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lundi 26 mai 2008

Birmanie, que les rescapés crèvent, mais discrètement surtout....

26 mai: Dernière mise à jour de la rubrique "Articles" : 20h33

dessin vu sur irrawaddy


  • Bonne nouvelle.... pour la junte : Sans aucune surprise, Le texte de la constitution a été approuvé par 92,4%.

Le plus drôle, (où le plus triste) c'est le taux de participation improbable, eu égard au nombre de sinistrés: la participation a atteint 26 sur 27 millions d'inscrits.

Comme pour le vote qui a eu lieu le 10 mai, la junte a sans doute fait voter les morts...
quant à ceux qui ont voté ils étaient obligés de voter OUI
Pour rappel : message du 10 mai : Certains votent, d'autres sont entrain de mourir...
et les tous les messages concernant ce référendum


Le texte de l'AFP :
Le régime militaire en Birmanie a crié victoire lundi en affirmant que sa Constitution avait été approuvée au plan national par plus de 92% des électeurs et que la participation avait atteint 98% en dépit des destructions et de la crise humanitaire provoquées par le cyclone Nargis.

Par ailleurs, la junte s'apprête à examiner l'ordre d'assignation à résidence de la figure de proue de l'opposition, Aung San Suu Kyi, et des diplomates occidentaux se demandent comment les généraux au pouvoir traiteront cette question et les modalités juridiques de la décision.

Maintenue en isolement dans sa maison délabrée de Rangoun, Mme Suu Kyi, 62 ans, a été privée de liberté pendant la majeure partie des 18 dernières années.

Sa formation politique --la Ligue nationale pour la démocratie (LND)-- avait très largement remporté des élections pluralistes en 1990 mais les militaires n'avaient pas honoré les résultats.

La télévision d'Etat a annoncé lundi que 92,93% des électeurs avaient approuvé la nouvelle Constitution des généraux lors de la dernière phase d'un référendum, qui s'est tenue samedi dans les zones dévastées par Nargis.

Elle a ajouté que la participation s'était établie à 93% parmi les 4,5 millions d'électeurs habilités à voter dans les 47 municipalités des régions de Rangoun et du delta de l'Irrawaddy où le scrutin a eu lieu malgré la crise humanitaire.(...)

La première phase du référendum constitutionnel s'était tenue le 10 mai, soit une semaine après Nargis, dans la plupart des régions birmanes (au total 278 municipalités). La junte avait très vite affirmé que 92,4% des électeurs avaient voté "oui" ce jour-là, en citant un taux de participation de 99,07% sur les 22,7 millions d'électeurs qui avaient été appelés à voter.

Au total, sur l'ensemble du territoire, la nouvelle Constitution a été approuvée par 92,48% des électeurs et la participation a atteint 98%, a déclaré lundi la télévision contrôlée par le régime.

Des opposants ont d'ores et déjà dénoncé un scrutin "truqué" et la LND de Mme Suu Kyi, qui avait appelé à un report du référendum en raison du cyclone, a totalement rejeté les résultats... (AFP via romandie)



  • J'ai enfin compris pourquoi la junte n'aidait pas les rescapés, c'est pour leur bien; Et oui.. il ne faudrait quand même pas les rendre "paresseux et dépendants de l’aide"
Pour compléter mon message du 25 mai Birmanie, le temps perdu ne se rattrape plus :

voici un extrait d'un article de "the irrawaddy" du 25 mai :

“Des milliers de survivants et sinistrés qui ont cherché refuge et aide à Bogalay et Mawlamyinegyun ont été expulsé des villes par les officiels locaux du gouvernement au cours des 5 ou 6 derniers jours, selon des sources à Rangoon et à Bogalay. »

« Min Zaw, un homme d’affaires de Rangoon qui a rendu visite à des victimes du cyclone à Bogalay, a aussi déclaré que les autorités locales exhortaient les réfugiés qui cherchaient refuge au bord des routes, à rester hors de vue pendant que les officiels et les donateurs étaient en ville. Il a été demandé aux donateurs de transmettre l’aide et les dons d’argent via les autorités locales, et non directement aux victimes, ont ajouté les sources »
« Certains réfugiés ont été détenus dans les postes de police locaux, et d’autres ont été forcés de marcher hors de la ville et laissés dans des zones rurales, selon Min Zaw.

