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Crise humanitaire ou crise politique :
On ne le dira jamais assez , si la junte change d'attitude, (le changement n'est d'ailleurs toujours pas visible, comme le montre les articles ci dessous,) c'est uniquement sous la pression de la Communauté internationale et parce qu'elle a bien trop peur que la "crise humanitaire" se transforme en "crise politique" et qu'on se mêle de sa manière de gouverner.
Par ailleurs, "le vrai test du changement d'attitude promis par la junte portera, dans les prochains jours, sur le nombre de visas et la liberté de mouvement qu'elle accordera ou pas aux humanitaires étrangers qui ont subi de sévères restrictions jusqu'à présent. Ban Ki-moon a affirmé vendredi que le numéro un du régime, le généralissime Than Shwe, lui avait garanti que "tous" les humanitaires étrangers pourraient entrer dans le pays, "quelle que soit leur nationalité".
Mais en attendant de "voir" si la junte respecte oui ou non ses engagements, combien de personnes vont mourir ou s'affaiblir davantage? Les conséquences de la malnutrition sévère sont irréversibles chez les enfants.
De la poudre aux yeux:
De toute manière tout cela c'est de la poudre aux yeux et on sait déjà qu'il n'y aura pas de véritable changement puisque la junte a déjà posé ses conditions à ce changement..
Alors attendons tranquillement, nous avons le temps, après 3 semaines d'attente, les rescapés ne sont plus à quelques jours n'est ce pas ?!
Comme le soulignait hier le monde "La junte peut aussi se féliciter d'avoir vu reléguer au second plan les critiques internationales sur son mode de gouvernement, les violations des droits de l'homme et l'absence de tout progrès démocratique...
Le sort de Mme Aung San Suu Kyi, leader de l'opposition birmane et seule Prix Nobel de la paix privé de liberté dans le monde, n'a même pas été évoqué publiquement à Rangoun..."
Le double jeu de la junte:
Les 15 à 20 arrestations qui ont eu lieu ce matin à Rangoun (lire les articles ci dessous ) vont sans doute passer inaperçues ou presque, aux yeux de la communauté internationale, celle ci étant bien trop occupée à faire de l'humanitaire.
Et puis surtout on ne va quand même pas contrarier la junte sur sa politique, alors même que celle ci vient de faire des promesses d'ouverture à l'aide humanitaire. Bien joué de la part de la junte !
Ces quelques 20 personnes tentaient simplement de se rendre devant la maison de l'opposante Aung San Suu Kyi. Les personnes interpellées sont des jeunes membres de la Ligue nationale pour la démocratie (LND)
On apprend ce jour qu'Aung San Suu Kyi est maintenue en résidence surveillée, l'ordre d'assignation à résidence de Aung San Suu Kyi, véritable symbole de l'opposition birmane, a été prorogé pour un an!
En réalité si la junte a fait des promesses à l'ONU c'est pour mieux renforcer son contrôle sur le pays, elle joue un double jeu :
"Tout en permettant aux expatriés des organisations non gouvernementales (ONG) étrangères, mardi 27 mai, de se rendre enfin dans les zones touchées, le 2 mai, par le typhon Nargis, la junte birmane resserre son étau sur le pays. Mardi, des dizaines d'hommes en uniforme et en civil ont pris position, à Rangoun, autour du domicile de l'opposante birmane, Prix Nobel de la paix, Aung San Suu Kyi, et devant le siège de son parti..... La pression sécuritaire vise également la région touchée par le typhon. Les autorités fouillent chaque véhicule qui franchit les barrages installés sur les routes menant au delta de l'Irrawaddy, zone de la catastrophe. Les policiers cherchent à bloquer tout infiltration d'Occidentaux non autorisés à se rendre sur place. " (lemonde)
La communauté internationale est responsable:
Une chose est certaine, la communauté internationale a attendu trop longtemps et elle attend toujours, en espérant que la junte tiendra ses engagements. Par sa "non-action" de plus de 3 semaines, la communauté internationale via l'ONU, s'est rendue complice de la junte. Son attitude passive a couté la vie à de nombreuses personnes.
