Mise à jour au 22 mars
«Une confrontation est la seule option possible entre le régime et le peuple Birman. Nous devons sacrifier nos vies pour les prochaines générations, autrement les générations futures seront réduites à l’esclavage sous la dictature militaire. »
Birmanie actualité (suite)
22 mars
- Une grève générale en Birmanie fin mars
Ce nouveau groupe, qui s'est formé le 18 mars, ne reconnaît que les résultats de l'élection générale de 1990 et appelle à un dialogue tripartite. Il ne reconnaîtra pas le référendum sur la Constitution ni la Constitution à venir.
Maung Dee de Mizzima a interrogé le porte-parole de ce nouveau groupe, le 22 mars 2008:
Il ressort de cet entretien que le Groupe va appeler à une grève générale fin mars et s'opposer au référendum:
"Une «confrontation» est la seule option possible entre le régime et le peuple. Nous devons sacrifier nos vies pour les prochaines générations, autrement les générations futures seront réduites à l'esclavage sous la dictature militaire."
Le porte parole ajoute :" il y aura certainement des effusions de sang.
Nous effectuerons notre plan en trois phases. De toute façon nous allons aller de l'avant et nous ne reculerons pas "
Source : article en anglais mizzima
Remarques perso. Cette position de ce nouveau groupe correspond finalement à celle de l'Alliance des Moines Birman (All Burma Monks Association =ABMA) puisque celle ci appelle aussi le peuple Birman à descendre de nouveau dans la rue.
Par exemple U Sandaw Bathasara de l'ABMA à New York déclare :
"(...)nous ne pouvons pas admettre ce que le régime est en train de faire .... Un soulèvement est indispensable avant le référendum .. " ( voir l'article ci dessous)
Lire aussi mon article sur Karuna
- Des Moines Birmans en exil appellent le peuple Birman à descendre de nouveau dans la rue : Pour eux : " Un soulèvement est indispensable avant le référendum .. "
l'ABMA appelle donc la population à descendre de nouveau dans la rue.
Par exemple U Sandaw Bathasara de l'ABMA à New York déclare :
"(...)nous ne pouvons pas admettre ce que le régime est en train de faire .... Un soulèvement est indispensable avant le référendum .. "
Lire l'article en anglais : ICI
Pour rappel, lire aussi sur ce blog : Les moines Birman appel de nouveau aux boycott des examens d'Etat qui doivent avoir lieu à partir du 24 mars : LA
- Il existerait de plus en plus de désaccords au sein du gouvernement sur l'avenir politique du pays et la feuille de route vers la (pseudo) démocratie.
D'un côté, il y a les ministres et les membres du Conseil national pour la paix et le développement (SPDC), qui sont associés à Than Shwe, de l'autre côté, il y a le haut des généraux, dirigée par le commandant en second Maung Aye, qui veulent une armée professionnelle, moins de corruption et un rôle plus important.... Plus jeunes, ils regardent leurs "collègues" sans scrupules qui se cachent derrière leur uniforme craignant que cela ternisse l'image de l'armée...
Source : Voyage au pays des ombres
- Les sanctions canadiennes contre la Birmanie ont un impact, mais la situation est vraiment bien plus grave qu’on le croyait, en raison des atrocités rurales et ethniques qui ne sont pas rapportées par les médias internationaux.
La junte militaire au pouvoir est définitivement affectée par les sanctions
La junte militaire au pouvoir en Birmanie est définitivement affectée par les sanctions économiques imposées par le Canada, tandis que les investissements étrangers freinent la restauration de la démocratie dans le pays, estime le député libéral à Ottawa, Larry Bagnell.
Après une mission d’enquête d’une semaine à la frontière entre la Thaïlande et la Birmanie, Larry Bagnell, président de l’association Les amis parlementaires de la Birmanie (PFOB), affirme que les Birmans souhaitent que le Canada maintienne les sanctions.
Les dirigeants de la résistance birmane sont très satisfaits des sanctions
« Les dirigeants de la résistance birmane sont très satisfaits des sanctions », fait-il remarquer. « Il y a de bonnes chances qu’en raison de la pression exercée sur la Birmanie », les investissements de Chine et de Singapour ralentissent dans le pays, poursuit-il. Mais il avertit que la situation est vraiment bien plus grave qu’on le croyait, en raison des atrocités rurales et ethniques qui ne sont pas rapportées par les médias internationaux.
Les investissements étrangers renforcent la junte militaire.
Tandis que Aung San Suu Kyi, chef de la Ligue nationale pour la démocratie ayant reçu la citoyenneté canadienne honoraire l’année dernière, demeure en résidence surveillée, l’obstacle principal à une restauration de la démocratie pourrait venir de l’étranger : les investissements étrangers renforcent la junte militaire.
Les investissements étrangers financent un projet d’oléoduc transnational et de construction d’immenses barrages sur la rivière Salween et autres, ce qui est considéré comme un cadeau pour la dictature. Ceci permet l’achat de matériel militaire additionnel pour « opprimer davantage le peuple et mener à des déplacements [de population] massifs, au travail forcé et autres violations des droits de l’Homme », souligne Larry Bagnell dans un communiqué. Le communiqué souligne que contrairement à la croyance de la communauté internationale que le pire est peut-être passé en Birmanie, « les atrocités dans les provinces ethniques incluant le viol, les déplacements forcés, le travail forcé et les meurtres extrajudiciaires sont devenus une réalité quotidienne ».
Il n’y a aucun signe de progrès sur le front politique.
