myanmar (ndlr, le nom officiel de la Birmanie) mais le gouvernement bloque les équipes médicales", a déclaré un responsable des secours.

Les Nations unies ont revu à la hausse, à 2,5 millions, leur estimation du nombre de personnes ayant un besoin urgent d'aide, et convoqué une conférence de donateurs à haut niveau pour faire face à la crise.

Ban Ki-moon, secrétaire général de l'Onu, a proposé de nommer un coordinateur conjoint pour l'Onu et l'Association des pays du Sud-Est asiatique (Asean) afin de superviser la distribution de l'aide et a promis de dépêcher dans cinq à six jours en Birmanie le secrétaire général adjoint chargé des Affaires humanitaires, John Holmes.

"L'accès inégal aux zones inondées de la région du delta, les dégâts subis par les infrastructures et les voix de communication conjugués aux pluies diluviennes posent de sérieux défis logistiques", a déclaré la porte-parole de Ban, Michèle Montas

"Le niveau d'assistance est de fait très éloigné de ce qu'il devrait être", a-t-elle précisé, ajoutant qu'il existait "un risque accru de déclenchement d'épidémies, notamment lorsque les rescapés quittent les zones sinistrées en quête de produits de première nécessité".

Les Etats-Unis et plusieurs autres pays continuent d'acheminer des tonnes d'aide humanitaire par voie aérienne sans savoir si leurs cargaisons sont bien distribuées aux victimes.

L'armée américaine a déjà affrété 13 avions transportant de l'eau potable, de la nourriture et du matériel d'assistance. Selon le porte-parole du Pentagone, Bryan Whitman, "aucune aide américaine n'a pour l'heure été détournée".

La France et la Grande-Bretagne ont fait savoir jeudi qu'elles s'apprêtaient à envoyer de nouvelles cargaisons d'aide en Birmanie. (par Aung Hla Tun RANGOUN :Reuters- Version française Natacha Crnjanski et Gwénaëlle Barzic)

  • Des Camps de fortunes sont devenus des "pièges humanitaires" pour les rescapés
Suivre sans broncher. Et attendre que les soldats intiment l’ordre de retourner dans les villages détruits. Dans le delta de l’Irrawady, dévasté par le passage du cyclone Nargis le 3 mai, de plus en plus de témoins racontent comment la junte gère d’une main de fer des secours largement insuffisants.

A Bogaley, plusieurs camps de fortune, installés dans les monastères par les militaires birmans, sont devenus des pièges humanitaires pour les victimes dont les familles sont, plus de dix jours après la tragédie, souvent éparpillés dans différentes localités

Etau militaire.

Le seul médicament disponible, dans ce temple transformé en camp, est du paracétamol alors que la diarrhée gagne : «Les vrais secours viennent des parents descendus de Rangoun», raconte la jeune femme interrogée par l’épouse d’un expatrié français.

Les premiers signes de l’aide humanitaire internationale, cette semaine, ont été l’arrivée de moustiquaires, de soupes instantanées et de médicaments. Des sacs remplis de vêtements donnés par les familles de la capitale ont aussi été acheminés par la «Tatmadaw», l’armée birmane.

Aucun signe, en revanche, d’un accroissement sur le terrain de la présence internationale. Au contraire. Même si 28 visas ont été accordés mercredi par la junte aux Nations-unies (qui en demandent trois fois plus) et si les rotations d’avions chargés de secours sur l’aéroport de Rangoun deviennent régulières, l’étau militaire est implacable dans les zones sinistrées.

Le régime, dont les estimations évoquent 66 000 morts et disparus et plus de deux millions de déplacés, multiplie les tracasseries et canalise les rares organisations étrangères présentes (Save the children, Malteser…). Selon une source onusienne, un camion du HCR a été bloqué jeudi par des soldats, tout comme un camion du Programme alimentaire mondial (PAM) la veille. Un convoi de Aide médicale internationale transportant des bâches fournies par le HCR a même dû rentrer à Rangoun.

