MISE A JOUR AU 4 JUILLET
Plan de ce message:
1 juillet avec mise à jour au 4 juillet
- remarques préalables
- attentat contre les locaux de la USDA
- Mise à jour au 4 juillet : les VBSW revendiquent l'attentat
- « Je veux tuer le chef de la junte birmane»
Le 1 juillet :
Remarques préalables:
Pour rappel,
-au mois de janvier 2008, quatre explosions de bombe se sont produites dans la nouvelle capitale de Nay Pyi Taw, deux dans la division de Bago et une à Rangoon.
- Au mois d'avril : deux bombes de faible puissance ont explosé à Rangoun
Le 22 avril la junte affirmait avoir découvert les auteurs de ces deux explosions : les auteurs feraient partie d’un groupe d’étudiants en exil baptisé VBSW. :
« Vigorous Burma Student Warriors » qu'on peut traduire par les « Vigoureux Guerriers Etudiants Birmans ».
Il s'agit d'un groupe de dissidents étudiants basé à la frontière birmano-thaïlandaise.
Comme l'avait alors souligné à l'époque rfi, dans sa revue de presse :
"C’est vrai qu’avec un nom pareil le régime a de quoi se sentir terrorisé."
« Vigorous Burma Student Warriors » qu'on peut traduire par les « Vigoureux Guerriers Etudiants Birmans ».
Il s'agit d'un groupe de dissidents étudiants basé à la frontière birmano-thaïlandaise.
Comme l'avait alors souligné à l'époque rfi, dans sa revue de presse :
"C’est vrai qu’avec un nom pareil le régime a de quoi se sentir terrorisé."
Mais bon la junte n'a jamais rapporté de preuve de ce qu'elle prétendait.
Aujourd'hui, une nouvelle bombe a explosé, toujours de faible intensité, ce sont les locaux de l'USDA qui étaient visés.
Présentation de l'USDA , que l'on peut qualifier de "milice du gouvernement":
L’Association pour la solidarité et le développement syndical (USDA), à laquelle les travailleurs notamment sont obligés de s’affilier, (c'est pour cela qu'il y a autant de membres) a été créée par les militaires pour remplacer les organisations de travailleurs et toutes les autres institutions de la société civile.
Elle a été créée en septembre 1993 par le régime militaire et, d’après les sources officielles, elle compterait quelque 13 millions de membres ( et non 23 millions chiffre donné par RFI dans l'article ci dessous)
Après l’attaque contre son escorte motorisée par des vigiles qu’on suppose avoir agi à l’instigation de membres de l’USDA en novembre 1996, la lauréate du prix Nobel Aung San Suu Kyi a déclaré dans une interview qu’il s’agissait d’une «tentative délibérée pour porter atteinte à notre vie » et a comparé l’USDA aux «chemises brunes» nazis.
Dans les rassemblements organisés dans tout le pays en 2005, les dirigeants de l’USDA ont régulièrement rendu hommage à l’action de la Tatmadaw (l’armée birmane) et qualifié leur organisation de «force auxiliaire de la nation». Plus simplement, l’USDA est un instrument de mobilisation politique du régime.
Présentation de l'USDA , que l'on peut qualifier de "milice du gouvernement":
L’Association pour la solidarité et le développement syndical (USDA), à laquelle les travailleurs notamment sont obligés de s’affilier, (c'est pour cela qu'il y a autant de membres) a été créée par les militaires pour remplacer les organisations de travailleurs et toutes les autres institutions de la société civile.
Elle a été créée en septembre 1993 par le régime militaire et, d’après les sources officielles, elle compterait quelque 13 millions de membres ( et non 23 millions chiffre donné par RFI dans l'article ci dessous)
Après l’attaque contre son escorte motorisée par des vigiles qu’on suppose avoir agi à l’instigation de membres de l’USDA en novembre 1996, la lauréate du prix Nobel Aung San Suu Kyi a déclaré dans une interview qu’il s’agissait d’une «tentative délibérée pour porter atteinte à notre vie » et a comparé l’USDA aux «chemises brunes» nazis.
