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dimanche 15 juin 2008

Birmanie, la junte continue d'arrêter de dangereux criminels

Dernière mise à jour : 16 juin : 20h17



Le 15 juin

Pendant que la Communauté Internationale et les médias commencent à oublier la Birmanie, la Junte continue tranquillement son "travail", sans témoin et en toute impunité. Ce "travail" qu'elle a commencé il y a plus de 40 ans. Malgré les manifestations de 1988 et 2007 qui se sont terminées dans le sang, la situation, loin de s'être améliorée pour le peuple Birman s'est même aggravée.


  • Mais qui sont ces dangereux criminels?

Il s'agit de Zaw Thet Htwe (ancien journaliste sportif) qui a osé participer à la distribution de l'aide aux survivants du cyclones. Ouf, cet homme, cet ancien "Activiste" est maintenant hors d'état de nuire...

Cette arrestation fait suite à celle d'un autre criminel, le comédien Zarganar qui lui aussi avait aidé les survivants et a été arrêté début juin.

Souvenez vous : Birmanie, aider les autres est un crime (message du 5 juin):
Zarganar avait déjà été arrêté en septembre 2007 après avoir apporté son soutien aux moines bouddhistes qui avaient pris la tête des manifestations contre la vie chère. Zaganar, célèbre comédien birman a été interpelé début juin. Alors que le régime militaire était accusé de bloquer l'arrivée d'équipes de secours étrangères, des groupes de citoyens privés, dont Zaganar, ont pris les choses en mains pour alléger les souffrances de la population dans le delta de l'Irrawaddy.

Zaw Thet Htway, quant à lui est l'ancien rédacteur en chef d'un journal local sportif populaire, qui avait été arrêté en 2003 pour avoir prétendument tenté de ''renverser le gouvernement par des attentats à la bombe et des assassinats.''
Il avait été reconnu coupable de haute trahison et condamné à mort mais la peine de mort avait été commuée en peine de prison par la Cour d'Appel. Il a été libéré en 2005 après avoir purgé 18 mois de prison.

Il vient donc d'être arrêté : Il a été placé en garde à vue samedi 14 juin.

Ces renseignements ont été donnés par des personnes qui préfèrent garder l'anonymat et on comprend pourquoi..

Source de cette information: newspress (en anglais)

18h30 :

L'arrestation de Zaw Thet Htway est confirmée par le journal mizzima dans un article intitulé: Editor aiding cyclone victims arrested by Junta.

De toute évidence cette arrestation n'intéresse pas les médias français, il faut dire qu'il n'y a rien de spectaculaire, en plus ce n'est même pas un comédien célèbre comme
Zarganar qui avait lui, eu droit à quelques articles dans les médias français. ( Ou peut-être que je suis "mauvaise langue" ou trop rapide.. et que quelques médias français en parleront demain en publiant une dépêche AFP ou Reuters.. qui sait * )
* Lire la mise à jour du 16 juin en bas de ce message

Pour mizzima; La junte militaire birmane continue de harceler et d'arrêter des personnes qui ont pourtant fait de leur mieux pour aider les victimes du cyclone Nargis.
Zaw Thet Htway a été arrêté dans sa ville natale, Minbu. Sa maison à Rangoon aurait été prise d'assaut par la police spéciale et sa connexion téléphonique a également été coupée.

Aucune raison officielle n'a été donnée par les autorités (mais de toute manière la junte n'a pas besoin de donner de raisons puisque sa spécialité, c'est justement d'arrêter tous ses ennemis; c'est à dire tout le monde; et sous n'importe quel prétexte...) néanmoins le journal mizzima pense également que cette nouvelle arrestation à un lien avec celle de Zarganar; le célèbre comédien qui a été arrêté après avoir, avec son équipe, pu fournir nourriture et abri à des victimes du cyclone. Les autorités ont confisqué l'argent qui devait servir à l'aide ainsi que les VCD et des documents de son équipe.


19h50 :

Qui est
Zaw Thet Htway : Petit retour en arrière :

En 2004, La condamnation de
Zaw Thet Htway à la peine de mort avait été annulé par la Cour d'Appel et il avait été condamné à 3 ans de prison.

La junte militaire accusait alors Zaw Thet Htwe d’être impliqué dans une «conspiration» contre le gouvernement et l’a inculpé de «haute trahison». Toutefois, Amnesty International et Reporters sans Frontières le considèrent comme un prisonnier d’opinion, arrêté pour avoir exercé son droit à la liberté d’expression. Il aurait pris le risque de dévoiler certaines irrégularités commises par des responsables sportifs birmans.

Son arrestation "était en réalité liée au succès du magazine sportif First Eleven, spécialisé dans le football, et à sa ligne éditoriale indépendante",


LIRE : Peine de mort commuée à l’encontre du journaliste sportif Zaw Thet Htwe(RSF)

Lire aussi : Le journaliste sportif Zaw Thet Htwe condamné à trois ans de prison (amnesty Interbnational)


Pour terminer ce message ( il n'y aura pas d'autre mises à jour ce soir) je dirais, ou plutôt je "redirais" que ce sont les généraux qui devraient être arrêtés et jugés une bonne fois pour toute pour "Crime contre l'humanité" mais certainement pas des personnes qui ont fait de leur mieux pour aider les rescapés, c'est le monde à l'envers!