«Famine»

«Les infos sont contradictoires, note un responsable des Nations unies à Rangoun. A Labutta, les relations avec les autorités sont à peu près OK. Mais celles-ci ne veulent pas entendre de nouvelles ONG dans le pays et les mouvement des étrangers sur le delta ne sont pas possibles, à quelques exceptions près.»

Le Commissaire européen à l’Aide humanitaire, Louis Michel, arrivé en urgence à Rangoun mercredi soir, a réitéré hier son appel à la junte pour qu’elle ouvre les portes du pays et délivre des visas à entrées multiples aux humanitaires afin de faire face aux risques de «famine» engendrés par la destruction des récoltes et des stocks de riz dans le sud du pays.

Une réunion d’urgence convoquées avec les pays voisins de la Birmanie par l’ONU devait aussi se tenir hier. La réponse des généraux, murés dans un silence officiel, est venue en acte : Louis Michel, qui promet 30 millions d’euros d’aide européenne, n’a été autorisé à visiter qu’un camp à la périphérie de la capitale. (liberation)

  • RAPPEL : Les rescapés lorsqu'ils ne sont pas obligés de travailler, sont "parqués" comme des prisonniers :
Le correspondant de Mizzima est de retour de Pathein, capitale de la division de l’Irrawaddy, une semaine après que le cyclone Nargis ait frappé la Birmanie. En tant qu’étranger, il s’est vu refuser l’accès aux zones les plus durement touchées par le cyclone. Mais il a vu des centaines de victimes, dont de nombreux orphelins, et écouté leurs histoires.

L’armée birmane et les autorités gardent les survivants dans des camps d’évacuation qui sont gardés comme des prisons.

A Myaungmya, près de la ville totalement détruite de Laputta, le gouvernement a converti les 6 écoles secondaires gouvernementales en abris, chacune hébergeant environ 600 survivants. Nul n’est autorisé à pénétrer dans ces écoles, et aucun survivant n’a le droit d’en sortir, même pour aller chercher des membres de sa famille disparus.

Seulement ceux qui peuvent prouver un intérêt légitime à voir les « détenus » sont autorisés à vérifier la liste des habitants. Alors le survivant, qui doit porter un numéro à tout moment, sera autorisé à parler au visiteur dans un espace séparé.

Le survivant n’est pas autorisé à sortir. Il ou elle doit retourner dans les communs surpeuplés. Les donations ne peuvent pas être faites directement aux victimes mais doivent être données aux autorités du camp. ( Mizzima du 11 mai - traduction sophie pour Birmanie libre)

  • De fortes pluies s'abattent sur les rescapés
RANGOUN (Reuters) - Des pluies tropicales torrentielles se sont abattues vendredi sur le delta de l'Irrawaddy, ajoutant au malheur des quelque 2,5 millions de rescapés du cyclone Nargis.

Dans la ville sinistrée de Kunyangon, à une centaine de kilomètres au sud-ouest de Rangoun, des milliers d'hommes, de femmes et d'enfants se tiennent debout dans la boue, leurs mains jointes en forme de supplication à l'adresse des rares véhicules qui passent.

Les enfants se ruent sur les voitures lorsqu'elles s'arrêtent, leurs mains s'efforçant de grappiller par la fenêtre un morceau de pain ou un tee-shirt.

En dépit de ces nouvelles intempéries qui risquent de transformer en boue des routes déjà défoncées, la junte birmane assure que les opérations de secours vont bon train.

Elle a néanmoins publié vendredi dans la presse un décret annonçant que des poursuites seraient engagées contre quiconque serait surpris à stocker ou à revendre des denrées de secours, alors que le bruit court que des unités militaires confisquent des cargaisons de vivres, de couvertures et d'eau.

Gouvernements étrangers et ONG redoutent que la famine et les maladies déciment la population si les secours ne lui parviennent pas en bien plus grandes quantités.

Quelques cas de choléra ont été confirmés parmi les survivants du cyclone Nargis mais leur nombre est similaire à celui enregistré les années précédentes, a déclaré l'Organisation mondiale de la Santé.(...)

