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mardi 10 juin 2008

Birmanie,Les Birmans ne peuvent pas se plaindre de l'aide insuffisante de la junte



Un porte-parole de la junte a fait savoir, sous couvert de l'anonymat, que la police avait arrêté 18 femmes et enfants qui se rendaient mardi aux bureaux de l'ONU à Rangoon pour se plaindre de l'aide insuffisante du gouvernement.


L'ONU et la junte lancent une évaluation conjointe

RANGOON - Les Nations unies et la junte birmane ont lancé mardi une vaste opération d'évaluation de la situation dans les zones dévastées par le cyclone Nargis, signe peut-être que les militaires sont décidés à coopérer vraiment avec la communauté internationale, cinq semaines après la catastrophe.

Cependant, une information selon laquelle 18 sinistrés avaient été arrêtés mardi à Rangoon alors qu'ils se rendaient aux bureaux de l'ONU pour obtenir de l'aide contrastait avec l'optimisme retrouvé des humanitaires.

Environ 250 experts de l'ONU, du gouvernement birman et d'autres pays de l'Asie du Sud-Est se rendaient dans le delta de l'Irrawaddy (sud) pour apprécier les besoins de la population à court et à long terme, village par village.

"Cela a pris beaucoup de temps, mais cela montre que le gouvernement est présent par sa volonté de faciliter l'opération humanitaire et la montée en puissance que demande la population", a déclaré une porte-parole de l'ONU à Bangkok, Amanda Pitt.

La junte militaire a été vivement critiquée par la communauté internationale pour sa réponse au cyclone des 2 et 3 mai derniers et son refus de l'aide internationale dans les semaines qui ont suivi. Selon l'ONU, 2,4 millions de personnes ont été affectées, et un million au moins ont encore un besoin urgent d'assistance, la plupart dans le delta de l'Irrawaddy. Selon le bilan officiel, le cyclone a fait plus de 78.000 morts.

Les équipes d'experts passeront les dix prochains jours à recenser les besoins immédiats en nourriture, d'eau potable et d'abris, mais également à long terme en ce qui concerne la reconstruction d'écoles et d'habitations ainsi que la relance de l'économie. "Cela devrait nous permettre de savoir de façon complète qui a été atteint (par l'aide), quelle organisation les a atteints et ce qu'ils ont reçu", a expliqué Mme Pitt.

Les conclusions de cette mission conjointe seront publiées dans un rapport rédigé par l'Association des nations de l'Asie du Sud-Est (ASEAN), qui inclut la Birmanie et joue les intermédiaires entre la junte et la communauté internationale. Ce rapport devrait à son tour stimuler la collecte de dons pour les opérations humanitaires, a estimé Mme Pitt. "De nombreux donateurs ont déclaré qu'ils étaient prêts et disposés à fournir des fonds pour les opérations humanitaires et la logistique, mais qu'ils souhaitaient davantage d'accès et d'évaluations", a-t-elle expliqué.

Mais alors que les travailleurs humanitaires se félicitaient du début de cette opération conjointe, un porte-parole de la junte a fait savoir, sous couvert de l'anonymat, que la police avait arrêté 18 femmes et enfants qui se rendaient mardi aux bureaux de l'ONU à Rangoon pour se plaindre de l'aide insuffisante du gouvernement. Selon des témoins, ils ont été emmenés dans une voiture de police et restaient en détention. Mme Pitt a déclaré ne pas avoir reçu d'information concernant ces incidents.

Pendant ce temps, des hélicoptères de l'ONU chargés de vivres atteignaient les zones sinistrées, même si les organisations humanitaires faisaient toujours état d'obstacles à leur travail, particulièrement dans la région située autour de Rangoon, la plus grande ville du pays.

Un porte-parole du Programme alimentaire mondial (PAM), Paul Risley, a déclaré que quatre nouveaux hélicoptères devraient gagner la Birmanie cette semaine. Cela portera à dix le nombre d'appareils affrétés par l'ONU présents dans le pays, au lieu d'un jusqu'à ces derniers jours. (AFP)


  • L'opposition veut faire appel de la détention «injuste» de Suu Kyi
On apprend par ailleurs que La Ligue nationale pour la démocratie (LND), principal parti d'opposition en Birmanie, a demandé mardi à la junte au pouvoir d'accepter une procédure d'appel de la détention de sa dirigeante Aung San Suu Kyi qu'elle juge «injuste».

Le 27 mai, en pleine crise humanitaire après le passage du cyclone Nargis, le gouvernement des généraux avait prorogé d'un an l'ordre d'assignation à résidence de Mme Suu Kyi, seule lauréate du prix Nobel de la paix à être privée de liberté dans le monde. Sa dernière période de détention a commencé en 2003.

«La LND fera appel, conformément à la loi, étant donné que la prolongation de la détention de Mme Aung San Suu Kyi est injuste et contraire à la loi», a indiqué une déclaration du parti.

Si les généraux partent du principe que la prorogation de l'assignation à résidence est conforme à la loi, «nous leur demandons d'accepter l'appel et d'ouvrir la procédure, conformément à la loi», a ajouté la LND.

Cette déclaration a été publiée alors que les autorités libéraient 15 partisans de Mme Suu Kyi. Ces derniers avaient été arrêtés le 27 mai alors qu'ils se dirigeaient vers la résidence où l'opposante est maintenue en isolement, a indiqué Nyan Win, un porte-parole de la LND.

La junte actuelle affirme que l'opposante est détenue en vertu d'une loi de 1975 censée protéger l'État «d'éléments destructeurs» mais des experts juridiques estiment que, selon la législation birmane, aucune personne ne peut être détenue pendant plus de cinq ans sans inculpation ou procès. (A.P via cyberpresse)

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