C'est aussi sa responsabilité de veiller à ce que l'aide atteigne les survivants. La Communauté Internationale a failli à ses responsabilités. De la même manière, elle avait laissé la junte réprimer dans la violence, les manifestations de septembre 2007.
Il faut mettre la junte hors d'état de nuire pour sauver la vie de millions de Birmans. Le cyclone ce n'est rien à côté et pourtant des milliers de Birmans en sont mort ou vont mourir par manque d'aide.
Je me répète, mais depuis des années la junte se rend régulièrement coupable en toute impunité de "crime contre l'humanité" : elle a massacré les karens et ce n'est qu'un exemple parmi tant d'autres.
Intervenir à tous les niveaux :
Comme je l'ai déjà expliqué dans mon message du 20 mai, intitulé "Than Shwe doit quitter le pouvoir maintenant":
Se contenter d'apporter secours et assistance aux sinistrés, sans mettre la junte hors d'état de nuire, n'aidera la population qu'à court terme. Or il faudra obligatoirement agir aussi pour le moyen et surtout le long terme, sinon cette intervention se retournera tôt ou tard contre la population Birmane.
Il faudra des années à la Birmanie pour remonter la pente et vu la situation dramatique du pays avant le Cyclone, si la Junte reste au pouvoir, la population mourra de faim. Les prix qui avaient déjà augmentés considérablement avant Nargis, et qui ont littéralement explosé depuis Nargis, continueront de monter.
Il est bon de rappeler que avant Nargis, 95% de la population vivait avec moins d’un dollar US par jour et que 90% avec moins de 65 cents par jour.
La junte continuera de s'enrichir, le peuple de vivre dans des conditions insupportables. Les opposants continueront d'être arrêtés et torturés, d'autant plus que des révoltes ne sont pas à exclure dans un avenir proche..
Kathy
- La route de la mort et de la désolation, c'est le titre d'un article de mizzima du 27 mai
Pour rappel (message du 8 mai sur mon autre blog) : les moines sont l'ultime recours des rescapés du cyclone
C'est bien dommage que les articles des journaux comme mizzima ou irrawaddy ne soient pas plus traduits et publiés intégralement dans la presse française qui se contente, la plus part du temps, de publier des dépêches Reuters, AFP ou AP. Ces dépêchent sont complètes, mais il s'agit le plus souvent d'informations générales et rarement des témoignages.
Voici un petit Résumé, en français, de cet article il ne s'agit donc aucunement de sa traduction complète je ne suis pas assez douée en anglais....
Quelle que soit l'accord conclu entre le général Than Shwe et le Secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki-moon, les aides étrangères ne peuvent toujours pas se rendre en dehors de Rangoun sans une autorisation écrite du gouvernement.
La presse n'est pas autorisée non plus à se rendre dans le delta de l'irrawaddy. Pour pouvoir témoigner de la réalité, un journaliste se cache dans un camion, dans les sacs de riz pour pouvoir passer les contrôles entre Rangoun et les villages reculés qui ne reçoivent aucune aide gouvernementale.
Il s'agit d'aide privée et non gouvernementale. Ces dons de nourriture proviennent de riches Birmans et sont apportés par des moines le plus souvent.
Les rescapés sont en colère et désillusionnés quant à l'absence d'assistance de la junte militaire. En revanche, ils respectent les moines et les donateurs privés puisque ce sont les seuls à les aider véritablement.
Les moines font ce qu'ils peuvent pour soulager les souffrances des villageois et leur distribuer les dons de donateurs privés.
Plus de trois semaines après le cyclone aucun fonctionnaire du gouvernement ne s'est montré et l'aide internationale n'est toujours pas en vue.
Lorsque nous déchargeons la cargaison, des centaines d'enfants et d'adultes nous attendent avec des yeux brillant, plein de gratitude. Les aliments que nous leur donnons ne vont les aider à survivre que durant quelques jours.