Les généraux, qui craignent de perdre de leur emprise, campent sur leurs positions. "Nous avons déjà terminé notre première phase de secours d'urgence. Nous entamons la seconde phase, la phase de reconstruction", a déclaré cette semaine le Premier ministre Thein Sein à son homologue thaïlandais.

Près de deux semaines après le passage de Nargis dans le delta, vivres, médicaments et abris temporaires sont parvenus en très petit nombre aux rescapés, au point que la population prend elle-même l'aide en main en envoyant des camionnettes remplies de vêtements, de biscuits ou de riz offerts par des entreprises privés ou des particuliers.

"Il y a trop de monde. On ne peut pas donner assez. Comment le gouvernement peut-il faire comme s'il ne s'était rien passé?" lance un volontaire qui tait son nom par crainte de représailles.

A Kunyangon, les militaires ont commencé à distribuer de petites rations alimentaires d'urgence mais autour de la ville, la campagne est un paysage chaotique d'arbres à demi-submergés, de pylônes électriques abattus ou de piliers de bambous, qui constituaient l'ossature des maisons, fichés dans d'étranges positions.

  • L'eau potable, la priorité pour les rescapés du cyclone en Birmanie, selon la Croix-Rouge
Près de deux semaines après le passage de Nargis, le manque d'eau potable représente aujourd'hui le principal danger pour les survivants du cyclone en Birmanie, a estimé vendredi la Croix-Rouge. Les Nations unies ont, elles, à nouveau souligné que l'attitude de la junte militaire empêchait de se forger une idée précise de la situation sur le terrain. (...)

Pour Thomas Gurtner, chef des opérations de la Fédération internationale de la Croix-Rouge et des Croissants-Rouges, plusieurs centaines de milliers de survivants du cyclone ont besoin d'eau potable de toute urgence pour éviter de contracter des maladies telles que la dysenterie ou le choléra.

"Si l'eau potable n'est pas disponible, ce sera le facteur qui fera le plus de morts dans cet environnement post-catastrophe", a-t-il expliqué vendredi à l'Associated Press. "La nourriture, c'est urgent, mais on meurt en trois jours d'une grave diarrhée, alors qu'il faut plusieurs semaines pour mourir de faim", a-t-il rappelé. "Etant donnée la très forte magnitude de la catastrophe, quand on fait la liste des priorités, l'eau et les abris sont les besoins les plus immédiats."

La Croix-Rouge craint que le véritable bilan puisse atteindre les 128.000 morts, alors que l'ONU évoque environ 100.000 décès. En absence de chiffres précis fournis par la Birmanie, elle estime qu'entre 1,5 et 2,5 millions de personnes ont un besoin urgent d'eau potable, de nourriture, de soins médicaux ou d'abris. Selon la Croix-Rouge, les ONG n'ont pu atteindre qu'entre 20% et 30% des survivants jusqu'ici.

"La question pour nous n'est plus tellement le bilan, mais plus ceux qui ont survécu et qui se dirigent tout droit vers le dénuement", explique Thomas Gurtner. "On doit se concentrer sur ces chiffres et les obtenir de manière précise." ( AP via la tribune)

La Croix-Rouge a d'ailleurs lancer un appel de 52 millions d'euros pour la Birmanie :

La Fédération internationale de la Croix-Rouge a lancé vendredi un appel de 52,8 millions de francs pour aider les victimes du cyclone en Birmanie. Seulement un quart des deux millions de sinistrés a reçu de l'aide et il faut faire bien davantage.
«Nous sommes confrontés à une catastrophe humanitaire de proportions gigantesques», a déclaré le secrétaire général de la Fédération Markku Niskala lors d'une conférence de presse à Genève.
«Jusqu'à deux millions de personnes sont touchées et beaucoup d'entre elles n'ont encore ni eau potable, ni nourriture et seulement un accès limité aux soins de santé», a-t-il souligné.


