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mercredi 11 juin 2008

Birmanie, Mensonge et Haine sont les deux piliers de la junte

Dernière mise à jour: 22h22



La junte continue de nous montrer son vrai visage en osant accuser, via la presse officielle, (toujours la même: "
La lumière du myanmar" et quelle lumière! ) Aung Saw Suu kyi, prix Nobel de la paix, et d'autres militants détenus de la Ligue nationale pour la démocratie (LND) d'avoir été en contact et reçu de l'argent d'organisations rebelles armées et de gouvernements étrangers.

"Du fait des crimes qu'ils ont commis, ils méritent bien la flagellation, comme les enfants désobéissants", peut-on lire dans des éditoriaux publiés dans la presse en langue birmane et anglophone du pays.

Le gouvernement, lit-on encore, se comporte en "parent du peuple" et fait montre d'une "grande patience".

Si Suu Kyi et d'autres sont détenus, poursuivent ces éditoriaux reflétant l'opinion de la junte, c'est "pour faire en sorte qu'ils ne soient plus capables de commettre à nouveau des crimes similaires". (Reuters via lexpress)

Une grande patience? la junte? on croit rêver, c'est le monde à l'envers.

Ces mensonges sont insupportables lorsque l'on connaît l'honnêteté et le courage de cette femme remarquable, exceptionnelle et en même temps d'une grande simplicité, d'une grande bonté sachant faire preuve de compassion.

Cette femme de 62 ans, toujours assignée à résidence dans sa maison délabrée qui est devenue une véritable prison,
puisqu'elle ne peut jamais en sortir ou à de très rares occasions. Une maison gardée jour et nuit par des hommes en armes. Cette femme emprisonnée pour avoir été justement choisie par le peuple Birman pour gouverner..

Cette femme à qui, comme le disais Thierry Falaise dans son livre "Aung San Suu Kyi -Le jasmin ou la lune", nous devrions demander pardon de l'avoir abandonné.

Birmanie, demander pardon....(message du 4 juin)

Comment cette junte, constituée de généraux qui ont commis des "Crimes contre l'humanité" peut oser critiquer de cette manière cette femme, cette "Mandela asiatique."

Sans doute que la junte formule ses accusations parce que la veille, la Ligue nationale pour la démocratie (LND), a demandé à la junte au pouvoir d'accepter une procédure d'appel de la détention de sa dirigeante Aung San Suu Kyi qu'elle juge «injuste».

Pour rappel : l'opposition veut faire appel de la détention «injuste» de Suu Kyi

«La LND fera appel, conformément à la loi, étant donné que la prolongation de la détention de Mme Aung San Suu Kyi est injuste et contraire à la loi», a indiqué une déclaration du parti.

Si les généraux partent du principe que la prorogation de l'assignation à résidence est conforme à la loi, «nous leur demandons d'accepter l'appel et d'ouvrir la procédure, conformément à la loi», a ajouté la LND.

Cette déclaration a été publiée alors que les autorités libéraient 15 partisans de Mme Suu Kyi. Ces derniers avaient été arrêtés le 27 mai alors qu'ils se dirigeaient vers la résidence où l'opposante est maintenue en isolement, a indiqué Nyan Win, un porte-parole de la LND.

La junte actuelle affirme que l'opposante est détenue en vertu d'une loi de 1975 censée protéger l'État «d'éléments destructeurs» mais des experts juridiques estiment que, selon la législation birmane, aucune personne ne peut être détenue pendant plus de cinq ans sans inculpation ou procès. (AP via cyberpresse)

Lorsque la junte se sent menacée ou que l'on remet en question une de ses décisions elle ne réagit que par les mensonges et la violence, elle vient de montrer une nouvelle fois son vrai visage et ça fait peur!

  • Les autorités tentent à tout prix de contrôler les informations émanant du delta de l’Irrawaddy
Par ailleurs Ces accusations de la junte interviennent dans un contexte répressif et alors que les autorités, comme le souligne "Reporters sans frontières" (RSF) tentent à tout prix de contrôler les informations émanant du delta de l’Irrawaddy:

Reporters sans frontières, organisation de défense de la liberté de la presse, et la Burma Media Association, organisation de journalistes birmans en exil, dénoncent le contrôle de l’information par la junte au pouvoir.

Le 5 juin 2008, le blogueur et artiste Zarganar, surnommé le “Charlie Chaplin birman“, a été arrêté sans explication.
Pour rappel : aider les autres est un crime (message du 5 juin sur l'arrestation de ce comédien)

Depuis le 6 juin, la police confisque les antennes satellites pour que les Birmans ne puissent plus accéder à l’information des médias étrangers. Et le 8, la presse officielle a publié des articles dénigrant les médias étrangers. Plusieurs reporters ont été expulsés et il est impossible d’obtenir des visas de presse.

Nous demandons la libération immédiate de Zarganar. Cette arrestation est emblématique du mépris que la junte militaire éprouve vis-à-vis de ceux qui s’expriment librement. Zarganar est un homme très connu dans le pays. A travers ses sketches et le blog qu’il tient depuis août 2007, il défend les droits de l’homme et dénonce le comportement de la junte au pouvoir. Il était devenu une véritable source d’informations“, ont déclaré les organisations.