Comment vont-ils survivre au cours des deux prochains mois?
Comme de nombreux villages isolés, ils sont trop loin de la portée des rares ONG internationales qui sont autorisés à pénétrer dans le Delta,
Sur notre chemin de retour à Rangoon, nous faisons face à des milliers de sans-abri et démunies qui bordent les routes du Delta à Rangoon.
Même la nuit dans l'obscurité totale, les enfants et les adultes, hommes et femmes sont alignés des deux côtés de la route en espérant recevoir, au passage des voitures un peu d'eau, de nourriture et des vêtements secs.
Ils ont perdu tout espoir que le gouvernement les aide !
LIRE cet article en entier : Road to death and devastation
Pour info., les 2 photos publiés dans ce message ont été prises par Luc Auberger, envoyé spécial pour RFI. Birmanie, Bogalay une ville martyre
ARTICLES
Titre des articles de ce message du 27 mai: ( dernière mise à jour : 17h45 : les articles ajoutés sont au dessus)
- une sorte d'ouverture progressive
- La junte birmane renforce son contrôle sur le pays
- Des Birmans en quête de vivres (témoignages)
- Pendant ce temps à Rangoun, la junte ne perd pas ses habitudes : 15 à 20 opposants ont été arrêtés
- Aung San Suu Kyi est maintenue en résidence surveillée
- En direct de Birmanie : A Rangoun, le port et ses trésors
- Selon l'ONU les secours sont sur la bonne voie
- une sorte d'ouverture progressive (mais justement vu l'urgence de la situation cette "ouverture" est bien trop lente)
"On assiste à une sorte d'ouverture progressive", a témoigné Chris Webster, un membre de l'organisation Save the Children qui attendait toujours mardi à Bangkok d'obtenir un visa pour entrer en Birmanie.
"Décrocher un visa et des permis de voyage prenait auparavant des semaines. Le fait que maintenant on nous indique que cela prendra des jours est un grand progrès", a-t-il commenté. (AFP)
- La junte birmane renforce son contrôle sur le pays
La pression sécuritaire vise également la région touchée par le typhon. Les autorités fouillent chaque véhicule qui franchit les barrages installés sur les routes menant au delta de l'Irrawaddy, zone de la catastrophe. Les policiers cherchent à bloquer tout infiltration d'Occidentaux non autorisés à se rendre sur place.
Dans l'ex-capitale de la Birmanie, Rangoun, la chasse aux faux touristes semble ouverte dans les hôtels et sur les sites historiques. Le régime veut limiter les témoignages rapportés par des journalistes entrés grâce à des visas touristiques. Les membres des ONG d'ailleurs s'abstiennent de tout contact avec les Occidentaux présents en Birmanie afin d'éviter toutes représailles.
La population civile est également soumise à des contrôles rigoureux. De nombreux Birmans des régions peu touchées par le désastre se rendent par leur propre moyens vers les zones sinistrées afin d'apporter de l'aide. Leurs véhicules sont fouillés en quête d'éléments attestant d'une activité subversive et le matériel d'aide en est souvent soustrait. (...)
La junte s’efforce de limiter les contacts au sein même du pays entre le peuple et les moines, suspectés de tirer un profit politique de la catastrophe. Les monastères ont hébergé nombre de sans-abri et les moines se sont souvent substitués aux autorités pour secourir les victimes du typhon.
Des récits évoquent enfin des cas de jeunes soldats sanctionnés pour avoir voulu venir en aide aux sinistrés. « Beaucoup ont de la famille dans les zones dévastées, ils aimeraient aider mais leur hiérarchie les menace de représailles et les cantonne à la surveillance des contestataires », assure Khin Zin Minn, Birmane exilée dont l’époux coordonne la communauté birmane en France. (lemonde)
Pour info : Blog de la communauté Birmane en France
Blog de Khin Zin Minn : mayzin-birmanie
Ci après, des témoignages:
- Des Birmans en quête de vivres
Plus de trois semaines après le passage du cyclone Nargis, le village de Kyia Dutt, au sud du delta de l’Irrawaddy, expose encore ses plaies. Le gros bourg, à trois heures de barque de Dedaye (70 kilomètres au sud-ouest de l’ancienne capitale Rangoun), comptait 5 000 habitants. Cinquante ont été retrouvés sans vie, deux cents ont disparu.