Entre la Birmanie et la Chine, les médias ne savent plus où donner de la tête

Dans un article intitulé "Calcul", Fabrice Rousselot de liberation, explique que le contraste entre l'attitude de la Chine et de la Birmanie, est saisissant.

"Contraste" sans doute, mais "saisissant" beaucoup moins..

Au contraire, j'ai trouvé qu'il y avait des similitudes entre ces deux pays dans la gestion de leurs catastrophes naturelles respectives, notamment dans le refus de laisser entrer les ONG ou des experts étrangers..

Et puis surtout, la Chine a toujours soutenue le régime Birman. Elle n'est d'ailleurs même pas intervenue auprès de la Junte, pour essayer de lui faire changer d'avis à propos de l'Aide internationale. Pourtant la Chine est bien le seul pays qui aurait pu influer sur le comportement de la Junte...

En même temps, la Chine refusant elle aussi, même si c'est à un moindre degré, de laisser entrer les humanitaires étrangers, hormis quelques experts japonais, elle aurait beau jeu de demander à la Birmanie ce qu'elle même refuse.

En revanche, les militaires Chinois sont plus actifs et surtout beaucoup plus efficaces pour aider la population que les militaires Birman. Il faut dire que ces derniers n'ont jamais fait autre chose que de la "Répression" musclée

La Chine n'a donc pas,
selon moi, "pris une posture inverse" en tout cas pas aussi radicalement que ça. En réalité , elle veut faire croire qu'elle est très différente de la Birmanie, alors même qu'elle soutient ouvertement le régime Birman et qu'elle s'est toujours opposée aux sanctions proposées par la Communauté Internationale à l'encontre de cette dictature aussi intransigeante que cruelle.

Mais en réalité, l'auteur de cet article va beaucoup plus loin puisque selon lui, ce "contraste" est calculé. Point de compassion véritable, l'attitude de la Chine serait calculée . Elle souhaite ainsi faire oublier le Tibet et redorer son image avant les JO.

La Junte quant à elle ne fait aucun calcul et n'essaye pas de séduire qui que ce soit et surtout pas les pays occidentaux qu'elle redoute comme la peste. cette attitude a au moins le mérite d'être clair, ne laissant aucun doute sur ses intentions: elle n'a que faire des rescapés et elle ne s'en cache pas.

Selon une source militaire, le général Than Shwe "ne veut plus être importuné par ces histoires de morts et de disparus dans le delta"

Voici l'article :
  • Calcul
Le contraste est saisissant. Frappée de plein fouet par le cyclone Nargis, il y a presque quinze jours, la Birmanie s’est repliée depuis sur sa propre folie. La junte se refuse toujours à ouvrir complètement ses frontières à la communauté internationale malgré une situation sanitaire désespérée et la menace d’autres tempêtes.

Face au séisme qui l’a touchée lundi, la Chine a pris une posture inverse : reconnaissance immédiate de l’étendue des dégâts et sollicitation quasi-simultanée de l’aide matérielle, même si les experts étrangers sont largement filtrés.

Depuis plusieurs mois, les deux alliés occupent le front de l’actualité. Les autorités birmanes parce qu’elles ont violemment réprimé les manifestations de bonzes qui ont secoué la dictature à l’automne dernier. Les autorités chinoises parce qu’elles ont à leur tour fait taire les voix des moines tibétains qui commençaient à se faire entendre. Mais le parallèle s’arrête là.

De l’indignation planétaire, les généraux de Rangoun n’ont aujourd’hui que faire. Ils sont persuadés que l’ingérence extérieure sera avant tout un facteur de trouble et nuira à leur contrôle sans partage du pouvoir.

En pleine année olympique, Pékin fait au contraire le calcul opposé et tente, sur le thème de la compassion, de resserrer les liens avec toutes les nations qui commençaient à s’inquiéter un peu fort de la répression au Tibet.
Une façon comme une autre d’oublier un temps les revendications du dalaï-lama. Et de conjurer les appels au boycott des cérémonies d’ouverture début août. C’est bien là le calcul derrière cette surprenante transparence à la chinoise.