Kathy


Le 16 juin

Hier j'écrivais
sur ce même billet : De toute évidence cette arrestation n'intéresse pas les médias français..... ou peut-être que je suis "mauvaise langue" ou trop rapide.. et que quelques médias français en parleront demain en publiant une dépêche AFP ou Reuters.. qui sait

Ce matin, une dépêche AFP a été publiée en français par un site suisse "la Tribune de Geneve" (Les médias français sont moins rapides mais ça devrait venir...enfin j'espère que les médias français vont en parler quand même! )

RANGOUN (AFP) — Un journaliste sportif birman qui s'était fortement mobilisé pour distribuer de l'aide aux rescapés du cyclone Nargis a été arrêté, a annoncé lundi son épouse.

Zaw Thet Htwe, 42 ans, avait déjà eu de sérieux ennuis avec le gouvernement des généraux il y a quelques années.

Il a été appréhendé vendredi par des agents d'une unité spéciale de la police dans la localité de Minbu (centre de la Birmanie) où il rendait visite à sa mère malade, a précisé son épouse, Khaing Cho, à l'AFP.

Déjà, le 4 juin, les autorités avaient arrêté le célèbre comédien birman Zaganar qui animait un réseau d'aide privé aux survivants du cyclone Nargis qui a fait au moins 133.600 morts ou disparus et 2,4 millions de sinistrés, le mois dernier.

Des groupes de volontaires de la société civile se sont fortement mobilisés en Birmanie pour porter secours aux victimes, alors que la junte militaire était accusée de ne rien faire et même de ralentir l'arrivée de l'aide internationale.

Selon son épouse, Zaw Thet Htwe s'est rendu à cinq reprises dans la région dévastée du delta de l'Irrawaddy (sud-ouest) mais la police a affirmé que ce n'était pas le motif de son arrestation.
Aucune raison n'a été donnée, a-t-elle dit, ajoutant que les autorités ont également saisi l'ordinateur et le téléphone mobile du journaliste lors d'une perquisition à son domicile de Rangoun.
"Je n'arrive pas à imaginer ce qu'on lui reproche. Il est seulement intéressé par sa carrière mais nous devons nourrir notre bébé de 14 mois. J'espère qu'il reviendra bientôt", a déclaré Khaing Cho.

Zaw Thet Htwe avait déjà été arrêté en juillet 2003 après avoir publié un article s'interrogeant sur l'utilisation par les autorités d'une subvention de quatre millions de dollars pour développer le football en Birmanie.

Le journaliste avait été condamné à mort pour tentative de renversement du pouvoir et trahison. La Cour suprême avait commué sa peine et Zaw Thet Htwe avait été libéré au bout de 18 mois.
L'armée est au pouvoir depuis 1962 en Birmanie.

20h17
  • Reporters sans frontières et la Burma Media Association demandent la libération de Zaw Thet Htwe et Zarganar
Reporters sans frontières et la Burma Media Association dénoncent l’arrestation du journaliste Zaw Thet Htwe simplement parce qu’il a aidé d’autres personnes à distribuer des vivres et des vêtements dans les régions affectées par le cyclone Nargis. Ancien rédacteur en chef d’un journal sportif, il avait déjà été arrêté, torturé et condamné à mort en 2003 puis gracié par la Cour suprême.

"Journaliste respecté, Zaw Thet Htwe n’est pas resté insensible aux malheurs de ses compatriotes victimes du cyclone. Alors qu’il lui était interdit de parler librement de cette tragédie dans son journal en raison de la censure imposée par les militaires, il a choisi d’agir. Nous appelons le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-Moon, à intervenir auprès des autorités birmanes pour que les civils qui distribuent de l’aide ne soient plus traités comme des criminels, et que les médias birmans et internationaux puissent travailler librement dans les zones affectées", ont affirmé les deux organisations.

Au moins huit journalistes et un blogueur sont actuellement emprisonnés en Birmanie.

Le 13 juin 2008, des agents de la police militaire ont arrêté Zaw Thet Htwe, rédacteur en chef du magazine Love Journal et ancien rédacteur en chef de la revue sportive First Eleven Journal, alors qu’il se trouvait à Minbu (Sud-Ouest) auprès de sa mère gravement malade. Le 15 juin, la police a perquisitionné son domicile de Rangoon. Son épouse, Ma Khine Cho, également journaliste, a confirmé à la radio Democratic Voice of Burma que les agents avaient saisi le téléphone portable, l’ordinateur et des documents du journaliste.

Zaw Thet Htwe, avec le comédien et blogueur Zarganar, a acheminé de l’aide aux victimes du cyclone. Zarganar a été arrêté le 4 juin après avoir témoigné auprès de médias étrangers des lenteurs des secours organisés par les autorités militaires.

Un journaliste de Rangoon a par ailleurs confirmé que les autorités ont renforcé leur contrôle sur les appareils photo et les caméras qui circulent dans la région du delta. Certains équipements auraient été saisis chez des particuliers, de peur qu’ils soient utilisés pour recueillir des témoignages des victimes.

Zaw Thet Htwe et huit autres personnes avaient été condamnées à la peine de mort pour "haute trahison", le 28 novembre 2003, par un tribunal militaire. L’arrestation de Zaw Thet Htwe était en réalité liée au succès de son magazine sportif, spécialisé dans le football, et à la ligne éditoriale indépendante. Le 12 mai 2004, la Cour suprême l’avait condamné à trois ans de prison. Zaw Thet Htwe avait finalement été relâché en janvier 2005 de la prison d’Insein.

Par ailleurs, le blogueur Nay Phone Latt a été transféré de la cellule collective N°7 à la N°3 du bâtiment 1 de la prison d’Insein. Il a récemment été interrogé par des policiers qui l’ont menacé de l’inculper pour d’autres délits que celui d’avoir possédé des DVDs interdits. (RSF)



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