Cette nuit-là, les villageois ont appris par la radio qu’un cyclone approchait. Mais ils en ignoraient l’intensité, explique un pêcheur sur la barque qui les ramène de Dedaye. «Personne n’avait dit qu’il fallait se déplacer. C’était le devoir du gouvernement, non ? A huit heures du soir, le vent a commencé. A dix heures, j’avais de l’eau jusqu’à la taille. Avec ma femme et mes deux enfants, on a trouvé refuge chez ma belle-sœur où on a fait barrage à l’eau avec des sacs de riz.»
Un homme aux dents cerclées de métal raconte comment 13 membres de sa famille ont péri : «Ils sont allés de maison en maison, jusqu’à se retrouver sur le toit d’une grange. C’est là qu’ils ont été emportés.» Un jeune cultivateur de riz au visage poupin explique que, ces dernières années, le village se développait : «Il y avait une nouvelle école, un monastère. Il faudra deux ou trois ans pour reconstruire mais le futur des enfants est compromis.»
Comme tous les jours, ces hommes sont allés à Dedaye acheter quelques vivres et chercher des donateurs. Car si l’aide gouvernementale fait défaut, les riches Birmans, gros entrepreneurs en tête, se sont mobilisés. Sur la route qui vient de Rangoun ou sur ce bras de l’Irrawaddy, ils offrent sacs de riz, biscuits, eau minérale, etc. Près d’un gros navire, le riziculteur discute avec un préposé à la distribution et récupère deux sacs de vêtements - un pour hommes, un pour femmes - et des sachets de riz aux légumes. «Certains n’ont même plus d’assiettes et ils partagent quand même. Alors, je vais les aider. Ces habits et cette nourriture, ce n’est pas pour moi.»
A quelques encablures du village, les hommes montrent une forme qui flotte près de la berge vaseuse. C’est un cadavre humain. «Les premiers jours, il y en avait partout. On ne pourra pas oublier», glisse l’un des hommes.
Sur la terre ferme, des buffles se décomposent et empestent l’air. A Kyia Dutt, le bruit des marteaux et l’entraide sont partout. Les habitations sont souvent en voie de reconstruction mais Nargis a frappé de façon aléatoire. Telle cabane est toujours debout, telle bâtisse de briques n’est plus qu’un simple souvenir. Au bout de la rue principale, dans le monastère bouddhiste, une réunion s’improvise. On évalue les besoins : du carburant pour les bateaux, de nouvelles bêtes pour le travail des champs et plus d’aide des sociétés privées.
Proche d’un des principaux bras du delta, le village est bien desservi et n’est donc pas le plus mal loti. Les habitants le savent : «A deux heures d’ici, dans des canaux plus petits, il y a des endroits qui n’ont rien reçu.»
En revanche, aucune ONG étrangère n’est arrivée jusqu’à eux. Quant au gouvernement, «il n’a donné qu’un peu de riz deux jours après la catastrophe».Depuis, il est aux abonnés absents.
Et comme dans ces rues encore boueuses il n’y a ni police, ni armée, les langues se délient. «Il y a un bateau français qui n’est pas loin d’ici mais qui n’a pas le droit d’entrer dans le delta [le Mistral, qui a finalement fait demi-tour pour le port de Phuket en Thaïlande, ndlr]», dit une femme. «L’aide internationale arrive à Rangoun mais après, le gouvernement la garde pour lui», assure un autre.