Source : liberation


  • La dégradation des forêts de Birmanie a accentué l'impact du cyclone
Les forêts de mangroves sur les côtes du Myanmar, qui ont été largement détruites au cours des dernières décennies, auraient pu réduire les dommages causés par les vagues provoquées par le cyclone Nargis, a indiqué jeudi l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO).

"Les mangroves ont été converties en terres agricoles et en zones de pisciculture. Des habitations ont été construites plus près de la mer et la combinaison d'une plus grande proximité aux risques côtiers et l'absence d'une forêt protectrice tampon ont augmenté les risques pour les populations humaines dans de nombreux pays, notamment au Myanmar", a expliqué Jan Heino, sous- directeur général de la FAO et responsable du Département des forêts, dans un communiqué publié à Rome.

Les mangroves et les forêts côtières peuvent contribuer à réduire considérablement l'impact des vagues et des inondations, elles peuvent agir comme coupe-vent et réduire la dévastation résultant des cyclones.

Elles réduisent aussi le risque d'érosion du rivage et sont, par ailleurs, des écosystèmes essentiels pour la biodiversité et des lieux de reproduction pour les poissons. Mais la zone de mangroves dans le delta de l'Irrawady, qui a été sévèrement touché par le cyclone Nargis, n'occupe que la moitié de la superficie qu' elle ouvrait en 1975.

La surexploitation des ressources des mangroves dans le pays a conduit à une diminution de la densité du couvert forestier.
Selon la FAO, il est donc nécessaire de décourager l'extension de l'habitat près des côtes et de maintenir des mangroves saines et d'autres forêts côtières.

Mais à côté d'une meilleure planification côtière, il faut aussi mettre en place des systèmes d'alerte rapide, des plans d'évacuation, des moyens de communication et de transport efficaces, et des abris contre les cyclones afin de protéger les populations.

Article lu sur le blog d'isara source initiale de cet article : Casafree actualité FAO


  • "Une catastrophe naturelle n'est pas un génocide"
Interview - Olivier Corten, professeur de droit international, explique à LCI.fr pourquoi il n'y a juridiquement aucun moyen de pénétrer en Birmanie sans l'aval du régime.
Il estime que comparer une catastrophe naturelle à un génocide afin de faire appliquer la "responsabilité de protéger" de l'Onu serait dangereux car cela banaliserait le génocide.
Propos recueillis par Fabrice AUBERT - le 16/05/2008

LCI.fr : Qu'est-ce le concept de "responsabilité de protéger" ?

Olivier Corten : Il a en fait remplacé la notion de "droit d'ingérence" dont il avait été question en 2000 après la guerre au Kosovo. Mais la grande majorité des Etats membres de l'Onu ne voulaient pas instaurer ce "droit d'ingérence". Il fallait donc trouver une formule plus neutre. En 2005, l'Assemblée générale a ainsi adopté une résolution prévoyant la "responsabilité de protéger". Tous les pays appartenant à l'Onu -dont la Birmanie- y sont liés.

Que dit cette résolution ?

Tout d'abord, elle réaffirme que c'est en priorité à chaque Etat de protéger ses populations sur son territoire. Si ce n'est pas le cas, alors elle donne la possibilité à l'Onu d'intervenir dans quatre cas, en employant la force si besoin : génocide, nettoyage ethnique, crimes contre l'Humanité et crimes de guerre. C'est alors au Conseil de sécurité de décider ou non d'une telle intervention. Sa décision doit être prise à la majorité qualifiée (9 voix sur 15) et sans veto de l'un des cinq membres permanents. Dans ce cas, l'Etat concerné n'a rien à dire, puisqu'il a voté la résolution de 2005 qui enclenche le processus d'intervention.

Mais le concept ne s'applique pas en cas de catastrophes naturelles, comme le cyclone Nargis en Birmanie.

O.C. : Tout à fait.

Pourtant, Bernard Kouchner propose d'étendre la "responsabilité de protéger" aux catastrophes naturelles afin d'entrer en Birmanie.