Dans les rassemblements organisés dans tout le pays en 2005, les dirigeants de l’USDA ont régulièrement rendu hommage à l’action de la Tatmadaw (l’armée birmane) et qualifié leur organisation de «force auxiliaire de la nation». Plus simplement, l’USDA est un instrument de mobilisation politique du régime.
Ci après un article de RFI de ce jour :
- Une bombe de faible intensité a explosé dans les locaux d'une association gouvernementale près de Rangoon
Malgré l'omniprésence de l'armée en Birmanie, les attentats de ce genre ne sont pas rares.
Depuis le début de l'année, la presse en exil a dénombré six explosions dans tout le pays, à Rangoon, mais aussi à Naypyidaw, la nouvelle capitale birmane. En 25 ans, la Birmanie a connu plus de 60 attentats.
Depuis le début de l'année, la presse en exil a dénombré six explosions dans tout le pays, à Rangoon, mais aussi à Naypyidaw, la nouvelle capitale birmane. En 25 ans, la Birmanie a connu plus de 60 attentats.
Mais, au-delà des chiffres, une question se pose : sans aucune revendication, qui peut être à l'origine de ces attaques ? L'opposition birmane ? C'est peu probable, puisque la Ligue nationale pour la démocratie a toujours milité pour la non-violence. L'armée karen ? C'est ce qu'affirme régulièrement les généraux birmans qui font la guerre à ces rebelles depuis plus de 50 ans.
Autre explication : ces bombes seraient une preuve des tiraillements, voire de règlements de comptes entre différents clans plus ou moins proches du gouvernement. Une manière d'exprimer son désaccord en fonction des intérêts en jeux.
Et puis il ne faut pas sous-estimer l'initiative de mouvement radicaux clandestins et minoritaires qui ont émergé depuis la révolte Safran, en septembre 2007.
Ce mardi, ce sont les locaux de l'USDA qui étaient visés. Principale milice du gouvernement, l'USDA revendique 23 millions de membres. Ses hommes de main avaient tenté d'assassiner Aung San Suu Kyi en 2003. (RFI)
Mise à jour du 4 juillet
J'apprends ce jour ,que cet attentat aurait été revendiqué par les "Vigorous Burma Student Warriors " qu'on peut traduire par les « Vigoureux Guerriers Etudiants Birmans »
Le 2 juillet:
Pendant le référendum sur la Constitution, maintenu par la junte malgré le chaos après le cyclone Nargis les 2 et 3 mai, « des jeunes sont venus dénoncer secrètement le scrutin », confie un moine. Selon lui, « la majorité des étudiants sont contre le gouvernement. Les autres ont peur et sont sous pression. »
Cette peur-là, Haymar, qui vient juste de finir ses études à Rangoun, vit avec depuis toujours.
A 24 ans, la jeune fille confie volontiers qu'elle « déteste le gouvernement », mais qu'elle n'osera jamais manifester. « Entre la politique et ma famille, je choisis ma famille, dit-elle doucement. J'aurais trop à perdre en allant manifester. C'est dangereux et ce serait vain. »
Sur le mur de sa maison, son père a affiché sa photo de fin d'études où elle pose en jeune diplômée. Désormais, Haymar n'aspire qu'à une chose : émigrer à Singapour pour trouver un emploi qu'elle est sûre de ne pas avoir en Birmanie, et subvenir aux besoins de sa famille.
Yeshin, lui, était dans la rue en septembre dernier.
« J'ai protesté pendant cinq jours, raconte cet étudiant de l'université de Rangoun. Mes parents m'ont dit de faire attention, mais je n'ai pas peur. Je hais ce gouvernement. Il a tiré sur des moines. » Son visage est grave, tendu. « Parfois, je pense à faire comme en Europe et commettre un attentat-suicide. Je veux tuer Than Shwe », le chef de la junte militaire.