La veille de son arrestation, le blogueur et artiste birman Zarganar a accordé une interview à une télévision étrangère. Il y condamnait l’attitude des autorités et évoquait l’équipe de 400 personnes qu’il avait réussi à mobiliser pour aider les victimes du cyclone malgré l’interdiction du gouvernement. Cette équipe travaillait en coopération avec une autre, fondée par un moine bouddhiste.

Les autorités avaient affirmé à la famille de Zarganar qu’elles ne le retiendraient “que deux jours“, le temps de le soumettre à un interrogatoire.

“Beaucoup de journalistes sont empêchés de travailler librement et les médias étrangers font l’objet d’attaques dans la presse officielle, qui cherche à les discréditer. Les activistes constituent un relais d’informations essentiel à travers leurs témoignages sur Internet. Nous dénonçons l’attitude des autorités qui enferment sciemment les citoyens du delta de l’Irrawaddy dans le silence“, ont poursuivi les organisations.

Au cours des dernières semaines, plusieurs reporters étrangers, notamment de CNN et Time, ont été expulsés. D’autres se sont vu refuser un visa.

Le 8 juin, le journal officiel Light of Myanmar a qualifié les radios étrangères d’“ennemis“. Les lecteurs pouvaient y lire ces lignes : “Le cyclone est passé. Malgré tout, l’ennemi a montré une face encore plus destructrice que Nargis. Il est temps que les radios étrangères et leurs complices apprennent que leurs instigations et leur propagande étaient inutiles. Ils devraient arrêter de rapporter des informations si formatées“ (voir le message sur le site de Reporters sans frontières).

D’après la presse en exil, la police confisque également les antennes satellites qui permettent aux citoyens de capter les chaînes étrangères. Une cinquantaine d’antennes satellites auraient été confisquées le 6 juin dans un magasin de Rangoon.

Par ailleurs, le bureau de la censure a interdit la publication des photos concernant le cyclone dans les numéros de certains journaux locaux mais également la diffusion du magazin Times des 26 mai et 2 juin, qui traitaient le sujet. (RSF)


Ci après, un nouveau communiqué d'info-birmanie :
  • 22h22 En Birmanie, la réponse humanitaire ne parvient pas à s’imposer face aux restrictions des généraux

Cinq semaines après les destructions massives engendrées par le passage du cyclone Nargis dans le sud de la Birmanie, les Nations Unies ont annoncé qu’un million de victimes auraient reçu de l’aide. Un chiffre hautement symbolique, puisqu’il n’a pas été spécifié de quel type d’assistance il s’agit, ni si cela couvre l’ensemble des besoins vitaux des sinistrés en nourriture, eau potable, médicaments et abris.

De plus, il est évident qu’il s’agit d’une proportion largement insatisfaisante, au vu des 2.4 millions de personnes dans le besoin. Des informations de l’intérieur du pays font état de villages n’ayant encore reçu aucune aide humanitaire, et la survie de milliers de personnes repose sur l’action de moines et de citoyens birmans, qui bravent les interdits et les restrictions mises en place par les autorités pour venir en aide coûte que coûte aux survivants.

Cette semaine, le régime s’en est pris violemment à ses citoyens et aux médias internationaux, accusés de publier des « histoires sans fondements ayant pour intention de ternir l’image du Myanmar et d’induire en erreur la communauté internationale en laissant croire que les victimes du cyclone ne reçoivent aucune assistance ». Pourtant, de très nombreux témoignages corroborent cette triste réalité : plus de la moitié des sinistrés sont toujours laissés pour compte.

La gestion de la crise par le régime militaire birman a largement contribué à aggraver une situation déjà désespérée, à laquelle viennent désormais se greffer de multiples violations des droits de l’homme.

Le 2 juin, le Haut Commissaire aux Droits de l’Homme des Nations Unies, Louise Arbour, fit la déclaration suivante au Conseil des Droits de l’Homme : « en ce qui concerne le Myanmar , l’obstruction faite au déploiement de l’assistance illustre les effets pervers d’une tolérance internationale de longue date à l’égard des violations des droits de l’homme, qui rend cette obstruction possible ».

Les survivants du cyclone Nargis ne sont en effet pas au bout de leurs peines. Après le refus des autorités d’autoriser l’entrée de l’aide internationale, des milliers de sinistrés sont maintenant victimes d’expulsions de leurs refuges temporaires (écoles, monastères, bâtiments publics), recevant parfois pour toute compensation une ration de riz, et sont forcés par les autorités birmanes à retourner dans leurs villages dévastés, qui parfois ont été rayés de la carte.

Info Birmanie dénonce avec virulence ces déplacements forcés de personnes, qui risquent de mettre en danger la vie des rescapés en les coupant de toute aide humanitaire. « La junte militaire au pouvoir se conduit de façon criminelle, et face à tant de négligence, il devient urgent que la Communauté Internationale porte le cas birman devant les plus hautes instances internationales »

« Si le principe de Crimes contre l’Humanité n’est retenu que dans des situations de conflit, le cas du cyclone Nargis devrait faire jurisprudence : la non-assistance à personne en danger suite à une catastrophe naturelle est également un crime, et devra être puni » (info-birmanie)

Autre communiqué d'info-Birmanie : Aung San Suu Kyi est une fois de plus trahie par le silence des dirigeants politiques

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