O.C. : A titre personnel, je trouve assez curieux d'invoquer une telle intervention dans la situation et le cadre juridique actuels. Il ne permet en effet ni de forcer la main des Etats, ni d'y envoyer l'armée. Et il faudrait encore obtenir de toute façon l'aval préalable du Conseil de sécurité. Or il est fort probable que le rapport de force politique aboutirait à un vote négatif. En fait, le concept d'ingérence reste flou. Les déclarations de Bernard Kouchner pourront peut-être faire bouger les choses, mais pour l'instant, elles entretiennent surtout la confusion.

Pour justifier une intervention en Birmanie, certains font aussi remarquer que refuser l'aide internationale comme le fait la junte actuellement équivaut à un génocide.

O.C. : D'un point de vue juridique, cela ressemble plus à du bricolage qu'autre chose. Même en cas de génocide, le Conseil de sécurité doit en effet avaliser une intervention militaire. Mais c'est surtout dangereux d'un strict point de vue philosophique. En assimilant une catastrophe naturelle à un génocide, on banalise de fait le génocide, qui est une volonté de tuer et d'exterminer une ethnie ou une race. Or ce n'est pas du tout le cas avec le refus d'une aide internationale après une catastrophe.

Cette extension ouvrirait la porte aux dérives. Certains pourraient très bien considérer que le FMI est coupable de génocide en affirmant car sa politique est néfaste pour les pays en voie de développement et lui attribuer la responsabilité d'éventuelles famines. (LCI)

  • Birmanie: l'obligation de porter secours
Le débat pour savoir si l'on doit aider les millions de Birmans menacés de mort, ou bien se plier aux diktats de la junte, n'est pas raisonnable.

On nous dit que la les populations, principe reconnu par l'ONU, ne concerne pas la situation en Birmanie. Pourquoi ?

Parce que l'ONU a décidé en 2005 que ce principe s'appliquait aux cas de , il ne s'appliquerait pas à d'autres situations aussi dramatiques. Cela voudrait dire que la junte birmane peut exercer sa souveraineté à l'abri de tout droit d'ingérence pour affamer sa population après un désastre naturel.

C'est ce qui ressort d'une réunion, la semaine dernière, du Conseil de sécurité de l'Onu, qui a rejeté une proposition de Bernard Kouchner.

On ne peut pas en rester là. La France et les autres démocraties doivent maintenir la pression sur les généraux birmans.

Comment maintenir la pression ?

En refusant les arguties juridiques. Et en poursuivant le débat à l'ONU qui va organiser un sommet d'urgence en Asie sur la Birmanie.
Les Asiatiques nous accusent parfois de vouloir leur imposer notre forme de démocratie. L'affaire du Tibet a suscité ce type de réactions. En Birmanie, ils ne peuvent pas nous reprocher de vouloir nourrir les affamés.

La glasnost chinoise après le séisme du Sichuan et le comportement à l'occidentale des autorités de Pékin montre que cela paye d'insister. ( blog lefigaro)


  • Non assistance à personne en danger et crime contre l'humanité : la France demande une action énergique à l'ONU
NEW YORK (Nations unies) - L'ambassadeur de France à l'ONU, Jean-Maurice Ripert, a appelé vendredi à une action plus énergique des Nations unies pour convaincre la Birmanie d'ouvrir ses portes à l'aide internationale, faute de quoi des centaines de milliers de vies pourraient être perdues.

M. Ripert, qui parlait à des journalistes, a indiqué être intervenu, lors d'une réunion à l'Assemblée générale de l'ONU en présence du secrétaire général, Ban Ki-moon, pour souhaiter "que les Nations unies réagissent enfin, fort, très fortement" devant le refus des autorités birmanes de laisser entrer l'aide internationale aux sinistrés du cyclone Nargis.

Treize jours après le cyclone, cette aide continue à n'entrer qu'au compte-gouttes en Birmanie et ne parvient pas aux sinistrés les plus affectés.