Pendant ce temps, des membres du groupe pro-junte, l’USDA, ont demandé aux donateurs privés de ne plus apporter de nourriture et des ravitaillement aux réfugiés, disant aux donateurs qu’ils rendraient les réfugiés paresseux et dépendants de l’aide, selon des sources locales. »

Source : irrawaddy traduction sophie de Birmanielibre


C'est sans doute cela la "Position très souple" de la junte dont parle Ban Ki-Moon. (Rappel : Ouverture bien trop tardive à l'Aide Internationale)
Alors oui effectivement la situation est sous contrôle, mais sous contrôle de la junte !!
Que les rescapés crèvent mais discrètement surtout.

Pour ceux qui auraient oublié à qui on a à faire : Birmanie, lorsque l'on sait


Monsieur Ban Ki-Monn, serrant la main du Premier ministre birman Thein Sein, comme c'est émouvant n'est ce pas?


  • Ban ki-moon reste optimisme, c'est bien le seul...
L'ONU et les ONG s'accrochent à une promesse de la junte, et les 2,4 millions de rescapés ils s'accrochent à quoi ?

Les Nations unies et des ONG occidentales s'accrochaient lundi à une mince promesse faite par la junte birmane de laisser entrer et travailler tous les humanitaires étrangers, plus de trois semaines après le cyclone dévastateur Nargis.

"Mon sincère espoir est qu'ils (les généraux birmans) honorent leur engagement. C'est ce que nous allons voir", a lancé, volontairement optimiste, le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, avant de quitter Bangkok pour New York dans la nuit de dimanche à lundi.(...)

Pour les organisations humanitaires, il importe avant tout d'accéder au plus vite et en grand nombre à la région isolée du delta de l'Irrawaddy (sud-ouest) et de pouvoir y travailler librement.

"Nous avons eu une autorisation verbale et un accord de principe selon lequel des étrangers peuvent se rendre" dans le delta, "mais nous comptons sur quelque chose d'écrit aujourd'hui", a déclaré Chris Webster de l'ONG World Vision. "Ce sera le vrai test." ( AFP)



ARTICLES

Titre des articles de ce message du 26 mai:
  • Les promesses de la junte birmane à l'épreuve des faits
  • La restauration des écosystèmes côtiers après le cyclone devrait être une priorité des efforts de reconstruction
  • Une aide humanitaire toujours sous condition en Birmanie
  • L'Unicef se bat pour le sort de 2.000 orphelins birmans.
  • Un incendie à l'ambassade birmane en Thaïlande retarde encore la délivrance de visas aux humanitaires.

  • Les promesses de la junte birmane à l'épreuve des faits
RANGOUN (Reuters) - Les membres du personnel humanitaire étranger présent en Birmanie se préparent à gagner le delta de l'Irrawaddy, pour vérifier sur le terrain si la junte militaire birmane respecte son engagement de les laisser libres de leurs mouvements.

"Nous allons sortir aujourd'hui et tester les limites", a lancé lundi le responsable d'une organisation occidentale, avant son départ pour la région du delta, fermée aux étrangers depuis le passage, le 2 mai, du cyclone Nargis qui a fait 134.000 morts ou disparus et 2,4 millions de sinistrés.

Trois semaines après la catastrophe, les Nations unies estiment que les trois quarts des sinistrés n'ont encore reçu aucune aide.

Les routes qui mènent au delta sont jalonnées de milliers de mendiants. Les véhicules qui les empruntent sont assaillis par des nuées d'enfants. "Jetez quelque chose!", lancent-ils à leurs occupants, que la police somme de passer leur chemin.

"Allez directement à votre destination! Ne jetez rien des voitures!", crient ainsi les agents postés à un point de contrôle sur la route de Bogalay, ville dévastée du delta.