Peu avant, un des hommes ne cachait pas sa colère, confiant que des fonctionnaires étaient venus la veille noter les noms et numéros de carte d’identité de tous les habitants. Une parodie de vote pour le référendum sur la nouvelle Constitution promue par la junte militaire.
Une vieille femme de 84 ans, cheveux blancs et sourire édenté, tient à montrer sa baraque de bambous sur pilotis. Elle a presque été entièrement reconstruite, seul le toit de palmes n’est pas terminé. «Je ne sais pas quand ma maison sera finie. En attendant, je loge dans le monastère où je m’étais réfugiée la nuit de la tempête. J’ai perdu mon petit-fils mais il me reste sa femme et ses enfants.» Ce qu’elle attend ? Comme les autres : «D’autres donateurs.»
Le soir va bientôt tomber sur Kyia Dutt. De gros cochons noirs grognent entre les maisons détruites. Des adolescents font une partie de chinlon, un jeu de tennis-ballon local. Les hommes transportent des sacs de riz sur leurs épaules. Il fait chaud. Le temps est dégagé. Les visages sont souriants mais la nuit, affirme une femme, «tout le monde a encore peur ici».
source : liberation
- Pendant ce temps à Rangoun, la junte ne perd pas ses "bonnes habitudes" : 15 à 20 opposants ont été arrêtés
Une trentaine de membres du parti de la dissidente birmane Aung San Suu Kyi, la ligue nationale pour la démocratie (NLD), ont défilé à Rangoun ce matin. Quinze d’entre eux ont été arrêtés.Les manifestants tentaient de se rendre au domicile de Aung San Suu Kyi pour commémorer la victoire du NLD aux élections de 1990, ignorée par la junte. Ces photos exclusives nous ont été envoyées par l’un de nos Observateurs pour la Birmanie, Moe Zaw Oo, un représentant du NLD en Thaïlande. (observers.france24)
- Aung San Suu Kyi est maintenue en résidence surveillée
L'ordre d'assignation à résidence de Aung San Suu Kyi, véritable symbole de l'opposition birmane, a été prorogé, ont indiqué des responsables birmans à l'AFP, mardi 27 mai. Aung San Suu Kyi est âgée de 62 ans.
La junte militaire birmane a, par ailleurs, arrêté 20 personnes qui tentaient de se rendre devant la maison de l'opposante Aung San Suu Kyi, selon des sources proches de l'opposition.
Les personnes interpellées sont des jeunes membres de la Ligue nationale pour la démocratie (LND), a-t-il été précisé.
Tandis que des rumeurs courent à Rangoun sur une possible manifestation de la LND, que dirige Suu Kyi, les autorités ont érigé une barricade en travers du carrefour le plus proche de la villa où elle est assignée à demeure.
12 ans d'assignation à résidence
Un journaliste de Reuters a constaté que la junte avait par ailleurs resserré son dispositif de sécurité autour du siège du parti en déployant six camions de police et un camion de pompiers.
Aung San Suu Kyi, lauréate du prix Nobel de la paix, a passé plus de douze des dix-huit dernières années aux arrêts domiciliaires.
En 1990, son parti avait remporté les élections législatives à une majorité écrasante, mais la junte au pouvoir depuis 1962 n'en a jamais reconnu les résultats. (avec Reuters et AFP via nouvelobs)
- En direct de Birmanie: A Rangoun, le port et ses trésors
Il y a d'abord ces barques pointues. Elles ne servent qu'à traverser la rivière pour se rendre dans les quartiers populaires du sud-est de l'ancienne capitale. Ou dans la ville de Dalah. Mais seuls les Birmans sont autorisés à grimper à bord. Pour les touristes, un ferry «beaucoup plus sûr» est prévu plus à l'est. Sauf qu'en ce moment, il ne fonctionne pas: la zone n'est qu'à quelques kilomètres de Rangoun mais les étrangers y sont persona non grata.
Car Nargis n'a pas épargné les environs. Un embarcadère sur deux a cédé face aux vents et à la montée des eaux.