Près de 78.000 personnes sont mortes et 56.000 autres sont portées disparues du fait de ce cyclone qui a ravagé le 3 mai le sud de la Birmanie, selon un bilan officiel publié vendredi.

"J'ai dit que ce qui se passait est inacceptable, que l'aide n'arrivait pas et qu'aujourd'hui les gens mouraient, plus uniquement du fait du cyclone mais aussi du fait du refus par les autorités du Myanmar d'autoriser l'aide internationale. Des dizaines de milliers de vies ont été perdues, des centaines de milliers pourraient l'être", a déclaré M. Ripert.

L'ambassadeur français a souligné avoir repris les propos tenus la veille par le ministre des affaires étrangères, Bernard Kouchner, "pour dire que nous étions en train de passer tout doucement d'une situation de non-assistance à personnes en danger à une véritable situation de risque de crime contre l'humanité et qu'on ne pouvait pas l'accepter".

En conséquence, a-t-il ajouté, il faut "que les Nations unies réagissent enfin, fort, très fortement, au Conseil de sécurité si on peut, hors du Conseil de sécurité si on peut, les débats académiques ne nous intéressent pas beaucoup."

M. Kouchner avait, dès le début de la catastrophe en Birmanie, souhaité que le Conseil de sécurité se saisisse du problème posé par l'inefficacité de la réaction de la junte militaire au pouvoir, en s'appuyant sur le concept onusien de "responsabilité de protéger".

Ce principe adopté en 2005 stipule que chaque Etat est responsable de la protection de sa population et que s'il en est incapable, la communauté internationale est fondée à intervenir.

La France n'avait pas été suivie, au motif que l'application de ce principe n'est prévue qu'en cas de génocide, crimes de guerre ou crimes contre l'humanité.

M. Ripert a également indiqué avoir vivement réagi lorsque le représentant de la Birmanie a reproché à la France d'envoyer près de ses côtes "un navire de guerre".

Ce batiment de la marine française, Le Mistral, qui est dans les eaux internationales, transporte près de 1.500 tonnes de vivres et de médicaments, trois hélicoptères légers pour déposer des personnes et de l'aide alimentaire, de petites embarcations qui permettraient de remonter le delta vers les zones inondées, des médecins et des plateformes permettant d'opérer des malades, a-t-il souligné.

Il a précisé que Paris négociait avec les autorités birmanes qui "pour l'instant refusent de (nous) donner l'autorisation d'utiliser tout ce qu'il y a à bord". (©AFP / 16 mai 2008 via romandie)

  • La Birmanie ouvre ses portes à des diplomates étrangers
La junte va les conduire samedi dans les zones dévastées par le cyclone Nargis. Autre pas en avant : 100 médecins étrangers ont été autorisés à participer aux secours.

La junte birmane fait un pas vers la communauté internationale. Samedi, pour la première fois depuis le passage dévastateur du cyclone Nargis, des diplomates étrangers, en poste à Rangoun, vont être conduits vers certaines zones sinistrées du delta de l'Irrawaddy, dans le sud-ouest du pays. Transportés par hélicoptère, ils pourront juger sur place de l'ampleur de la catastrophe qui a fait 78 000 morts et 56 000 disparus, selon la télévision d'Etat.

Le ministère birman des Affaires étrangères accompagnera lui-même ces diplomates, a indiqué le chargé d'affaires à l'ambassade américaine à Rangoon. Aucune précision n'a encore été donnée sur leur liberté d'accès. «On ne s'attend pas à avoir une image réelle et complète (de la situation humanitaire) et à bénéficier d'une quelconque liberté pour voir ce que nous voudrions voir», a dit un diplomate, sous le couvert de l'anonymat.

100 médecins étrangers vont participer aux secours
De retour d'une visite en Birmanie, le commissaire européen au Développement Louis Michel a de son côté annoncé l'arrivée samedi de 100 médecins de pays voisins . «Ils auront des visas et la permission» d'entrer en Birmanie, a t-il précisé depuis à Bangkok, sans préciser la nationalité des médecins. «A cet égard, maintenant les choses sont en train de bouger».