Les cours d'eau de cette région de rizières sont jonchés de cadavres et de carcasses d'animaux en état de décomposition avancée. L'odeur de la mort et les mouches y sont omniprésentes.

Les ONG doutent

Outre les réticences dans la délivrance des visas, le personnel humanitaire s'est jusqu'ici heurté aux nombreux barrages policiers et militaires dressés autour de Rangoun, que seule une poignée d'étrangers est parvenue à quitter.

Than Shwe, chef suprême de la junte, a toutefois promis la semaine dernière au secrétaire général de l'Onu, Ban Ki-moon, que tous les membres du personnel humanitaire allaient être autorisés à gagner le delta "quelle que soit leur nationalité".

Doutant des promesses de l'armée, ONG et chancelleries ont réagi avec prudence.

"Nous verrons dans les prochains jours si les déclarations de autorités sont suivies d'effet", a déclaré Jean-Sébastien Matte, coordinateur de Médecins sans frontières (MSF). Dix membre de l'ONG ont été autorisés à gagner le delta et 20 autres attendent à Rangoun, a-t-il ajouté.

Les Etats-Unis, que les autorités birmanes considèrent comme l'"avant-poste de la tyrannie", ont promis de porter leur promesse d'aide à 20,5 millions de dollars si la junte tient parole.(Reuteurs via nouvelobs)


  • La restauration des écosystèmes côtiers après le cyclone devrait être une priorité des efforts de reconstruction
« Alors que nous, tout comme le reste du monde, sommes inquiets à propos du rythme des efforts de sauvetage et d’aide aux rescapés, nous pensons également que nous devons adopter un point de vue à plus long terme tandis que l’organisation de la reconstruction commence » a déclaré Julia Marton-Lefèvre, directrice Générale de l’UICN.

« Nous pensons que la restauration d’écosystèmes en bonne santé, et particulièrement les mangroves, devrait être au sommet de la liste de priorité de reconstruction ».

L’inondation dans les plaines du Delta est inévitable, mais l’effet de protection des écosystèmes en bonne santé est annulé quand les obstacles naturels comme les mangroves, les lagons, les récifs de corail, les plages et les forêts sont détruits ou dégradés.

Afin d’éviter d’autres problèmes, une attention particulière devrait également être portée aux questions d’environnement dans la phase immédiate d’aide, alors que les dépôts de débris et de déchets résultant des efforts de reconstruction de l’infrastructure peuvent mener à une restauration de l’environnement plus difficile et plus coûteuse sur le long terme.(...)

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  • Une aide humanitaire toujours sous condition en Birmanie
Un article du monde qui résumé bien la situation :

Une quarantaine de pays donateurs, réunis dimanche 25 mai à Rangoun, l'ex-capitale de Birmanie, ont interrprété comme "un signe d'espoir" la promesse de la junte birmane de laisser l'aide internationale parvenir plus directement aux sinistrés du typhon Nargis dans le delta de l'Irrawaddy.

Mais au-delà des urgences (plus de 50 millions de dollars d'aide promis), aucune garantie n'a été fournie sur un programme de réhabilitation économique de la région dévastée, que la junte estime à 11 milliards de dollars.

"Gardons les yeux rivés sur l'objectif immédiat : sauver des vies", a déclaré le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon. Les militaires birmans insistent sur le fait que cette phase est dépassée. Les organisations humanitaires estiment, quant à elle, que le bilan de la catastrophe est loin d'avoir été établi.

La France a renoncé à décharger de son bâtiment militaire Le Mistral les 1 000 tonnes de matériel de secours, et décidé de faire transiter cette aide par l'île thaïlandaise de Phuket, 1 000 km au sud-est. La junte birmane exige que toute assistance lui parvienne par transports civils. "La décision de laisser entrer l'aide quand tout le monde est mort, c'est sinistre et incompréhensible", a regretté Bernard Kouchner, ministre français des affaires étrangères.

La Chine ne semble pas étrangère à l'assouplissement birman. Son ministre des affaires étrangères, Yang Jiechi, présent sur place, a ainsi exprimé le souhait de voir l'ONU tenir "un plus grand rôle" dans les secours.