Les bateaux qui accostent s'agglutinent désormais sur les quais mobiles qui restent. La nuit du 2 mai, plusieurs ferries ont sombré.
Cet homme, lui, s'est hissé en quelques secondes sur l'ancienne structure métallique d'un embarcadère. Il attaque aussitôt la carcasse. Avec un peu de chance, il tirera quelques kyats de cet amas de ferraille.
Les hommes en bleu, ce sont des manutentionnaires. Ils sont embauchés à la journée, à l'heure ou au chargement. Quand ils emportent une caisse ou un sac, le responsable met une petite barre métallique de côté: c'est sa comptabilité.
Mais parfois, la chaleur est accablante et la tâche harassante. Travailleurs et «gens du port» font une pause. Où ils peuvent.
Bidons d'essence, sacs de riz, légumes ou meubles, tout s'empile et finit par rentrer dans les ferries. Et tant pis pour le confort des passagers.
La plupart des navires font route vers le nord et Mandalay, la seconde ville birmane. Mais celui-ci descend dans le delta de l'Irrawaddy, la zone la plus touchée par le cyclone. Pas d'aide humanitaire à son bord pourtant. Du moins pas acheminée par les autorités. Car les particuliers continuent, eux, à se montrer généreux.
Arrivé à l'aube, le ferry repartira en fin d'après-midi. Son nom: «Le Trésor».
Source : Blog En direct de Birmanie
L'ONU semble satisfaite...
- Selon l'ONU les secours sont sur la bonne voie
Un million de Birmans ont reçu de l'aide internationale, plus de trois semaines après le passage du cyclone Nargis qui a fait 2,4 millions de sinistrés, a déclaré mardi à Genève une porte-parole des Nations Unies.
"On est sur la bonne voie", a déclaré devant la presse la porte-parole du Bureau de coordination des affaires humanitaires de l'ONU, Elisabeth Byrs, précisant que l'aide internationale sous une forme ou sous une autre avait désormais touché 42% des rescapés.
Mme Byrs a toutefois souligné que l'aide internationale apportée par l'ONU ou par des associations étrangères avait atteint principalement les survivants dans la région de Rangoun, la plus grande ville du pays.
Dans les 15 districts les plus touchés par le cyclone, l'aide internationale n'a pu atteindre que 23% des 2 millions de rescapés, a-t-elle indiqué.
Cette lenteur de l'aide dans le delta de l'Irawaddy est due au "cauchemar logistique" que constitue l'acheminement des secours dans cette région, dont certaines zones ne sont atteignables que par bateau gonflable, a expliqué la porte-parole.
L'aide a toutefois progressé en l'espace d'une semaine. Le 19 mai, le Programme alimentaire mondial (PAM) avait indiqué que seules 30% des victimes avaient reçu des vivres.
Mme Byrs a attribué en partie les progrès dans l'acheminement des secours à une meilleure remontée des informations en provenance du terrain. Elle a souligné que ces chiffres ne sont que des estimations et ne comprennent pas l'aide distribuée par les autorités birmanes, critiquées pour la lenteur de leur réaction et pour avoir bloqué l'aide internationale.
"Nous allons dans la bonne direction, mais il faut encore accroître nos efforts. Avec la nouvelle ouverture du gouvernement, nous espérons y parvenir dans les prochaines semaines", a-t-elle déclaré.
Les Nations unies espèrent fournir des abris d'urgence à 40% des sinistrés d'ici quatre à six semaines.
Sur place, les Nations unies et des ONG occidentales s'accrochent à une mince promesse faite par la junte birmane de laisser entrer et travailler tous les humanitaires étrangers.
"Mon sincère espoir est qu'ils (les généraux birmans) honorent leur engagement. C'est ce que nous allons voir", a lancé lundi le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, après avoir arraché au numéro un birman, le généralissime Than Shwe, un accord d'ouverture de ce pays à "tous" les travailleurs humanitaires internationaux.( AFP via tv5)
Alors attendons, nous avons tout le temps n'est ce pas ?!
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