Louis Michel se trouvait en Birmanie depuis mercredi pour essayer de persuader la junte de cesser de filtrer les secours étrangers pour les quelque deux millions de personnes fragilisées par le cyclone, dont la majorité n'a pas reçu d'assistance.

Depuis deux semaines, des organisations humanitaires et des agences des Nations unies attendent en effet des visas pour leurs personnels. En vain pour le moment : la junte, méfiante et jalouse de sa souveraineté, refuse que des opérations de secours massives soient conduites par des étrangers. Elle n'a en effet cessé de dire qu'elle acceptait l'aide internationale mais qu'elle entendait garder le contrôle de sa distribution. Les militaires ont également fermé la zone du delta de l'Irrawaddy aux journalistes étrangers.

Depuis plusieurs jours déjà, la communauté internationale cherche à faire entendre raison à la Birmanie pour éviter une «deuxième catastrophe», non plus naturelle mais humanitaire. Jeudi, Louis Michel avait prévenu que ce pays pauvre d'Asie du Sud-Est, qui compte 57 millions d'habitants, risquait une «famine» en raison de la destruction de «tous les stocks de riz». (lefigaro)

  • la junte impavide, par Renaud Egreteau (docteur de l'IEP de Paris, chercheur rattaché au Centre d'études et de recherches internationales :CERI)
Ni le repli nationaliste de la junte birmane face à la catastrophe naturelle que la Birmanie vient de subir, ni sa volonté de poursuivre son propre agenda politique, illustrée par le maintien du référendum constitutionnel le 10 mai, ne sont surprenants.

Cette attitude apparaît suicidaire à beaucoup. Au contraire, le régime militaire dispose aujourd'hui de nombreuses cartes pour perdurer, et ce en encadrant lui-même le processus censé instaurer une démocratie civile dite "disciplinée et prospère" qu'il a engagé.

Premièrement, les deux crises majeures que la junte birmane vient de subir à quelques mois d'intervalle l'ont paradoxalement renforcée face au monde extérieur. Ni lors de la "fronde safran" menée par les moines bouddhistes en septembre 2007 ni aujourd'hui, après le drame humanitaire provoqué par le cyclone Nargis, la communauté internationale n'a été capable de faire fléchir des généraux birmans ainsi confortés dans leur attitude xénophobe.

Exploitant parfaitement l'ostracisme, notamment occidental, dont ils sont l'objet depuis deux décennies, les dirigeants birmans se replient derrière un masque isolationniste bien commode dès qu'une pression internationale se monte contre eux.

Deuxièmement, l'assignation à résidence depuis 2003 d'Aung San Suu Kyi, leader de la Ligue nationale pour la démocratie (LND), a décapité une opposition démocratique désormais stérile dans ses prises de position.

Ecartelée entre le mutisme forcé de sa figure charismatique, les flambées médiatiques de milieux activistes exilés jusqu'au-boutistes et une répression impitoyablement efficace de la part du régime, l'opposition birmane souffre d'une absence cruelle de renouveau.

Troisièmement, la marginalisation effective des minorités ethniques du pays, qui constituent un tiers de la population birmane, assure à la junte une stabilité intérieure, certes fragile, mais nécessaire au maintien d'une forte centralisation du pays autour de l'ethnie majoritaire birmane. (..)

Quatrièmement, un certain équilibre de forces semble se maintenir au sein même de l'armée et de la junte, écartant provisoirement l'hypothèse d'un effondrement de la structure militaire. Les rivalités internes entre généraux ont fait couler beaucoup d'encre depuis deux décennies. Mais ces rivalités au sommet n'ont pas encore menacé l'unité du régime. Au contraire il semblerait que les possibilités d'évolution interne ne puissent provenir que d'une nouvelle génération d'officiers, frustrés par la situation de blocage économique et politique, et qui tenteraient de renverser les leaders d'aujourd'hui afin d'instaurer un nouveau pouvoir militaire plus pragmatique et ouvert sur le monde extérieur (...)

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