La junte peut aussi se féliciter d'avoir vu reléguer au second plan les critiques internationales sur son mode de gouvernement, les violations des droits de l'homme et l'absence de tout progrès démocratique. Le département d'Etat américain a toutefois jugé "consternant" que les militaires aient procédé, samedi 24 mai dans les zones sinistrées, à la dernière phase de leur référendum visant à asseoir leur pouvoir. "Une caricature de consultation populaire", a ajouté M. Kouchner.

Le sort de Mme Aung San Suu Kyi, leader de l'opposition birmane et seule Prix Nobel de la paix privé de liberté dans le monde, n'a pas été évoqué publiquement à Rangoun.

Francis Deron (lemonde)

  • L'Unicef se bat pour le sort de 2.000 orphelins birmans
RANGOUN (Reuters) - L'Unicef s'efforce de convaincre la junte birmane de placer 2.000 orphelins du cyclone Nargis dans des familles d'accueil plutôt que des orphelinats, déclare Anne-Claire Dufay, responsable de l'agence onusienne en Birmanie.

"Nous devons en priorité essayer de placer ces enfants au sein d'environnements familiaux, pas dans des institutions", a-t-elle dit.

"Nous devons essayer de les maintenir au sein de leur communauté et même à titre provisoire, avant de pouvoir retrouver la trace de leurs familles, nous devons pouvoir placer ces enfants dans des familles d'accueil temporaires. C'est le message que nous adressons", a-t-elle ajouté.

La junte a annoncé il y a quelques jours la construction d'orphelinats à Labutta et Pyapon, deux des régions les plus touchées du delta de l'Irrawaddy, dévasté le 2 mai par le cyclone Nargis.

Pour tenter de l'en dissuader, l'Unicef a envoyé son directeur pour l'Asie, Anupama Rao Singh, en Birmanie où il doit rencontrer lundi le ministre des Affaires sociales, le général Maung Maung Swe.

En dépit des restrictions imposées par la junte à la zone du delta, les Nations unies disent avoir pu établir qu'au moins 2.000 enfants avaient perdu leurs deux parents dans le cyclone, dont le bilan officiel est de 134.000 morts ou disparus et 2,4 millions de sans-abri. (Reuters via latribune)


Manquait plus que ça :
  • Un incendie à l'ambassade birmane en Thaïlande retarde encore la délivrance de visas aux humanitaires
Un incendie a détruit lundi un étage de l'ambassade de Birmanie à Bangkok, la capitale de la Thaïlande, provoquant la fermeture du service des visas et reportant encore la délivrance des documents tant attendus par de nombreux travailleurs humanitaires.

Le département où sont accordés les visas se trouvait dans la partie du bâtiment ravagée par l'incendie. Ces trois dernières semaines, de nombreux membres d'organisations humanitaires se sont rendus sur place pour essayer d'obtenir le document leur permettant d'entrer en Birmanie pour aider les victimes du cyclone Nargis. Ils avaient espéré que la récente visite en Birmanie du secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, pouvait contribuer à lever les restrictions sur les entrées sur le territoire. (AP via latribune)

6 commentaires:

Anonyme a dit…

http://burma2008.blogspot.com

Anonyme a dit…

il est très dommage que vous ayez choisi "Blogspot" car ce n'est pas accessible depuis la Birmanie. Blogspot est malheureusement censuré. merci et bonne continuation.

Catherine a dit…

Merci pour votre message.Vous dites que "Blogspot" est censuré. Pas les autres?
Au fait Pourquoi tous les blogs birman utilisent justement Blogspot?
merci

Catherine a dit…
Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.
Catherine a dit…
Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.
Catherine a dit…

Burma : L'article publié ce jour dans le blog dont vous donnez le lien résume vraiment très bien la situation actuelle en Birmanie et je me suis permise de le publier intégralement sur mon blog, en mettant un lien vers ce tout nouveau blog.
Merci beaucoup et bonne continuation à vous aussi.