Tin Maung Htoo, directeur général des Amis canadiens de la Birmanie (Canadian Friends of Burma, CFOB), affirme que c’est la première fois, depuis une dizaine d’années, qu’un politicien visite la région. Il est d’accord avec les conclusions de Larry Bagnell sur la situation. « Il n’y a aucun signe de progrès sur le front politique. » En anticipation de la visite en Birmanie de l’envoyé spécial de l’ONU, Ibrahim Gambri, des représentants de la junte militaire ont rencontré Aung San Suu Kyi, mais ce n’était « qu’un jeu politique pour calmer la situation », croit Maung Htoo. […]
Tandis que l’ONU a envoyé une lettre du Conseil de sécurité condamnant le régime birman à l’automne dernier, le Canada a imposé les sanctions économiques et diplomatiques les plus sévères en décembre contre la dictature militaire. Maxime Bernier, ministre des Affaires étrangères, avait alors affirmé que les sanctions économiques du Canada contre la Birmanie étaient les plus strictes au monde. « Nous croyons que les sanctions sont le moyen qui nous permet de mettre le plus de pression sur la junte militaire », avait-il déclaré.
À l’exception de l’exportation de marchandises destinées à des causes humanitaires, il y a actuellement un embargo sur toutes les exportations et importations entre le Canada et la Birmanie. Les avoirs des Birmans en sol canadien sont gelés et les services financiers canadiens offerts en provenance et vers la Birmanie sont également interdits. De plus, il y a une interdiction sur l’accostage de bateaux et l’atterrissage d’avions au Canada et en Birmanie. Il n’y aura aussi aucune exportation de données techniques ni de nouveaux investissements.
Alors que le total des échanges entre le Canada et la Birmanie est passé de 47 millions de dollars en 2002 à seulement 8,5 millions de dollars l’année dernière, il y a encore environ dix-sept compagnies qui investissent ou font directement des affaires en Birmanie, selon Maung Htoo. « Nous sommes assez satisfaits des sanctions du gouvernement canadien, mais il y a beaucoup de failles, et les sanctions n’affectent pas les investissements déjà présents qui sont encore substantiels. »
Les sites Internet de CFOB et du ministère des Affaires étrangères dénotent plusieurs compagnies canadiennes encore actives en Birmanie, mais un fait moins connu concerne les investissements du Régime de pensions du Canada dans des compagnies non canadiennes en Birmanie et les fonds de dotation d’universités canadiennes. « Le gouvernement devrait faire quelque chose à propos de ça », estime Maung Htoo. « Nous avons fait du lobbying auprès du gouvernement pour qu’il retire ces investissements aussi », fait remarquer Larry Bagnell, ajoutant que la compagnie minière Ivanhoe s’est retirée de Birmanie. […] « Alors que les atrocités sont révélées dans les medias internationaux, la Chine, qui protège la junte militaire, sera également sous pression », affirme-t-il.
Source : lagrandeepoque
Remarques:
1-Les sous titres ne sont pas dans le texte original
2-Les grands médias internationaux ne parlent peut-être pas, comme l'écrit l'auteur dans cet article, des atrocités rurales et ethniques , mais certains sites et blog, dédiés à la Birmanie en parlent :
Pour rappel, lire sur ce blog : La junte continue de bruler des villages entiers dans l'est de la Birmanie
- Canton de Maungdaw: Des arrestations pour obtenir des "pots de vin"
Et ce n'est pas la seule dans ce cas, de nombreuses personnes témoignent avoir été victime de telles extorsions.
Résumé en français d'un article en anglais : kaladanpress
21 mars
- La junte a fait publier ce jour, dans un journal National (New Light of Myanmar) un article pour essayer d'expliquer et surtout de justifier sa prochaine constitution.
Cet article est en fait une première version officielle d'une partie du projet de constitution.
La junte dévoile ainsi une partie du contenu de l’ébauche de constitution qui sera proposé pour approbation.
Elle explique aujourd'hui son plan visant à prendre "25 pour cent des sièges de l'Assemblée Législative"
Il est indiqué que la participation de l'armée, est extrêmement importante pour maintenir la stabilité et garantir le progrès du pays.
Autre proposition : Les militaires auraient un droit de veto pour pouvoir déclarer l’état d’urgence sans passer par la voie parlementaire.
Les militaires garderaient un poids énorme dans le choix de l’exécutif, car le président ne pourrait être élu qu’après l’approbation par les militaires.
L’objectif sous-jacent, c’est l’éventualité de mettre en place un gouvernement civil fantoche à présenter à la communauté internationale, pour dire que le pays redevenait fréquentable.
Le processus envisagé : référendum en mai 2008, suivie d’une élection générale en 2010. Il semble que la junte veuille choisir le principe de la majorité simple pour faire approuver la constitution, c'est-à-dire que l’abstention ne sera pas prise en compte.
Alors que la junte militaire affirme que ce projet de constitution est rédigé sous la direction d'experts juridiques et proclame sa légalité, Aung Htoo, un avocat Birman a déclaré que
Cette constitution est sans doute la plus "illégale" de toutes des constitutions
Lire cet article en entier (en anglais) sur mizzima
- Pour la junte, tous les moyens sont bons pour que le peuple Birman vote OUI au référendum sur la Constitution. c'est ainsi que des agents de l'immigration demandent à la population locale de se mobiliser pour soutenir la Constitution, en échange de documents administratifs
Selon les habitants, Les agents de l'immigration, fourniraient des cartes nationales d'identité à population locale de Nam Khan, Man Hero et Pan Hseng, dans le district de Shan, en les exortant à voter «oui» au référendum,
Source : Article en anglais bnionline
- BIRMANIE : Toute l'Actualité de mars 08 : ICI
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