Il se dit « prêt à recommencer » à manifester, « mais pour l'instant, ce n'est pas le moment, il faut d'abord aider les millions de victimes du cyclone ». (20 minutes)
- « Je veux tuer le chef de la junte birmane»
Pendant le référendum sur la Constitution, maintenu par la junte malgré le chaos après le cyclone Nargis les 2 et 3 mai, « des jeunes sont venus dénoncer secrètement le scrutin », confie un moine. Selon lui, « la majorité des étudiants sont contre le gouvernement. Les autres ont peur et sont sous pression. »
Cette peur-là, Haymar, qui vient juste de finir ses études à Rangoun, vit avec depuis toujours.
A 24 ans, la jeune fille confie volontiers qu'elle « déteste le gouvernement », mais qu'elle n'osera jamais manifester. « Entre la politique et ma famille, je choisis ma famille, dit-elle doucement. J'aurais trop à perdre en allant manifester. C'est dangereux et ce serait vain. »
Sur le mur de sa maison, son père a affiché sa photo de fin d'études où elle pose en jeune diplômée. Désormais, Haymar n'aspire qu'à une chose : émigrer à Singapour pour trouver un emploi qu'elle est sûre de ne pas avoir en Birmanie, et subvenir aux besoins de sa famille.
Yeshin, lui, était dans la rue en septembre dernier.
« J'ai protesté pendant cinq jours, raconte cet étudiant de l'université de Rangoun. Mes parents m'ont dit de faire attention, mais je n'ai pas peur. Je hais ce gouvernement. Il a tiré sur des moines. » Son visage est grave, tendu. « Parfois, je pense à faire comme en Europe et commettre un attentat-suicide. Je veux tuer Than Shwe », le chef de la junte militaire.
Il se dit « prêt à recommencer » à manifester, « mais pour l'instant, ce n'est pas le moment, il faut d'abord aider les millions de victimes du cyclone ». (20 minutes)
5 commentaires:
Bonjour,
Ce chiffre de 23 millions de personnes appartenant à l'USDA m'intrigue. Il représente environ la moitié de la population. ce qui veut dire que lorsqu'on parle à un Birman, il y a une chance sur 2 pour qu'il appartienne à l'USDA ? Ca fait un bout de temps que je me pose cette question. Quant aux attentats j'aimerai croire qu'il s'agit de groupes dissidents. Bien que la LND prône la non-violence, devant le blocage de la situation, et bien que je sois aussi contre ce genre de choses, j'espère quelquefois un attentat de plus grande envergure directement contre les généraux.
Lionel
Et encore une fois merci Kathy pour ton travail.
Tu as raison Lionel de t'interroger sur ce chiffre qui est un chiffre "revendiqué" mais rien ne prouve que c'est le nombre réel de membre. En revanche on m'a toujours dit en Birmanie qu'il fallait toujours faire attention à ce qu'on disais et à qui , car bon nombre de personnes étaient des espions du gouvernement.
Suite à ton commentaire j'ai ajouté un paragraphe pour expliquer ce qu'est l'USDA : L’Association pour la solidarité et le développement syndical (USDA), à laquelle les travailleurs notamment sont obligés de s’affilier. Ce qui explique justement le nombre élevé de membre.
Merci Kathy pour la précision. je comprends mieux. Tu dis aussi que l'USDA a attaqué Daw Aung San Suu Kyi en Novembre 1996. Je ne connaissais pas cet épisode. Je sais que son convoi a été attaqué en 2003 à Depayin, mais je ne savais pas pour 1996. Tu as des précisions ?
Lionel
L’agression dont Aung San Suu Kyi fut victime en novembre 1996 s’est produite lors d’une manifestation encadrée par des membres de l’USDA Le 3 février 1997, elle a accusé le colonel Win Sein, ministre des transports, d’avoir ouvertement appelé les supporters de l’USDA à la tuer
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